Le temps était assez froid en ce moment. Une température presque idéale pour apprécier une bonne cigarette, en fait. Havoc ne se souvenait pas exactement à quand remontait sa dernière, mais son corps lui faisait vraisemblablement comprendre que cela faisait bien trop longtemps, celui-ci réclamant sa dose de nicotine par un sentiment désagréable de manque. La mâchoire crispée et le pas rapide, le sous-lieutenant se dirigea vers la section 9 du QG. Les couloirs étaient quelque peu désert à cette heure de la journée, la plupart du personnel étant déjà aux dortoirs ou à la maison. Il profita de l'environnement désert pour sortir une cigarette et la mettre à sa bouche, sans toutefois l'allumer. Même si ce n'est pas l'envie qui lui manquait, il savait bien qu'il n'était pas très correct de fumer à l'intérieur. La sensation d'avoir sa clope entre ses lèvres lui permettait toutefois de tromper suffisamment son cerveau pour satisfaire ses pulsions de tabagisme. Quelques foulées plus tard, il arrivait finalement à destination.
Havoc entra avec nonchalance dans la pièce où il pensait trouver son supérieur. Il tapota légèrement l'encadrement de la porte avec ses phalanges pour indiquer grossièrement son arrivée, sans grande conviction.
- Colonel, vous êtes là ?
Corwin et Havoc se connaissait depuis maintenant longtemps, et bien que ni l'un et l'autre ne pourrait jamais remplacer la place qu'avait Hawkeye auprès de Mustang, ils formaient un duo sur qui le Général pouvait compter. Enfin, c'est ce qu'il croyait, jusqu'à récemment. Et il aurait souhaité continué à y croire, mais ce coup de fil d'il y a quelques minutes l'avait fait sombrer dans le doute. Bon, le danger avait certes été écarté, mais le blond ne pouvait pas s'empêcher de sentir une frustration grandissante en lui à l'idée de savoir son supérieur mal en point.
Pendant que son cerveau cherchait les bons mots, sa mâchoire attendait quoi exécuter en mâchouillant sa cigarette toujours non allumée. Il n'avait jamais été doué avec les mots, sinon il aurait sûrement pu conquérir le coeur de cette jeune femme l'autre jour... Mais Corwin n'étant pas à conquérir, il sortit crûment ses nouvelles informations sans s'inquiéter de la réaction de son collègue.
•L'exemple sans faille face au travail.. Voila ce que représentait actuellement Corwin qui ne pouvait pas se défaire de ses devoirs au sein du QG de Central. A vrai dire, il se sentait toujours autant épié, depuis l'enlèvement de sa sœur.. Une situation qui n'était toujours pas éclaircie et qui mettait à bout sa patience. Cependant, le jeune Colonel tenait sa parole qu'il avait donné à Mustang. Ce dernier l'avait littéralement menacer quitte à devoir l'emprisonner s'il ne s'y pliait pas. Avait il le choix ? Qu'est ce que cela aurait apporter à Charlie qu'il s'emporte... ? Rien, parce qu'il serait définitivement pas là pour elle. Donc, Corwin se tenait là.. sans faire la moindre vague, afin de ne rien donner à moudre à leurs adversaires. Les tensions avec sa propre famille semblaient s'amoindrir avec tout ça, mais père comme fils.. Nul ne se parlait vraiment.
Cela faisait déjà cinq cafés que Corwin avalait en cette journée. C'était déjà bien de trop, c'est vrai, mais c'est ainsi qu'il agissait pour terminé les documents qui jonchaient son bureau, tout en conservant sa concentration. Il se faisait tard et le Colonel était le dernier occupant de cette pièce. Il avait congédié tout le reste de l'équipe pour la nuit. Mais il devrait songer à faire de même, tandis qu'il signait encore un papier. Sa nuque le tiraillait un peu et parfois, il levait une main pour venir la soulager, du moins quelques secondes. C'est là que l'on frappa à la porte, presque de manière négligée. Ce qui ne manqua pas de lui faire lever la tête de son travail, révélant un visage plus ou moins neutre, au regard habituellement taciturne. C'est en entendant cette voix qu'il déduisit presque instantanément qui cela pouvait être. *Havoc*ça faisait combien de temps qu'il ne l'avait vu ? Bien des mois en vérité. Depuis qu'ils avaient fait ce pot de départ surprise dans les quartiers de l'équipe du Général Mustang. Une surprise qui l'avait beaucoup touché d'ailleurs, même s'il avait tenté de le masquer.
• Entrez Sous-lieutenant Havoc
Le ton paraissait monocorde et controlé, mais le Frozen avait toujours tenu à rester formel quand ils étaient au QG, on ne savait jamais qui pourrait passer dans les couloirs, surtout à cette heure. Se tenant debout, le jeune Colonel se rapprocha un peu de son interlocuteur, tout en lui faisant signe de fermer la porte derrière lui. A voir la tronche de Havoc, quelque chose le tracassait et il en fronça à son tour des sourcils, devenant encore plus sérieux, si cela était encore possible. La main droite plongée dans la poche, il vint reconnaître sa montre du bout des doigts, avant de se figer quand ses oreilles enregistrèrent les paroles qui suivirent.
