En quittant Briggs, j’avais remarqué que la rouquine, au grade de colonel, semblait avoir conquis la détestable blonde. Elles n’avaient pas besoin de parler pour que cela se remarque. Je connais les trais du visage de cette muraille. Et, même si cela est à peine perceptible, je l’ai vu. Pendant que j’étais cloitré à l’infirmerie, ces deux femmes se sont rapprochée. Il me faut les informations.
Sur le quai, je cale ma vitesse sur celle du colonel.
- Pardonnez mon audace colonel, mais accepteriez-vous de diner avec moi un de ces soirs ?
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Quelques jours après le bal, et après avoir eu l’accord de la rouquine, je venais la chercher à son hôtel pour la conduire au restaurant. J’avais, pour l’occasion, sortit le grand jeu. Reléguant mon uniforme au placard, j’avais revêtu un de mes plus beaux costumes. Cependant, je préférai un nœud papillon à la cravate. J’avais longuement hésité sur le mode de transport à adopter, entre à pieds et une voiture d’occasion. Mais je comme je l’emmenait au centre-ville, que son hôtel était au centre-ville, et que j’habitais moi-même au centre-ville. Une voiture ne serait sans doute pas appropriée. Sans compté qu’il était agréable de marcher en ville avec, au bras, une perle, que dis-je, un joyau.
Après avoir récupéré la belle, et l’avoir complimenté sur sa splendeur qui éclairait cette douce nuit à en faire pâlir la lune et les étoiles de jalousie, je la menais au restaurant le plus en vogue de la ville. Celui-là même qui, pour le commun des mortels, il fallait attendre des semaines pour obtenir une table. Sans compter que le menu coûtait quelques mois de salaire. Mais je n’étais pas le commun des mortels. J’avais mon réseau pour obtenir un tel avantage. Et pour ce qui était de la note ? J’avais un bouc émissaire tout trouvé en la personne de mon supérieur direct : le colonel Griffin. Après tout, en tant qu’alchimiste d’état, il avait les moyens de payer ce genre de restaurant.
Pour impressionner la belle, j’avais obtenu une table avec vue plongeante sur la ville. C’était le clou du spectacle après avoir traversé la salle de restaurant somptueuse. Nous avions pour chaise, des fauteuils moelleux n’entravant aucun mouvement pour manger. En un mot, je lui sortais le grand jeu.
Le serveur apporta les cartes. Bien évidemment, celle donné à la jeune femme ne comportait aucun prix. Quant à moi, le prix ne m’importait que peu. Ce n’était pas moi qui régalait ce soir. Je commandais alors une bouteille de champagne, un grand millésime.
Bien évidemment que j’avais entendu la rumeur sur la soi-disant relation entre le colonel Griffin et cette pimbêche. Mais cela ne me faisait ni chaud ni froid. Bien au contraire. Si nous pouvions être vu et qu’elle acquière la réputation de fréquenter tous les notables de la ville, et passer pour une grippe sous, j’apprécierais encore plus. Fallait pas toucher à ma virilité dans le train à destinations de Briggs. Et je comptais bien lui démontrer à quel point elle ne pourra plus se passer de cette virilité.
- Vous passez un agréable séjour à Central ?
Je me parais de mon sourire le plus enjôleur. Après tout, j’avais une femme magnifique à ma table.
Après être rentrée à Central, Alice y était restée quelques jours avant de repartir pour le sud. Elle avait cependant accepté l’invitation de ce major qui était dans ce train avec elle. Pourquoi ? Elle ne savait pas vraiment au final. Alors qu’il ne semblait pas l’apprécier plus que ça aux premiers abords, elle trouvait ça louche. Elle était très prudente sur ses agissements à Central, et elle mesurait très bien ses paroles et ses manières. Elle était une bonne Alchimiste D’état comme on les détestaient souvent.
Seuls les vrais ou dans la confiance savait qu’elle jouait une sorte de double jeu. Elle faisait attention à ses moindres faits et gestes. Elle avait réussi à aider Olivia et possiblement gagner sa confiance ou en tout cas, elle ne la détestait pas, et c’était déjà ça de prit. Son séjour à Briggs l’avait rapproché d’elle. Enfin, un peu. Elle n’était pas allée au bal, elle n’était pas très intéressée et de toute façon, elle n’avait personne avec qui vraiment y aller. Elle s’était tenue informée de l’activité cependant et il y avait eu du beau monde à un certain bal séparé en deux semblait-il.
Bien habillée pour l’occasion, la rouquine avait troqué l’uniforme pour une belle robe noire avec un gilet argenté, et un sac bandoulière. Elle avait même fait l’effort de mettre des bottines. Table plongeante sur la ville, un restau chic, ça offrait tellement des avantages d’être Alchimiste d’état et haut gradé de l’armée. Elle s’asseyait en face de lui, d’un regard méfiante, elle jetait un œil sur la carte qu’on venait de lui apporter.
« Le sud me manque à vrai dire, j’ai hâte de rentrer chez moi, et vous pourquoi m’avoir invité ? je vous remercie pour l’invitation Major. Vous vous ennuyez chez vous à Central ? » demandait-elle sur un trait d’humour qu’il pouvait noter.
« La ville est magnifique ce soir. » disait-elle tandis qu’elle regardait au loin l’horizon. Pour regarder le champagne arriver et indiquant au serveur qu’elle en souhaitait. Elle n’était pas en service après tout alors une fois de temps en temps cela ne pouvait pas faire de mal.
Sam 3 Fév - 0:24
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Alexis Andersson
Je savais bien que sortir le grand jeu ne suffirait pas à faire baisser la garde de la belle. Mais elle avait fait l’effort de se prêter au jeu. Je ne doutais pas un instant que mon charme irrésistible en soit la raison. Mais ma position me poussait à demeurer méfiant malgré tout. Un espion peu se cacher n’importe où. Et je suis bien placé pour vous le dire.
