Le calme avait envahi la forteresse depuis plusieurs jours. L’épais manteau blanc du Nord n’était troublé que par quelques passages d’être humain sur les hauteurs de la grande muraille. Même Drachma semblait dormir à l’horizon. Ce silence pesait sur le moral du général Armstrong. Il était rare d’avoir une accalmie aussi longue. Elle avait fait remonté se fait au quartier général qui lui avait répondu qu’une mission d’infiltration venait d’être programmer. L’escouade dépêchée fera une halte à la forteresse. La composition de l’équipe d’infiltration lui avait été communiqué. Parmi les membres, un nom avait attiré l’attention de la blonde : Griffin. Était-ce un membre de la fameuse famille Griffin ? Les célèbres horlogers ? Si c’était bien le cas, en plus de sa mission d’infiltration, il allait probablement remplir une mission de messager. Olivia soupira de dépit en pensant à cela. On ne pouvait donc pas la laisser tranquille ? Elle s’était exilé au Nord pour justement ne plus avoir à rendre de compte à sa famille. Qu’allaient-ils encore lui vouloir ? Lui demander quand elle déciderait de prendre époux ? Qu’Alex avait trouvé une femme qui fondait d’admiration devant ses muscles ? Si c’était le cas, il devrait l’épouser dans la seconde. Car il était plus courant de voir les filles s’enfuir lorsqu’il craquait sa chemise. Bref, Olivia ne s’attendait qu’a des informations de faibles importances. Et se trouver dérangée pour si peu la mettait en pétard.
L’équipe d’infiltration devait arriver dans quelques heures. Olivia avait assurée qu’elle enverrait une voiture pour les récupérer à la gare. En attendant, elle avait fait préparer des lits pour les accueillir. Ici, on logeait à la dur. Un dortoir pour les femmes, asses peu nombreuses, trois dortoirs pour les hommes. Trois lits dans un dortoir, c’est facilement réalisable. Il fallait aussi prévenir le cuisinier qu’il y aurait trois bouches de plus à nourrir. Ce qui dérangeait le plus le général dans cette histoire, était de leur offrir le gite et le couvert gratuitement. Ici, à Briggs, on devait travailler pour manger. C’était la règle. Trois individus qui préparaient une infiltration ne pouvaient pas être sollicités pour participer au bon fonctionnement de la forteresse. Elle devait toutefois trouver un moyen de rentrer dans ses frais. Sinon ses hommes ne comprendraient pas. Et surtout elle devrait les mettre dans la confidence. Chose qui était impensable.
Envahie par toutes ces pensées, Olivia se réfugia sur la muraille de la forteresse à la nuit tombée. Ce paysage blanc immaculé baignée par la lueur lunaire lui apportait un certain réconfort. Ce paysage était pur et indomptable, un peu à son image. Elle avait le sentiment de ne faire qu’un avec lui, d’appartenir à la montagne. Miles vint la rejoindre en lui apportant une tasse de café. Le général lui sourit. Il avait le don pour la trouver où qu’elle soit. Ce n’était pas pour rien qu’il était son bras droit. Après lui avoir confier une partie de ses inquiétudes, celles concernant la participation de l’escouade à la vie du fort, il fut conclu que Miles irait chercher les trois hommes. Il leur expliquera la situation dans la voiture. Bien évidemment, pour que cela ne soit trop contraignant dans la préparation de leur mission, le choix des missions au sein de la forteresse leur sera laissé. Un des trois hommes sera donc invité à rejoindre le Général dans son bureau afin d’affiner ce détail. Après un moment silencieux sur la murailles, Le général Armstrong et le commandant Miles rentrèrent dans leurs quartiers respectifs. Au petit jour, Miles partit chercher les hommes à la gare tandis que le général scrutait l’horizon. Lorsque Miles fut de retour à la forteresse avec les trois hommes, Olivia regagna son bureau. Accueillir un seul des hommes serait suffisant dans un premier temps. Surtout si c’est l’horloger qui se pointe dans son bureau.
La nuit touchait peu à peu à sa fin, et le train qui circulait sur les voies militarisée, avalait les kilomètres en s'enfonçant dans ces contrés enneigée du nord. Corwin avait encore une fois eut du mal à trouver le sommeil. C'est pourquoi il s'était borné à marcher le long du couloir, comme recherchant un semblant de paix. En son esprit, le jeune homme se remémorait les divers informations qu'ils avaient pu obtenir concernant leur mission de sauvetage.. Si toute fois cela était encore possible. Bien que jeune, le Frozen avait goûté bien assez tôt au goût de la guerre et de ses atrocités. C'est ce qui avait fini par le rendre bien trop sérieux et taciturne. Marchant lentement, s'attardant parfois pour contempler sa montre qui ne le quittait jamais, il finit par entrevoir par le biais de la lune, qu'il devait être pas loin de deux heure du matin. Un peu de sommeil ne lui ferait pas de mal... De plus que pouvait-il faire de plus dans ce train. Visiblement ses deux autres camarades avaient moins de souci pour s'endormir. Soupirant intérieurement, notre Alchimiste d’État regagna sa cabine sans faire le moindre bruit pour ne pas éveiller son second et ami, avant de prendre place sur la banquette en face de lui. Une dernière fois, Corwin contempla sa montre, observant ces aiguilles sans cesse en mouvement, jusqu'à ce que ses paupières ne lui semble devenir lourde et limite agaçante.. Son œil droit , qui avait été touché par Kimblee puis guérit par les soin d'un certain Général déchu...le gênait toujours un peu plus quand la fatigue le tenait de trop près.
Il ne faisait pas très chaud dans le train, mais cela ne semblait pas perturber notre Griffin, alors qu'il étala ses jambes devant lui, croisant les bras sur son torse en abandonnant sa toquante dans la poche. Peu à peu ses pensées se firent bien moins nettes et un sommeil sans rêve s'empara de lui, jusqu'à ce qu'une main ne vienne doucement le secouer... Ronchon, il grogna légèrement avant d'ouvrir les yeux, avant de percevoir l'aube qui se pointait timidement dans les cieux.. Le train entrait définitivement en gare. Bien courte nuit, mais au moins, Corwin avait pu se reposer un minimum. Il ne lui manquait qu'un café pour se faire. Cependant il ne semblait pas temps de faire sa mauvaise tête mais d'être efficace. C'est pourquoi, il remercia simplement son ami du regard et se leva pour de bon en invitant tout le monde à descendre. Ce n'est qu'une fois sur le quai qu'un officier envoyé directement par le Général Armstrong se présenta au trio. Le commandant Miles. Le Lieutenant-Colonel le salua en retour avec ce sérieux caractéristique avant de le suivre dans la voiture qui les mènerait à destination. D'ici demain, ils devront franchir la frontière, alors que Drachma paraissait encore plus sur le qui vive depuis cette déclaration de guerre durant les examens des Alchimistes d’État à Central.