• Que lui est-il arrivé ? Une attaque ?
Car il ne pouvait pas envisager le moindre accident, pas avec cet homme. Son ami était du genre à s'attirer les pis ennuis, on le savait tous. Voila pourquoi il avait rechigné à quitter son équipe...pourquoi il ne voulait pas quitter son ombre. Cela avait sûrement à voir avec l’enquête vis a vis de Charlie. Si c'était réellement le cas, alors il passera outre les ordres. Il n'était pas question que ses amis paient le prix pour lui.
• Sa vie est en danger ?
Il voulait au moins être certain qu'il était entre de bonne main, quitte à devoir appeler sur l'heure Adair, afin qu'elle soit à son chevet. Mais il se ravisa. Il devait d'abord rester calme et écouter Havoc. Si ce dernier s'était pointé, ce n'est pas pour le voir paniquer ou le voir frustré de ne pas avoir été là. C'était immature d'avoir songer pendant un instant qu'il aurait dû rester son ombre. La Section 9 avait besoin de lui et son existence avait déjà rendu service..C'est ainsi qu'il soutiendrait Roy et pas autrement.
Havoc s'appuya contre un bureau inoccupé par son propriétaire en cette heure, et plongea son front dans sa main droite en signe de dépit. Il pouvait au moins se relâcher en présence de Corwin, comme s'il venait retrouver un ami dans le bar du coin pour boire un verre.
- J'en sais rien, une attaque je crois... Il est tombé sur un espèce de fou furieux dans les rues de Central.
Très sincèrement, il n'avait pas tout compris de ce qu'on lui avait dit au bout du téléphone. Le sous-lieutenant avait plus été préoccupé par le fait que Mustang avait été mis en situation de danger, malgré sa position dans l'armée. Comment était-ce possible ? Les grandes pointes n'étaient-elle pas censée rester cloîtrées dans des bureaux à envoyer leur armée faire le sale boulot ? N'était-ce pas ce à quoi Havoc lui servait ? Bon, il aurait peut-être été réticent à l'idée d'aller à l'encontre d'un psychopathe à tendance kamikaze mais au moins, leur cher Général n'aurait pas eu à finir à l'hôpital.
- Sa vie est en danger ?
Le grand blond sorti son briquet de sa poche et alluma enfin sa malheureuse cigarette victime de ses dents. Ils n'étaient que deux dans le bureau, à une heure tardive... Ils savaient tous les deux Havoc accro à la nicotine. Il ne s'était même pas posé la question de savoir si cela le dérangerait ou non (et il était sûr que non). Inspirant sa toute première bouffée de tabac après une éternité, il sentit ses muscles se détendre malgré les mauvaises nouvelles qu'il venait apporter. Un long soupir suivit, la fumée de sa cigarette se propageant petit à petit dans la pièce.
- Nan, il tira une seconde taffe, il est hors de danger. Le Capitaine Hawkeye est à ses côtés de toute façon.
J'espère qu'elle lui a passé un bon savon. Mentionner le nom de Hawkeye avait quelque chose de rassurant lorsqu'il s'agissait de Mustang, car aussi longtemps qu'il s'en souvienne, elle avait toujours été là pour veiller sur lui. Terrifiante, cette femme... Mais terriblement efficace. S'il c'était pour le faire bosser correctement, l'empêcher de se ridiculiser sous la pluie ou pour couvrir ses arrières.
Avec une telle femme à ses côtés, il arrivait encore à se mettre dans des pétrins pas possible. Une femme comme Hawkeye, et un homme comme Corwin ou Havoc. Malgré son bon entourage, la situation avait comme échappé à leur contrôle, et le Sous-lieutenant culpabilisait énormément.
- Bon sang, de toutes les nanas que j'ai rencontré, aucune ne m'a donné autant de stress que cet imbécile...
Il écrasa sa cigarette sur sa semelle et en sortit une nouvelle immédiatement.
•Devant la nervosité évident du Sous-Lieutenant Havoc, Corwin garda la main droite dans sa proche, venant effleurer sa montre, comme à son habitude.. Un tic qui lui faisait garder un esprit rationnel. Son regard s'attarda un moment sur la fumée qui s'échappait de cette cigarette qui se consumait bien plus rapidement qu'elle ne le devrait. Le Frozen ne dira rien contre cette méthode de décompressé. Il n'avait jamais reprit son propre Major quand à la manie de fumée, tant que cela était fait correctement, sans gêner qui que ce soit. De plus ce n'est pas comme s'il ne connaissait pas Jean depuis le temps. Quand ils se sont rencontré pour la première fois, le Colonel faisait déjà cette petite taille, mais il avait à peine Vingt an.... Vingt un d'après ses papiers. Un secret que seul Mustang possédait et que même Adair ignorait. C'était le mieux pour notre jeune homme, s'il ne voulait pas d'ennui avec la justice militaire, car il avait intégré l'armée en tant que mineur. Gardant une petite distance pour ne pas être incommoder par la fumée blanche qui se répandait tranquillement sur les lieux, Corwin finit par croiser les bras en écoutant les paroles de Havoc. Visiblement, il n'avait pas tellement eut le temps de traité pleinement la situation. Fronçant un peu des sourcils, notre Colonel nota tout de même que la présence de Riza auprès de Mustang était une très bonne chose... Mais il ne put s'empêcher de murmurer ces quelques mots :
• j'aurais dû être là pour lui pété une jambe, comme promis.
