Il devait être cinq heure du matin, tout au plus, et il ne dormait plus. Corwin passait son temps à se tourner dans son plumard depuis bientôt trente minutes. Cette grande maison était silencieuse. Évidemment, puisqu'il n'y avait personne à part lui. Son colocataire et propriétaire des lieux était en mission. Renonçant à l'idée de se reposer plus, le Frozen quitta enfin son oreiller pour aller se prendre une douche froide habituelle, avant de s'habiller avec un simple pantalon de toile et une chemise. Passant rapidement le linge dans ses cheveux, il nota sa cicatrice dans le miroir. On va dire qu'il commençait peu à peu à s'y habituer... Sa famille n'en savait encore rien, pas même sa sœur. Quittant l'étage pour rejoindre le salon, il eut un léger frisson, il faisait un peu froid.. C'est pourquoi il s'assura que le poêle se remette un peu en route, avant de se glisser dans la cuisine pour se faire un café. Baillant dans sa main,  Griffin se prépara un petit toast  avec un œuf  par dessus, histoire de caler un peu son estomac, pendant que le café se faisait tranquillement, laissant son odeur lui apaiser les sens.

Rejoignant enfin le salon avec sa tasse fumante en main, son regard s'attarda sur la table base où se trouvait son violon, celui là même que lui avait offert Bruce. Il vint à ouvrir l'étui pour en retirer son instrument. Rapidement, il rajusta les cordes avant de jouer quelques mélodies, histoire de se dégourdir un peu les doigts et l'archet qu'il tenait parfaitement dans sa main droite. Peu à peu, un air  doux se fit reconnaître dans la pièce, une mélodie invitant au calme. Depuis hier soir, vingt heure, Corwin était officiellement en congé pour quelques jours. Le jeune homme se disait qu'il pourrait sûrement refaire une tentative auprès de sa famille. C'est du moins ce qu'il désirait faire, mais une fois encore sa tête et ses souvenirs ne le soutenaient pas dans ce sens. Alors il préféra penser au travail, cherchant un angle d'attaque vu son changement de position. Sa musique devint plus vive pendant quelques minutes avant de lentement mourir, jusqu'à ce qu'il abaisse son instrument de son menton.

Venant à ranger le violon avec soin, il se détourna  de la table pour regarder l'heure sur l'horloge murale et nota qu'elle ne marchait plus. L'aiguille restait bloquée sur les deux heures. Venant à boire une gorgé de café, sa main vint ensuite déposer le contenant sur la table basse. Puis, le jeune homme attrapa une chaise pour atteindre l'horloge, avant de venir la poser sur la table. Disparaissant quelques longues minutes, Griffin revint avec des outils fins et alluma la petite lampe de salon, histoire d'y voir plus clair. Son travail semblait être des plus minutieux et le temps défilait tranquillement à l'extérieur. Les lueurs du soleil se présentèrent lentement dans ce ciel hivernal et Corwin en était déjà  à deux tasses de café de plus, tout en continuant tranquillement à manipuler les rouages de cette mécanique si particulière. Notre Lieutenant-Colonel ne l'avouera pas, mais il aimait réellement l'horlogerie, ça le détendait beaucoup. C'est sans doute ce qu'il aurait pratiqué s'il n'avait pas suivi son aînée sur le front, il y a de cela quelques années. Une passion et une rigueur qu'il tenait de son père. Encore une fois, il revenait sur le sujet et ça le fit tiquer.

Pourtant il ne relâcha pas son attention de ce qu'il faisait et se contenta de se frotter le nez qui le démangeait, avant de continuer le boulot. C'est bien dans ces moments là, où la présence de son mentor lui manquait parfois. Cette maison avait le don de lui offrir un sentiment d'être encore plus petit qu'il ne l'était réellement. Ce n'était pas étonnant qu'il lui ai proposé de venir s'installer ici, alors qu'il n'avait nul part ou aller. Ce qu'ignorait Corwin en revanche, c'est qu'un certain Alchimiste d'Etat allait bientôt rompre sa solitude, pour une toute autre histoire que de mécanisme en tout genre. La rue paraissait s'éveiller et des passants se faisaient parfois entendre à travers les fenêtres.