La route ne fut plus très longue jusqu'à la forteresse et le Commandant présenta les quartiers dans lesquels ils pourront se reposer avant leur mission, mais il semblait vouloir que Corwin le suive. Le jeune homme informa ses deux compagnons qu'ils les rejoindrait plus tard dans ce cas. Conscient qu'il allait devoir se confronter au Général et maître de ces lieux. Notre Griffin ne l'avait encore jamais croisé, même alors qu'il s'était retrouver pendant quelques semaines en soins, ici avec Roy, il y a de cela quelques mois déjà. De ce qu'il savait, son ami n'était pas très apprécié par cette femme. Enfin elle n'aimait guère les alchimistes tout court. Cependant, le jeune homme préférait mettre ça de côté, afin de ne pas avoir un jugement faussé. Il était si simple de se laissé porté par l'influence de ceux que l'on estime, mais Corwin désirait avoir l'esprit clair., encore plus qu'à présent il était chef de section. Une fois devant la porte, il fut annoncé, et l'on autorisa à entrer dans la pièce. Lorsque le Frozen franchit le seuil, il avait déjà retirer son képi, qu'il plaça sous son bras pour saluer comme il le devait. Notre homme n'était pas très grand, tout juste un mètre soixante trois. Ses traits paraissaient juvénile pour un homme de son rang. Un visage sérieux mais marqué par une cicatrice très fine laissé par Kimblee, qui fendait le côté droit, alors que son regard gris acier fixait cette femme digne. Ses lèvres s'animèrent en laissant un timbre atone résonner dans la pièce :
➽ Lieutenant- Colonel Griffin, mes salutations mon Général.
Olivia s’attendait à recevoir un homme d’environ son âge, peut-être un peu plus jeune, mais pas moins de 35 ans. Pour mener une mission d’infiltration, elle ne s’attendait pas à voir un vieux croulant ou un gamin. Avant de regagner son bureau pour le recevoir, elle avait fait un détour par l’ordinaire afin de faire préparer cinq petits déjeuners. Deux qui seront servi à son bureau, pour elle et le chef de cette escouade, et trois servi en salle de restauration pour Miles et les deux autres « invités ». Evidemment, Le général ne s’était pas renseigné sur l’âge de ses visiteurs. Leurs noms suffisaient. Elle jugeait sur pieds de leur valeur. Que ne fut pas sa surprise quand elle vit un jeune homme qui devait avoir tout juste la vingtaine, peut-être moins, en apparence en tout cas. Quelque peu décontenancée, elle jeta un regard à Miles qui opina du chef avant de refermer la porte.
- Tsss.
Laissa-t-elle échapper, visiblement contrariée. Elle se demandait à quoi central pouvait bien penser. Envoyer un gamin derrière les lignes ennemies. Et si ce gamin était à la tête du petit groupe. Quels âges avaient les deux autres ? Olivia n’était pas du genre à faire une différence entre ses hommes, âge, taille, sexe, tous étaient militaires. Mais au fond d’elle, envoyer des enfants à une mort certaine lui faisait mal au cœur. Etait-ce une manière détournée de Central d’obliger le général Armstrong d’attaquer Drachma ? La bonde n’aimait pas se faire manipuler de la sorte. Cependant, elle remplirait sa mission. Les accueillir, leur permettre de se préparer, et leur assurer son soutien au besoin.
Olivia trouva le jeune homme agréable. Il avait pensé à retirer sa coiffe avant de se présenter à elle. Un bref sourire de satisfaction s’afficha sur ses lèvres. Bref car un mot l’effaça aussitôt. Ce blanc bec avait oser la traiter de « monsieur ». Combien de fois devrait-on rabâcher à ces ignares que « Mon » signifie « monsieur » ? Le général se crispa un instant. Il n’était pas l’heure de reprendre l’éducation militaire de ce freluquet. D’autant plus que sa voix monocorde et son expression indifférente la déstabilisa un instant.
- Asseyez-vous, je vous prie. Le petit déjeuner ne va pas tarder. En l’attendant, vous avez tout le temps de m’expliquer votre mission.
En effet, Olivia savait seulement que le lieutenant-colonel et son équipe devais s’infiltrer dans les rangs ennemis. Mais pas la raison. Si la phrase d’avant avait été prononcée sur un ton convivial, pour la suivante, le général avait pris un ton plus autoritaire.
- J’ai besoin de connaitre les enjeux de cette mission suicide, colonel.
Pour ceux qui n’ont pas l’habitude, le général Armstrong avait tendance à dire le fond de sa penser. Ceux qui n’en sont pas familiers peuvent s’en trouver choqué. Mais elle pensait réellement que cette mission était suicidaire. Et s’il ne trouvait pas les mots pour la convaincre, elle serait capable de les empêcher de partir. Etait-ce son côté mère poule qui se réveillait ? Finalement, serait-elle aussi protectrice que son petit frère ? Imaginez donc ce que vous voulez. Mais pour obtenir certains avantages à la forteresse, il faut jouer cartes sur table.
Son regard d’un bleu ciel enveloppant un paysage enneigé se plongea dans le regard inexpressif de son interlocuteur. Comme pour lui signifier qu’elle débusquerait le moindre mensonge, et que sa survie dans ces murs dépendait de sa sincérité. [/color]
Se tenant toujours assez droit, Corwin attendit patiemment un signe pour se mettre au repos. La général s'était tournée face à lui et arborait un air assez indéchiffrable pour le jeune homme. Ce dernier retint néanmoins une forme d'agacement vis à vis de lui, à moins que ce soit la situation en elle-même qui ennuyait la Général, mais le Frozen se garda bien de faire la moindre remarque sur la question, se contentant de garder son képi sous le bras, alors que le regard de la maîtresse des lieux paraissait l'analyser rapidement. Notre Lieutenant-Colonel était conscient que tout commencement était d'une extrême délicatesse, c'est pourquoi il préférait toujours se faire son propre avis, plutôt que de trop écouter les rumeurs sur telle ou telle réputation. Corwin ne rompit son immobilité qu'une fois que sa supérieur l'ait invité à prendre place. Un petit déjeuné, vraiment ? Cela eut le don de le surprendre un peu et il ne retint pas un haussement des sourcil, avant de se reprendre. Il ne s'était pas spécialement attendu à ce genre d’accueil... Plus à quelque chose de très protocolaire. Inclinant du chef avec respect, le jeune homme prit donc place sur une chaise.
Notre Griffin savait qu'il n’échapperait pas à une explication concernant la mission qu'il qu'on lui avait demander de mettre sur pied. Certes cela ne sera pas une partie de plaisir, mais la Section 9 était faite pour de telle chose. Corwin avait mis un certain temps avec son second pour recruter des hommes capable de les suivre sur des territoires difficiles. Le visage toujours aussi sérieux, il ne manqua pas de reconnaître que la Général avait raison sur le terme « Mission suicide. », cependant, le Lieutenant-Colonel avait durement travailler le dossier pour avoir une porte d'entrée et de sortie en cas d'échec, car il reconnaissait qu'avoir un plan était une chose, l'appliqué sans qu'il y est la moindre interférence en était une autre. C'est pourquoi il misait aussi sur l'adaptation et le Capitaine Grayson comme lui-même n'en était pas dépourvu. Pendant une petite seconde voir probablement deux, Corwin paraissait prendre le temps de trouver les mots adéquat, pour présenter cela.
