Maintenant sa pression sur la jeune femme, Corwin sentait bien que cette dernière analysait déjà la situation pour tenter de s'en sortir. Cherchant à raffermir son emprise, Corwin pu reconnaître une force venir agir contre cela, l'amenant à perdre son contrôle avant de se retrouver  d'un seul mouvement, sous Riza, comme elle l'était précédemment, bien qu'elle se tenait assise, ajustant son poids pour l'obliger à rester immobile. Tâchant de garder son sang froid, le Frozen reprenait un peu son souffle tout en restant concentré sur le moment présent. Le compte était à nouveau lancer, mais cette fois ci de la bouche du Lieutenant, qui fut reprise par les autres soldats qui semblaient de plus en plus captivés par cet échange. Du genre tenace, le Lieutenant-Colonel tenta plusieurs fois de se surélevé à l'aide de sa jambe droit et de ses hanches, afin de créer un espace suffisant pour se dégager, cependant il ne lui restait plus beaucoup de temps et l'énergie lui manquait. Pourtant Il fit une énième tentative, avant de finalement taper de la main au sol, comme reconnaissant sa propre défaite, alors qu'il ne restait que deux secondes.

Un geste qui aurait pu attendre, mais Corwin semblait vouloir reconnaître cette victoire à Riza, plutôt que de laisser le compte faire son office. Le moins que l'on puisse dire c'est que le Frozen avait de la fierté mais aussi une certaine droiture, même quand il s'agissait d'un entraînement. Relâchant ses muscles, il faisait pleinement comprendre qu'il ne ferait plus rien, restant simplement au sol en reprenant un peu son souffle malgré le contrôle du Lieutenant sur sa personne. Ce n'était pas tout les jours qu'on lui faisait mordre la poussière et pourtant, il paraissait un peu en paix, allongé là, voilant une seconde ou deux son regard. En fait, pendant tout cet enchaînement, Corwin n'avait pas une seule fois pensé à ses problèmes personnelles, comme à la pression de cet examen qui approchait. Enfin ce n'était pas tant l'examen en lui-même qui l'agaçait, mais le fait de s'offrir en tant que bête de foire et peut être sous les yeux de sa propre famille...

➽ Je crois que je vais devoir t'accorder le choix du prochain entraînement.

C'était de bonne guerre puis qu'il venait de perdre. Tournant un peu son visage il put voir les soldats s’attarder encore un peu avant de reprendre leur exercice. Ce qui ne l'empêcha pas d'entendre des réflexion comme quoi un alchimiste d’État n'était pas invincible, surtout sans son alchimie. Le jeune Griffin eut un son moqueur. Pour lui-même ou pour eux ?.. sans doute un peu des deux. Il n'avait absolument pas honte d'avoir été vaincu.

➽ Quelle est ton analyse de tout ça ? Je suis recalé ?

Cela était dit d'une voix parfaitement monocorde, mais il y avait du sérieux là dessous. Le Frozen n'était pas tellement reconnu pour plaisanter, bien que ça pouvait tout de même lui arriver, parfois. Son regard anthracite et grave semblait s'être tourner vers son amie, attendant qu'elle se relève et le libère.

Attrapant cette main tendue dans sa direction, Corwin se redressa sur ses jambes avec souplesse, glissant un regard en biais vers ceux qui s'éloignaient pour reprendre leur activité, avant de revenir sur Riza qui lui offrait un air confiant. Il la remercia d'un hochement de tête avant de relâcher son emprise et de se passer le dos de la main sur le front, afin d'en retirer une légère trace de sueur. Son esprit imposa un exercice simple de respiration, afin de calmer les battements de son cœur encore un peu trop effréné par ce qu'il venait de se jouer. Son souffle devint plus profond et régulier, tandis que le Frozen n'avait pas encore réellement répondu au Lieutenant Hawkeye qui le contemplait avec sérieux à son tour. C'est vrai qu'elle était redoutable et il ne connaissait pas grand monde qui la mettrait à terre.. Et encore là, il n'y avait eu aucun enjeu véritable. Ce n'était que purement amical. Autant dire que sur le terrain, l'adversaire allait devoir faire plus que son maximum pour l'atteindre. Dans un sens, notre Lieutenant-Colonel se sentait confiant quand à la sauvegarde des arrière de Roy. Il n'avait pas besoin d'un autre second pour ça... Il lui fallait quelqu'un dans les avants pour prévenir des dangers. Un rôle que possédait d'une certaine façon, Hughes. Plongeant sa main droite dans la poche, il retrouva son anneau qu'il remit à son doigt, avant de finalement concéder de cette voix atone :

➽ Je pense que je n'aimerais pas être ton ennemi.