Alors qu'il allait mettre la dernière pièce en place, la sonnette se fit entendre à la porte d'entrée. Arrêtant son mouvement à l'aide de sa pince, Corwin  retint un soupire d'agacement, avant de finalement relâcher le rouage à sa place, avant de dénier reculer sa chaise pour se relever. Qui pouvait bien frapper à la porte à cette heure matinal ? Certainement pas Halleck, ce dernier ne rentrerait pas avant trois jours au moins. Tenant toujours cette pince à la main droite, et un tournevis suspendu au dessus de son oreille, le jeune homme vint à tourner le verrou pour ouvrir la porte avant de se confronter à  une tornade blonde  qui pénétra dans le salon, tout en paroles. Sur le moment, le Frozen se figea, les pupilles anthracite un peu écarquillées. C'est perplexe vis à vis du Fullmetal qu'il le reconnu sans peine, avant de fermer la porte derrière lui avec lenteur, évitant ainsi que le froid n'entre dans cette grande demeure. S'il s'était attendu à une telle visite, il aurait menti. Appuyant le dos sur la porte, il se contenta d'écouter l'empressement de son pote de galère, le regard inquisiteur. Ça faisait beaucoup d'infos à traiter et.. en même temps ça manquait de précision. Abandonnant sa position, il vint tapoter l'épaule d'Edward, comme pour l'inviter à se reprendre tranquillement, alors qu'il s'en retournait vers la table, près de l'horloge qui avait les rouages à l'air.

La pièce donnait un aspect soignée et plutôt grande. Une immense bibliothèque ornait le mur de droite, avec des livres plus ou moins anciens. Il était clair cependant que le mobilier ne datait pas de la veille, et qu'une si grande demeure ne pouvait pas appartenir à un seul homme. Une fois libéré de ses outils, il plongea ses mains dans les poches de son pantalon, gardant un air grave sous cette nouvelle cicatrice. Voyant que son ami venait enfin de se calmer, le Frozen s'exprima à son tour avec ce ton habituel :

➽ Je vais bien, mais toi, tu sembles être aux aboies.

Il voulait bien l'aider, mais il ne risquait pas de faire grand chose si Edward ne lui en fournissait pas plus. Le Lieutenant-Colonel se disait que l'horloge devra attendre un moment avant d'être remise à sa place. Dans tout les cas, Corwin pouvait dire adieu à sa deuxième tentative de parler à son père. Même les imprévus s'y mettaient pour lui compliquer la tâche. Une frustration de plus qu'il étouffa au fond de lui-même. Ce ne semblait pas juste de ressentir une telle chose, alors qu'on lui réclamait son aide. La personne n'était pas non plus n'importe qui. Ce n'était que partie remise et tout en reprenant de cette voix atone, il se contentait d'abaisser ses manches de chemise, afin de les renouer correctement.  

➽ Si tu commençais par le commencement, avant toute chose. Où compte tu m'emmener précisément et qu'as tu en tête ? 

Au moins il lui certifiait qu'il le suivrait, mais s'il pouvait avoir quelques données en prime, ce ne serait pas de refus. Croisant les bras, il ne se formalisa même pas à inviter le Fullmetal à prendre place. Ce dernier paraissait si concentré qu'il ne le ferait sans doute pas. Notant son visage, Corwin pouvait largement voir toute cette détermination qui émanait du gamin. Si ce dernier avait su se montrer persuasif au point d'obtenir son adresse, cela ne pouvait pas être pour quelque chose de peu réfléchis.  

S'installant sur sa chaise, Corwin étudia minutieusement ce que lui donnait Edward. Il se rappelait parfaitement du rapport qu'il avait fourni à l'Est, il y a quelques temps maintenant et de ce qui en avait découlé. Bon, courir après ce Greed pouvait sûrement donner quelques éléments de réponses ou bien une piste, aussi mince qu'elle soit. Il rejoignait un peu l'idée du jeune alchimiste  qui le fixait de ses yeux déterminés. Un regard qui voulait tout dire. En fait, c'était suffisant pour que notre Lieutenant-Colonel veuille bien prêter main forte, même en congé. Ses pupilles notèrent ce symbole si particulier sur la feuille, comme pour le graver à nouveau dans sa mémoire. Cependant, tout ceci ne voulait dire qu'une chose... Devoir aller dans le sud du pays, à Dublith, le territoire d'un Général que notre jeune homme ne voudrait pas croiser de si tôt. C'était presque trop ironique comme situation. Corwin qui fuyait plus que tout cette région, allait devoir s'y rendre malgré tout, pour la bonne cause. Bon, au moins, il n'ira pas en tant que militaire ce qui pourrait jouer largement à son avantage.  Voilant une seconde ou deux ses pupilles ombrageuses, le Frozen finit par lui rendre ces documents tout en parlant de cette voix si habituellement monocorde :

➽ Mais il y aussi une chance pour retrouver la trace de ce type, aussi mince soit-elle. Dublith donc... Je viens avec toi.

