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Rapport d'un échec, rapport d'un patient | Novembre 1914 | Corwin
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Rapport d'un échec, rapport d'un patient


- Vous voilà docteur Fletcher ! S'exclama une voix à l'autre bout du couloir. Ne devriez pas prendre quelques jours de repos ? Vous êtes rentrée il y a peu de...

Les lumières du couloir tressaillirent un bref instant, faisant sursauter l'infirmière qui l'avait appelé. Bien que cachant difficilement sa nervosité, elle reprit sa marche pour arriver à hauteur d'Adair.

- Inutile de vous inquiétez, répondit l'interpellée d'un ton posé. Après tout le docteur Raines est absent. Il est tout à fait normal que je reprenne ses patients. Avez-vous ramener le dossier que je vous avais demandé ?

L'infirmière hocha la tête avant d'ouvrir la bouche un instant, mais sembla se raviser. Elle finit par lui tendre un classeur qu'elle serrait prestement contre sa poitrine sans s'en rendre compte alors qu'elle marchait à sa rencontre.

- Avez-vous besoin que vous accompagne ? Je connais bien le...

- Je vous appellerai si besoin, coupa-t-elle promptement.

Sans davantage de manière, Adair tourna les talons. L'infirmière ne s'offusqua pas de son comportement indélicat, puisqu'elle partit reprendre ses tâches habituelles sans un mot, ni un regard. Après tout le docteur Fletcher avait la réputation d'être froide et distante, bien que compétente. Le personnel hospitalier savait tout à fait s'accommoder de son caractère, du moins en apparence. Certains le cachaient plus ou moins bien, la jeune femme n'était pas dupe...

Ses pas la menèrent rapidement devant la chambre du patient dont elle tenait le dossier. Toutefois avant de toquer à la porte, elle jeta un oeil à sa montre qui lui annonçait 17h30. Il lui restait donc une heure avant que sa garde ne commence.

Les coups retentirent contre le bois et après un bref instant dont elle n'attendait aucune réponse spécifique, elle entra dans la pièce. Etant à la fin de l'automne, la nuit commençait à tomber plus tôt et le crépuscule rongeait lentement le jour, diffusant une lumière grise qui s'estompait sur les murs et les draps blancs. Ses yeux se posèrent d'abord sur la fenêtre qui lui faisait face, puis sur le patient qu'elle survola, avant de s'arrêter nets sur une chaise qui se tenait à quelques mètres. Sans un mot, elle la tira pour s'asseoir auprès du jeune homme.

- J'espère que je ne vous dérange pas. Finit-elle par clamer avec nonchalance après sa rapide installation, imposant ainsi et tout simplement sa présence à ce dernier. Docteur Fletcher, annonça-t-elle en guise de salutation et présentation, le tout accompagné d'un bref regard avant d'ouvrir le dossier qu'elle tenait dans les mains. Nous nous sommes peut-être déjà croisé... Quoiqu'il en soit, je serais en charge des soins en attendant le retour de votre médecin traitant. Des questions ? Lui demanda-t-elle tout en remettant en place une mèche de cheveux d'un noir métallique qui menaçait de lui masquer partiellement la vue.

En attendant sa réponse, elle croisa les bras et passa en revue ce dernier. Simple formalité que lui imposait sa profession. Le soldat, ou plutôt l'alchimiste d'état, lui paraissait bien jeune (et ce, bien qu'elle était à quelques années près plus âgée) et pourtant il semblait déjà fortement marqué par l'expérience de l'armée...

Pourquoi s'en étonnait ? Après tout ce pays avait toujours une arme pointée dans une quelconque direction.
KoalaVolant
Mar 18 Jan - 21:50
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
FB - Novembre - 1914

Les jours paraissaient longs pour Corwin, tout comme les nuits, bien que le Colonel lui avait permit de rompre un peu l'ennui avec des dossiers divers. N'étant pas un grand dormeur à cause de ses insomnies et de ses cauchemars parfois récurant, le jeune homme se bornait à se vider l'esprit en jouant aux échecs, que lui avait ramener son ancien mentor. Au moins, de cette façon, il ne faisait guère de bruit pour personne et n'attirait pas l'attention des médecins sur sa personne, parce qu'il ne prenait pas le temps de se reposer. Autrement, c'était un patient plutôt tranquille et qui ne rechignait pas tellement devant son traitement. Une semaine semblait s'être écoulée, voir un peu plus depuis que Corwin avait passé les portes de cet hôpital et tout discipliné qu'il soit, notre alchimiste avait soif de pouvoir bouger par lui-même. Le fauteuil roulant, c'était pratique certes, mais assez encombrant aussi. La routine de cet endroit avait le don de l’ennuyer, même s'il parvenait à comprendre les heures exactes grâce à cela, sans même porter le moindre regard sur sa montre en argent qui reposait sur la table de chevet.

Cette journée ne faisait pas exception à la règle semblait il. C'est du moins ce que songeait Corwin, qui   fixait l'échiquier devant lui, le regard plus ou moins perdu dans le vide. D'une main hasardeuse, il vint à coucher le roi noir en murmurant la fin de la partie. Puis un fin soupire quitta ses lèvres, alors qu'il  se laissait un peu aller dans l'oreiller. Le silence bien trop imposant de la pièce, lui permettait de percevoir le piaillement des oiseaux à l'extérieur. Tournant son visage, le Frozen pouvait contempler une mésange charbonnière posée sur le rebord de la fenêtre. C'est alors que des pas se firent reconnaître dans le couloir, l'invitant à relever son regard sur la porte, tandis que l'oiseau avait reprit son envole. Visiblement, ça venait dans sa direction. Lentement, Corwin se remit un peu plus droit en position assise, avant de voir un médecin pénétrer dans la pièce, non sans avoir toqué sur le bois de la porte. Notre patient n'avait pas souvenir de l'avoir vu jusque là... Cette jeune femme à l'allure très professionnelle, vint à s'installer sur la chaise à côté de lui, tout en se présentant. Comme s'il était fortement occupé en ce moment.. Pourquoi diable, penser qu'on le dérangeait. Les traits toujours aussi impassible et le regard insondable, Corwin la salua du chef, alors qu'elle se présentait tout le nom de Fletcher.