Quand elle vint à lui parler du stand de tir, notre Griffin ne sembla offrir qu'un visage imperméable, mais dans le fond, il y avait tout de même une certaine frustration qui se manifestait en son cœur. Une sensation qu'il réprima rapidement, tout à fait conscient que c'était contre productif. Il s’agissait de Riza, et non du Général Hawat. Corwin était ravis de ne pas l'avoir croisé depuis cette petite visite à l'hôpital.  Reportant son attention sur la jeune femme, il s'éloigna simplement pour reprendre sa veste d'uniforme et la remit sur ses épaule, avant de prendre sa montre en argent qui résidait dans sa poche. Une montre qui semblait inchangé d'apparence, bien qu'elle était légèrement plus lourde. Mais ça, il n'y avait que son propriétaire qui le savait, alors qu'il l'ouvrit pour contempler l'heure. Il avait encore bien le temps en effet et de toute les manières, Corwin n'était pas reconnu pour reculer devant quoi que ce soit.  

➽ Je suis prêt ne t'en fais pas pour ça.

Le ton était décidé comme toujours, alors qu'il lui tendait sa propre veste, histoire de gagner du temps et de lui épargner des efforts inutiles. Qu'il soit son supérieur ou non, le Frozen prenait toujours soin des autres, à sa façon. Plongeant ses mains dans les poches après ça, il gagnait le champ de tire qui se trouvait à l'extérieur des locaux, mais tout à côté. Il ne fallut que quelques minutes pour l'atteindre et déjà, le son des balles se faisaient entendre... Notre Alchimiste d’État n'avait cependant pas changer d'attitude, marchant tranquillement, avant de soudainement tressaillir quand il entendit une personne armée son arme. Il fronça des sourcils avant de reprendre une attitude habituelle, laissant la litanie contre la peur se répandre en son esprit, plutôt que d'écouter un passé révolu. *J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi. * Ici, c'était le territoire de Riza et il n'allait pas lui faire faux bond. Son corps se détendait sous cette influence, signe que le calme avait regagner peu à peu sa place, alors que son regard s'attardait sur les divers cibles.  

Corwin entra donc en premier dans le box de tir, un peu plus détendu que précédemment, tandis que Riza vint a appuyer sur un bouton qui actionna les cibles. Son amie ajouta que l'idéal serait de se mettre en situation, avant de lui montrer les divers armes à dispositions. Si le Frozen ne semblait jamais afficher la moindre expression en temps normal. Une moue fit tout de même son apparition sur ses lèvres, alors que ses sourcils se froncèrent à la vue de tout cet attirail. Pendant une fraction de seconde, il oublia les tirs qui l'entourait, alors qu'en son esprit ce dessinait le visage d'un homme qui le jugeait, bien qu'à genoux, le sang coulant de son nez. Un regard pourpre qui ne suppliait pas une seule seconde, mais qui vous damnait jusqu'au jour de votre mort, tandis que Corwin plaquait son arme sur son  front. Ce souvenir prit soudainement fin, quand le Lieutenant Hawkeye s'empara d'une arme et tira avec une vélocité déconcertante et précise. Les cibles furent toute touchées et en plein dans le mille. Notre jeune homme se reprit rapidement et en constatant cette précision il ne put qu'admettre son efficacité en venant la complimenter.

➽ Très jolis tirs.

Corwin n'était pas un pro quand à donner comme ça des compliments, c'est pourquoi c'était encore plus authentique quand il le faisait, même avec peu de mot. Il avait reconnu depuis bien longtemps les facultés de Riza, mais les voir à l’œuvre, c'était toujours impressionnant. Cela lui rappelait que ce genre de précision avait sauvé son second et ami, Bruce Grayson, pendant la mission qui concernait Lior. La toute première où le Frozen en avait été le chef d'équipe. Alors que ses pupilles anthracite contemplaient l'arme encore fumante, il se laissa aller à une confidence :

➽ Je sais que c'était le travail, mais je ne t'ai jamais remercié d'avoir préservé la vie du Capitaine Grayson, à Lior.  