Il était hors de question qu'il laisse ce gamin prendre autant les devants, surtout avec les événements actuels. Il serait plus sage qu'il soit à ses côtés, de plus, deux têtes valent mieux qu'une. Mais en agissant ainsi, il faisait définitivement une croix sur une possible visite auprès de sa famille. C'est pourquoi mentalement, il se promit d'y remédier dès qu'il aura un autre instant de libre, en service ou non. Le Lieutenant-Colonel vint à mettre un linge propre sur les mécanismes à l'air de l'horloge, d'un geste appliqué, avant de prendre un stylo qui traînait là, et le cadavre d'un courrier déjà ouvert... Il y écrivit quelques mots destiné à son colocataire et ancien mentor, histoire de le prévenir qu'il ne serait sûrement pas là quand il reviendra, sans pour autant lui dire où il allait. Mesure de précaution, plus que par méfiance. C'est là, en reposant son stylo qu'il haussa un sourcil quand  à la réflexion du Fullmetal. Sa cicatrice ?.. Oui c'est vrai, Corwin commençait tout juste à l'accepter sur son visage. Parfois, elle le démangeait encore un peu, mais le médecin lui avait certifié que c'était surtout psychologique. D'un simple réflexe il vint un peu la reconnaître. Mine de rien il aurait cru entendre parler Bruce. Reprenant un air plus  neutre, le Lieutenant-Colonel finit par répondre :

➽ Petit souvenir laissé par Kimblee. ça aurait pu être pis, j'aurais pu avoir la tête de notre dirigeant...

Cependant, aveugle d'un œil ou pas, sa détermination restait la même, aussi inflexible que jamais. Surtout depuis qu'il  se retrouvait un peu plus indépendant. Il passa devant Edward en s'excusant quelques minutes. Il disparut dans une pièce à côté, revenant avec une petite gourde et un veston sans manche qu'il enfila en le boutonnant, glissant quelque chose dans la poche de son pantalon quelque chose de petit. puis il s'enroula une sorte de grande écharpe verte autour du coup, idéal pour se protéger du soleil en s'en servant comme capuche, ou pour se protéger du vent. Allant dans la cuisine, il remplit la gourde , conscient que là bas, l'air bien trop sec sera plus coriace qu'a Central ou n'importe ou ailleurs.... Corwin fit encore quelques pas et attrapa un manteau noir pour le revêtir, venant à ranger la gourde à l'intérieur. Il releva ensuite le col comme à son habitude. Passant devant Edward à nouveau, il lui fit une petite frappe à l'épaule pour l'invité à quitter la maison, allant déjà ouvrir la porte.

➽ On en parlera dans le train ou sur le trajet si tu veux.

Une fois à l'extérieur, il se permit de prendre les devants pour prendre les raccourcis les plus accessibles qu'il connaissait pour rejoindre la gare.  

Rajustant son col de son manteau sombre vers le haut, Corwin avait refermé par la suite la porte de la maison et ferma à clef, avant de s'éloigner dans les rues en compagnie du Fullmetal qui semblait plutôt quand même un peu ennuyé de lui avoir rendu visite de cette manière et aussi tôt. A vrai dire, ça allait parfaitement à notre jeune Lieutenant-Colonel qui avait toujours autant de mal à dormir certaines nuits. Respirant un peu cet air frais, il se contenta de porter un regard à Edward qui comprenait alors que Kimblee était hors course. C'est étrange, mais Corwin n'avait pas réellement ressenti la moindre satisfaction de le savoir enfin six pieds sous terre. Pourtant, combien de fois durant la fin de la guerre, il avait souhaité qu'il n'en revienne pas... Peut être que la mort c'était bien trop doux pour des types comme eux. Son visage se fit un peu plus grave sous cette pensée. Néanmoins, il avait fait son travail et cette action lui  donnait l'impression d'avancer vers son objectif, seulement, le Frozen comprenait qu'il lui faudrait agir de manière moins expéditive, s'il le pouvait. Il était hors de question que par le biais d'une hésitation, une personne ne meurt par sa faute..Que ce soit un proche ou non.