Apparemment, son médecin attitré avait dû s'absenter, et c'est donc elle qui avait reprit son cas. Jusque là rien de suspicieux pour le Frozen qui comprenait du coup cette démarche envers lui. Quand au fait d'avoir une question, oui, il en avait bien une...Offrant toujours ce visage sérieux et grave, il demanda d'une voix monocorde.


➽ En effet DR Fletcher....Est-ce qu'un jour j'aurai droit à du café ?


Cela pourrait paraître incongru ou  ressembler à une vague plaisanterie, mais quiconque connaissait le Lieutenant-Colonel Griffin, savait que c'était sérieux. Le café avait depuis longtemps été le compagnon le plus fidèle pour ce dernier. Un besoin pour tenir la nuit, mais aussi pour entamer la journée... Il en consommait même trop par moment. Depuis qu'il était ici, Corwin n'avait plus l'occasion d'en prendre et ça commençait à le rendre ronchon. Cette question avait franchit ses lèvres tout naturellement, alors que la seconde serait plutôt en ce qui concernait sa cuisse gauche. Est-ce qu'il allait aussi pouvoir marcher, au lieu de resté planter dans son lit ?



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Mer 19 Jan - 14:15
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Rapport d'un échec, rapport d'un patient


- Non.

C'était un non catégorique.

Adair feuilleta brièvement quelques pages du dossier qui se trouvait entre ses mains avant de lever les yeux vers l'alchimiste pour scruter les traits de ce dernier. Était-il en train de plaisanter ou était-il désespéré ? Visiblement, la deuxième option était la plus probable. Malgré la question incongrue, elle ne se montra pas plus effarée que ça et garda un visage neutre.

- Il est écrit sur votre dossier que vous êtes insomniaque. Elle marqua une pause avant de déclarer d'un ton un peu plus souple. Votre corps a besoin de repos si dans trois semaines vous voulez sortir d'ici. Pas de café, pas de cigarette, pas d'alcool pendant votre convalescence. Du thé ou de la tisane si vous souhaitez un substitut chaud.

Après s'être penchée un peu longuement sur un paragraphe gribouillé à la va-vite, la jeune femme continua :

- Par ailleurs, votre dossier est incomplet.

Cette affirmation n'était pas tout à fait vrai, mais elle arrangeait Adair dans le cadre de sa venue : en savoir plus sur l'échec des séparatistes dans la tentative de prise de pouvoir. Et il lui semblait bien que ce bon soldat était sur leur chemin d'après les notes prises par le médecin précédent.  

- Nous prenons toujours soin de noter un historique des blessures afin que tout médecin soit capable de vous prendre en charge au mieux, surtout si jamais des complications pouvaient subvenir par la suite. Pouvez-me dire plus en détail dans quelles circonstances avez-vous été blessé ? Demanda-t-elle tout en prenant un stylo dépassant d'une poche de sa blouse blanche pour se préparer à écrire.

KoalaVolant
Mer 26 Jan - 11:35
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
FB - NOVEMBRE - 1914

La réponse fut aussi simple que concise aux oreilles de Corwin qui s'en était douté. Un simple non, comme lui-même pourrait le proférer, lui qui était avare de parole par nature. Son regard anthracite ne lâcha pas une seconde le médecin qui se tenait toujours impeccablement sur sa chaise. Des pupilles d'acier qui ne laissait rien voir, alors qu'elle enchaînait en lui soumettant qu'il était insomniaque. Ce n'était un secret pour personne  et le Frozen, voyait parfaitement où elle voulait en venir. Mais comment avouer que c'est justement le café qui lui permettait d'oublier ce genre de chose et de se concentrer sur ce qu'il avait à faire. Dormir n'avait rien d'agréable, car ses nuits étaient majoritairement peuplé de sombres images, comme pas mal de soldats aillant été à Ishbal. Notre alchimiste n'était donc pas un cas à part ni une exception. Quand, Adair vint à lui parler de ce qu'il pourrait avoir en guise de substitue, un son un peu moqueur quitta ses lèvres fines, alors qu'il détournait son visage, pour contempler devant lui, un point fixe. Son aspect un peu dur et cette légère barbe éparse qui habillait son menton, du fait de cette hospitalisation sans doute, cassaient un peu la jeunesse de ses traits.

➽Uhmf..


Outre le fait qu'il ne fumait jamais et ne buvait que dans de rare cas, il ne s'abaisserait jamais à boire une tisane et encore moins du thé. De l'eau chaude avec des plantes dedans...Même par convenance, il ne prenait jamais ce genre de boisson, qu'on soit un civil ou un Général, face à lui. Croisant les bras sur son torse, cachant dès lors les tatouages qu'il avait sur les avants bras. Une posture attentive, mais  pas spécialement ouverte à la conversation. Le Lieutenant-Colonel était là pour guérir au mieux et de mettre à profit ce que lui avait soumit le Colonel Mustang. Il avait déjà quelques idées sur la question, acceptant enfin de sortir de l'ombre. A nouveau, ses iris d'acier se portèrent sur la jeune femme qui était tout aussi professionnelle qu'il ne l'était. Elle venait de lui apprendre que son dossier d'admission n'était pas complet. Cela ne le surprit qu'à demi, car ça n'avait pas l'air si inhabituelle dans l'univers de l'administration. Aucun mot ne vint à sa bouche, comme l'invitant donc à faire son travail le concernant. Cependant répondre à cette première question lui fit froncer un peu des sourcils. Le Docteur Fletcher serait la seule personne à ne pas le savoir ? Où bien c'était simplement parce que c'était le protocole ?  Dans tout les cas, il ne se permit pas de le lui demandé et préféra lui donner ce qu'elle désirait, tout en gardant cette posture définitivement droite et prudente.

Pareil à lui-même, le Frozen reprit un aspect des plus neutre en prenant une voix monocorde.  


➽ Ma cuisse gauche a été perforée par une lame de pierre surgie du sol. Suite à une mauvaise réception de ma part, alors que je repoussais l'assaut aux portes du QG principal de Central.


