•Le froid était un peu plus mordant à cette hauteur et pourtant cela ne dérangeait pas plus que cela Corwin. Ce dernier avait appris à supporter le froid avec sa pratique de l'alchimie. Il y avait d'ailleurs, un peu de neige sur certains toits. Un paysage qui se voulait apaisant pour le jeune homme qui à chaque expiration laissait filtrer un petit nuage de fumée, fugace. Son regard se portait sur cette ville qu'il retrouvait depuis seulement un an et demi. Depuis son retour, beaucoup de choses avaient changé, et l'une d'elle n'était pas des moindres... Plus personnelle, plus... profonde... Et il ne savait pas encore si cela le rendait heureux ou.. en colère. La blessure avait été très vive à l'époque. C'est en soupirant que le Frozen termina par s’asseoir sur la pierre froide, Relevant une jambe pour y déposé un bras. Une allure très désinvolte pour un officier tel que lui. Mais il n'avait personne à impressionné sous le coude, encore moins Alphonse. Ce gamin avait juste besoin de s'aérer l'esprit, rien de plus. Tournant un peu son visage vers le haut, histoire de voir le profil de ce dernier, qui venait de lui demandé d'où il tenait un tel endroit. Un faible sourire en coin vint à sa bouche. Il avait donc en parti gagné, en ce qui concernait de le détendre un peu. Mais cela s'appliquait aussi à lui.. Corwin avait ressenti le besoin de voir ces hauteurs.
• Mon père nous emmenait souvent ici, ma sœur et moi. C'est devenu notre repère et notre ligne d'arrivée quand on décidait de faire la course. C'est ici que mon père nous faisait comprendre qu'il était important de prendre soin des gens.
C'était ici, qu'il leur avait fait la leçon sur le devoir d'une des plus grandes maisons de cette ville. Une cité que le Frozen avait pourtant quitté pour rejoindre son aînée durant la guerre, puis fuit, en se réfugiant dans l'Est, sous les ordres de Mustang, avant de revenir. Un retour compliqué mais qui avait été encouragé par Roy, à l'aide d'une visite surprise. Notre Colonel lui en avait longtemps voulu, mais en définitive, il lui devait beaucoup.. Mais la famille était de nouveau incomplète... Le regard de Corwin se fit à nouveau plus taciturne face à ce paysage, tandis que Al lui posait une question. Une très bonne interrogation en vérité. Comment faisait il pour rester dans cette meute. Par le passé, il avait appris à survivre en enfer grâce à son mentor et ami, le Lieutenant -Colonel Halleck, qui était alors seulement capitaine. Puis à comprendre les subtilités du commandement, avec le Général Grumman en compagnie de Mustang.
• Il faut savoir être subtile, je te l'accorde. Mais être proche d'eux, me permet de me rendre moins visible. Je sais mon objectif et je sais aussi que je ne suis pas seul. La preuve actuellement..
Il eut une courte pause.
• Je suis bloqué actuellement sur l'échiquier, mais ton frère ainsi que l'équipe de Roy agissent pour retrouver ma sœur. Si j'y étais allé comme une tête brûlée, j'aurais perdu et la famille Griffin n'aurait plus aucune descendance à l'heure actuelle.
Parce qu'il se pourrait bien que tout cela , n'ait été fait que pour soumettre cette famille, voir à l'éliminer complètement. Elle n'était pas la plus riche, mais elle restait fortement populaire au sein des grandes maisons. Le message aurait été très clair pour tout le monde. Au dessus d'eux, une buse quittait son nid pour s'élancer dans les cieux en criant. Sans doute qu'elle partait en chasse, tournoyant un peu plus loin...
• Tu devrais montrer cet endroit à Ed, quand il sera de retour.
L'hiver avait recouvert de son blanc manteau certains toits de Central City. Le jeune Alphonse aimait bien cette saison froide où, lorsqu'il était plus jeune, il s'amusait à souffler le plus fort possible afin d'avoir le plus gros nuage de buée possible. Parfois, il lui prenait la folie de s'allonger dans la neige et d'y dessiner un ange, accompagné de Den qui s'y roulait avec joie. Cela lui valait très souvent les remontrances de mamie Pinako et de sa mère. Il n'accompagna pas le militaire dans sa démarche de s'asseoir. Il aimait être debout à contempler l'immensité de la ville, témoin de l'ingéniosité des Hommes. Puis il ne ressentait pas le besoin de se poser. Il aimait à laisser perdre son regard dans le vide, écoutant le silence des toits et les paroles de Corwin. Des paroles qui le firent sourire tout autant qu'ils remontèrent en lui le souvenir d'un père absent. Mais le jeune garçon ne se laissait pas abattre. Il avait eut une enfance heureuse malgré tout, entouré de son frère et de la famille Rockbell. Il n'était pas à plaindre, loin de là.