Le chemin se fit relativement en silence, alors que notre Lieutenant-Colonel indiquait un chemin assez court dans les petites ruelles que seul un natif de cette ville pouvait connaître, histoire d'éviter les grosses artères  de la Capitale.  Une fois à la gare, c'est Edward qui prit le relais en localisant leur train, l'invitant à le suivre. Ils n'étaient pas très grand dans cette foule, mais ce n'était pas si complexe de garder à l’œil le Fullmetal, avec sa chevelure blonde et son manteau rouge. Corwin grimpa donc à sa suite dans le wagon et déposa son petit derrière sur la banquette en face de son partenaire. Croisant ses jambes, il plongea un peu son menton sous l'étole verte qui recouvrait son cou. Elle ne datait pas d'hier c'est sûr...Mais jamais il ne s'en séparait vraiment quand il se présentait en civil. Son apparence paraissait plus, passe partout et cela le changeait véritablement de son uniforme. La buée s'invitait progressivement sur la vitre, tandis qu'un sifflement se fit entendre.. Le train allait donc partir, prenant lentement son allure de croisière pour rejoindre un territoire plus aride, mais aussi peu amical pour le Griffin...

Ce dernier reporta son regard d'acier sur Edward qui le relançait vis a vis de cette ancienne mission, et pour sa blessure. Corwin n'aurait même pas répondu si cela avait été une toute autre personne et puis bon, le trajet n'allait pas être court. C'est pourquoi, il se contenta de croiser un peu ses bras, relevant son visage impassible vers lui.

➽ Je te vois parfaitement bien rassures toi.  C'est plus impressionnant qu'autre chose en vérité. J'ai eu pas mal de chance et surtout j'ai un excellent ami à mes côtés. C'est pourquoi, je t'accompagne d'ailleurs.

Même si par le passé, le Frozen avait toujours été un parfait solitaire, il comprenait l'importance des liens et il chérissait ça avec un grand sérieux. C'était à son tour d'être là pour les autres et Edward ne faisait pas exception. Le train continuait sa route, passant de gare en gare... Sans que rien ne semble perturber l'ambiance. Le ton de Corwin reprit ses droits, désirant répondre  à l'attente du gamin qui  lui tendait une viennoiserie qu'il prit non sans le remercier du chef.

➽ C'était le devoir du Colonel de l'arrêté, je lui ai proposé mon aide pour cela, car on savait qu'il ne fallait pas le sous-estimer. Nous étions dans le train en partance pour le Nord quand nous avons été attaqué par deux mercenaires. Ces derniers n'ont pas fait long feu face au Colonel, pendant que j'évacuais tout le monde vers les wagons de devants. Après quoi , Kimblee nous êtes apparu et le combat ne fut pas des plus simples. J'ai reçu cette blessure en repoussant le Colonel afin qu'il ne soit pas touché par l'impacte provoqué par ce traître.  Je me rappelle que j'ai mis quelques secondes avant de comprendre à nouveau ce qu'il se passait. Le colonel bombardait l'adversaire de ses flammes, et me hurlait de créer une flaque d'eau, et c'est là qu'une sorte d'aura rouge, presque électrique nous entourait de toute part. C'est pourquoi j'ai attraper mon partenaire par la taille en le couvrant de glace , par protection, avant de nous projeter hors du Wagon.

C'est là que j'ai fait ce qu'il m'avait demandé, et  que le Colonel l'a mis hors d'état de nuire à l'aide d'un briquet. L'explosion nous a repoussé quelques mètres plus loin et je peux t'assurer que vu la déflagration, il ne restait plus rien du wagon et encore moins de cet homme. Tout ceci à valu une promotion pour le Colonel qui est à présent Général de Brigade. 