Le ton se fit un peu plus grave pendant qu'il fixait les cibles toujours en mouvement, comme cherchant à comprendre leur façon d'agir. Un mouvement mécanique, mais suffisant pour être une difficulté pour un tireur. En définitive, et en prenant une inspiration discrète et profonde, le Lieutenant-Colonel attrapa un autre pistolet dans sa main droite. Le mouvement semblait fluide, mais il y avait un léger tremblement malgré tout. Corwin déplaça un peu ses pieds, histoire d'avoir une meilleur stabilité, alors qu'il tendait déjà son bras armé en direction des cibles. Une seconde s'écoula, peut être deux, avant qu'il ne tire définitivement.  La première cible fut touchée un peu sur le côté, la seconde eut le même résultat ainsi que la suivante. Dévoilant un manque de précision de la part du Lieutenant-Colonel, mais pas seulement, il était évident qu'il se retenait. Sa main était bien trop crispée sur son arme...et Curieusement, le dernier tir ne vint pas, alors que la dernière cible qui se tenait au plus prêt de lui, paraissait le narguer. Les mâchoires de Corwin se serrèrent, comme s'il cherchait à imposer sa volonté, le bras toujours tendu vers l'avant, le doigt qui hésitait sur la gâchette d'une arme qui tremblait légèrement sous cette tension palpable.  

Le regard insistant sur cette odieuse cible, Corwin éprouvait comme de la frustration envers lui-même, alors que ses muscles dans son bras tendu commençaient à le tirailler. Cette cible se muait en quelque chose d'autre, offrant des yeux accusateur et fier. Un goût amer vint à sa bouche, alors que sa gorge lui paraissait douloureusement sèche. Ses pupilles anthracite si insondable d'ordinaire, paraissait vouloir traverser cette cible et pourtant, ce doigt sur la gâchette ne se décidait pas. Chose peu commune de la part d'un homme qu'on savait sans aucune hésitation. Lorsqu'une main familière se posa sur son bras, lui faisant relever un peu les yeux vers Riza qui se tenait à présent derrière lui. Manquant un battement de cœur, tout en réalisant que ces yeux n'étaient que le fruit de ses souvenirs, le Frozen écoutait la voix de son amie, comprenant  que son corps était comme figé dans de la glace. Inspirant profondément et discrètement, il fit en sorte que son coude se détende sous l'action du Lieutenant et desserra sa poigne autour de l'arme. Son cœur battait plus lentement au sein de sa poitrine, et son regard se fit plus élargit sur ce qui se déroulait au devant de lui. Ses jambes semblaient encore raides cependant, alors que Riza lui intimait d'être plus souple.

Voilant quelques instant ses paupières, Corwin parut chercher le self-control qui le caractérisait d'ordinaire, avant de finalement suivre les instructions de son amie. Ses jambes s'écartèrent légèrement, comme s'il se préparait au combat, avant de se plier légèrement, offrant une stabilité plus agile. Elle avait raison, sa position de départ était bien trop statique et il n'aurait pas fait long feu sur le terrain. Lui qui était réputé pour être vif. Lorsque le jeune Griffin rouvrit les yeux, ce fut pour les braquer à nouveau sur la cible  qui s'agitait toujours devant lui. Cette fois-ci sa main ne tremblait plus alors qu'il ajustait tranquillement l'arme avant de finalement appuyer sur la détente. Un geste sûr, bien plus confiant, tandis que la balle vint à presque touché dans le mille. Corwin avait l'impression de vivre ce moment au ralenti, expirant l'air de ses poumons, dès que la balle eut franchit le canon du pistolet. La détonation avait éveillé en lui un sentiment d'inconfort, mais la présence de Riza venait tout bonnement lui rappeler qu'il était dans l'instant présent. La cible qui venait de se  faire toucher n'était rien d'autre que du carton et non un fantôme du passé. Curieusement, c'est une phrase de Hunter qui lui vint à l'esprit, de cet homme rechercher par tout Amestris pour avoir assassiner des soldats qui avaient participé à la guerre d'Ishbal. *Ce n’est pas à moi de te pardonner, je suis un monstre aussi, tu te rappelles. Ce sont les innocents qui subissent tout ça qui doivent le faire. * Abaissant lentement son arme toujours fumante, il continuait à regarder droit devant lui, comme s'il cherchait une réponse.