- Vous aviez des jeux bien dangereux, commenta t-il distraitement. Le genre d'aventure qu'il aurait aimé avoir étant enfant. Mais se promener sur les toits des maisons était quelque chose d'assez dangereux, de trop dangereux même pour que l'ainée Rockbell les laisse à s'y risquer. Puis il n'y avait pas tant de toits si proches que ça dans son village natal, pas de quoi se frayer un chemin sur les hauteurs en toute sécurité.
Le cadet tourna la tête lorsque le colonel répondit à sa dernière question. Il aurait froncé les sourcils si son masque figé le lui avait permis. Mais il resta de marbre, comme toujours, figé dans une unique expression. Le jeune garçon ne connaissait pas l'importance de la famille du colonel. A vrai dire, il n'y connaissait rien à l'aristocratie ou même aux jeux d'influence. Il se contentait de suivre son frère dans leur quête pour retrouver leurs corps. Il savait vaguement que le colonel Armstrong venait d'une grande famille, mais cela s'arrêtait là.
- Votre famille est importante au sein de cette ville ? demanda-t-il, curieux d'en apprendre plus sur cet homme qu'il côtoyait plutôt régulièrement.
Puis il sourit en observant la buse quitter son nid. Ici aussi, au milieu des Hommes, la nature semblait reprendre ses droits.
- Je n'y manquerais pas ! L'endroit est vraiment beau, je suis sûr qu'il lui plaira ! dit-il avec enthousiasme.
Mission accomplie pour le militaire qui avait réussit à lui redonner cette âme d'enfant qu'il n'aurait jamais dû quitter. L'armure finit par s'asseoir, prenant le soin de s'écarte un peu de Corwin afin de lui épargner une brulure de froid. C'était l'un des nombreux inconvénients à être une armure, l'hiver, les contacts physiques étaient plutôt proscrits.
- Et maintenant ? questionna l'armure creuse. Oui, et maintenant, que pouvaient-ils faire si ce n'était attendre que son frère revienne avec de bonnes nouvelles, l'espérait-il.
Sam 14 Oct - 16:11
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Corwin Griffin
•RAPPORT : HIVER- 1916•
•Il ne faisait pas très chaud du haut de ce point de vu. Pendant un moment, Corwin se contentait de remonter un peu plus le col de son manteau tout en contemplant la buse qui tournoyait au loin, cherchant sa pitance dans une sorte de grand parc. Toutefois, notre Colonel ne se perdait pas plus que cela dans ses pensées. Il écoutait Alphonse qui lui avouait qu'il avait des jeux plutôt dangereux. Un sourire très éphémère s'affichait sur le visage si taciturne d'ordinaire de notre Griffin. Ce dernier trouvait cela amusant oui, mais il reconnaissait aussi la prudence qu'observait le jeune garçon. Au même titre qu'il venait de s'asseoir en évitant de le toucher. Tout le contraire de son aîné qui avait tendance à se mettre dans les pis des situations. Une complémentarité intéressante et payante. Corwin aurait aimé que cela soit la même chose entre lui et Brook, mais le destin en avait décidé autrement. C'est cette similarité qui le rendait plutôt protecteur avec eux.. Allez savoir. Expirant lentement, de la buée se profila devant lui tandis qu'il voilait son regard quelques secondes.
• Tu es sage Alphonse c'est une chose assez rare chez les jeunes. J'étais plus ou moins comme toi à l'époque et mon aînée aimait bien faire ce qui n'était pas toujours autorisé. Je n'ai pas pu la protéger au dernier, alors ne fais pas la même erreur que moi. Crois moi quand je te dis que tu es très utile.
Il était très sérieux et le ton monocorde de sa voix ne prêtait pas à y voir une boutade de sa part. La perte de sa soeur avait été une sacré leçon de vie et un moteur.. Du moins il en avait fait une force pour faire ce qu'elle aurait fait à sa place. Après quoi, il répondit à la question simple de l'adolescent qui faisait bien deux fois sa taille.