Inspirant lentement, le Lieutenant-Colonel avait l'impression d'avoir parlé des heures , lui qui parlait si peu. Mordant dans la viennoiserie, il contemplait le visage de son compagnon de voyage, comme pour voir s'il était satisfait de cela ou non. Depuis qu'il avait quitter l'unité de Mustang, notre Griffin s'adaptait peu à peu à la situation, et avait déjà enjoint Bruce à sa nouvelle unité. C'était étrange d'agir comme il le faisait présentement sans avoir reçu le moindre ordre de mission. Il avait l'impression d'avoir  enfin des ailes dans le dos et il en fera bon usage. C'est là que ses lèvres s'animèrent à nouveau.

➽ D'ailleurs je ne suis plus sous ses ordres à présent et je me demandais.. Si tu voudrais bien rejoindre mon unité?

Le visage qu'offrait Corwin semblait ne rien laissé filtrer si ce n'était ce petit sourire un peu moqueur, alors que ses pupilles anthracite étaient toujours aussi insondables. Si l'on ne le connaissait pas, on pouvait croire que cette demande était des plus sérieuse. Mais ce n'était qu'une taquinerie. C'est pourquoi, il se contenta de reprendre sur quelque chose de bien plus sérieux :

➽Sais tu par où nous pourrions commencer les recherches ? Il y a une petite brigade là bas qui doit garder quelques informations sur tout ce qu'il se passe dans le coin, ce sera bien délicat pour moi de m'y infiltrer, mais pas impossible non plus.

Du moins ça ne l’enchantait pas réellement, même s'il n'avait jamais mit les pieds dans le Sud, il connaît un certain Général de Brigade qui serait ravis d'apprendre sa présence dans les parages. Décroisant les bras, il plongea sa main droite dans sa poche en jouant un peu entre sa montre d'alchimiste et ses anneaux de métal.. Le paysage changeait peu à peu à travers la vitre.. Donnant un aspect de l'hiver bien plus doux et désertique.  

Ses doigts reconnaissaient pensivement la surface de sa montre en argent dans le fond de sa poche. Son regard anthracite ne quittait pas son partenaire de voyage, alors que ce dernier venait de le narguer gentiment en lui demandant combien il avait de doigts. Un petit sourire en coin vint à s'inviter sur son visage bien trop sérieux  et se contenta de simplement lui montrer trois de ses phalanges de sa main gauche. La conversation dériva donc sur Kimblee après cette petite boutade amicale et Ed soulignait qu'ils avaient donc un truc a fêter.  Glissant ses pupilles sur la vitre du train, afin de contempler un peu le paysage, Corwin ne ressentait pas spécialement ce désire. Pourtant, cette mort, il l'avait longtemps  imaginer dans son esprit, accompagnant ce désir de poursuivre ce type. Mais dans le fond, ça avait été bien trop doux. Revenant sur le Fullmetal, il se contenta d'incliner un peu son menton malgré tout. L'important c'est que cet homme ne fera plus de mal autour de sa personne et qu'ils étaient en vie.

➽ On verra ça plus tard dans ce cas.

Il termina sa viennoiserie qui reposait sur sa jambe, avant d'épousseté son pantalon. C'était à son tour de taquiner le gamin qui manqua littéralement de s'étouffer avec une telle proposition. Une fois de plus c'est un petit sourire qui vint à ses lèvres, avant de disparaître totalement. Ed, finit par le prendre à son jeu en lui révélant qu'il voulait bien, mais à condition d'être mieux payé et avec un grade plutôt avantageux. Tu parles, comme si le Frozen en avait la possibilité. Cependant le ton changea légèrement pour devenir plus sérieux. Notre  Lieutenant-Colonel savait son objectif oui, et comprenait parfaitement sa position vis a vis de l'armée. Il le laissa sagement s'exprimer tout en abandonnant sa main dans la poche de son pantalon, pour venir croiser les bras sur sa poitrine.  

➽ Je comprends parfaitement et ce n'était qu'une plaisanterie de ma part. Je devrais m'améliorer à ce sujet, je te l'accorde.

Pour sa part, il avait encore lui-même du chemin à faire pour atteindre ses deux objectifs. L'un n'allait pas sans l'autre en vérité. L'un d'eux avaient même fait un léger soubresaut depuis quelques mois, mais il ne parvenait pas encore à faire plus. Une fois de plus, Corwin se plongea dans ses pensées concernant sa famille, ne prenant pas garde à ce que lui disait Edward. Du moins il crut comprendre qu'il lui parlait des égouts, avant que le train ne commence à ralentir, car il entrait désormais en gare.  Se redressant à son tour, le jeune Griffin rajusta son étole pour en faire une capuche qu'il rajusta sur son visage.  Une précaution typique de sa part, surtout ici.  Suivant le Fullmetal en dehors du wagon, il s'engageait déjà sur le quai.

