La vision du métier de mercenaire du jeune homme surpris Olivia. Il n’était donc pas homme à chercher le gain ? Bon, il ne crachait pas non plus dessus on dirait. Donc si elle suivait son raisonnement, il serait prêt à refuser l’argent s’il jugeait le travail immoral ? Très bien. Elle prendrait cela en compte. Et cela renforçait le fait que ce mioche avait besoin de protection. Car il lui semblait avoir entendu parlé d’un groupe de mercenaire qui avait les mêmes valeurs que ce gamin. Qu’était-il devenu ce groupe ? Elle n’en avait qu’un très vague souvenir car il n’était pas venu sur ses terres. Les journaux avaient vaguement relayé l’information. La population en avait dit du bien… La blonde fronça les sourcils pour essayer de se rappeler ce qu’ils étaient devenus. Et quand cela lui revint, elle releva les yeux vers lui, pile au moment où il acceptait le marché.
Olivia se leva et rangea le fusil du mercenaire dans son sac qu’elle garda avec elle. Puis en mettant un peu, mais vraiment un tout tout tout petit peu, de douceur, elle l’invita à sortir du bâtiment. Tout en guidant le gamin pour qu’il ne fuit pas à l’autre bout de la ville, elle s’adressa à ses hommes.
- Emmenez cet homme en cellule et embarquez-moi la totalité de ce qu’il y a dans le magasin. Je veux un rapport détaillé quand vous aurez terminé. Toi, toi, et toi, vous garderez ce bâtiment de l’extérieur.
Elle avait désigné trois soldat plutôt bien bâtit pour garder les issues de ce qui ressemblait à un petit café. Cela laissait entendre que si le gamin décidait de sortir seul de cet endroit, il serait abattu à vue. Mais le comprendrait-il sans explication ? En l’observant pendant tout le temps qu’ils avaient discuté. Heu… Pendant tout le temps où ils avaient négocié ? marchandé ? … Où elle l’avait menacé. Bref, pendant tout ce temps, la reine des glaces avait compris que le froid et la faim l’empêchaient de bien réfléchir. Oui, car le petit manège auquel Hugh s’était prêté pour signaler qu’il avait froid ne lui avait pas échappé depuis le début. Mais elle avait eu besoin qu’il soit à bonne température pour le faire céder.
Elle emmena donc le merdeux dans ce café après avoir confié son précieux fusil à un des trois gorilles. Après s’être installés à une table du fond, un peu à l’écart des autres, mais au coin du feu, elle retira son manteau du gamin, le libérant enfin.
- Ce sera une soupe pour commencer et un ragout pour le gamin. Pour moi un café.
Dit-elle sèchement au tenancier qui commençait déjà à le regarder comme des bêtes de foires. En passant commande rapidement, elle l’éloignait d’eaux. Au cas où il voudrait écouter leur conversation.
- Tu sais que c’est très rare comme vision du métier que tu as là… Les derniers qui ont fait parler d’eux ont été tués. Et pourtant, ils étaient expérimentés. Et toi, un gamin, veut suivre leurs idées ? Tu me plais… Tu as intérêt à rester en vie pour payer ta dette. Sinon tu ne reposeras jamais en paix.
Les yeux de la blonde étaient particulièrement menaçant et remplit d’avidité. Comme un ours se trouvant devant son lapin petit déjeuné.
Hugh ne lâchait pas d'une seconde du regard, la Général qui manipulait toujours son arme. Elle le replaçait dans son étui, mais sans lui rendre pour autant, tandis qu'il était toujours prisonnier dans ce manteau qui le maintenait plus ou moins au chaud. Le calvaire semblait prendre enfin, fin, quand elle le poussa à sortir du bâtiment. Évidemment, ficelé comme il l'était, le gamin dû faire des petits pas pour rejoindre l'extérieur. Mine de rien, marcher lui redonna un peu de chaleur, bien que l'air frais ambiant lui mordait à nouveau le visage. D'après les ordres de cette femme, autant dire que si il bougeait une oreille, il serait très vite abattu. Très bien, c'était plus ou moins de bonne guerre et une évidence. Soupirant dans sa barbe à peine naissante pour son âge, il s'engagea dans ce café, tout en notant la présence de trois montagnes pour garder le coin. Autant dire qu'il n'avait aucune chance. Bon, de toute façon il avait donné son accord, donc le jeune Jamis n'avait aucunement l'intention de faire l'idiot ou de tenter le tout pour le tout.