Simple et efficace, sans chercher à prendre la moindre position. Un résumé assez administratif, car Corwin avait parfaitement conscience que tout ce qu'il pouvait dire ou faire serait noté sur ce calepin qu'elle tenait entre ses mains. Parler librement serait une erreur et bien que notre Lieutenant-Colonel soit encore jeune, la naïveté ne faisait plus parti de son répertoire. Cette dernière est morte il y a quelques années déjà, sur un territoire qu'il n'aurait jamais dû fouler de ses pieds.  



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Mer 26 Jan - 14:49
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Rapport d'un échec, rapport d'un patient



Adair haussa légèrement un sourcil au "Uhmf" du patient. Visiblement sa réponse ne lui avait pas plu, mais elle se garda de faire toute remontrance sur cet agacement audible. Coupé de café, ce dernier allait-il être en proie à des tourments ? Derrière son apparence propre et son visage inexpressif, la jeune femme aurait bien lâché un commentaire sarcastique... Mais sa rigueur lui empêchait tout faute professionnelle.

Du moins pour le moment.

En tant que médecin qui a opéré aussi bien dans les chambres froides d'un hôpital ou à quelques pas d'un front ployant sous les balles ennemies, la jeune femme avait été confronté à bons nombres d'individus aussi braves que lâches, aussi bavards que silencieux, aussi optimistes que fatalistes... Bref un large éventail de personnalités qu'elle avait appris à gérer et à ménager avec le temps, tout en s'aidant de la dureté du terrain ou de la gravité des blessures pour arriver à ses fins.

Toutefois ce dernier était du genre taciturne avec toute sa tête, ce qui allait sans doute lui compliquait la tâche.  

- Je vois. Vous avez été confronté à un autre alchimiste. Dit-elle sans sourciller à ces mots sans fioriture. Elle comprenait qu'il lui serait difficile de demander plus de détails, sans éveiller des soupçons.

Cet autre alchimiste ne devait être qu'être Arthur Brewster vu sa mention de "lame de pierre". N'ayant pas présente lors de l'attaque, la jeune femme devait se contenter des on-dit et des brides de rapports se trouvant un peu à droite ou à gauche pour reconstituer au mieux le déroulement de l'attaque. Songeuse quelques secondes, le stylo roula entre ses doigts avant de baisser les yeux sur le dossier. D'une écriture toute aussi brouillonne que la précédente, elle rajouta quelques mots manquants à la suite de ce qu'il y avait déjà et tourna la page pour lire le verso :  

- Avez-vous d'autres douleurs ? De la fièvre nocturne ? Des sensations de brûlures ? Des hématomes qui apparaissent ? D'autres formalités qui se rajoutèrent en un flot de questions qu'elle articula avec lenteur pour laisser un temps de réflexion à son interlocuteur.

- Concernant votre insomnie, sachez qu'un soutien psychologique est disponible si besoin. Parfois certains soldats perdent leurs moyens, malgré leurs compétences, lorsque le sentiment d'avoir échouer les poursuit, voir pour les plus fragiles, les hante. Les troubles nocturnes découlent souvent d'un traumatisme... Annonça-t-elle en scrutant le teint pâle du patient, et les cernes qui rendaient ses yeux plus gris que gris. Ou était-ce la lumière mourante qui rendait son regard plus sombre ? Elle hésita.

Le soutien psychologique était service qui demandait du temps et de la ressource, à cause du suivi qui pouvait se prolonger dans le temps, mais aussi à cause des formalités administrative couplées aux réticences d'une hiérarchie peu regardante sur l'état mental. C'est pourquoi peu de médecins s'embêtaient à le proposer. Mais Adair avait du temps devant elle pour tirer tout ce qu'elle pouvait de l'officier blessé...

KoalaVolant[/b]
Mer 26 Jan - 17:18
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
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Gardant cette même posture toujours aussi attentive, Corwin entendait le médecin écrire sur son document, prenant soigneusement note de tout ce qu'il venait de dire. Restant silencieux, il se faisait de plus en plus à l'idée que le café que lui avait offert Bruce au début de son hospitalisation sera le dernier avant encore un petit moment. Bien, le Frozen acceptait le défi. Il n'était pas le genre à gruger pour forcement avoir ce qu'il voulait, par simple caprice. Cela serait pleinement ridicule et notre jeune homme avait trop de sérieux pour ça. Inspirant lentement et discrètement, il gardait les bras croisés, tâchant d'être simplement patient. Le Docteur Fletcher vint à soutenir qu'il avait donc affronté un autre alchimiste. Inclinant un peu du menton, Corwin le lui confirma et repensa encore à ces mots que cet homme lui avait transmis. Pourquoi un tel geste en définitive ? Certes, Brewster paraissait être déçu de ce qui avait découlé de cette tentative, que ce soit la mort de ces deux soldats, ou bien sa blessure à la jambe. Le Frozen était partagé entre l'envie de lui poser un jour la question sur le pourquoi toute cette attention, ou l'envie de lui en mettre une. Préférant garder ça bien au fond de son esprit, il releva son regard sur  la jeune femme qui semblait proche de la trentaine. Elle semblait l'analyser derrière ce visage aussi insondable que le sien.

Évidemment les questions s'enchaînèrent brisant le silence qui était retombé entre nos deux protagonistes. Des questions qu'il avait déjà entendu quand il avait émergé de sa fièvre de cheval. Corwin resta quelques secondes plutôt pensif et finit par avouer au moins une chose et toujours sur une tonalité très monocorde, mais précise :


➽ J'ai parfois des maux de crâne.


Ce qui pouvait être fortement lié à l'absence de tasse de café. Mais pour le reste, il n'avait rien de tout ce qu'elle venait d'énumérer. Une jambe dans le carton, c'était déjà bien suffisant à son goût.  Mais quand on en vint au sujet de son insomnie, notre alchimiste se rembruni intérieurement. Un soutient psychologique.... Il en avait bien un, avant de trouvé moyen de se faire atteindre par cet ancien Général...