Quelque chose lui disait que Roy avait tenter quelque chose en solitaire. Il avait toujours tendance à trop protéger ses hommes, et Havoc ne l'ignorait sans doute pas. La culpabilité de Mustang à son sujet, lors de leur mission commune contre Kimblee en était la preuve. Il avait pris le risque de contacter un homme très recherché, pour soigner sa blessure au visage. Un travail remarquable, car si son œil souffre d'une plus grande sensibilité à la lumière vive, sa vision était inchangée et la cicatrice se voyait à peine, le long de son visage. En parlant de ses yeux, ces derniers fixaient sagement son ancien partenaire qui reprenait une énième cigarette.. D'un geste vif et véloce, Corwin attrapa la vilaine entre ses doigts, sans pour autant l'écraser..
• Doucement, tu as tort de fumer autant. ça te tuera un jour et tu ne pourras plus veiller sur le derrière de notre fameux Général.
Il n'avait aucune envie de voir Jean se morfondre. Ce n'était pas du tout le moment, bien au contraire. Gardant la clope dans la main, cela lui rappelait le nombre incalculable de cigarettes qu'il lui avait subtiliser pour qu'il fume un peu moins..
• Encore une qui va finir au fond des toilettes...Tu peux compter sur Riza pour lui passer un savon.. Mais l'important c'est que l'équipe reste stable en attendant son rétablissement. Les autres le savent ? Pourrais tu me montrer où cela s'est passé ?
Si d'autres fileraient à l'hôpital, Corwin priorisait l'enquête. S'il n'avait pas le droit d'enquêter sur la disparition de sa sœur, aucun supérieur, pas même Mustang ne lui avait interdit de travailler sur une affaire.. Alors autant mettre cela au profit de Roy et il voulait aussi permettre à Jean de se focaliser sur quelque chose afin de ne pas sombrer dans une culpabilité parfaitement compréhensive, bien qu'injuste.
• Il a toujours été imprévisible... C'est ce qui fait sa force.
Havoc cligna des yeux et sa cigarette avait disparue, désormais entre les doigts de Corwin. Ce dernier lui passa un bref sermon sur son addiction un peu trop prononcée pour le tabac et ses dangers. Mais le blond avait déjà entendu ce discours bien trop souvent, et n'écoutait que rarement ce genre moralisateur.
- Oh ça va... Lâchez-moi un peu...
Il se ravisa tout de même, observant avec dépit sa bien-aimée dans les mains d'un autre. Il rangea son paquet de cigarette dans sa poche habituelle et soupira. Il fumait certes énormément, mais il se portait comme un charme contrairement à d'autres. De plus, c'était un très bon moyen d'évacuer le stress que lui procurait son boulot. Enfin, il y avait bien autre chose qui l'y aidait, en fait...
- Pourrais-tu me montrer où cela s'est passé ?
L'adrénaline du terrain. Les missions dangereuses qui nécessitent de l'expérience et une maîtrise des armes irréprochable. En général, Havoc n'éprouve pas le besoin de sa dose de nicotine lorsqu'il est en mission, même s'il semble rattraper le temps perdu une fois son retour au bureau...
- Hum... Bonne idée.
Le Sous-lieutenant s'étira en quelques mouvements rapides, sentant la fatigue attaquer ses muscles. Il était déjà bien tard après tout. Visiblement, ce n'était pas le genre des deux hommes de se ruer au chevet de leur cher supérieur (la place était déjà prise de toute façon), mais ils ne pouvaient pas rester à rien faire ici et laisser un potentiel criminel en toute impunité.
- Mais dites-moi Colonel... J'espère que vous ne comptez pas rejoindre notre Général à l'hôpital ?
Les deux alchimistes d'état avaient vraisemblablement tendance à se donner un peu trop en mission, au lieu de déléguer ce genre de boulot à leur subordonnés. Peut-être pour frimer. Et à obtenir des promotions. Sans doute. C'est comme ça que Mustang avait pu être promu à son rang de Général, après tout... Mais s'il finissait à moitié vivant une fois sur deux, ce n'était peut-être pas la meilleure solution.