➽ Est-ce que la rédemption pour des gens comme nous est possible ?...quant bien même on y met toute notre énergie pour que les choses changent ?

Il finit par détourner son attention de ce point invisible pour venir contempler l'arme qu'il tenait en main. Notre Alchimiste d’État en reconnaissait parfaitement le poids dans sa poigne et il la releva un peu vers son propre regard, avant de finalement contempler à nouveau devant lui.

➽ Ce n'était pas fameux comme essai..   

Il y avait de la gravité dans ce ton presque bas. Un sérieux plutôt dur envers le jeune homme qui avait pour habitude de bien faire les choses et non de les bâcler.  

Gardant l'arme dans sa main, Corwin se contenta de fixer les cibles qu'il avait touché. Le résultat n'était pas à l'image de ce qu'il tentait toujours d'être. C'est à dire impeccable. Une main se posa sur son épaule pour la seconde fois depuis le début de cette journée. Un contact qui n'était pas ordinaire pour le jeune Frozen mais qu'il avait apprit à accepté de la part de ceux qu'il considérait comme des amis et des compagnons d'armes. Riza ne disait rien sur le moment, comme cherchant simplement à lui rappeler qu'il n'était pas le seul à songer à tout ceci. Notre Lieutenant-Colonel le savait bien oui. Que ce soit Mustang ou encore Bruce... Ils avaient tous leurs valises, y compris Riza. Inspirant lentement, l'air s'engouffra progressivement dans ses poumons, tandis que ses oreilles filtraient simplement les mots que la jeune femme vint à lui soumettre. Elle lui intimait de ne pas culpabiliser et d'avancer  afin de rembourser leur dette. Une rédemption donc. Corwin aimerait y croire, mais surtout, il voulait faire des choses plus concrètes afin que le monde soit un peu moins merdique. Il le devait pour « elle » mais aussi pour lui. Cette armée avait besoin d'être épuré de ces gens trop imbu d'eux même, si peu respectueux envers leur hommes. Si fier de leur acte de guerre...

Lentement, cette main se retira de son épaule qui pourtant ressentait encore son étreinte amicale. Le jeune homme n'avait rien dit, mais il avait prit en considération tout ce qu'elle venait de dire. Relevant son arme, il se mit à vérifier le chargeur avant de le remplir à nouveau. Cela faisait bien des mois qu'il ne s'était pas laissé aller à faire un tel soin auprès d'une arme à feu. Cependant, il n'y avait plus aucun tremblement de sa part. Simplement des geste minutieux, comme lorsqu'il s'occupe de remonter une montre quelconque, et son engrenage. Une fois sûr que le pistolet fut chargé, il releva son visage face aux cibles qu'il n'avait fait que touché jusque là.

➽ Je n'aime pas décevoir.. Tu le sais bien.

Sa voix bien que monocorde, laissait entrevoir une sorte de fierté. Celle de ne pas se laisser avoir par un échec. La leçon venait d'être fait, en tant qu'élève, il se devait de démontrer qu'il l'avait comprise. Cette fois-ci, sa position sur ses jambes parut bien plus souple et stable. Comme lorsqu'il se préparait à une offensive directe sur un adversaire. Puis, le Frozen allongea le bras et ajusta son premier tir. Cela ne prit guère de temps avant que son doigt n'appuie sur la gâchette. La balle traversa le carton pile en son milieu, puis le second et le troisième tir survint. Corwin observait scrupuleusement ce que lui avait dit le Lieutenant Hawkeye, affichant un air concentré sur le visage, tandis que chaque cible se faisait perforé presque en son milieu. C'était bien plus propre et surtout, bien moins hésitant, comme si le jeune alchimiste d’État avait refouler au plus profond de lui-même ce qui le tracassait au sujet de ce type d'arme. Lentement, son regard anthracite et insondable contempla le résultat, avant qu'il ne décide de reposer définitivement le pistolet sur le comptoir. Bien que son faciès soit des plus sérieux, il semblait bien plus satisfait de ce tir.

➽Qu'en penses tu ? Cela te paraît mieux pour une fin de séance.  