• Oui, elle l'est et elle ne l'est pas non plus. Disons que nous sommes une famille ancienne de cette ville, sans pour autant vouloir la diriger. On mise plutôt sur le fait d'aider afin que la ville prospère.
Lentement, Corwin se remit debout histoire de se dégourdir les jambes, puis il s'étira un peu vers le haut. Il ne semblait éprouvé aucun vertige, alors qu'ils étaient si proche du bord. Son regard se porta un tant sur la ville, avant de placer une main sur son front. Son œil droit le démangeant. Le jeune Colonel ne détourna son attention que lorsque Alphonse posa une question aussi surprenante que spontanée. Corwin prit un peu son temps avant de finalement répondre
• Il va falloir que l'on soit patient et faire confiance. A leur retour nous verrons bien.
Il lui présenta son poing comme pour l'invité à ne pas perdre espoir. Bien loin d'imaginé qu'ils iront rechercher sa sœur dans le cœur même du QG de Central, tandis que lui serait en train de gérer une crise dans les laboratoires de l'armée.
• On devrait redescendre, avant d'attirer l'attention
Et il se détournait déjà pour prendre le chemin inverse, optant pour des endroits simples pour Alphonse.
Le cadet hocha simplement la tête face aux sages paroles du colonel. Il avait besoin d'être rassuré pour pouvoir se conforter dans ses choix et ses idées. après tout, il n'était encore qu'un enfant, un orphelin de surcroit, que la vie avait jeter dans le bouillon infernal de la vie d'adulte. Bien qu'il montrait le contraire, Alphonse n'avait jamais été prêt à vivre prématurément dans le monde impitoyable des adultes. Lui aurait aimé continuer de vivre en enfant, continuer d'aller à l'école et de s'amuser avec Winry et son frère. Mais le sort en avait voulu autrement et même leur amie de toujours avait fini par se jeter dans l'enfer des grands. La mort de ses parents y avait été pour beaucoup.
Soupirant doucement, accroché aux paroles de ce seul ami en qui il avait confiance ici, la grande armure se laissait à contempler le lointain, accrochant sur un rapace qui tournoyait, libre, dans les airs. Une liberté qu'il n'avait pas réellement, enfermé dans le monde des hommes. Puis il rit doucement.
- Sage, cela dépend du point de vu, colonel ! J'essaye d'être ce côté adulte que n'a pas tout le temps mon frère, il se gratta inutilement à l'endroit où aurait dû être son nez, quelque peu gêné par le compliment du gradé. Mais ça ne fonctionne pas tout le temps... Le monde est adultes est compliqué à comprendre, finit-il doucement.
Il regarda l'homme se remettre debout afin de mobiliser ses jambes, chose qu'il n'avait plus besoin de faire. Son corps lui offrait de nombreux avantages que beaucoup enviraient, mais ils ne savaient pas le sacrifice que cela représentait de perdre ce qui faisait de vous un être humain. De perdre ces faiblesses face à la nature qui rendait la vie si exquise. Souriant intérieurement, il détourna succinctement le regard avant de revenir sur Corwin. Oui, il était temps de s'en aller. Alphonse répondit à l'invitation avec délicatesse, cognant son immense poing contre celui du militaire. Puis il se releva, faisant attention à ne pas glisser sur les tuiles rendues glissantes par le froid. Une chute ne lui serait aucunement fatale mais risquait de le mettre dans une situation délicate. Avec un nouveau hochement de tête, il entreprit de suivre l'alchimiste de glace, passant par un nouveau chemin moins périlleux que le précédent mais tout aussi beau. Enfin, ils arrivèrent dans la rue et avec ça, le temps de la séparation approchait.
- Merci ! Je vais vous laisser. Je vous souhaite une bonne soirée, colonel, dit-il en s'inclinant légèrement avant de prendre le chemin de l'appartement qu'ils avaient avec son frère. Il prenait l'initiative de mettre fin à leur entrevue. Car il savait que cela risquait de devenir suspicieux de voir le colonel s'absenter si longtemps de son bureau. Puis ils avaient déjà risqué de se faire remarqué en montant sur les toits, inutile de tenter plus le diable.
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