- A bien y réfléchir, un officier de votre rang devrait rester au bureau bien au chaud à finir la paperasse, ajouta Havoc d'un ton moqueur. Taquiner Corwin n'était qu'un maigre moyen pour lui de se venger de toutes ces cigarettes injustement volées... Si vous m'en chargez, je m'occuperais avec plaisir d'enquêter sur cet accident.
•Venant à se déplacer dans la pièce, Corwin attrapa son manteau noir qu'il enfila sur ses épaules, sans pour autant se glisser dans les manches. Une manière d'être prêt à tout comme toujours. A vrai dire, au QG même de Central tout le monde mesurait ses paroles par simple précaution et l'on serait plutôt naïf de s'y mouvoir sans un minimum de prudence, hors le Frozen n'aimait pas laisser les choses au hasard. Bien que plus petit que Jean, notre jeune Colonel relevait son regard dans le sien sans en démordre pour autant vis à vis de la cigarette. Cependant, le Sous-Lieutenant s'était repris et approuvait l'idée d'aller à l'endroit de l'attaque, ce qui ne manqua pas de faire naître un faible sourire en coin, sur le visage de Corwin. Il savait bien que l'amener à se concentrer le ferait plus ou moins décompresser, d'une certaine façon du moins. A ses mots, notre jeune buse lui tapa doucement l'épaule pour l'inviter à le suivre. Il ne servait à rien de continuer de parler ici, même si c'était son bureau. Une fois dans le couloir, Il haussa un sourcil alors que Jean lui posait une question un peu curieuse.. Dans un premier temps, il avait envie de lui dire que bien évidemment que oui, mais la prudence voudrait qu'il ne s'y précipite pas. Les deux hommes étaient alliés et en effet des Alchimistes d'Etat... Peut être que cela ferait un peu trop parler d'eux. Mais en vérité, n'était il pas déjà shooté sur le côté, avec l'affaire concernant sa petite sœur ? Une pensée qui ne fut pas pour lui plaire et qu'il garda pour sa propre personne. Cependant, Corwin finit par répliquer d'une voix parfaitement monocorde, tandis qu'ils longeaient le bureau du Général Klemin.
• Je n'irais pas ce soir, et je pense que je serais plus efficace sur le terrain, qu'en allant le voir. Tu l'as dit toi même, le Capitaine Hawkeye est avec lui. Donc, tout ira bien. Mais j'irais un peu plus tard à son chevet.
Comme il l'avait fait pour lui il y a un plus d'un an de cela.. Même presque deux ans. Les années passaient étrangement vite, notait le Frozen... Quant à la suite de la conversation, ses sourcils se firent un peu plus marqués, donnant une gravité sans précédant sur ce visage encore juvénile.
• C'est ce que tu désires ? Que je reste derrière un bureau ? Je ne suis pas de ce bois et tu le sais très bien. Je te charge de cette enquête, mais je veux en être aussi. De plus, mon équipe pourrait possiblement t'aider en cas de besoin. Je veux m'assurer qu'aucun du reste de votre équipe ne soit en danger.
Parce qu'il n'était pas exclu qu'il n'y ait qu'un attaque et pour en avoir le cœur net, il fallait aller sur place. Plongeant sa main dans son pantalon, il offrit un regard décidé et sans faille envers Havoc. Ils abordaient les escaliers pour rejoindre le rez de chaussée, qui donnait directement vers la sortie principale.. Celle la même qu'avait protéger Corwin en bouchant l'ouverture à l'aide de son alchimie, pour empêcher le Général Brewster et ses hommes de tuer encore plus d'hommes pour parvenir jusqu'au Généralissime, et qui lui avait valu une belle médaille, qu'il ne portait jamais, pas même durant ue cérémonie.. Il n'en portait aucune en vérité.
• Tu as ton arme sur toi j'espère ?
En tout cas, il ne l'ennuiera pas pour sa prochaine clope si ça lui permettait de se focaliser sur ce qu'ils allaient chercher. Dehors l'air était frais et un peu humide, mais avec un peu de chance, les traces étaient encore bien là.
Havoc roula des yeux face au manque de second degré de son supérieur qui semblait avoir pris ses paroles sérieusement. Visiblement, Corwin ne comptait ni jouer les dames de compagnie au chevet de Mustang, ni rester au chaud telle une dulcinée attendant le retour de son héro. Quelle surprise... Le Frozen Alchemist initia leur déplacement, récupérant au passage son manteau, afin de quitter le QG et se diriger sans plus attendre vers le lieu de l'incident.
- Bien sûr Colonel...
Les deux hommes quittèrent le bureau sans se retourner et sortirent du bâtiment. L'extérieur baignait dans la lumière des lampadaires encore allumés et d'une lune presqu'entièrement voilée. Un temps quelque peu frais en ces heures-ci, mais l'air semblait de toute façon toujours froid autour du Colonel Buzzard. Havoc laissa son supérieur quelques instants le temps d'aller récupérer une voiture, avant de venir se garer à son niveau. Tandis que Corwin montait dans le véhicule, Havoc porta furtivement une cigarette à la bouche, sans pour autant l'allumer. Promis c'est la dernière pour aujourd'hui.