➽ Ma section a reçut l'ordre de s'infiltrer sur le territoire de Drachma, pour localisé et porter secoure si cela est possible à une équipe composée de trois sous officiers et de deux officiers, sous la direction du Capitaine Sheridan. Ils avaient pour but d'enquêter sur ce qui a pu enclencher les derniers événements que nous connaissons.
Il parlait bien entendu des attenta perpétré à Central, durant l'ex amen des Alchimistes d’État. Corwin , comme Edward avaient vu cette violence de près et ces nombreux morts dans les tribunes. Sa main se serra légèrement sur le képi qu'il tenait encore, en songeant que sa propre famille aurait pu y passer. Comme se corrigeant mentalement, l'officier relâcha sa main et il se contenta de poursuivre toujours de manière monocorde :
➽ Comme vous le savez certainement, je ne suis pas seul. Je suis avec mon Second le Capitaine Grayson et d'une membre du médicale en cas de besoin, le docteur Fletcher. Nous avons opté pour une unité réduite afin de ne pas attirer l'attention, lorsque nous serons de l'autre côté de la frontière. Un passeur nous attendra à cet endroit, afin de nous permettre de nous replier plus efficacement.
C'est là qu'il acheva son récit, attendant simplement ce que pourrait dire la maîtresse des lieux. Corwin avait l'habitude que l'on le prenne difficilement au sérieux depuis sa monté en grade. C'était à la fois énervant mais compréhensible. C'est pourquoi il se bornait à être le plus responsable possible, quitte à ce que parfois, il en paie l'addition.
Le général Armstrong écouta attentivement l’exposé du lieutenant-colonel. Elle prenait le temps d’imprimer chaque parole dans sa mémoire.
- Drachma n’est pas du genre à faire des prisonniers. Tu peux déjà les considérer comme morts.
La remarque était dure, mais Olivia n’avait pas pour habitude de laisser s’installer de faux espoirs dans le cœur de ses hommes. Cependant, si cette remarque ne faisait pas abandonner le jeune homme, elle lui accorderait son aide. Elle observa son subordonné puis soupira. C’était bien un homme de Mustang. Elle enrageait intérieurement en pensant à cela. Pourquoi cet alchimiste la talonnait-il d’aussi près ? Il était à présent général. Tout comme elle, il s’avait s’entourer des meilleurs hommes. Vraiment, leur rivalité n’en finira-t-elle jamais ?
- Très bien… Vous me donnerez le détail de votre plan en main propres avant votre départ. Je ne dirais pas que je veux un détail heure par heure, mais…
Pour illustrer ses propos, elle sortit une montre à gousset en cuivre portant les armoiries de la famille Armstrong et la posa sur son bureau, juste devant le jeune alchimiste. S’il n’était pas bête, il comprendrait aisément qu’elle souhaitait qu’il règle la montre du général sur la sienne, afin de savoir à tout moment où ils devraient en être du plan. S’il connaissait la maitresse des lieux, il aurait deviné qu’elle se tiendrait prête à assurer leur retour en cas de besoin. Du haut des murailles de la forteresse, on pouvait voir beaucoup de choses… En lui demandant cela, Olivia attendait du lieutenant-colonel qu’il lui indique le temps maximal dont il estimait avoir besoin. Le délai après lequel elle devrait les considérer comme morts.
On frappa à la porte. Le général donna l’autorisation d’entrer. Le commandant Miles ouvris la porte laissant passer deux hommes portant deux assiettes de pancakes, deux tasse et une cafetière qu’ils déposèrent sur le bureau. L’assiette la plus garnie fut déposée devant le jeune homme. Décidément, elle s’enorgueillit intérieurement d’avoir un second aussi perspicace.
- Merci messieurs… Miles !
Ce dernier se retourna et souris en hochant la tête et en levant, par-dessus son épaule, deux doigts formant un « V » avant de sortir et fermer la porte. Alors que le veille ils avaient fait préparer trois lis dans le quartier des hommes, Olivia venait d’apprendre que l’un des membres de l’escouade était une femme. Bien évidemment, ce détail n’avait pas échappé à Miles qui était partit les chercher à la gare. Il avait donc rectifié la situation dès son retour. Vraiment, ce garçon était un excellent choix… Un sourire satisfait éclaira le visage de la grande blonde. Elle servit du café dans les deux tasses et commença à manger son petit déjeuner.
- Je vous conseille de ne pas attendre que ça refroidisse de trop. Sachez aussi qu’à Briggs, hormis les civils et les blessés, personne n’est nourrit gratuitement. Aussi, vos hommes se chargeront du nettoyage de la salle de restauration.
Elle marqua une pose. Comme elle n’était pas du genre à donner les informations en clair, il fallait comprendre que personne d’autre, en dehors des heures de repas, n’aurait accès à cette salle. Elle leur donnait un lieu privilégié pour peaufiner leur plan en échange d’un peu de ménage.
- Quant à vous, il y a toujours quelques horloges à vérifier. Et si vous avez besoin de quoi que ce soit, le commendant Miles est à votre disposition.
Traduction : Miles vous fournira tous les documents et renseignements dont vous avez besoin, et seul vous serez autorisé à vous promener librement dans la forteresse pour solliciter le commandant.
Mais quand elle parlait d’horloge à vérifier, elle omettait volontairement d’indiquer dans quel état de trouvaient la majorité d’entre elles. Olivia avait tendance à arrêter le temps à sa guise…A coup de pistolet… Evidemment, les horloges n’aimaient pas beaucoup ces traitements de faveur. Mais le jeunot le découvrira bien par lui-même…
Toujours assit sur sa chaise, Corwin se contenta de poser son képi sur la table, tandis que le Général reprenait la parole sur un ton plutôt réaliste. Le jeune homme ne pouvait pas lui donner tort sur la question, mais ce serait véritablement le prendre pour un naïf s'il n'avait pas tenu compte de cette donnée. C'est pourquoi, il releva un visage des plus grave envers la maîtresse des lieux, venant à confirmer d'une voix monocorde :
➽ C'est une possibilité, mais il se pourrait aussi qu'on tente de les retenir pour obtenir des informations, avant d'en venir à ce point funeste.
Et si son équipe pouvait parvenir à les atteindre pour leur porter secoure, alors le Lieutenant-Colonel fera en sorte d'y parvenir. De plus la Section 9 avait ses preuves à fournir, et le Général Klemin le lui avait fait parfaitement comprendre. Il faut dire que le Frozen n'avait en vérité pas même le quart de siècle que le voici chef de son unité sous le grade de Lieutenant-Colonel et il n'avait pas l'intention de s'arrêter là pour accomplir sa tâche. D'un regard attentif, notre Griffin observa le Général qui reprenait à son tour la parole tout en sortant une montre à gousset en cuivre plutôt de belle facture, avec des armoiries qu'il pouvait aisément reconnaître, avant qu'elle ne pose cette dernière sur le bureau, en face de lui. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre son attention, et il plongea à son tour la main dans sa poche pour en retirer sa montre d'alchimiste d’État. Si d'un premier coup d’œil elle semblait aussi ordinaire que ses consœurs, elle parut un peu plus lourde quand il la déposa ouverte sur la table. Puis il attrapa d'une main qui ne trompait pas du tout sa formation première pour venir régler avec soin, l'heure exacte de la sienne, à la seconde près. Cela lui prit quelques instants, avant de s'assurer que tout semblait en règle, avant de la rendre à sa propriétaire dans une gestuelle précise :
➽ Accordez nous trois jours. Si nous ne somme pas de retour avant 12h00, c'est que nous avons tout bonnement échoué nous aussi.