➽ J'avais déjà un soutient efficace contre ceci, docteur. Le café  


Et il soutint parfaitement son regard en lui affirmant cela. Son sérieux était palpable concernant cette affirmation. Il y avait bien aussi un peu de violon. instrument qui reposait dans son étui pas loin du lit. Quand à parler de ses traumatismes, ce sera bien difficile de parvenir à lui faire desserrer les mâchoires. Car cela reviendrait à parler de la mort de son aînée à Ishbal. Ce qui en soit était déjà un sujet fortement tabou, mais aussi de parler de cet homme qu'il fuyait plus que tout. Parler de cette mort qu'il n'avait pas pu empêcher parce qu'il avait été indécis au mauvais moment... Parce qu'il ne supportait plus du tout le son d'une arme que l'on armait dans son dos, comme le faisait ce type ? Sa gorge se serra bien malgré lui sous ses pensées un peu trop douloureuses, surtout quand un visage vint à se refléter dans son esprit. Il voila son regard quelques secondes, chassant tout ça de son intellect, du moins, comme il le pouvait. Son sommeil lui rappelait déjà suffisamment les événements du passé, pour les relater verbalement à une personne qu'il ne connaissait pas.  

➽ Je peux très bien me gérer, si c'est ce qui vous inquiète Docteur.


Il y avait un peu de fierté là dedans, mais aussi beaucoup de volonté. Il s'était habitué à cette vie et il avait des objectifs à tenir. Corwin n'en voulait pas à cette femme de lui demandé tout ça, sachant qu'elle appliquait son travail, au même titre qu'il devait être un patient à l'écoute. Mais là, il se montra ouvertement buté. Le frozen était un homme qu'il fallait parfois pousser dans ses retranchements.  



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Mer 26 Jan - 19:20
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Rapport d'un échec, rapport d'un patient


Malgré sa patience, Adair réprima un soupir entre ses dents. A ce rythme la jeune femme allait lui prescrire une dose de somnifères qui le fera taire avec son café.

- Ne soyez pas pessimiste. Ce sevrage peut faire du bien. Autrement, je me verrais obligée de vous prescrire de quoi vous faire dormir pour la majeure partie de votre temps, annonça-t-elle avec une pointe de sarcasme qui lui avait échappé au plaignant. Assurez-vous de prendre bien tous vos repas au moins si le thé ou la tisane vous révulse.

Elle détourna le regard pour le poser sur les jambes de l'officier dans un instant de réflexion.

- Sachez que vous avez échappé sans doute à bien des complications. Vous auriez pu perdre bien plus de sang et être amputé d'une jambe, mais le destin vous a souri. La séparatiste feuilleta de nouveau le dossier en main pour s'assurer de certains détails. Elle reprit la parole après avoir lu un autre paragraphe. Votre adversaire n'avait peut-être pas l'intention de vous tuer. Je suppose qu'en vous blessant suffisamment, il a pu vous tenir à l'écart... Déclara-t-elle d'un ton désintéressé tout en le regardant pour voir quelle expression allait s'inscrire sur son visage.

Lorsque ce dernier évoqua ses maux de tête, Adair nota ses faits sans dire un mot. Ces derniers devaient être liés à son insomnie et sa fatigue. Toutefois son état restait à surveiller. Fort heureusement, il se trouvait qu'une infirmière prenait un soin tout particulier à le faire.

- Je ne vous crois pas, mais je vous forcerai pas la main. Le ton dont elle est usa était ferme lorsqu'il refusa l'aide de parler des causes de son insomnie.

Combien d'hommes ou de femmes avant lui avait déclaré ceci ? Bien trop. La peur d'être confrontés à leurs peurs enfouies les éloignait de retrouver une certaine paix intérieure. Hélas l'humain se montrait souvent buté lorsque cela touchait à son orgueil et Adair devait déployer bons nombres de stratèges pour les avoir à l'usure si elle estimait qu'ils étaient mentalement au bord de la brèche. Toutefois, ce n'était pas tout à fait le cas de l'alchimiste Griffin qui devait avoir une certaine force mentale.  

- Vous avez tout votre temps pour y réfléchir, mais laissez-moi vous dire que ce sont des professionnels qui ont été formés à soigner l'esprit et qui sont tenus par le secret médical pour garder tous vos états d'âmes secrets.

KoalaVolant
Lun 31 Jan - 11:35
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
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Le ton légèrement sarcastique du médecin ne sembla pas marquer plus que ça Corwin qui gardait ses bras croisés sur son torse.  Il se doutait bien qu'elle lui dirait quelque chose de ce genre, car une infirmière lui en avait fait la même remarque. Voilant quelques seconde son regard toujours aussi insondable, le jeune Lieutenant-Colonel devait admettre qu'il devenait un peu trop prévisible sur ce sujet. Un sevrage... Il n'avait aucune envie de l'être...ça le frustrait véritablement, bien qu'une petite voix lui disait qu'elles n'avaient pas tort et qu'il devait se faire une raison.. Mais comment leur dire qu'il n'aimait pas dormir, sombrer dans cette inconscience et retrouver des visages qu'il ne voulait pas contempler. Combien de soldats traînaient des souvenirs de ce genre, tels des zombies, ils hantaient leurs têtes. Inspirant lentement l'air de cet endroit si propre,  le Frozen ouvrit à nouveau son regard pour contempler le docteur Fletcher. Cette dernière ne plaisantait pas du tout et il le savait pertinemment, c'est pourquoi il fit entendre sa voix monocorde, quoi qu'un peu moqueuse... Mais ça ne semblait être contre elle, mais plus envers lui-même :

➽ Si je pouvais me passer de sommeil, je vous en serais reconnaissant. A moins que vous connaissiez un moyen d'avoir un repos sans rêve.


Quand à manger, oui il ne rechignait pas contre ça, ni contre le fait de rester sagement dans son lit. Même si, parfois, il se bornait à tester un peu sa cuisse en la soulevant légèrement, afin de voir si cela s'améliorait progressivement. Regardant à nouveau l'échiquier qui se tenait entre ses jambes, il se contenta d'étendre une main pour venir remettre les pièces à leur place, comme pour se donner quelque chose à faire, alors que de ses oreilles, l'alchimiste convalescent écoutait sagement ce que lui disait la jeune femme.  De la chance oui, on pouvait voir ça comme ça, mais pas tout à fait. Sans une certaine maîtrise de son alchimie, il n'aurait pas pu porter sa dernière offensive contre l'ancien Général Brewster.  Fixant un instant l'anneau qu'il portait à son majeur de la main droite, le Frozen répliqua :

➽ Je sais que j'aurais pu avoir bien pis, mais le destin, n'est pas le seul à avoir joué en ma faveur. J'ai ralenti le flux sanguin dès que j'ai pu dégager ma jambe de cette lame de pierre. Je n'avais pas le choix, car je ne pouvais pas renoncer à ce combat. Je n'avais pas le devoir de le laisser passer.