➽ Aller dans cette brigade ne sera que de dernier recoure. Il serait déjà pas mal de voir ces fameux égouts et ce quartier. On va dire que je n'aime pas spécialement traîné du côté de l'armée par ici.

Manquerait plus qu'il ne croise se fichu général par inadvertance. Quant à cette enquête, Avec un peu de chance, des gens parleront. C'est du moins ce qu'espérait Corwin, alors qu'il se contentait de balayer les lieux du regard. Personne ne faisait attention à eux apparemment, alors qu'ils se frayaient un chemin en dehors de la gare, gagnant enfin les rues de la ville. Le soleil tapait malgré l'époque de l'année, et le Frozen leva une main pour protéger son œil droit, un peu trop sensible à ça.  Un peu plus loin, un homme pliait son journal du matin en les suivant du regard, avant de rajuster son couvre chef. Alors qu'il repérait un peu les lieux, attendant que Ed ne le guide, sa voix monocorde exprima sa curiosité :

➽ Que feras tu, si jamais tu retrouvais Greed?

Marchant aux côtés du Fullmetal, Corwin laissait ses yeux reconnaître les lieux tandis qu'il écoutait sa réponse concernant cette possible rencontre. De ce qu'il pouvait comprendre, ce type ne serait sûrement pas le plus amical. Mais ça, il s'en doutait un peu. Pourquoi ne se défierait il pas d'eux qui se mettaient en tête de le retrouver. Néanmoins ça valait le coup de tenter la chose. Dans un sens, ça rappelait un peu à notre Frozen sa propre rencontre avec  Hunter. A ceci prêt que c'est ce dernier qui au final avait tenter de le contacter.   Glissant son regard anthracite dans la direction d'Ed, il nota que ce dernier venait de prendre la direction des égouts tout en s'engageant dans une rue un peu moins fréquenté. Rajustant un peu le col de son manteau , le jeune Lieutenant-Colonel rangea dans un coin de sa tête les divers capacités de Greed. Une personne capable de durcir sa peau et de se régénérée, voilà qui donnait l'image d'une confrontation peu enviable. Lentement, il vint reconnaître inconsciemment la surface de sa montre en argent qui résidait dans sa poche droite.

➽ Alors nous allons devoir bien étudier les mots que nous pourrons dire, si nous lui faisons face. L'avantage étant qu'il ne me connaît pas et donc ne sait rien de mes capacités. Une fenêtre mince, mais utile.

Mais ça évidemment, c'est si cela ne se passe pas au mieux et si l'enquête soit des plus fructueuse  sur le sujet.  De plus, il pourrait aussi bien le geler sur place, que ce gars durcisse ou pas sa peau.. ça ne changera pas la donne. Corwin aida son compagnon de galère à soulever cette grille, avant de s'engager à sa suite dans les égouts de la ville. L'odeur y était forte et invita le jeune homme à froncer un peu du nez dans un premier temps avant de remontrer  son étole sur le bas de son visage. De cette manière seul ses yeux et son front paraissaient visible. Un véritable lieu à coupe gorge ici, c'est du moins ce que lui soufflait son instinct tandis qu'ils venaient à reprendre leur marche. La voix du Fullmetal se répercutant légèrement sur les  murs, lui disait qu'ils n'étaient plus très loin de la planque. Peut être qu'il y aurait encore quelque chose à récupérer la bas, même si quelque chose lui disait que ce n'était que peu probable. Surtout si une autre personne avait découvert cet endroit pour s'y planquer. Continuant à marcher sans se poser de question sur ce qui pouvait parfois se trouver sous ses pieds, Corwin crut voir une ombre à l'angle d'un couloir. Il s'arrêta pour contempler l'endroit, mais rien. Si ce n'était le bruit régulier des écoulements de l'eau sale et indéchiffrable.

Lentement, il reprit sa marche en se disant qu'il ne devrait pas forcement alerter  son comparse, car cela pourrait changer son comportement et donner l'alerte à ce qui les suivait ou pas. Le Frozen se contenta d'être un peu plus attentif à cet environnement particulier. Cependant, son intellect ne pouvait pas s'empêcher d'étudier tout les faits depuis le départ, remontant à des mois, voir presque une année...