Mais échoué n'était pas dans ses convictions, ni même de laisser ses hommes derrière lui. De plus il pouvait compter sur son second et ami pour se faire botter le derrière s'il le fallait. Le Frozen savait pertinemment que Bruce n'aura jamais sa langue dans sa poche sur le sujet. C'est alors que le Commandant Miles réapparut en apportant de quoi manger. Une assiette assez garnit fut poser devant lui, alors que l'odeur salutaire du café vint à envahir son espace. Un arôme qui avait le don de l'apaiser et de lui faire oublier ses insomnies chronique. Il remercia en silence l'officier et attrapa le café pour en boire une gorgée. Il était bon. C'est alors que la Général attira une nouvelle fois son attention en lui conseillant de manger pendant que c'était chaud, avant d'ajouter qu'ici il y avait des règles. Il avait déjà pu entrevoir certaines d'entre elles alors qu'il avait été hospitalisé pendant quelques temps dans le coin. Dans tout les cas il n'y voyait aucun inconvénient, et il en sera sûrement de même pour ses deux compagnons de mission. Alors qu'il entamait un peu son assiette, un léger froncement de sourcil vint à accentuer la cicatrice sur son visage... Son regard ombrageux se porta sur celui de cette femme habituée à commander...
➽ Votre demeure, votre commandement, vos règles. Je n'ai rien à redire à cela. Mais... C'est bien la première fois que l'on me demande une telle tâche.
Cela ne l’ennuyait pas, mais ça le surprenait un minimum. Au moins ceci lui permettra de se détendre un peu avant de s'attaquer à cette mission de sauvetage. Il avait amener avec lui des affaires de civils pour ne pas attirer l'attention et le reste de son équipe avait fait de même. Il devra leur faire un petit briefing avant de les laisser en paix pour la journée. A moins qu'il y ait le moindre souci, mais c'était peu probable. Buvant encore un peu de son café qu'il tenait par le haut de sa main droite où l'on pouvait voir son anneau alchimique sur le majeur, Corwin semblait déjà analyser d'autres donnés. Il fallait aussi qu'il lui fasse un bref rapport donc..
➽ J'aurais juste besoin de quelques outils pour ce faire. Je n'avais pas prévu ce genre de mission sauvetage.
De l'humour ? Oui, parfois il en était capable, malgré ce visage bien trop sérieux pour son âge.
Ce gamin commençait vraiment à lui plaire. Il montrait un peu de répondant. Bien. Elle n’avait donc pas trop de souci à se faire pour lui. Il rentrerait en vie. Après tout, il semblait être une copie conforme de Mustang. Et un cafard pareil ne meurt pas si facilement. Le même genre de cafard défiant parfois l’autorité avec un humour de… Un humour de cafard. Olivia ne put retenir un sourire machiavélique de s’afficher sur son visage.
- Ici, nous valorisons les compétences de chacun. En ce qui concerne les outils… Vous savez à qui vous adresser.
Répondit-elle simplement à son trait d’humour.
Elle avait toutefois pris note des trois jours dont il estimait avoir besoin. C’était à la fois court et long. Court, car une mission de sauvetage nécessite un repérage avant action. Or, le repérage ne se fera que sur le terrain. Cependant, le lieutenant-colonel semblait maitriser parfaitement son sujet, et avoir pris en compte tous les risques. Il démontrait par son attitude une certaine habitude à ce genre d’opération. Long, car trois jours entre les lignes ennemies c’était tout bonnement du suicide. Drachma n’était pas réputé pour sa tendresse. Sinon pourquoi aurions-nous besoin de tant de soldats puissants pour tenir la forteresse de Briggs ? Sacrifier des soldats aussi jeunes et prometteurs, vraiment, Olivia ne comprenait plus ses supérieurs.
En Voyant la détermination du jeune alchimiste, Olivia sentit ses entrailles se nouer. Cependant, elle ne laissa rien paraitre et garda son sourire. Elle gardait à l’esprit qu’elle avait un Mustang junior en face d’elle. Et de ça, elle jubilait. Elle voulait voir jusqu’où l’élève allait suivre le maître. Il y avait une chose qui différenciait le flam’ du frozen : la lueur dans leurs yeux. Si le premier était animé d’une certaine malice, voir fourberie, qui se reflétait jusque dans ses yeux ; le second avait un regard vide. Ce vide effrayait un peu le général. Un vide pareil pouvait le conduire à la mort.
Une fois qu’ils eurent terminé leur petit déjeuner, et que la cafetière fut partagée à environ 75 - 25 % au profit de l’alchimiste, Olivia entrepris une petite visite des lieux. Elle indiqua la porte du bureau du commandant Miles en précisant que s’il ne répondait pas, c’est qu’il était ailleurs. Et que c’était pour cette raison qu’il devait connaitre les endroits potentiels où le trouver.
- Je crois que vous connaissez déjà très bien notre infirmerie…
Ce sous-entendu, à peine masqué, indiquait qu’elle avait eu vent de son séjour dans les lieux. Rien qui se passait à la forteresse n’échappait au général. Et elle avait bien évidemment remarquer que le jeune homme avait profité de son séjour pour faire une petite maintenance des horloges de l’infirmerie. Avant de rejoindre les autres à l’ordinaire, le général termina la visite par le hall central. Elle montra la grande horloge dont le coffre-socle présentait plusieurs trous de petit diamètre. Il ne faisait aucun doute que lorsqu’on l’ouvrirait, on y trouverait quelques balles.
- Si vous n’avez pas le temps de vous occuper de celle-ci, vous le ferez à votre retour. Elle a tendance à s’arrêter pour un rien…
Expliqua-t-elle d’un ton détaché. Mais elle observait l’alchimiste du coin de l’œil. Restera-t-il de marbre devant un tel spectacle ?
D'un mouvement appliqué Corwin termina sa première tasse de café non sans glisser un regard entendu envers la maîtresse des lieux. Il allait donc devoir ennuyer quelques temps le Commandant Miles pour les outils divers. Certes le Frozen n'était pas une personne très expressif au même titre que son père, quoi que plus taciturne. Ce dernier point il le devait à la guerre, cependant cette forteresse de self-contrôle cachait un être passionné dans ce qu'il faisait, muni d'un sens de l'observation pour ne pas foncer tête baissée dans les pis des situations. Après quelques temps, le Lieutenant-Colonel finit par repousser son assiette et abandonna sa tasse définitivement vide, l'esprit plus clair que lorsqu'il avait quitté ce train. Il était bien loin d'imaginer ce à quoi pouvait bien penser la Général qui lui faisait toujours face, ni même ce qu'elle pouvait bien redouter. Corwin n'était pas ici pour l'analyser, mais pour une mission particulièrement délicate. Évidemment, il serait stupide de croire qu'il n'en éprouvait aucune nervosité. Seul un imbécile n'en éprouverait rien. Mais l’entraînement comme l'expérience l'aidait grandement à conservé ce visage si sérieux et ce regard presque insondable.