Trois chances...Corwin avait offert trois chances envers ce Général pour qu'il se repli, pour qu'il renonce. S'il ne lui avait pas parlé de Mustang, alors le Frozen lui aurait réglé son compte. Ceux qui connaissaient parfaitement la manière de combattre du jeune homme, savait combien il pouvait se montrer efficace et expéditif. Là, il avait plutôt semblé être méthodique. Déjà parce que l'adversaire était un maître en son art et aussi parce qu'il avait bien plus d'expérience que lui, mais aussi parce que Corwin n'avait pas voulu impliqué d'autres blessés. Des soldats avaient été témoins de tout ceci, et le Lieutenant-Colonel, bien que leur ayant laisser leur libre arbitre, avait tenu à les protéger de sa propre alchimie.  

➽ J' étais le rempart qui l'empêchait d'entrer. Mais vous avez raison, il n'a pas tenu à me tuer. Chose assez curieuse alors que deux soldats morts, gisaient sur le sol du QG.


Et ça, Corwin ne lui pardonnait pas, quoi qu'en dise Mustang. Certes c'est bien parce qu'ils se connaissaient que le Frozen avait tenté de faire partir Brewster, mais ce dernier avait été têtu et du coup notre Alchimiste d'Etat s 'était appliquer à uniquement le repousser et non à le combattre pour le tuer. Mais, dans le fond, Corwin savait que ce combat aurait pu lui valoir la vie... Cet homme ne voulait pas sa mort, il l'avait plus ou moins ressentit alors qu'il lui avait lancer sa dernière attaque, venant à le blesser à l'épaule...Ce message sur la pierre, lui disant qu'ils se reverraient. Oui, ça, notre Griffin s'en faisait presque une promesse.  Corwin avait des choses à lui dire, que ce soit vis à vis de ces deux soldats, ou de cette lettre qu'il lui avait transmise. La voix du médecin le rappela à la réalité, lui confirmant qu'elle n'était pas dupe quand au fait qu'il savait se gérer. C'était pourtant le cas, et Corwin savait qu'il n'était pas le seul à porté un fardeau de ce genre, même ses amis les plus proches avaient leur démons... Que ce soit Roy ou Bruce. Son regard anthracite semblable à celui d'un oiseau de proie se porta sur la jeune femme.  

➽  Vous aussi, ne portez vous pas vos propres démons au fond de vous ?  Un son, une image que vous préfériez ne pas entendre ni voir, parce qu'elle vous rend incapable de réagir à quoi que ce soit ?




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Lun 31 Jan - 14:21
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Adair Fletcher
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Rapport d'un échec, rapport d'un patient



- Si tel est votre souhait, dit-elle tout simplement en haussant légèrement des épaules à sa demande en le regardant avec une lueur amusée.

Sur ce qu'elle avait prévu de lui donner, elle n'en partageait rien. Toutefois, la jeune femme pouvait lui garantir qu'il allait être suffisamment assommé pour dormir comme un mort durant quelques jours. Peut-être que cela lui fera oublier un temps son café.

Quel intérêt pouvait avoir le général renégat en l'épargnant, contrairement à ces deux soldats ? Peut-être que le séparatiste avait un intérêt pour lui ?

Elle tiqua quand ce dernier prononça "pas le choix", "ne pouvais renoncer" et "n'avais pas le devoir de le laisser passer". Des paroles qu'un bon petit soldat obéissant irait clamer bien haut pour se faire remarquer et récompenser par la hiérarchie, le tout dans une fausse humilité. Pourtant ce patient dont elle avait la charge était plutôt jeune et déjà bien gradé grâce à ses accomplissements. Elle n'avait donc pas un jeune freluquet devant elle...

- Curieux en effet, lâcha-t-elle simplement à ce sujet.

La dernière question semblait tomber comme un cheveux sur la soupe. Celui qui semblait s'y réfractaire à consulter pour ses insomnies avait tout de même pris la peine de la questionner à ce sujet.

- Je l'ignore, pourtant j'ai assisté à bien des choses, tout comme vous je suppose. Mes fonctions m'amènent souvent à recueillir les derniers mots d'un homme : des plaintes, des regrets, des dernières volontés... Parfois la douleur est telle que les mots sont incompréhensibles que je ne peux que supposer. Quand ce dernier se trouve à l'article de la mort, quand il faut choisir entre le sauver ou abréger ses souffrances, vous avez l'impression que plus rien ne peut vous atteindre. Assister à ses derniers instants, c'est comme contempler toute l'essence même de l'humanité sans toutefois en saisir toute la complexité. Il a quelque chose d'indescriptible et inéluctable dans le processus qui finit à terme par vous rendre insensible à la douleur, comme à la mort.

Adair marqua une pause avant de reprendre toujours d'un ton détaché tout en levant les yeux d'un air visiblement ennuyé.

- Du moins tel est mon ressenti. Sans doute ai-je des démons tapis dans l'ombre de ma conscience, mais je ne saurais vous dire comment les invoquer...

Elle devait reconnaître qu'elle se surprenait elle-même à répondre avec autant de précision à cette question personnelle. D'ordinaire, la réponse aurait été floue et sans intérêt pour marquer une certaine distance entre elle et son interlocuteur. Redirigeant son attention vers l'officier, la jeune femme reprit :

- Ai-je satisfait votre curiosité ? Demanda-t-elle avec un ton légèrement narquois.