Il eut même un micro sourire avant de reprendre son air habituel, attendant le ressenti de Riza, alors que sa main droite replongeait déjà dans sa poche de pantalon.  

S'écartant du comptoir, Corwin nota le visage à al fois sérieux et souriant de Riza. Un sourire  amical  qui lui indiquait qu'elle était confiante en ce qu'elle venait de voir. Chose à quoi, le Frozen inclina avec gravité son menton, comme pour la remercier. Les heures passaient assez vite en effet depuis qu'ils s'étaient retrouver au mess des Officiers qui devaient être plein actuellement. Il serait peu être temps qu'il rejoigne ses locaux pour confirmer sa prochaine réunion avec des soldats qu'il s'était permit de contacter de lui-même avec l’œil expert de Bruce en prime, afin de monter sa propre unité. Cela n'avait pas été des plus simples, surtout que Corwin préférait aller directement au contact avec ces personnes, plutôt que de ce fier à leur dossier. Ce petit rassemblement pourra permettre de poser les bases de ce que notre Alchimiste d’État cherchait à établir, afin d'avoir une équipe aussi fluide et efficace que possible. Plongé plus ou moins dans ses pensés, le jeune Lieutenant-colonel releva néanmoins son visage vers Riza qui était bien plus grande que lui. Cette dernière l'invitait à la raccompagner jusqu'à son bureau. Un endroit qu'il connaissait fort bien pour y avoir été, il y a deux mois à peine encore. Le Frozen engagea donc le pas, plutôt content de quitter un tel endroit en vérité.

➽ Cela ne me dérange pas et j'imagine que le Général va avoir besoin de toi pour se concentrer sur sa paperasse.

Une petite boutade vis à vis de la passion que pouvait avoir Roy concernant cette dernière.  La cafetière en revanche devait certainement s'ennuyer un peu de ne plus être autant utilisé, depuis que Corwin était parti. Lorgnant une dernière fois l'horloge qui se tenait sur le mur, il nota l'heure, mais surtout le  petit écusson qui se situait vers le centre des aiguilles. Notre Griffin allait devoir aussi accorder du temps à ce problème là. Gardant sa main dans la poche de son pantalon, effleurant sa montre, il quitta le terrain d'entraînement pour rejoindre les quartiers plus généraux... Le soleil était haut dans ce ciel hivernal à présent, et Corwin dû porter une main au dessus de son œil un peu trop sensible. En son esprit il paraissait encore hésiter sur un point. Certes il avait fait le plus important. C'est à dire informer Mustang des décisions des frères Elric par rapport à leur entêtement et aussi sur le fait d'avoir retrouvé Greed. Une confrontation entre le Fullmetal et Roy sera inévitable, c'est pourquoi il n'en avait pas ajouté plus. Inspirant une dernière fois l'air frais autour d'eux, avant qu'ils ne s'engagent dans l'intérieur des locaux, Corwin inclina un peu son visage vers le haut pour voir Riza qui marchait à ses côtés.

➽ Je n'aurais pas le temps de lui rendre une petite visite, mais il y a une chose que tu pourrais lui dire. Bien que ce ne soit en rien professionnel.  

C'est vrai que ces derniers temps, il s'était consacré à son travail et dans ses rares moments  de temps libre, il avait tenté par deux fois de s'y rendre sans parvenir à concrétiser quoi que ce soit. Cela faisait des mois qu'il tournait autour du pot, remettant tout cela a plus tard. Mais Corwin n'aimait pas cette voix qui lui disait qu'il serait temps de franchir définitivement le pas. Son ami n'avait pas fait un tel effort pour rien. Le frozen savait pertinemment que Riza ne comprendra pas du tout ce qu'il allait dire, et dans un sens, il se senti un brin coupable de cela. Le jeune homme ne parlait jamais de sa famille à part a deux exception prêt et sans que Corwin ne s'y attende vraiment. Mais c'était un fait. S'ouvrir sur ce sujet allait demander de la patience. Il s'arrêta quelques secondes, pour lui dire avec sérieux :  

➽ Pourrais tu lui dire que j'ai pris la décision de  « pousser la porte » et que si cela se passe mal , il n'aura pas à être en colère. Je le remercie au contraire.  

Son regard n'offrait aucun doute sur ce qu'il venait d'énoncer, alors que personne autour d'eux ne semblait leur prêté attention, dans ces couloirs animés.