C'est en silence qu'il accepta de suivre le Général Armstrong dans les divers locaux, comme le bureau du Commandant Miles, ainsi que d'autres lieux où il serait possible de le trouver en cas de problème. Le frozen garda tout cela dans un coin de sa tête avant qu'ils ne passent devant l'infirmerie. Un léger sourire en coin très éphémère vint à ses lèvres à la remarque de sa supérieur. Au moins le message semblait très clair... Aussi cristallin que la glace qu'il pouvait fournir. Cette femme savait tout ce qu'il se passait ici. Une Général à l'image même de sa réputation, il devait bien se l'avouer. Ayant perdu connaissance juste après que les secours ne se soient précipité vers lui pour le soulager de Mustang qu'il portait sur son dos, Corwin avait été des plus désorienté à son réveil dans cet endroit. Déjà parce que les médicaments l'assommaient, mais aussi parce que son œil comme sa cicatrice le brûlaient. Si cet ancien Général.. Brewster n'était pas intervenu, il est probable qu'à ce jour, le Frozen serait borgne et porteur d'une cicatrice bien plus importante qu'elle ne l'était actuellement. Il lui devait beaucoup.. Mais pas seulement … Roy y était aussi pour pas mal. Détournant un peu son regard tout en marchant il concéda :
➽ Et je dois vous remercier pour les soins reçu, pour moi comme pour le Général Mustang
Au moins, notre Griffin y mettait les formes, tandis qu'ils se rapprochaient du grand hall, là où résidait une horloge des plus imposantes. S'en approchant, Corwin pouvait entendre don mécanisme d’exercé, comme un médecin pouvait s'attarder sur un rythme cardiaque.. Nulle doute qu'elle avait du vécue, mais elle semblait robuste.. S'en approchant encore, il tendit une main pour reconnaître les trous, il y avait une certaine douceur la dedans, alors que son regard se fit plus intense, comme s'il éprouvait de l'intérêt particulier pour cette grande dame... La maîtresse des lieux laissait entendre avec une certaine ironie, qu'elle ne savait pas pourquoi cette dernière avait tendance à trop souvent s'arrêter pour un rien.
➽ Cette horloge est à l'image de ce lieu... Un cœur solide. Elle mériterait un peu plus de considération.
C'était simplement son avis, alors qu'il retirait lentement sa main pour finalement se tourner vers la Général.
Aux remerciements du jeune alchimiste le général esquissa un sourire. Il n’avait pas à le faire, mais ça faisait toujours plaisir de savoir que ses hommes étaient reconnus à leur juste valeur. Les soldats de Briggs, quel que soit leur spécialité, faisait la fierté de la femme. En revanche… Le jeune homme n’était pas obligé de mentionner le flamme alchimiste. Ce cafard ingrat, radin, misogyne, ambitieux n’était pas du genre à remercier les gens. Même si beaucoup d’adjectifs que lui prêtait Olivia n’était pas particulièrement fondés. A l’évocation de ce nom accompagné d’un grade qui, selon le général Armstrong, ne lui allait pas, la blonde eu un rictus suivit d’un geste malencontreux contre une porte. Cette dernière, vola en éclat dans la pièce qu’elle maintenait fermée. Témoignage de la force herculéenne de la famille Armstrong. Mais le général n’ajouta rien. A quoi bon expliquer cette rivalité connue de tous ? D’ailleurs, le jeune homme devait sans doute le savoir s’il connaissait Roy. Enfin, c’est ce qu’elle s’imaginait. Malgré le nombre de soldats allant et venant dans les couloirs, personne ne témoigna sa surprise devant l’explosion de la porte. Pas même un sursaut, comme si cela était normal. Les soldats travaillant dans les bureaux voisins lancèrent simplement des « Bonjour Général ! » en guise de réponse. Ils ne se déplacèrent même pas pour constater les dégâts.
Olivia s’était attendu à une réaction du frozen lorsqu’il verrait la grande horloge, mais pas vraiment à celle-ci en particulier. Il s’était approché de l’objet comme s’il avait vu une relique des temps anciens et commençait à la caresser avec passion. Le général l’observa.
*C’est donc à cela qu’il ressemble quand il s’anime de toute son âme ?*
Pensa la blonde. Où est-ce qu’elle avait vu la ressemblance avec Mustang ? Il était radicalement différent. La tendresse qu’il témoignait à l’objet par ses gestes étaient en totale contradiction avec son regard vide d’émotion. Olivia en reste bouche bée. A présent, elle ne doutait plus de la réussite de la mission du jeune homme. Il avait même réussi à l’attendrir. Elle avait déjà eu un trop rapide aperçut de sa passion pour la mécanique du temps quelques minutes plus tôt. Sa dextérité et sa rapidité d’exécution n’avaient malheureusement pas permis à Olivia de constater toute cette passion. Seulement, il aurait pu s’abstenir de lui faire la moral… et devant ses hommes. Le général ne pouvait pas laisser passer cela.
- Au même titre que ces soldats, cette horloge exécute mes ordres. Est-ce clair ?
Avait-elle lâché d’un ton sans appel, et le visage fermé. Ce Mustang miniature était vraiment…. Un Mustang miniature…
- On y va !
Le général tourna les talons et conduisit Corwin à l’ordinaire où ils retrouvèrent les deux acolytes de l’horloger et le comandant Miles.
- Vous savez à présent ce que vous avez à savoir. On se revoit à votre départ.
D’un regard, elle confia la suite à Miles qui lui sourit pour toute réponse. Puis elle quitta la pièce. Elle devait préparer deux ou trois petites choses avant de les revoir pour leur souhaiter bonne chance.
Alors qu'il lui avait confier ses remerciements précédemment, Corwin avait ressentit un changement dans l'air. Quelque chose de plus glacial et qui n'avait rien à voir avec le climat. Cependant, notre Lieutenant-Colonel savait qu'il n'avait certainement pas commit de faux pas. Du moins pas directement. Observant ce visage habitué à l'autorité, il y avait une tension, semblable à une irritation. Le Frozen était du genre observateur, étant lui-même difficile à lire, rien en apparence n'était un hasard. Du coup, il ne fut guère compliqué pour son esprit des plus cartésien, pour comprendre que cela concernait directement son ami, Roy Mustang. La curiosité voudrait qu'il interroge le Général Armstrong, mais la rationalité lui démontrait que ce serait là une erreur grossière. Surtout quand il avisa d'un bref regard la porte qui venait de se faire démolir, sans même que le moindre soldat ne sourcille. Preuve à l'appuie qu'ils y étaient habitué. Ravalant donc les questions qui le taraudaient, Corwin se disait que ce serait plus sage d'en parler plus tard avec Roy, quand ils auront l'occasion de se croiser.