KoalaVolant
Lun 7 Fév - 14:23
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
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Quand le docteur se mit à lui dire que c'était comme il le désirait, Corwin ne pouvait s'empêcher d'y comprendre un sens plus subtile que de la résignation. Cela sonnait plus comme une sorte d'avertissement. Ce qui eut pour effet de lui faire afficher un air encore plus grave si c'était encore possible. Notre Lieutenant-Colonel avait la fâcheuse tendance à être bien trop soupçonneux pour son bien. Il ne releva pas plus le fait que la jeune femme soulignait le fait étrange que Brewster l'avait épargné. Il haussa légèrement les épaules avant de délaisser le jeu d'echec qui se tenait toujours devant lui. Ses pupilles s'attardant sur un point imaginaire, alors que le médecin se prêta au jeu de sa question. Un fait plutôt inattendu, car  Corwin aurait plutôt songer qu'elle contournerait une telle chose en lui rappelant que c'était lui le patient et non l'inverse. Mais au moins, sa tentative de l'éloigner sur sujet de sa blessure, avait plutôt bien fonctionné. Les mots qu'elle employait lui faisait cependant réaliser que les soignants en voyaient de toute les couleurs.. Ramassant les blessés, mais aussi les mourants. Se faisant les gardiens de leur dernier souffle, de leur dernière parole ou de leur dernier regard suppliant, désirant plus que tout de ne pas partir.

Lentement, il tourna son visage impassible dans sa direction, laissant voir un regard un peu plus attentif.  Se rendre insensible à la douleur et à la mort. Il n'y croyait pas tellement. S'il se montrait toujours froid physiquement, ce n'était pas spécialement parce qu'il l'était à l'intérieur. Bien au contraire, il lui arrivait même d'être plutôt passionné. Mais surtout, il préférait garder ses blessures et ses fantômes pour ne pas les imposer aux autres. Tout le monde avait ses cadavres dans les placards... Pourquoi surcharger autrui ?  La mort, il l'acceptait, tout comme la douleur, mais ceci ne voulait pas dire qu'il ne ressentait rien. C'est justement le fait de ressentir qui l'informait qu'il était encore de ce monde. Fletcher ajouta simplement une phrase, lui demandant s'il semblait satisfait. Au moins elle avait le mérite d'être franche et  le Frozen appréciait beaucoup cela.


➽ Je pourrais vous dire comment les invoquer. Pour ma part, cela survient souvent dans mes songes, quand tout est bien trop calme.. Je pourrais me rappeler de chacun des visages que j'ai pu croiser sous ma lame, durant la guerre. Je ne connais pas leur nom, mais il m'arrive de jouer pour eux.


Montrant vaguement du menton son violon que lui avait offert Bruce. Il se tenait toujours sagement dans son étui.  Mais c'est vrai que durant la guerre, c'est en jouant qu'il avait appris à plus ou moins sauvegardé son humanité. Pour ne pas perdre l'esprit alors qu'il avait tout bonnement perdu celle qu'il était venu chercher, sans savoir toute les horreurs qui se trouvaient là. Voilant quelque secondes ses paupières, le Frozen pouvait encore l'entendre le disputé pour être venu jusque là... Alors qu'elle réalisait à peine, qu'elle même n'était pas là pour les raison qu'elle croyait. Totalement démunie et en pleine désillusion face à ce massacre. Croisant à nouveau les bras Corwin se reprit en reportant son attention calme et attentive sur le docteur Fltecher.

➽ Est-ce que vous avez une idée de quand je pourrais un peu marcher ?    


Sa voix semblait toujours aussi monocorde. Jusque là il était resté sagement dans son lit, bougeant quand on l'autorisait avec le fauteuil roulant. Mais cela ne valait pas le fait d'être sur ses deux jambes. Rester ici l'étouffait un peu, même s'il avait promit à Roy qu'il se reposerait au maximum.  



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Lun 7 Fév - 18:29
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Adair Fletcher
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Rapport d'un échec, rapport d'un patient



- Je suppose que sous la torture ou quelconque situation aussi alarmante, mes convictions me paraitraient moins tangible, finit-elle par accorder en croisant les bras et en renversant légèrement la tête en arrière, à moitié contrarié, à moitié vaincue pour regarder le plafond. Quelques secondes s'écoulèrent avant que la soignante ne se redresse et qu'elle reprenne sa droiture. Inutile de suggérer ou d'essayer quoique ce soit, je sais à quoi m'en tenir quand l'être humain sombre dans le désespoir.  Elle marqua une pause. Quant à vos rêves, cela ne m'étonne pas. C'est durant notre sommeil que le subconscient s'éveille et que resurgissent des souvenirs enfouis volontairement ou non.

Elle repensa à son expérience, tout en gardant une certaine attention sur son patient provisoire. Malgré ses traumatises, l'officier semblait avoir une volonté certaine qui le poussait à les surmonter tant bien que mal. Une volonté qui avait peut-être finalement éveillé la curiosité du chef des séparatistes. Sans plus divaguer, elle reprit :

- C'est un bel et triste hommage que vous leur accordez, déclara-t-elle en hochant la tête doucement et instinctivement quand il pointa la direction de son violon.

Bien qu'Adair, dans l'exercice de ses fonctions, avait appris à faire fi de ses sentiments et se conformer à un rôle lorsqu'elle devait apaiser la conscience d'un mourant, elle devait reconnaître que la démarche de l'officier étant touchante, bien qu'aliénante. Néanmoins, malgré son avis, le docteur garda pour elle toute remarque qui aurait pu paraître déplacer. A chacun son remède. Au moins échappait-il au quasi-inévitable démon de l'alcool et de la cigarette, qui en avait détruit plus d'un. Devait-elle le féliciter de son geste pour avoir choisi une voie plus vertueuse ?

Son visage se figea dans une expression songeuse avant de déclarer très sérieusement :

- Je vais vous prescrire quelque chose... Je compte sur vous pour vous y tenir si vous voulez être remis sur pied au plus vite, dit-elle avec un mince sourire en repensant à sa réaction en comprenant qu'il n'aurait pas un café de sitôt et que rien d'autre ne pouvait le remplacer.