- Tu as ton arme sur toi j'espère ?
Bien que cette question pouvait avoir un aspect inquiétant, tout bon soldat se devait d'être prêt au danger. Havoc portait évidemment son arme de service sur lui, et pas qu'une seule... Le grand blond avait une légère préférence pour les armes un peu plus lourdes, et il ne pouvait pas se permettre de les transporter au quotidien. Le coffre de la voiture, en revanche, pouvait largement remplir cette fonction.
- Colonel, d'après ce que j'ai pu entendre ça pourrait très bien être l'œuvre de Scar. Je doute qu'un simple revolver puisse venir à bout d'un type pareil.
Restait à vérifier les on-dit directement sur place, mais l'hypothèse restait tout de même très plausible. Après tout, Scar en avait toujours après les alchimistes d'état comme Mustang ou Griffin, et l'étendue des dégâts était telle qu'on pouvait facilement faire le lien avec "l'alchimie" destructive du terroriste.
- Si jamais on tombe vraiment sur lui et que vous êtes en difficulté, soyez gentil de battre en retraite s'il-vous-plait. Je ne garantis pas que je pourrais vous sauver la mise sur ce coup-là, ajouta Havoc avec un sourire en coin à l'idée de voir Corwin détaler comme un lapin.
Les deux soldats se connaissaient depuis longtemps, et il n'était pas faux de dire que les deux s'étaient déjà plus au moins sauvés mutuellement un bon nombre de fois. Cela dit, le blond était stupide mais pas suicidaire : Scar était un gros morceau. Et quand bien même ce ne serait pas lui, cela impliquait alors une personne aussi dangereuse que lui pour avoir réussi à envoyer le Flame Alchemist à l'hôpital.
Havoc gara la voiture dans une allée inoccupée et à l'abri des regards. Malgré l'obscurité causée par quelques lampadaires manquants, on pouvait déjà apercevoir l'étendue des dégâts qui s'était progressivement répandue via l'impact. La zone était également déjà sous contrôle de l'unité en charge, et quelques soldats se trouvaient non-loin de l'endroit où Mustang avait été retrouvé.
- C'est par ici, glissa Havoc à Corwin, l'invitant d'un geste de la tête de le suivre.
•L'ironie de cette dernière question de la part de Corwin, c'était bien que lui-même n'en avait pas. Nul n'ignorait son aversion pour les armes à feu. Que les autres les utilisent ne l'ennuyait pas, mais qu'il en manipule c'était bien autre chose. Tandis qu'ils gagnaient l'extérieur, le Colonel laissa Havoc leur récupérer une voiture. Un instant qu'il mit à profit en retirant sa main de la poche de son pantalon, révélant plusieurs bagues alchimique. Il les glissait sur ses doigts de la main droite, avant de monter dans le véhicule. Sur le chemin, Havoc lui soumettait que cela ressemblait assez à l’œuvre de Scar. Oui cela expliquerait que Mustang ce soit fait surprendre. Cet homme paraissait être l'instrument même de la vengeance. Ce n'était pas étonnant que certains Ishbals ce soient rassemblé sous la bannières des Acolytes de Scar, si on observait ce point de vue lié au mysticisme. Ce « monstre » c'était de la faute de tout ceux qui avait participé à cette guerre... A ce massacre. Même Corwin avait leur sang sur les mains. C'est silencieusement que notre Griffin écoutait toujours Havoc, hochant simplement du chef en guise de réponse indirecte.
Il paraissait bien difficile à croire que Scar, si toutefois c'était bien lui, attendrait là, sur les lieux de son larcin, prenant le risque de se faire prendre. A moins qu'il soit bien trop confiant à ce sujet. Pourtant, jusque là, il n'avait porté la main que sur des Alchimistes d'Etat qui avaient participé à la guerre. C' était sans doute là, le point fort de Corwin. Le visage fermé, ce dernier finit par parler de sa voix toujours aussi monocorde.
• Je n'étais qu'une sentinelle durant la guerre. Je ne devrais pas être sa cible. Et entre nous, le fonceur, c'est Mustang, pas moi. »
Il lui fit une tape sur l'épaule comme il avait l'habitude de faire avec ceux envers qui il avait pleinement confiance. Un geste amical, invitant à se détendre ou bien pour faire comprendre que tout irait pour le mieux. L'important était d'analyser la situation, pas de l'envenimer. Jamais encore, le Frozen n'avait croiser le chemin de cet homme, mais il en avait connu un autre, tout aussi investi sur la voie de la vengeance. Ils s'étaient affronté sur les toits, en face du QG même de l'Est. Personne n'avait jamais rien su de cette confrontation, Du moins.. en partit... Car en effet, Roy avait fini par l'apprendre de manière officieuse. Une fois la voiture garée, Corwin quitta son assise en abandonnant son képi sur le siège. Il y avait encore une équipe sur place. Il faisait froid, mais le jeune Colonel ne semblait pas en être atteint, alors qu'il notait l'aspect presque lugubre des lieux. Il sentait une sorte d'odeur de fer. Rien d'étonnant, car encore quelques pas et le voilà au niveau de la marre de sang laissé par Roy... Son regard s'y attarda un temps, avant qu'il ne lève la tête vers les hauteurs, puis vers ce qui restait de celle lance.. Il s'accroupit..