S'étant éloigné de l'horloge, le Frozen resta des plus sérieux devant le ton de la maîtresse des lieux. Une phrase à son image et il comprenait cette façon de faire. Une image qu'il fallait conserver lorsque l'on était en présence de ses hommes. Lui-même à présent ce devait d'observer certaines règles de ce genre, depuis qu'il avait la charge de la Section 9. *Celui qui commande doit toujours paraître confiant.* Inspirant lentement et discrètement, le Griffin garda le silence tout en respectant simplement les paroles que sa supérieur venait de lui fournir. Cela sonna pour le moins la fin de la visite, et il retrouva rapidement en contacte avec le Commandant Miles.. Non sans avoir saluer la Général, Corwin demanda les outils dont il aurait besoin, avant de s'éloigner à son tour pour rejoindre son équipe, il était encore tôt pour cette matinée. Après le petit briefing afin de s'assurer que tout était clair pour tout le monde envers la mission, le Frozen laissa son équipe tranquille et à ses affaires, tandis qu'il se borna à faire un rapport concernant la mission pour le Général Armstrong. Quand le commandant Miles revint avec les outils, le jeune officier lui remit son rapport écrit à transmettre, non sans le remercié pour le reste.
Réajuster les horloges des divers bureaux ne lui demanda pas réellement beaucoup d'effort, ni même beaucoup de temps. Mais certaines avaient quelques pièces défectueuses, comme des engrenages usés ou encore lié à des impactes de balles. D'ailleurs, en voulant en faire descendre une du mur, non sans être monté sur une table, Corwin découvrit une balle à l'intérieur d'une horloge...Inutile de se demander de qui ça pouvait provenir. Prenant son mal en patience, il s'activa au travail. Ce n'est que lorsqu'il l'installa à sa place, sur le mur, que son ventre lui rappela l'heure qu'il devait être, Midi. Reposant avec soin les outils dans la petite mallette, le Lieutenant-Colonel alla se laver les mains et retourna à l'endroit indiqué pour manger, juste histoire de se faire un casse dalle des plus simple. En vérité, il avait hâte de travailler sur cette immense horloge. Un sandwich improvisé et un café plus tard, Corwin avait abandonné le haut de son uniforme sur le dos d'une chaise, à côté de la fameuse grande malade. Tout à son œuvre, les heures défilèrent sans qu'il ne s'en rende réellement compte. De plus la fatigue commençait à lui faire perdre un peu de sa concentration. Il faut dire qu'il n'avait pas réellement beaucoup dormit dans ce train. Il devait être tout juste seize heure, quand il se recula pour contempler son travail. Bon, il y avait toujours les impactes de balles. Il faudrait sans doute encore quelques retouches et changer quelques pièces, mais le mécanisme avait été nettoyé, huilé par endroit.. réajusté.. Bref, elle avait reprit un bon coup de jeune.
Faisant craquer un peu sa nuque de fatigue, Corwin se mit par mégarde un peu de saleté sur la joue, côté cicatrice en voulant chasser une démangeaison de sa main. Reposant ses outils il s'assit un instant sur la chaise avec l'idée de simplement se reposer quelques secondes. Des secondes qui devinrent des minutes....puis une bonne heure.. peut être deux ? Quoi qu'il en soit, le Frozen en t-shirt sombre, dormait sur sa chaise, les jambes étendues, les bras croisés sur son torse, ses tatouages alchimique se dévoilant à peine de ses avant bras. Tandis qu'à ses côtés, l'horloge affichait un rythme doux et régulier.
Dès que Miles fut en possession du plan de route du lieutenant-colonel, il le portant sans attendre au général Armstrong. Elle venait tout juste de regagner son bureau mais n’avait pas terminé ce qu’elle avait à faire. Miles fut donc reçu plutôt mal. Et ce qu’il apportait n’était pas sans déplaire à la maitresse des lieux.
- Non mais il se prend pour qui ce merdeux ? Il ne sait pas rester à sa place ni exécuter des ordres simples ? !!!
En effet, elle lui avait demandé ce plan « en mains propres ». Et qu’avait-il fait ? Il était passé par un intermédiaire. Il est vrai qu’Olivia avait prévu de le revoir à leur de son départ. Pas avant. Ce qui signifiait qu’elle attendait ce plan pour ce moment précis.
Elle soupira pour reprendre son calme et se mis à lire le papier avant de le donner déplié à Miles. Il est vrai que dès le départ Miles allait être dans la confidence, et que le général avait une très grande confiance en son second. Mais c’était pour le principe. Miles brula le papier après l’avoir lu. Le général Armstrong avait une règle : toute information de ce type transmise sur papier ne devait laisser aucune trace. Elle avait tout enregistré et tiendrait ses troupes prêtes en cas de besoin. Le timing était important dans les contrées reculées du nord. La moindre erreur pouvait être fatale.
Cependant, elle ne pouvait pas trop en vouloir à ce jeune alchimiste qui avait pensé bien faire. Il avait misé sur la relation de confiance qu’entretenait le général avec son adjoint en voulait lui faire gagner du temps. Et c’est ce que fit Olivia. Elle en profita pour réorganiser les tours de garde pour les cinq jours à venir. Elle y passa l’après-midi. C’était le délai que lui avait demandé l’artificier de Briggs. C’est donc là qu’elle se rendait. En passant elle remarqua l’alchimiste en train de dormir sur une chaise. Elle avait bien remarqué les cernes sur son visage le matin même. Elle décida de le laisser dormir un peu. Il ne dormira sans doute pas les trois prochains jours. Elle non plus d’ailleurs, mais elle n’avait pas à infiltrer les lignes ennemies.
Aucun soldat transitant dans le hall n’avait osé réveiller l’alchimiste. Non pas par crainte, mais bien par compassion. Ils étaient tous passé par là à un instant de leur vie. Ils avaient tous connu des insomnies au point de bénir ces instants de sommeil. Et ils savaient que trop bien qu’une fois sortit de ce sommeil, il était impossible d’y retourner, même dans une position plus confortable.
Le général avait terminé sa petite tournée de la forteresse. Il était à présent 19h30 et l’alchimiste dormait encore. Elle passa à l’ordinaire pour mettre une portion de côté. Elle avait su qu’il ne s’était contenté que d’un sandwich le midi.
*Ce n’est vraiment pas sérieux gamin… comment vas-tu tenir si tu te néglige…*
Olivia s’était accoudée sur la barrière de la passerelle du hall et observait le lieu. De là-haut elle regardait également l’alchimiste dormir. De là-haut, elle pouvait le couver d’un œil maternel sans que personne ne le remarque. Car Olivia était de la même génération que les parent du frozen. Et comme leurs deux familles entretenaient des relations particulières, il était un peu comme un cousin pour elle. Un cousin plus âgé que Catherine Elle Armstrong, la cadette du général.
- Général, ces jeunes auront raison de vous.
Miles avait rejoint Olivia, il s’était adossé à la barrière, tournant ainsi le dos au grand hall.
- Laissons-le dormir, il en a besoin.
- Vous aussi général.
- Je dispose de trois jours de plus que lui.
- Vous parlez comme si on allait tous mourir.
- Nous sommes dans l’armée Miles…
-Vous avez raison général.