➽ Je me demande s'il est bien le seul être de ce genre. Pourtant le Généralissime semble particulièrement s’intéresser à lui, pour vous avoir intimidé, toi et ton frère. Puis, la mort de Hughes suite à son entêtement...

Ce qui les avaient amené ici tout les deux en fin de compte. Mais est ce que ce n'était pas un acte trop évident de leur part ?  Soupçonneux comme toujours, Corwin ne put s'empêcher de glisser une attention sur le dernier angle qu'ils franchirent. S'il était Greed, il ne croirait personne et choisirait son propre camp quoi qu'il advienne. Une règle simple de survis dans un monde que vous ne maîtrisez pas du tout.  

➽ Tu n'en as pas spécialement parlé, mais qu'en a pensé ton maître ? Il me semble que dans ton rapport tu disais que tu étais en sa présence pour aller secourir ton jeune frère.

Avançant avec prudence, Corwin venait de livrer ce qu'il pensait, tandis que leur pas résonnaient dans cet endroit peu enviable. Son étole toujours sur sa tête, conscient qu'il était plus sage pour lui de déambulé de cette façon et pas forcement pour la personne qu'ils recherchaient. Edward lui demandait s'il pensait que Greed aurait pu s'attaquer à Hughes...Possible, mais pourquoi avoir tué cet homme, alors qu'il avait pris le temps de kidnappé l'un des frères Elric... et surtout révéler ouvertement qu'il était un Homoculus. Autant dire que ça ne collait pas. C'est pourquoi notre Lieutenant-Colonel finit par secouer lentement son visage par la négative, soumettant d'une voix basse qu'il en doutait en définitive. En revanche, l'idée que le Généralissime puisse posséder tout une équipe d'Homoculus faisait froid dans le dos et lui paraissait bien plus véritable. C'est pourquoi son regard si insondable se fit un peu plus intense sur le moment, quand il réalisa cela. Et dire qu'il avait tout de même la sensation de ne voir que la partie émergé de l'iceberg... Inspirant profondément et discrètement le jeune Griffin se contenta de garder une main dans sa poche, offrant ce visage aussi illisible que d'ordinaire, tandis que ses sens restaient en alerte. Ils s'approchaient de la zone de combat, et le Fullmetal enchaîna sur son maître. Cette dernière les avait rabroué et les avait averti à sa manière, tout comme lui et Roy l'avaient fait à leur façon. Cette femme devait avoir un sacré tempérament pour ainsi impressionné les deux frangins. C'est du moins ce qu'il ressentait dans le discours d'Edward.

Inclinant un peu son menton, le Frozen finit par parler à son tour , le ton bas et monocorde, par simple prudence :

➽ Elle vous a protégé comme une mère le ferait envers ses enfants.

Simple constatation de sa part, alors que ça lui rappelait toute les fois où sa propre mère agissait de la sorte, quand il était plus petit avec ses sœurs. Une pensée aussi nostalgique qu'incisive. Depuis son retour à Central, il avait tout fait pour se concentrer sur son travail, mais depuis que Mustang avait jeter sa pierre dans l'étang des Griffin, Corwin sentait son monde changer.. et il éprouvait le besoin de se confronter à son père pour enfin rompre cette mésentente, mais il ne se sentait pas prêt. Chassant ces pensées un peu trop  envahissantes, le Frozen cessa son pas en entendant son compagnon lui montrer l'endroit. Rapidement son regard anthracite se mit à parcourir l'endroit, notant les traces de sang séché...Beaucoup de sang...S'éloignant  un peu d'Edward, il vint à reconnaître une entaille sur le mur à l'aide de ses doigts. Ce combat à dû être redoutable..

➽Vous avez eu beaucoup de chance.. 

Fit il de sa voix monocorde, avant de lever une main à l'attention du gamin.. Comme l'invitant à se taire.. Il se rapprocha d'une manière très agile et se planta devant lui, la main glisser sous le dos de son manteau.. retenant la garde d'une arme. Des pas se faisaient entendre très clairement à leur oreille, jusqu'à ce qu'un type ne sorte des ombre. Son allure donnait une impression de grande assurance, et sa taille était notable... Bien plus grand que nos deux compères ici présent. C'est alors que le type vint à s'adresser à eux sur un ton qui ne disait rien qui vaille. C'est pourquoi Corwin ne changea pas sa position, sans pour autant vouloir attaquer. Il n'était pas ici pour ça. De toute évidence c'était bien lui. Sinon pourquoi s'adresser à eux de cette manière.  