Le regard de la jeune femme se refocalisa sur l'officier quand il lui demanda :

- Une blessure mal soignée risque de vous poser problème plus tard même si tout semble aller les premiers mois suivant la sortie de l'hôpital. Sous la fatigue, vous pouvez sentir votre jambe s'alourdir... Devoir la traîner et devenir de plus en plus boiteux avec le temps... Adair soupira avant de continuer. Je comprends votre impatience, mais croyez-moi, vous êtes jeune et votre vie est déjà à rude épreuve. Ne courrez pas trop vite dans les bras de la Mort, ni dans ceux de votre supérieur par devoir. Je suis sûre que ces deux-là peuvent attendre quelques jours de plus. Des paroles qui paraissaient légères, mais qui pourtant sonnaient comme sérieuse par le ton las de la femme.

Reprenant le dossier fermement en main, les feuilles glissèrent rapidement sous ses doigts et ses yeux avant qu'elle ne réponde avec plus de précisions :

- Pour tout à fait honnête, tout dépendra des résultats de votre rééducation. En attendant, les derniers notes concernant la guérison sont encourageantes. Je devrais encore vous ausculter, mais je pense n'avoir le droit à aucune surprise déplaisante.
KoalaVolant
Mar 29 Mar - 21:58
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Corwin Griffin
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Corwin Griffin
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C'est silencieusement que le Frozen se contenta d'écouter les paroles du docteur qui avait l'air encore plus sérieuse que lui et à cheval sur son travail. Elle se souciait donc réellement de son état psychologique ? Dans tout les cas, elle ne semblait pas le trouver désespérer, c'était plutôt bon signe. C'est du moins ce que pensait notre jeune Lieutenant-Colonel qui fixa à nouveau son jeu d'échec qu'il avait délaissé depuis l'entrer de cette femme. Cette dernière venait de souligner que c'était un hommage à la fois triste et beau qu'il leur accordait avec son violon. Disons que c'était aussi une façon pour ne pas sombrer dans la folie et de se raccrocher à ce qu'il y avait de plus humain. Une manière de s'échapper de cette guerre, alors qu'il y avait mis les pieds de lui même, contrairement à pas mal de camarades. Gardant au plus profond de lui, ce secret, cette roublardise pour franchir les barrières de l'armée. Le pis, et il le reconnaissait, c'est qu'il n'hésiterait pas à le refaire s'il le fallait. Ses rêves l'invitaient souvent à revivre ce moment ultime.. Comme si son esprit lui soufflait qu'il aurait pu agir autrement et qu'elle serait à ses côtés actuellement. Pourtant à chaque fois, elle disparaissait, d'une manière ou d'une autre... Et de toute évidence ce gamin, Corwin ne parvenait pas à lui en vouloir, ni à le haïr. Ça ne servait à rien de blâmer les morts.

Le sujet changea progressivement de trajectoire, s'attardant sur sa propre santé et ce qu'ajouta le Docteur Fletcher, lui fit abandonner sa contemplation pour lui accorder son attention. Elle voulait bien lui prescrire quelque chose s'il jouait le jeu ? Histoire d'être remit sur pied sans passer une éternité entre ces quatre mures ? Pour le coup, il se montra fermement attentif en inclinant un peu son menton.


➽ Vous avez ma parole.


La parole d'un Griffin ce n'était jamais rien, surtout de la part du Lieutenant-Colonel qui n'était pas tellement du genre à la donner. Mais quelque chose lui disait qu'elle cherchait réellement à l'aider.  Par la suite elle l'invita à reconsidérer son léger manque de patience, tout en lui énumérant ce qui pourrait lui arrivé d'ici quelques mois s'il ne faisait pas les choses correctement. Se retrouver boiteux, alors qu'il était du genre à crapahuté sur les toits et à se battre, cela n'avait rien d'engageant. Un fin soupire des plus discret quitta ses lèvres fines, tandis qu'il appuya un peu plus sa tête contre l'oreiller. De la patience, rien de plus... Mais mine de rien, même pour lui, les journées semblaient longues. Heureusement, il pouvait compter sur les visites de Bruces, et les dossiers de Mustang pour ses nuits trop silencieuse. Mais tout de même.  Le Frozen reporta son regard anthracite sur la jeune femme qui venait de reprendre son dossier, feuilletant lentement quelques papiers et notes. Au moins une bonne nouvelle, ses résultats paraissaient encourageant.. Une seconde l'ausculter ?..Un haussement de sourcil marqua les traits juvéniles de Corwin avant de rapidement disparaître.  

➽ Vous voulez dire que vous allez faire ça toute  de suite ?  


Sa voix était toujours aussi monocorde, mais malgré tout, il ne s'était pas attendu à ce qu'on lui dise cela. Jusque là, il n'y avait que les infirmiers et infirmières qui venaient le voir pour lui changer son bandage et apporter ses médicaments qu'il prenait sans rechigner. Jusque là, on lui imposait de ne surtout pas se reposer sur sa cuisse blessée.  



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Mer 30 Mar - 15:36
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Rapport d'un échec, rapport d'un patient



- Bien, j'espère que vous n'avez rien contre la tisane à la camomille, dit-elle innocemment avec un sourire satisfait après avoir obtenu la parole du jeune homme.

L'alchimiste semblait surpris quand elle évoqua le fait de l'examiner. Perplexe, elle le regarda un instant, sondant son visage pour savoir ce qu'il pouvait bien redouter. Il était tout à fait normal qu'un médecin suit avec attention la guérison. S'en était de leurs responsabilités. Bien entendu les infirmiers pouvaient les avertir en cas de doute, mais ils n'étaient nullement habilités à diagnostiquer qui ce soit.

Remettant les feuilles les ordres, Adair finit par croiser les bras et poser la question fatidique en fronçant légèrement les sourcils :

- Oui tout à fait, pourquoi croyez-vous que je suis ici ? Ce n'est pas une simple visite de courtoisie dont je vous gratifie. Il me faut constater la cicatrisation en bonne et due forme. Il se peut que je dois ajuster vos prescriptions ou non suite à cela, expliqua-t-elle toujours de son ton professionnel.

N'attendant pas la réponse de ce dernier, elle se releva lentement, posa le dossier négligemment sur la table de chevet du patient afin de se diriger vers une petite commode verrouillée de la chambre. En deux-trois mouvements, la jeune femme ouvrit l'un des tiroirs à l'aide d'une clé qu'elle prit de sa blouse et s'empara de quelques outils.