Olivia continua de regarder cet enfant dormir sur sa chaise. Il avait une tache sur la joue. Ça le rendait encore plus attendrissant. Oui, il était bien plus agréable à regarder quand il dormait que lorsqu’il était éveillé. Elle se surpris même à se demander si ce qu’elle ressentait était ce qu’on appelait l’amour maternel. Aurait-elle pu être une bonne mère si elle avait accepté le mariage ? Si elle était entrée dans l’armée c’était pour protéger des enfants comme lui. Mais elle en voyait de plus en plus gonfler les rangs de l’armée et tomber au combat. Comment Armestris pouvait permettre ça ?
un rire familier, enfantin et insouciant résonnait dans une rue bien trop grande, voilà ce qu'il percevait, avant de se sentir tiré par le bras. Une voix d'enfant insistait encore, l'appelant par son nom pour le convaincre. Poussé par la résignation Corwin finit par ouvrir les yeux pour voir son aînée qui ne devait pas avoir plus de onze ans. Elle le tirait avec plus de force, jusqu'à ce qu'il proteste, parce qu'il se sentait épuisé. C'est étrange, sa voix n'avait plus rien d'un adulte non plus.. Voila qu'ils se mettaient à courir et quand il put voir son propre reflet sur une vitre de fenêtre ce fut pour se voir pas plus haut qu'un môme de neuf ans à peine... Était ce un souvenir ?... un rêve.. ? Un oiseau criait dans les airs, laissant tomber quelques plumes au dessus de lui. un plumage beige et blanc, tacheté de noir, semblable à celui d'une buse.
Quoi qu'il en soit c'était à la fois agréable et frustrant.. il voulait dormir. Dans la réalité il fit un geste vague comme pour repousser sa sœur trop embêtante. Mais comme à chaque fois il terminait par la suivre...Une poursuite faite d'insouciance, jusqu'à ce que le rêve de s'estompe et que Corwin entrouvre des yeux encore embués par les songes. Sa main était tendue face à lui, ses phalanges venant à se serrer dans le vide plutôt que sur cette autre menotte. Le jeune homme garda un long moment la posture, avant de finalement relâcher son bras qui retomba sur ses jambes. Prenant une bonne inspiration il vint à attraper son médaillon qui se cachait sous son t-shirt, venant simplement à le serrer quelques secondes, comprenant qu'il s'était tout bonnement assoupit. Pendant quelque secondes encore de la tristesse mêler à un semblant de nostalgie brilla dans son regard, avant que le Frozen ne décide de se relever de son assise, le corps plus détendu et le cœur plus apaisé.
L'horloge fonctionnait toujours à ses côtés et sa veste reposait encore sur le dossier de la chaise. Par une soudaine prise de conscience, le jeune Lieutenant-Colonel plongea une main dans sa poche pour se saisir de sa montre, histoire d'en avoir le cœur nette... Au lieu de croire l'horloge qui se tenait face à lui.. Diantre... Déjà dix neuf heure trente ! Ses pupilles s'écarquillèrent un peu à ce constat, ignorant encore qu'il était observé par le Général Armstrong qui se tenait sur la passerelle. Le Frozen n'avait pas imaginé qu'il se serait autant assoupit, mais en fin de compte avec son rythme de sommeil ce n'était cependant pas si étonnant. Attrapa sa veste, il l'enfila sur ses épaules et c'est en agissant de la sorte qu'il releva son visage pour rencontrer les expressions du Commandant Miles et de sa Supérieur. Il y eut une légère pause dans son mouvement, avant qu'il n'en vienne à terminer son action, pour ensuite se reboutonner. Bien, il s'était donc donné en spectacle. Néanmoins Corwin savait qu'il avait accompli sa tâche concernant les horloges. Ce n'était pas pleinement parfait, surtout pour la dernière, mais ce qu'il restait à faire, l'Alchimiste des Glaces ne pouvait pas le finaliser sans plus de matériel et surtout de temps. Demain juste avant l'aube, il faudra qu'il parte avec son équipe.
Tandis qu'il rejoignait la maîtresse des lieux, le Frozen avait la nette impression qu'on l'avait laissé se reposé. Est ce que c'était un ordre directe de sa part ? Pas forcement un ordre.. Mais dans tout les cas l'intention était bel et bien là, Corwin n'était pas assez idiot ne pour ne pas le comprendre, bien que ça le gênait un peu... Cette femme lui apparaissait comme une énigme, et comme une personne familière. Tout comme lui, elle possédait la faculté d'être ce qu'elle devait être, mais derrière ce masque, se cachait quelque chose d'autre. Saluant les deux officiers, il se raclât un peu la gorge, comme pour chasser les dernières traces qui trahissaient son réveil encore récent.
➽ J'espère que vous êtes satisfaite de la ponctualité recouvré de vos horloges Général Armstrong.
Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il possédait encore cette merveilleuse tâche sur la joue au passage. Une chose qui cassait littéralement le côté si sérieux qui le caractérisait.
Olivia remarqua le bras levé du jeune homme. Toutefois il ne semblait pas avoir ouvert les yeux. Elle se demandait bien à quoi il pouvait bien rêver.
- Il se réveil… Dommage…
Elle avait prononcé ces mots avec regret. Ce petit était beaucoup plus attendrissant lorsqu’il dormait. Vraiment. Miles se retourna pour constater le réveil du jeune homme. Il lui adressa un léger signe de la main et un grand sourire lorsque le frozen les aperçut. Le voir se figer un instant, réalisant qu’il était observé, rendait la situation amusante. A contrario, le général affichait un air boudeur. On venait de la priver d’un spectacle intéressant.
- Vous avez fait du beau boulot colonel.
Lui répondit-elle lorsque qui l’eut rejoint sur la passerelle. Elle lui adressa un léger sourire. A le regarder dormir ainsi, la rancœur qu’elle éprouvait pour l’ordre non respecté s’était envolée. La tâche qu’il avait encore sur la joue le rendait son côté juvénile qu’effaçait son visage renfermé. Elle avait une hypothèse sur ce trait de caractère de l’alchimiste. Au vu des relations entretenues antre les familles Griffin et Armstrong, Olivia avait appris pour le décès de l’ainée de la fratrie. Elle n’en connaissait toutefois pas les circonstances exactes. Mais elle comprenait la peine que pouvais ressentir le jeune homme. Mais elle ne pouvait pas se permettre de le couver. Aussi elle reprit un ton ferme et directif.
- Un repas chaud vous attend au réfectoire. Et c’est un ordre non négociable. Est-ce bien clair cette fois-ci ?
Elle faisait référence à l’ordre du matin même, partiellement respecté. Hélas pour le jeune homme, la bonde ne lâchait pas souvent l’affaire. Le général regarda Miles avec insistance pour lui demander de veiller à ce qu’il aille bien prendre son repas. Miles soupira pour toute réponse.
- Je vous apporte un sandwich Général ? - Et une cafetière.
