Riffel replia son parapluie avant de se mettre à l’abri sous le Kiosque. De toute façon, il était déjà trempé. Quelques larmes s’étaient mêlée à l’eau qui ruisselait des cheveux de Riffel. Il se fichait pas mal de cette pluie. La nouvelle qu’il venait d’apprendre était hautement plus douloureuse qu’un peu d’humidité. Mais ce n’était pas l’heure de s’apitoyer.
"Je vais bien… Ce n’est rien…"
Articula-t-il en détournant le regard. Preuve qu’il mentait. Il ne savait pas encore comment il devait assimiler ce qu’il venait d’entendre et préférait, pour le moment, revenir au sujet principal. Il prit place sur un des bancs du kiosque et croisa ses mains entre ses genoux. Il semblait réfléchir à la manière d’annoncer la nouvelle. Enfin, après un petit moment de silence, il prit la parole.
"On ne peut rien voir avec cette méthode… Je suis navré de t’avoir fait perdre ton temps et donné de faux espoirs…"
Lui-même avait été manipulé dans cette histoire, puisqu’une laborantine en avait profité pour faire de lui son petit ami. Lui qui ignorait encore ce que cela impliquait, n’avait pour le moment pas conscience de s’être fait prendre au piège. Pourtant, la rumeur qu’il était à présent en couple avait déjà fuité hors de l’hôpital militaire.
"Mais…"
Poursuivit-il. Riffel ne voulait pas laisser la jeune femme désespérer. Avant de lui donner rendez-vous. Il avait effectué quelques recherches. Il avait écumé les bibliothèques et les librairies. Interroger les personnes qu’il estimait détentrice du savoir qu’il recherchait. Il y avait passé une bonne partie de sa solde, ou du moins, tout ce qui lui restait après les sorties exigées par sa « petite amie ». Sans le savoir, cette histoire l’avait mis à sec pour ce mois.
"Dans l’est du pays, il y avait un peuple qui avait la peau sombre comme la tienne. On les appelle les Ishbals. Comme la ville. On trouvera peut-être quelque chose si on y va. Je veux bien t’accompagner si tu veux."
C’était tout ce qu’il pouvait lui proposer pour compenser son échec. Pendant qu’il parlait, il n’avait pas regardé la jeune femme. Il craignait qu’elle ne soit blessée par son incapacité. Lui qui s’était déjà montré incapable de protéger ses frères et sœurs. Lui qui se retrouvait, sans savoir pourquoi, l’unique survivant de ce massacre. Il se trouvait maintenant incapable de venir en aide à une camarade. Comment pouvait-il espérer l’aide qu’il était venu chercher si lui-même se montrait être incapable à ce point ?
Il sentit son cœur se serrer. Car en prenant conscience de ses lacunes, il commençait à croire que devenir alchimiste d’Etat serait hors de sa portée. Pourtant, son maître venait de lui dire qu’il ne reviendrait les voir que lorsque cette étape serait franchie.
"Pardon… Je ne peux pas faire plus…"
Finit-il par sangloter.
•Tleilax - FMA.D•