➽ Nous ne sommes pas ici pour un conflit, mais pour des réponses.

Lentement, il retira sa main de son dos, comme pour montrer qu'il n'avait aucun désir de se battre, mais il resta devant le Fullmetal.

Bien que silencieux, Corwin observa ce premier échange, alors que Greed se rapprochait plus ou moins d'eux en entrant dans la pièce. Il aurait changer d'apparence ? Comment c'était possible au juste. Son regard insondable fixait ce visage si plein d'arrogance qui venait à leur balancer qu'il n'avait aucune raison de vouloir parler avec eux. L'un ayant provoquer la mort de ses compagnons, bien que... quelque part, n'avait-il pas kidnapper Alphonse ? C'est alors que Greed tourna son attention sur lui, venant à lui dire qu'il n'avait aucune confiance en lui. Le contraire aurait été des plus étonnants. Prenant soin de garder ses distances, le Frozen plongea sa main droite dans sa poche, venant reconnaître un peu sa montre d'alchimiste sous ses phalanges.

➽ Un militaire n'est pas toujours en service. Cependant si nous ne sommes pas en position de force, cela ne veut pas dire que nous ne saurons pas nous défendre.

Ici, l'humidité semblait telle qu'il lui serait facile d'agir rapidement si jamais ça venait à mal tourner. Cependant, Corwin espérait que ça n'en arriverait pas là. Mais, il préférait mettre les choses au clair, de sa voix toujours aussi monocorde. Non seulement il ne laissera pas Greed porter la main sur le Fullmetal  mais il ne se laissera pas plus monter sur les pieds. L'Arrogance en personne ou pas.  Son visage restait des plus placides vis a vis de l'Homoculus qu'il ne jugeait même pas pour ce qu'il était. Cela n'avait aucun sens de le faire. Edward sembla jouer la carte de l'apaisement et de la raison, ce qui amena à faire sourire un peu plus leur interlocuteur qui paraissait avoir pris un peu plus ses aises dans cet endroit limite lugubre. Greed  finit par leur dire que s'il daignait accorder ses réponses, il ne voyait pas très bien ce qu'il y gagnait derrière. Évidemment, cet homme allait tout bonnement tirer les choses à son avantages. Cependant, s'ils ne prenaient pas le moindre risque ou le moindre sacrifice, ils n'auraient droit à rien. Cependant qu'est ce qu'ils leur disaient qu'il dira les faits honnêtement. Corwin  vint alors à rompre sa posture défensive en venant s'appuyer contre le mur, à quelques pas seulement du Fullmetal, qu'il s'était mis en tête de couvrir malgré tout. Lentement il retira sa capuche en révélant pleinement son visage, avant de plonger sa main dans la poche. Ainsi, il y avait un semblant de désinvolture qui se dégageait de lui, malgré sa froideur apparente.  

➽ Qu'on soit clair, le Fullmetal ne te devra rien, mais en revanche, je veux bien te rendre un service en échange de toute les réponses que tu voudras bien fournir. Si cette condition ne met pas mon ami ici présent en danger, ni son frère.  

Ainsi, Edward ne sera pas concerné par une possible dette et pourra avancée plus tranquillement. Quand au Frozen, il n'était pas un homme qui manquait à sa parole et ne la donnait pas pour rien. Il voulait bien prendre cette charge si cela permettait de faire avancer les choses et faire tombé tout ces pourris qui se complaisaient au sein de l'armée. Son regard anthracite était digne d'un oiseau de proie qui ne quittait pas sa cible de vue. Il attendait une réaction de la part de Greed, bien plus que celle du Fullmetal qui  allait certainement râler à ce sujet. Mais on n'avait rien sans rien. Corwin jouait présentement aux échec comme le lui avait apprit le Général Grumman. Il fallait savoir avancer ses pions pour comprendre les volontés de son adversaires. Gardant les mains dans les poches, il effleurait par réflexes ses anneaux qui traînaient dans son manteau, alors qu'il patientait. Dans tout les cas, il trouvait son offre des plus correcte.