Miles fit une moue. Il savait très bien que le général ne toucherait pas au sandwich et se contenterai de la cafetière. C’était toujours la même chose. Lorsque la situation était quelque peu tendue, elle avait tendance à sauter certains repas et faire des nuits blanches. Elle compensait le tout en buvant des litres de café. Ce qui avait tendance à la rendre beaucoup, beaucoup, beaucoup plus irritable. Et encore, le terme est très faible. On pouvait alors la comparer à un ours des montages. Dans cet état, elle n’avait aucun mal à en venir à bout. Miles demanda au jeune homme de bien vouloir le suivre. Il en profita pour lui conseiller de se débarbouiller un peu. Dommage, Olivia aimait bien le voir tâcher ainsi… Comme l’enfant qu’il était à ses yeux…
Se tenant face aux deux plus âgés, Corwin nota le sourire avenant du Commandant Miles et les traits sérieux du Générale. Cette dernière reconnu son travail sans y mettre de la flatterie, et en ceci le Frozen en était satisfait. Il n'avait jamais aimé ce genre de chose, partant du principe qu'il prenait le parti de toujours s'appliquer dans ses actes, insomnies ou pas. Son regard balaya un peu l'endroit et devait reconnaître qu'on avait une belle vu d'ensemble, même sur le hall, où il se trouvait précédemment. Ce qui lui rappelait qu'il avait été prit en flagrant délit, si l'on peut dire. Est-ce que ça faisait un moment qu'ils l'observaient ? Le Lieutenant-Colonel allait posé la question quand il se fit damé le pion par la maîtresse des lieux qui lui rapporta qu'il y avait un repas chaud qui l'attendait dans le réfectoire. Un ordre non négociable... hein... Corwin comprenait parfaitement une sorte de remontrance à son égard, comme une mère qui punissait son enfant car il n'avait pas mangé. Une subtilité qui ne manqua pas de lui faire froncer des sourcils.
La Générale le prenait-il pour un enfant ? Certes, si on omettait le fait qu'il trichait sur son âge dans ses papiers officielles, Corwin était petit de taille et son grade pouvait paraître un peu trop grand pour ses épaules. Pourtant, il ne le déméritait pas du tout et son parcourt en témoignait. C'est aussi pour cela qu'il s'efforçait toujours de faire au maximum de ses capacités. Cependant, ici, Corwin n'était pas à Central, il n'avait pas son mot à dire quand à cet ordre. Il se contenta d'afficher un air sérieux en inclinant un peu du chef.
➽ Je vous remercie pour cette attention Général. J'aurais voulu ne pas vous déranger sur ce point, alors que vous avez sans aucun doute bien d'autres préoccupations.
Apparemment, Miles devait l'accompagné tel un chaperon. Une assurance, plus qu'une méfiance, du moins c'est ce que décelait le jeune homme de tout ceci. C'est pourquoi il se montra docile. Il n'était pas ici pour causer du souci, mais pour une mission diront nous, complexe. La première de la Section 9. Un sourire en coin vint à apparaître sur son visage, accentuant un peu sa cicatrice, quand ses oreilles perçurent le terme « cafetière » Corwin n'était donc pas le seul à ne jurer que par le café. Il garda cela dans un coin de sa tête. C'est donc accompagné par le Commandant Miles, qu'il regagna les couloirs non sans faire une expression perplexe quand à la petite remarque de son accompagnateur. Le Frozen approuva en silence et entra dans les toilettes. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre, observant la tâche sur sa joue. Prenant le temps de retirer sa veste, il se lava les mains correctement puis le visage, avant de tout remettre en place et retrouver Miles, alors que son ventre commençait à se manifester ouvertement. Une fois dans le réfectoire vide. Il prit son plat avant de s'installer pour manger. Ainsi, le commandant pouvait en toute quiétude rejoindre sa supérieur avec ce qu'elle lui avait réclamé.
Une fois avoir terminé son repas, Corwin rejoignit son équipe pour s'assurer que tout allait toujours pour le mieux. Chacun avait fait ce qu'il avait à faire et tout semblait prêt. Le Frozen prit donc le temps d'une courte douche froide, tout en visualisant son plan d'approche. Quand il quitta les douches, les couloirs parurent vides. Ses cheveux humides avaient été coiffé en arrière, alors qu'il portait sa veste sur les épaules, son médaillon paraissait à demi caché par son t-shirt sombre. Plongeant les mains dans ses poches, ses doigts reconnurent la courbe de sa montre.... La nuit sera courte...et Corwin se mi à marcher le long du couloir, comme pour chercher un semblant de paix, alors que la tension se faisait grandissante. Que l'on ait l'expérience ou non, c'était toujours la même chose...
- Vous n’avez pas à me remercier pour cela. Je m’assure toujours que mes hommes aient suffisamment manger et de repos pour accomplir au mieux leurs missions. C’est tout.
Elle avait répondu sur un ton sans appel. Elle n’attendait pas de réponse de la part du jeune alchimiste. Miles opina du chef pour affirmer les dire du général et ouvra la marche. Olivia les regarda partir et resta encore un moment à contempler le hall. Les soldats qui assuraient la surveillance de nuit commençaient à affluer. Elle les regarda se mettre en place en leur adressant de temps en temps un hochement de tête pour répondre à leurs saluts. Puis au bout d’un moment, elle rejoignit son bureau.
Assise à son bureau elle reprit la lecture de quelques rapports, rectifia des éléments sur le planning. Le commandant Miles arriva sur ces entrefaites. Il déposa sur le bureau du général une assiette avec un sandwich, une tasse et une cafetière pleine. Il ne manqua pas d’assurer que le frozen avait bien pris son repas chaud. Toussotant légèrement, il tendit une feuille au général qui manqua de s’étouffer en la lisant. La consommation de café en 24h avait considérablement augmenté. Les commis demandaient au général de réapprovisionner les stocks au plus vite. Etait-ce la consommation habituelle des trois visiteurs ou la surconsommation ponctuelle du général, ou bien les deux réuni ? Le fait étant là, ils allaient bientôt manquer de café.
- Merci, vous pouvez aller vous reposer. Soyez prêt à l’heure dite.
Comme le commandant était dans la confidence, il comprit qu’il s’agissait de l’heure de départ de la mission sauvetage. La nuit allait être courte. Mais c’était bon à prendre.
Au cours de sa tournée d’inspection du jour, elle avait récupéré l’état des stocks. Elle se servit de ces documents pour établir une commande d’armement. Il ne fallait pas être en manque de munition pour le retour des jeunes. Elle était aussi passé contrôler le stock de l’infirmerie en demandant aux médecins de lui établir une liste de tout ce qui pourrait être nécessaire en cas de bataille dans les trois prochains jours. Oui, une bataille, ça se prépare. Tout au long de son travail, Olivia but du café. A plusieurs reprises elle se saisit du sandwich, le porta à ses lèvres, et se ravisa pour saisir un stylo. Si bien que le sandwich ne fut pas mangé. Les commandes prêtes à être envoyées posées sur un coin du bureau, le général somnolait en tentant de terminer la lecture d’un rapport. Pour se maintenir éveillée elle se saisit de la cafetière mais constata avec effroi que le café était froid. Et minuit sonna.
Décidée à terminer sa paperasse, mais pas à boire du café froid, Olivia se leva et se dirigea vers le réfectoire, cafetière en main. Sur son chemin se trouvait la salle d’entrainement. Surprise au premier abord de trouver la porte fermée à cette heure car la porte était toujours ouverte lorsque la salle n’était pas utilisée. Elle s’arrêta un instant. Du bruit s’en échappa. Intriguée de savoir qui ne profitait pas de son repos, elle ouvrit la porte. Que ne fut pas sa surprise en voyant l’alchimiste. Décidément ce petit… Vraiment intenable. Elle referma la porte et croisa les bras sur sa poitrine, tenant toujours la cafetière dans une main. Elle l’observa ainsi pendant un moment.
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