Moi qui pensait commencer par échanger sur des banalités, voilà qu’elle m’attaque en direct. Sans me défaire de mon sourire enjôleur, j’encaisse cette surprenante question. La surprise passée, je me passe la langue sur les lèvres pour les humecter et réfléchir aux mots que j’allais employer. Car selon sa réaction, je pouvais risquer gros.
- Comment vous exprimer cela sans maladresse ?
Fausse modestie pour la mettre en confiance. Cela marche souvent avec les femmes. Sans compter qu’elles sont convaincues que les hommes ont tous des manières de rustres. Alors leur donner raison tout en s’excusant de ne pas être aussi raffinés qu’elles, est une manière d’implorer leur miséricorde et de les mettre au sommet. Elles s’en sentent, en générale, flattée et se laissent plus facilement amadouer.
- Je sais que notre premier contact a été quelque peu mouvementé. L’arrêt subit du train m’a fait chaviré sur votre personne.
Cette partie est entièrement vraie. Je n’avais pas prévu de lui tomber dessus. Si j’avais pu prévoir un tel choc, j’aurais fait en sorte de tomber sur un siège vide, voir, de ne pas tomber du tout.
- Et, malheureusement, je n’ai pas eu le temps de m’en excuser par la suite.
J’aurais pu. Mais la douleur était telle que j’avais, sur le moment, envie de l’assassiner. Toutefois, cette option n’était pas envisageable. En effet, si je voulais préserver ma couverture, je ne pouvais pas tuer une militaire comme cela, et alchimiste d’état qui plus est. Mais je ne laissais rien paraitre derrière mon sourire de charmeur.
- Mon invitation est donc pour m’excuser de ce dérangement. Mais aussi pour apprendre à vous connaitre. Car je ne serais pas honnête si je ne vous avouais pas que vous ne me laissez pas indifférent.
Voilà le petit discours du dragueur. En général, elles tombent toutes comme des mouches. Exception faite pour quelques blondes bien armées.
Le serveur vient prendre nos commandes. Je laisse la belle choisir son repas. Pour m’a part, je m’offre un plat de poisson. Un met plutôt rare dans un pays qui ne compte pas beaucoup de ressource en eau vive. Pour accompagner le tout, j’opte pour un vin finement pétillant.
- La ville est encore plus belle quand vous vous tenez à ses côtés. Elle ne fait que refléter votre beauté. Et je suis honoré d’assister à ce merveilleux spectacle.
Il n’y a pas plus pieux mensonge que celui d’un homme qui complimente une femme, quel qu’en soit l’objectif.
- Pour répondre à votre question. Il n’est pas possible de s’ennuyer à Central. La capitale est constamment en activité. J’aurais pu vous conduire n’importe où, mais ce lieu convenait plus à votre grâce.
Alors que les plats arrivaient ; Une fois le serveur partit, je plongeai mon regard dans celui de la belle.
- Vous ne vous doutez pas à quel point vous me rendez heureux d’avoir accepté cette invitation.
Voilà que je lui mets mon cœur à nu pour achever de la faire fondre. Mon cœur ? C’est du moins ce qu’elle doit croire. Car il va de soi, que j’aimerais terminer cette soirée dans son lit.
Il était vrai que le premier contact entre le major et la Colonel avait été un peu mouvementé…c’était aussi une réponse à la situation urgente qui l’avait exigé. D’un côté, Alice ne regrettait pas vraiment, elle s’était défendu comme elle avait pu, de l’autre il était vrai qu’elle n’avait pas été très gentille avec ce coup de pieds. Bon en même temps, il n’avait pas fait dans la finesse non plus, et il n’avait pas été très sympa à son égard. Comment pouvait-elle analyser la situation à son avis ?
« Eh bien on peut dire que vous m’êtes littéralement tombé dessus, vu les circonstances, je n’en n’ai pas fait mention dans mon rapport » déclarait La Colonel.
« A vous de me croire ou non, de toute façon ce n’est qu’un détail mineur de ce qu’il s’est passé là-bas, ça ne dérangera personne si ça n’est pas rapporté. » faisait-elle avec un clin d’œil alors qu’elle buvait son verre. Alice n’était pas venue ici pour se montrer ou quoi, elle voulait savoir à qui elle avait à faire. Elle voulait en savoir plus sur lui, et quoi de mieux qu’un bon petit restaurant pour apprendre à connaître quelqu’un.
« Oh là, un Major charmant que voilà. Excuses acceptées. » répondait Alice tandis qu’elle prenait sa commande, un plat mijoté, le plat du jour, autant en profiter. Une jambe sur l’autre, elle se redressait pour lui faire face encore plus pour voir jusqu’ou pouvait aller le Major dans son affrontement. Elle relève les yeux vers le ciel, ou plutôt le plafond, qui croirait aux compliments du Major ? Elle n’était pas dupe. Il essayait de la séduire, mais est-ce que ça allait réellement marcher sur elle ? Elle avait vu tellement de gens mourir, et elle savait combien la vie était précieuse, mais elle était toujours restée célibataire. Et puis elle était Alchimiste d’État, est-ce que ça pouvait réellement marcher avec le major ?
« Je ne suis pas une femme facile. Et vous vous attaquez à un gros poisson major, vous devriez faire attention à choisir vos cibles » Et pan, elle venait de tirer à balle réelles.
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![Une nuit rien que pour nous [Alice] 79d24612](https://i.servimg.com/u/f39/17/78/47/21/th/79d24612.jpg)