• Cela s'est terminé ici.. mais les traces de sang indique que la poursuite durait depuis un moment.
En effet, puis que les détonations avaient commencés vers la gare, s'il comprenait les hommes sur place.. Corwin se redressa et fixa Havoc. Il tenait entre ses doigts l'un des gants totalement flingué de Mustang.
• On devrait allé y jeter un œil, voir si quelqu'un pourrait nous parler du poursuivant. Qu'en penses tu ?
Que ce soit Scar ou toute autre personne, il était désormais dans son collimateur. Le Frozen glissa le gant dans la poche de son manteau. Un peu plus loin, s'ils prenaient la direction de la gare, une cabine téléphonique avait encore le combiné qui pendait dans le vide.. A l'autre bout de la ligne, il n'y avait plus personne.
PNJ Intervention : Une ombre se faufilait sur les toits... Bien trop rapidement pour que ce soit humain.
Le Frozen Alchemist scruta les environs d'un œil attentif, scannant les lieux de l'attaque avec une expérience irremplaçable. La vue de Havoc s'arrêta sur les traces déjà quasi noircies de sang laissé par Mustang un peu plus tôt. Une vue certes déplaisante, mais bien trop familière pour ces soldats qui ne semblèrent pas dérangés le moins du monde par ce liquide foncé répandus sur les pavés de Central. Même s'il appartenait à leur supérieur, la vie de militaire impliquait de devoir faire face à des scènes parfois bien pires...
Corwin s'accroupit soudainement avant d'extirper de la scène ce qui ressemblait à un gant orné du cercle de l'alchimie de flamme. En d'autres termes, le gant de Mustang. Bien qu'en piteux état, il était toujours reconnaissable grâce à sa matière si particulière et son visuel significatif.
- On devrait aller y jeter un œil, voir si quelqu'un pourrait nous parler du poursuivant. Qu'en penses-tu ?
- Aye, sir.
Le colonel rangea ce qui restait du gant dans sa poche avant de reprendre sa marche, suivi par son sous-lieutenant. Tout en marchant, on pouvait effectivement se rendre compte de la distance parcourue depuis le lieu où on l'avait trouvé. Dire qu'il avait fait tout ce chemin après avoir tenté de contacter Havoc...
Le blond se souvenait encore de cette voix qui lui annonçait d'un ton tout à fait neutre qu'il avait "un appel de la part de Roy Mustang". Sans se douter une seule seconde que le sujet était grave, il avait pris le combiné nonchalamment tandis que ses mots n'atteignaient déjà plus personne. Personne au bout du fil. Un vague bruit de fond, sans doute. Son interrogation qui se transformait lentement en panique.
- On dirait que notre homme en avait vraiment après le Général.
La thèse de Scar lui semblait de plus en plus plausible. Vu la distance parcourue, il serait correct de penser que Mustang avait vraisemblablement essayé d'échapper à son attaquant, après avoir mis dans un état de faiblesse non négligeable. Et surtout sans gant... Un alchimiste sans son alchimie, qu'était-il après tout ? Il serait curieux de savoir comment se passerait un combat entre Mustang et Scar sans aucune alchimie. L'alchimie...
- Colonel, vous avez repéré des traces d'alchimie quelque part ? Si c'était vraiment Scar, il devrait y en avoir, non ?
Les alchimistes d'états sont particulièrement doués pour remarquer ce genre de détails, baignant dans ce domaine en permanence. (Même s'il avait voulu, Havoc savait qu'il aurait bien du mal à déceler ce genre d'indices.) Si aucune alchimie n'avait été utilisée ici, peut-être avaient-ils juste affaire à un dangereux manieur d'explosif qui aurait décidé de tout faire exploser tandis que Mustang s'était trouvé au mauvais endroit.
Le grand blond examina les alentours en quête de témoins, mais depuis l'accident, peu de passants étaient restés aux alentours et il restait grossièrement une petite foule en quête d'informations, essayant d'obtenir des détails sur ce qu'il s'était passé. Ceux-ci restaient tout de même docilement derrière le cordon de sécurité dressé par les militaires pour sécuriser la zone.
Il se dirigea sans avertir Corwin vers les quelques civils qui tentaient de porter leur regard le plus loin possible jusqu'à la scène, et en profita pour allumer sa cigarette d'un geste vif et mécanique.