Une fois libérer de son entrave, il ne put s'empêcher de frotter ses mains l'une sur l'autre... puis de croiser les bras pour tenter de les réchauffer, tandis que l'officier réclamait un café et de quoi manger pour lui. Son ventre gargouilla fortement en guise de réponse, alors que Hugh prenait enfin place à la table. Il claquait encore un peu des dents, mais l'endroit était plutôt bien chauffer. Ses oreilles un peu rouge, paraissait le brûler.. Relevant son regard bleu sur le visage qui lui faisait face, il se contentait de l'écouter... Un léger sourire en coin vint se peindre sur ses lèvres.. Discret mais visible tout de même. Il y avait quelque chose d'un peu amer.. Avant qu'une fois de plus , il ne jette un coup d'oeil en direction de l'étui en tissu qui contenait son fusil. Ce n'était pas qu'il voulait faire quelque chose de stupide, mais simplement que le gamin ne voulait pas perdre sa trace. C'était le dernier et le seul bien qu'il possédait de son père.. après son manteau actuel. Reportant son attention sur Olivia, sa voix se fit alors entendre, bien que grelottante encore, en guise de contre coup :
➽ Vous parlez de mon père et de son équipe, alors il est normal que je suive ce qu'ils m'ont appris. Je n'ai nullement le désire de m'éloigner de leur code.
Et il préférait être tué que de l'enfreindre.. Du moins c'est ce qu'il pensait au plus profond de lui-même. Les tentations son grande dans ce pays, surtout quand on était en manque d'argent. La soupe arriva sur la table ainsi que le café... Le type annonçant que le ragoût arrivera un peu plus tard. Puis il s'éloigna à nouveau. Le fumet de cette soupe ne fit qu’attiser un peu plus sa faim qui lui tiraillait le ventre. Attrapant sa cuillère, Hugh se rendait compte que l'exercice ne fut pas si simple. Il avait tellement eut froid qu'il en sentait pas tellement ses doigts ou alors en sourdine. La sensation était désagréable et très étrange. Du coup son mouvement paraissait maladroit.. Mais il parvenait à manger sans en mettre partout. Il était juste un peu lent au départ. Le regard menaçant de cette femme ne lui avait pas échappé, mais de toute façon... Le mercenaire n'avait pas l'envie ni la force de s'opposer.
Sam 4 Mar - 11:41
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Olivia Mira Armstrong
Le gamin été décidément intéressant et méritait un petit coup de pouce. Si lui assurer un logement dans le nord lui permettait un pied à terre quelque part, un lieu sur où il pourrait se réfugier et obtenir de l’aide. Alors elle le lui fournirait avec plaisir. Un enfant ne devrait pas avoir à faire ce métier ou entrer dans l’armée pour survivre. Si un jour les troubles qui bousculent le pays prennent fin, elle permettrait à cet enfant de trouver une vie rangée. Du moins si c’est son souhait, elle ferait tout pour qu’il y parvienne. Un sourire doux et remplit de bienveillance s’afficha sur le visage pâle de la blonde Qu’elle masqua en portant la tasse de café à ses lèvres.
Elle continua de le regarder manger en silence sans se défaire de ce sourire tendre qu’elle maintenait caché derrière sa tasse à présent vide. Elle reprit son expression froide et déposa la tasse que lorsque Miles arriva près d’elle et lui présenta l’inventaire de la boutique. Elle demanda à Miles de rentrer à Briggs avec le matériel en lui laissant un véhicule. Elle réquisitionna également les clefs de son appartement. Il céda en soupirant. Car il s’avait que ce n’était pas pour la retrouver elle à l’intérieur. Il espérait juste qu’elle ne tomberait pas sur certains éléments qu’il gardait précieusement dans sa table de nuit ou sous son oreiller. Mais normalement, elle n’avait pas à entrer dans sa chambre.
La blonde laissa le gamin finir de manger tranquillement avant de l’inviter à la suivre dans la voiture. Gardant le fusil en guise de carotte. Elle lui laissa également enfiler son manteau convenablement. Même s’il était trop grand pour lui. A moins que ce ne soit Hugh qui soit trop fin pour le vêtement. A cette vision, Olivia ne retint pas un sourire moqueur. Oui, elle se moquait encore du jeune homme.
Ce n’est qu’une fois chez le commandant qu’Olivia décida d’entrer dans le vif du sujet.
- Vous logerez ici en attendant d’avoir votre logement. Laissez-moi quelques jours pour vous le trouver. Vous pouvez aller et venir dans la ville comme bon vous semble et…
Après avoir posé le fusil dans le salon, elle lui tendit une carte qui comportait le numéro de sa ligne directe à Briggs.
- Si vous rencontrez le moindre problème, appelez-moi. Votre première cible sera mademoiselle Charlie Griffin. La dernière fois qu’elle a été vue, elle était dans la forteresse de Briggs, cet été. Depuis, elle est introuvable. L’armée n’est pas aussi libre que vous dans ses recherches. Je vous demande donc de rester sur vos gardes. Elle peut être n’importe où à Amestris ou hors du pays. Contactez-moi dès que vous l’aurez localisé. Mais surtout, n’intervenez jamais seul.