- Peut-être auriez-vous préférez que votre médecin traitant s'en occupe ? Hélas, il a dû prendre congés et ne reviendra pas avant la semaine prochaine, ajouta-t-elle en hochant la tête d'un air désolé, bien que faux en se retournant vers lui. Une absence qui arrangeait finalement bien le médecin militaire qu'elle était, qui avait plus l'habitude d'être en mission dehors que dans un hôpital.

La soignante enfila ses gants un à un avec précaution avant de s'avancer vers le lit.

- Comme je vous l'ai dit, vos résultats sont encourageants. Il n'y a rien à craindre.

Le regardant de la tête au pied pour déceler le moindre signe de nervosité, dans le but éventuel de l'administrer un calmant rapide, elle attendit que ce dernier se détendit avant de commencer l'examen.

KoalaVolant
Dim 10 Avr - 21:20
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Corwin Griffin
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Sagement assit dans le lit, Corwin eut un froncement de sourcil quand Adair vint à lui dire qu'il allait devoir boire de la tisane. Sérieusement ? S'il avait été encore cet adolescent de seize ans, sans doute qu'il aurait amèrement regretté d'avoir donné sa parole sans savoir exactement ce à quoi le médecin allait l'exposer, mais ce garçon n'était plus, où du moins il avait été enterré au plus profond de sa personne. Dans un premier temps, sa bouche exprima un petit soupire de dépit, mais en définitive se sont ses épaules qui se détendirent légèrement, tandis que son visage toujours aussi peu lisible restait tourné vers la jeune femme qui remettait ses fiches en ordre.  

➽ Il en sera donc ainsi.


Le Frozen n'était pas du tout un partisan de ce type de boisson, mais ici ce n'était pas lui qui dictait les règles et s'il voulait au plus vite se remettre au travail, il allait devoir affronter ça. Enfin, affronter, c'était un bien grand mot...Cela semblait tout de même bien plus aisé que d'affronter cet ancien Alchimiste d’État. Ce dernier devait lui aussi soigner ses blessures quelque part. Le jeune Griffin ne l'avait pas loupé au niveau de l'épaule. Toujours silencieux, Corwin  écoutait le docteur Fletcher qui lui rappelait qu'elle n'était pas ici pour faire de la causette, mais bien  analyser son patient. C'est à dire lui-même. Tout cela dans le but d'ajuster un traitement des plus optimum. Sur ce point, ils se rejoignaient parfaitement et le Lieutenant-Colonel se contenta de hocher la tête, avant de la suivre des yeux en train de se lever pour se diriger vers une sorte de commode. Pendant quelques secondes, ses pupilles grises se permirent de glisser sur le côté pour voir son dossier... Il leva une main pour soulever la couverture et repéra son nom et grade, s'attardant sur son âge. Puis il relâcha la feuille quand la jeune femme se retourna dans sa direction, venant à ajouter qu'il préférait sans doute l'autre médecin. A dire vrai, Corwin en avait cure, tant que sa blessure se remette au mieux. Secouant doucement sa tête, il laissa encore sa voix habituellement monocorde et calme :

➽ Je comprends et je n'ai pas du tout de préférence. Je veux juste guérir.  


La patience était quelque chose qu'il était capable de maîtriser, bien que le Frozen n'avait pas grand chose à faire de ses journées. Heureusement qu'il avait encore quelques dossiers et la possibilité d'occuper son esprit à l'aide de son jeu d'échec ou son violon. Il ne bougea pas d'un pouce quand elle s'approcha de son lit avec tout un attirail. Le Lieutenant-Colonel se contenta simplement de repousser la couverture pour laisser voir son bandage à la cuisse. La blessure avait été assez net , venant traverser de part en part  la chaire. Il ne semblait y avoir aucune once de résistance de la part de Corwin, qui cependant, se montra assez attentif sur ce qu'elle allait faire. Cela allait sans doute être un poil douloureux mais il s'y préparait déjà et glissa un regard en biais au docteur Fletcher :

➽ Je me fie à votre diagnostique de toute façon. Je n'avais pas l'intention de vous agacer.  


Corwin n'était pas en position pour lui dire le contraire ou juger son travail. Inconsciemment, il bougea un peu sa jambe, prenant conscience qu'il avait perdu l'habitude de la stimulé, depuis les soins. Ça tirait un peu.  



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Lun 11 Avr - 19:56
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Adair Fletcher
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Rapport d'un échec, rapport d'un patient



- Vous ne m'agacez en rien. Je prends tout simplement mon travail et mes patients au sérieux, répondit-elle avec un léger pincement aux lèvres. Restez immobile le temps que je découpe le bandage.

Posant le petit plateau où se trouvait les instruments sur la petite table se trouvant au bout du lit, la jeune femme prit un petit ciseau au bout en biais et une petite pince avant de s'attaquer au sujet. Méticuleusement, elle découpa le pansement dans sa longueur, s'arrêta au milieu, souleva légèrement les pans avec la pince pour voir et reprit jusqu'au bout. Puis elle écarta les tissus pour mieux voir l'ensemble :

La plaie avait commencé à cicatriser et ne présentait qu'une légère boursouflure.

Adair prit quelques minutes pour regarder sur toutes les coutures cette dernière. Concentrée, elle resta silencieuse le temps de son observation, avant de tendre le bras vers et de prendre un autre instrument, une tige légèrement pointue :  

- Je vais appuyer brièvement sur votre jambe avec cet instrument. Elle leva celui-ci en direction de l'alchimiste pour qu'il le voit bien. Vous allez me dire si vous ressentez ou non la pointe. Un simple examen pour savoir si vous avez gardé entièrement ou non votre sensibilité. Suite à quoi je vous laisserai tranquille pour ce soir...

Le docteur commença tout en dessous du genoux à appuyer, puis exerça une légère pression avant de descendre progressivement suite aux réponses du militaire pour s'arrêter au-dessus de la cheville. Toutefois, elle leva la tête de temps à autres pour observer les réactions du jeune homme à ses piqures pour être certaine que ses réponses étaient en accord avec son ressenti.
KoalaVolant
Jeu 12 Mai - 18:13
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