- Quelqu'un a-t-il assisté ce qu'il s'est passé ici ? Si oui merci de vous avancer, on a quelques questions à vous poser, déclara-t-il à la foule murmurante tout en tirant une taffe de nicotine. Visiblement, les gens n'étaient pas aptes à lui fournir grands renseignements...
•Sauvegardant ce qu'il restait de ce gant dans sa poche, Corwin expira un peu d'air, laissant entrevoir une légère buée qui s'échappait de ses narines. Son regard s'attardait un instant sur les traces de brûlure sur les murs et le sol. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Roy s'était bien défendu. Hors, prendre le dessus sur cet homme n'était pas chose aisé. Il pouvait en parlé, ayant été sous ses ordres et pour l'avoir vu en action à Ishbal. Lentement, le jeune Colonel se rapprocha de la cabine téléphonique et attrapa le combiné dans sa main droite. Le contacte fut froid contre sa peau, tandis que d'un mouvement calculé, le Frozen raccrocha pour de bon. Il avait déjà vu une scène de ce genre il y a de cela deux ans à présent. Le Général aurait bien pu connaître le même sort que son meilleur ami. Un homme envers qui Corwin devait beaucoup, du moins , le fait de ne pas avoir fini en coure martiale. Quittant ses pensées, il se retourna brièvement vers Havoc qui lui demandait si on pouvait confirmer qu'il s'agissait bien de Scar. Il garda le silence quelques secondes, avant de finalement tranché de sa voix toujours aussi monocorde.
• Il y en a des signes. Les traces de fumée sur les murs témoignent des actes du Général Mustang, mais il y a aussi des signes qui ne trompent pas, concernant une alchimie plus brute et destructrice. On a put déjà les constater par le passé, au passage de cet homme.
Il fit une brève pause, en lui montrant un peu plus loin un muret totalement éventré par le passage de celui dont il soupçonnait fortement l'action. Puis, Corwin reprit en relevant son regard envers son ancien camarade de mission. Il savait qu'il devait s'en vouloir de ne pas avoir prit l'appel et surtout de ne pas avoir pu réagir à temps. Le Frozen en aurait le même ressenti.... Il l'avait en vérité, comme pour sa petite sœur.
• On peut dire que le Général est un dur à cuire pour lui avoir réchappé
Peu, voir personne n'en avait réchappé jusque là. Du moins pas à leur connaissance immédiate. Pendant qu'il étudiait encore un peu les lieux, le jeune Alchimiste d’État se demandait si comme Hunter, il ne finirait pas par entrevoir l'absurdité de cette vengeance, pourtant si attrayante. Corwin pouvait la comprendre, mais il savait aussi combien cela coûtait de ne pas rompre ce cercle infernale. Combien de familles, de gens, devaient encore en payer le prix ? Les choses... ne changeaient pas assez vite. Ses poings se serrèrent dans les poches de son manteau, avant de finalement se détendre très légèrement. Soudain, le Colonel se sentit étrangement seul et se rendit compte que le Sous-Lieutenant avait tout bonnement prit les devants pour demander des informations auprès des passants qui se trouvaient là. Belle idée, il se devait de l'admettre. Reprenant le court des événements, Corwin finit par le rejoindre, notant alors son expression plutôt déçu. Les gens ne parlaient pas, ou peu.. Ou bien encore des choses qu'ils savaient déjà.. Des éclairs similaire à l'enclenchement d'une alchimie, de la chaleur, des flammes.. Une jeune femme cependant semblait hésiter avant de révéler qu'elle avait entrevu une silhouette plutôt solide et masculine, peu être même une chevelure blanche avant que les lampadaires ne soient détruis dans l'action. A ces mots, Corwin la remercia et tourna son attention sur Havoc, tout en s'éloignant un peu des badauds.
• Cela confirme nos soupçons Mais je doute que Scar ne se manifeste de ci tôt. Il sait qu'on va le traquer.
Et ce n'était pas vraiment à Central qu'un Ishbal en quête de vengeance saura trouver des alliés pour se cacher. Du moins pas aussi facilement que dans les petites villes.
• Je suis curieux de savoir ce que va nous dire le Général quand il sera conscient. Enfin.. Après qu'il se soit fait tirer les oreilles par le Capitaine...
Finalement, peut-être que l'attroupement de civils n'allait pas se révéler si inutile à l'enquête. Après un petit moment de murmures et messes basses, une jeune femme peu sûre d'elle s'avança avant de mentionner la vue d'un individu à la chevelure blanche qui serait probablement l'homme en fuite. Plus de doutes, la théorie de Scar se confirmait de plus en plus. Corwin la remercia pour son intervention avant de continuer ses spéculations à voix basse. Havoc, lui, tenait son menton dans sa main, avec un air très sérieux sur le visage et semblait réfléchir profondément. Ses yeux suivirent la jeune témoin qui, en reculant, se mêla à nouveau à la troupe de badauds.
- Mmh, oui... Totalement mon type.