Elle était froide et stricte dans ses consignes. Et ce n’était pas des menaces, mais un appel à la plus grande prudence. S’il intervenait seul, il risquerait de ne pas en sortir vivant. Ce serait vraiment dommage.
On peut dire que ça faisait un sacré moment qu'il n'avait pas pu manger quelque chose d'aussi chaud et de réconfortant. S'attardant un peu sur le potage, Huhg se sentait observé par son hôtesse qui pourtant ne fit rien pour le retenir de manger. Se détendant progressivement, il mangea avec un peu plus appétit tout en restant propre dans sa manière de faire. Preuve qu'il avait quand même reçut une certaine éducation après un court passage à l'orphelinat. Loin de connaître tout les projets qui se baladaient dans la tête de cette officier, Hugh garda le silence, conscient qu'un repas de ce type, ce ne sera pas toujours courant, même s'il s'évertuait à toujours avoir de quoi pour ça. Un mercenaire qui ne prenait pas soin de lui, ne risquait pas de chasser efficacement. Terminant son repas, elle l'invita à le suivre dans une voiture.. Sur le moment, la méfiance revint, et pourtant il notait aucune fourberie sur le visage ...Même si elle gardait le fusil avec elle, au moins, il avait son manteau. On aurait dit une sorte d'échange temporaire. Croisant l'expression de Miles, bien que silencieux, le mercenaire monta dans la voiture et garda confiance. Ils arrivèrent dans une sorte de petit immeuble plutôt bien isolé contre le froid, avant de parvenir à un appartement. Il ne fallut pas bien longtemps pour que Hugh comprenne à qui il appartenait. Il se promit donc de faire attention.
Attrapant la carte que Olivia lui tendait, le jeune homme nota le numéro et ce que cela signifiait. Il avait un réseau encore plus étendu qu'il ne l'imaginait avec ça.. cependant, son regard se fit plus grave quand elle lui parla d'un enlèvement d'une jeune personne...ça c'était pas tout les jours qu'il avait une telle tâche, mais elle lui paraissait essentiel. Il hocha donc de la tête :
➽ Je ferais ce qu'il faut pour remonter sa piste. Si j'ai le moindre indice ou information, je vous contacterais.
Il se raclât un peu la gorge et défit le manteau qu'il lui tenait trop chaud à présent.. ici , il faisait vraiment très bon. Pas de quoi ressembler au sud, mais au moins Hugh ne tremblait plus du tout. Le mercenaire lui rendit donc le vêtement avec soin, espérant retrouver son fusil.. Son bien le plus précieux avec son propre manteau. Celui là même que son père adoptif lui avait donné, quand il était entré dans l'équipe.
➽ Et je vous remercie pour le repas et de ne pas m'avoir amener dans une cellule.
Car pour lui, il était certain qu'il aurait mal vécu ce genre de séjour. Oh il aurait résisté, mais sans doute qu'il en serait ressorti avec une bonne grippe ou que sais je. De plus il ne voulait pas tellement le savoir... En ce moment, il n'avait qu'une idée en tête.. Se reposer un peu.. Dormir dans un lit.. un VRAI lit... Fermer les yeux sans se dire qu'on le pourchasserait ou qu'un danger le guette. Il ne savait pas pourquoi, mais il lui faisait confiance.
Dim 12 Mar - 12:11
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Olivia Mira Armstrong
Olivia hocha la tête en constant que le jeune Hugh avait compris l’importance de la situation. Elle espérait qu’il avait aussi compris qu’elle, et l’armée ne pouvaient pas enquêter de manière officielle sur cette affaire. Et que par conséquent, il prenait un très grand risque à prendre la suite. Un risque certes important, mais moindre comparé à elle. Car lui n’était pas surveillé, et pouvait agir seul comme bon lui semblait.
La blonde avait déjà posé le fusil dans l’appartement, et récupéra son manteau qu’elle posa sur ses épaules sans enfiler les manches.
- Prenez cela comme une avance sur honoraires. Je repasserai vous voir dans quelques jours pour vous emmener dans votre propre appartement. En attendant, je vous conseille de vous équiper contre le froid et de reprendre des forces.
Sur ces mots, elle le laissa tranquille. Après avoir fermé la porte d’entrée de l’appartement, elle commença ses recherches pour trouver un petit meublé. Elle revint voir le gamin chez Miles quelques jours plus tard, pour l’y conduire et lui donner les clefs. Elle avait le sentiment qu’elle avait fait une bonne affaire avec ce petit. Et qui sait, peut-être qu’après il lui serait utile pour trouver les séparatistes. Non pas pour les arrêter, enfin pas dans un premier temps en tout cas, mais pour les écouter, les comprendre, et pourquoi pas, collaborer. La reine des glaces savait prendre des chemins transverses pour arriver à ses fins. C’est ainsi qu’elle avait su s’élever au rang de général, elle qui n’était qu’une simple femme dans cette armée dirigée par la folie.
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