Je me trouvais depuis seulement deux jours à Central que l’ambiance pesante de la capitale me submergeait. La disparition mystérieuse de nombreux sans abris inquiétaient la population qui n’osaient plus sortir le soir. Bonjour l’ambiance, moi qui voulait profiter de mon séjour à Central pour faire des rencontres de bon partis, c’était peine perdu. Il fallait que ce soit moi que le Général Grumman envoie à Central pour faire décoder un message, en cette période de tension... Maudis soit ce vieux schnock ! Je devais prendre contact avec un fameux « Bruce Grayson », cependant, ce dernier n’était pas présent au quartier général ces jours-ci, c’était bien ma veine ! Deux jours que j’arpentais les bureaux et aucun signe de vie de ce foutu Lieutenant ! Il était déjà 19 heures ?! Encore une journée infructueuse. J’avais besoin d’une bière (ou DEUX) pour relâcher mes nerfs. Je décidai donc de lâcher mon uniforme pour une petite robe noire, et me rendre dans un petit bar intimiste. Le bar était plein a craqué, aucune table de disponible. C’était donc là que toute la population se cachait ? A mon grand désarroi, il y avait de nombreux couples. Génial ! La journée ne pouvait pas être pire… Je repérai un tabouret au comptoir disponible et m’empressa de le prendre avant que celui-ci soit occupé. « Une peinte s’il vous plait ! Euh…. Non DEUX PEINTES plutôt ! » Criais-je au barman. Il me regarda interloqué et s’exécuta. Je regardai autour de moi, certains riaient à pleine gorge, d’autre était écroulé sur la table à force de boire, d’autres se laissaient porter par la musique. Ce jolie tableau me fit sourire, j’avais trouvé un peu de réconfort en voyant ces personnes « heureux » ou essayant de l’être en tout cas. Je me tournai ensuite à ma droite, il y avait un homme assis à côté de moi avec un charme enivrant. Comment avais-je fait pour le louper ?! Ah oui… j’étais si pressée de m’asseoir que j’ai foncé tête baissé sur mon tabouret. Mon regard le scannait de la tête au pied. Ses quelques mèches brunes qui lui tombaient sur le visage lui donnait un charme fou. Il semblait perdu dans ses pensées, songeur. Devrais-je lui parler ? J’hésitai pendant deux bonnes minutes et me lança. « Excusez-moi ? » dis-je avec le plus grand de mes sourires.
Voilà deux jours que Bruce ne dormais presque pas, il tenait uniquement grâce à du café, lui qui habituellement n’était pas plus fan que ça. Sa dernière nuit était particulièrement mouvementée, encore ces mêmes cauchemars, il se retrouve seul en terrain ennemi, encerclé. Parfois cela semblait si réel qu’il pouvait sentir le souffle des balles passer à côté de lui, ce sifflement caractéristique et ses bruits. Tant de choses qui le réveillaient, plusieurs fois il devait prendre sa douche au milieu de la nuit, tellement il suait. De plus, depuis l’enlèvement de Charlie, il ne voulait pas faire de pause, cette gamine était prisonnière, probablement de quelqu’un de très puissant.
Cette après-midi là, il avait tenté vaguement de faire une sieste, mais les terreurs revenaient, malgré les médicaments prescrit par le doc, il n’arrivait pas à s’en défaire. L’espion se faisait une raison, il ne pourra jamais s’en débarrasser, il allait simplement devoir apprendre à vivre avec. Puis cette jambe n’arrangeait rien, le voilà maintenant éclopé, traumatisé. Cela faisait beaucoup pour un seul homme, il n’avait personne à qui en parler, Corwin ? Non il n’aimait pas se plaindre, il n’aimait pas raconter ses malheurs, pourtant ça le soulagerait sans doute.
Mais comme à chaque fois, il passe sa soirée dans un bar. Assis sur un tabouret, il était accoudé au comptoir, son verre à moitié plein et le regard perdu. Il réfléchissait, tout ceci ne collait pas, la sœur de Corwin, l’infiltration de Briggs, Drachma qui décide de passer à l’attaque. Cela faisait beaucoup à gérer, le bureau du contre-espionnage n’avait jamais eu autant de boulot en si peu de temps. Mais une voix le sortait de ses pensées, une voix féminine.
Relevant légèrement la tête, il posa ses yeux sur la femme qui prenait place à côté de lui. Sa tête lui disait quelque chose, il l’avait déjà croisé, c’était une militaire. Impossible de se souvenir de son nom cela dit. Elle semblait s'excuser, qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. L’ancien espion se tournait sur sa chaise, pour lui faire face, il remettait ses cheveux correctement avant de lui sourire.