Corwin le sortit de sa torpeur passagère- ou d'un potentiel début d'amour à l'eau de rose selon ses pensées- alors qu'il mentionnait l'état de Mustang. En effet, si ce dernier avait plus d'informations à leur fournir, l'enquête pourrait prendre un tournant un peu plus décisif.
Si la scène n'avait plus grand-chose à leur offrir si ce n'est l'identité de l'agresseur, peut-être en avaient-ils terminé avec cet endroit. Havoc se proposa à nouveau en chauffeur à l'alchimiste alors qu'ils se dirigèrent vers cette ruelle sombre où il avait garé la voiture un peu plus tôt.
- Je sais qu'il est peu probable que Scar soit encore dans les parages, mais si le Général a réussi à le blesser suite à l'affrontement, peut-être bien qu'il est encore dans les alentours, à essayer de se remettre...
Très sincèrement, si Scar était blessé, ça pourrait être le meilleur moment pour lui tomber dessus... Au vue du caractère destructeur et particulièrement dangereux de l'homme, profiter d'un moment de faiblesse était un réel avantage pour des militaires comme eux.
Le froid ayant attaqué la cigarette de Havoc, la consumant partiellement, il tira une longue et dernière bouffée, laissant un nuage de tabac gris s'envoler vers le ciel assombri. Il écrasa rapidement son mégot sur la semelle de sa botte avant de le jeter dans une poubelle placée non loin de là. La dernière de la journée, s'était-il promis...
•La main droite dans la poche de son manteau sombre, Corwin avait noté le regard de Havoc et notamment sa réflexion. Il finit par hausser un sourcil en se disant que même encore maintenant,il ne comprenait toujours pas cette fâcheuse compétition entre le Sous Lieutenant et le Général Mustang... Même alors qu'il était lui même amoureux depuis peu. Évidemment personne n'en savait rien et puis, qui dans l'équipe du Flame Alchimiste pourrait se douter que le grincheux Frozen avait une histoire de cœur ? Par le passé, le jeune homme aurait lever les yeux au ciel, ou tout bonnement soupiré, tandis qu'il se faisait une place à tout juste vingt ans, dans cette équipe. Restant totalement pareil à lui-même, c'est à dire taciturne, le Colonel finit par faire entendre cette voix monocorde :
• Vous ne perdez jamais le nord....
Petit réflexion qui n'avait rien de méchant, en fait, c'était plutôt un constat et une petite taquinerie de sa part. Une manière de décompresser, au vu de la situation. Lui-même éprouvait une certaine frustration de ne pas avoir été là pour empêcher Roy de se faire autant malmener. Alors est ce qu'il était satisfait ? Comme le demandait Havoc ? Pas vraiment, Corwin semblait même très préoccupé.. D'abord sa sœur, puis Mustang...Mais c'était évident qu'il n'y avait aucun lien entre les deux affaires. Que pourrait bien faire Scar avec Charlie ? Rien.. Ce n'était en rien ses méthodes ni dans ses revendications. Pourtant, le Colonel ne pouvait pas s'empêcher de penser que ça faisait bien les affaires des ravisseurs. Inspirant lentement l'air frais qui les entouraient, le regard du Frozen se porta sur la gare un petit moment, avant de revenir sur son partenaire du moment qui en avait profiter pour s'en griller une nouvelle.
• Cet homme est fort comme un buffle et il nous connaît. Du moins nos manières de faire. Croyez moi, il est déjà loin.
Scar avait déjà démontrer qu'il était loin d'être stupide et Corwin n'était pas du genre à sous estimer l'adversaire. La cigarette termina dans une poubelle, sous les pupilles grise du jeune homme qui avait toujours sa main droite plongée dans la poche de son pantalon.
• Nous n'avons plus rien à faire ici.. mais il faudra en parler au Général, que ce soit vous ou moi, qu'importe.
Que pouvaient-ils faire de plus pour ce soir, si ce n'était retourner au chaud et attendre les nouvelles de Riza. Au QG donc... L'ombre furtive, avait totalement disparue, ayant prit la direction opposée.. Celle de l’hôpital. Corwin se doutait aussi que ce cher Havoc allait très certainement vider son paquet dans la nuit avec tout ça, alors peut être qu'il devrait rester avec lui. Après tout, notre Colonel n'était pas prêt de quitter son poste. Déjà à cause de la situation mais aussi parce que le sommeil ne viendra pas.. Et Adair était bien trop occupée en ce moment avec les malades qui s'accumulaient ces derniers temps.
• Rentrons, nous attendrons les nouvelles au QG et j'ai du café.
Corwin proposait rarement de son propre café, même alors qu'il était dans l'équipe de Mustang. Autant dire que c'était une offre qui se refusait difficilement. Mais le choix en revenait au Sous-Lieutenant. Se détournant de la scène de crime, le Frozen laissa faire la police militaire pour le reste et regagna la voiture. Se croyant à l'abris des regard, il se pinça un peu l'arête du nez , comme pour chasser la fatigue qui l'accompagnait depuis quelques jours, du fait de son manque de sommeil.
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