Au dernier moment son nom lui revenait, Rebecca, Rebecca Catalina. Bruce n’oubliait jamais un nom, ni un visage. Même si parfois il lui fallait plus de temps. Elle ne semblait pas le reconnaître, faut dire qu’il avait entendu parler d’elle, mais ils ne s’étaient pas beaucoup croisés.
“Oh bonsoir, pardonnez-moi, j’étais perdu dans mes pensées. Deux pintes d’un coup ? C’est pas commode comme commande.”
Il parlait doucement, sur un ton plutôt neutre, toujours souriant.
“ Major Bruce Grayson, enchanté ! Et vous si je ne me trompe pas, c’est Rebecca, n’est-ce pas ? Que me vaux l’honneur de votre visite ?”
Habituellement il ne donnait pas son grade, ni son nom en entier lorsqu’il se présentait, mais il savait qu’il faisait face à une militaire. Bien qu’il ne soit pas en service et se moque bien de ce qu’elle pouvait faire sur son temps libre. Il ne cherchait pas spécialement à l'impressionner ou quoi que ce soit d'autre, mais c’est mieux de discuter sur un pied d’égalité.
Ven 14 Avr - 15:01
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Rebecca Catalina
« Major Bruce Grayson… Hein ?!!! Le Major Bruce Grayson ? C’est …vous ?? » J’étais mélangé entre la surprise et l’étonnement. Voilà deux jours que je cherchais le fameux Major fantôme et il se trouvait juste devant moi. J’avais cherché dans tous les endroits possibles, sauf dans les bars… « Si j’avais su j’aurais commencé par faire la tournée des bars ... » Marmonnais-je Ce beau brun était donc la personne que je cherchais depuis le début. Ma foi j’aurais jamais imaginé qu’il avait cette apparence. Je l’imaginais avec un physique ennuyant, tel que les ras de bibliothèque… Au lieu de ça je me retrouve nez à nez avec un bel apollon ! Je ne pus m’empêcher de l’analyser de la tête aux pieds. Mon regard s’arrêta en premier lieu sur son visage. Il avait une beauté sauvage et un regard profond. Bien que son visage arborait un sourire de politesse, ses yeux laissaient paraître une certaine tristesse et une grande fatigue. Qu’est ce qui pouvait le tracasser autant ? Après un long moment de méditation, je me décidai à répondre enfin à mon beau brun ténébreux. « Ah oui…C’est bien ça Major. Je dois vous avouer que je n’aurais pas pensé vous trouver ici, en ce lieux… » Je détourne ma tête pour continuer à parler plus doucement de sorte qu’il entend moins. « Ni que vous étiez aussi séduisant…» Avant de reporter mon attention sur lui. Je me rapproche de lui pleins d’entrain. « Dites-moi vous êtes célibataire ? Hum hum.. Je me reprends et me redresse pour avoir une attitude plus professionnelle. Je veux dire… je suis à Central pour vous. Le Général Grumman m’a envoyé vous trouver afin que vous puissiez décoder un message » dis-je Enfin les choses sérieuses allaient commencer. Je pense que finalement je vais peut-être prolonger mon séjour à Central…
Silencieux, il l'observait, la jaugeait, essayant de déchiffrer son langage corporel, déformation professionnelle. Il ne savait pas trop quoi répondre, elle avait beaucoup trop d'énergie pour lui, il rigolait légèrement lorsqu’elle indiquait qu’elle aurait dût commencer par faire la tournée des bars. Il est vrai qu’en prenant du recul, Bruce se rendit bien compte qu’il tentait vaguement de noyer cette mélancolie dans l’alcool. Lui qui jusqu’ici ne se pensait pas dépendant de la boisson, le voilà au bar dès qu’il en a l’occasion. Un léger soupir lui échappe, avant de reporter son attention sur la militaire.
“Inutile de me vouvoyer ici. Nous ne sommes pas à la caserne, appelle-moi simplement Bruce, d’accord ?”
Il secoua la tête doucement avant de reprendre.
“J’avoue que je ne pensais pas me retrouver à finir mes journées ici non plus.”
L’espion faisait mine de ne pas avoir entendu les deux phrases suivantes, jugeant qu’il ne saurait pas quoi en faire de toute façon. Visiblement elle était à Central sur ordre du Général Grumman, pourquoi ne pas lui en avoir parlé directement ? Uniquement pour un message codé ? Etrange, mais il n’avait pas l’intention de travailler ce soir, oh ça non.
“ Tu l’as sur toi ? Montre moi, je vais le prendre tout de suite. Je m’y colle demain sans fautes. En attendant, que dirais-tu de te joindre à moi, tant qu’à faire ?”
Dit-il, à la fois pour se montrer poli, mais également parce qu’il ne disait pas non à de la compagnie. Il ignorait ce que donnerait une soirée avec elle, comment cela allait finir ? Aucune idée, mais bon elle était là, lui aussi, autant profiter d’un moment de répit. D’un coup il terminait son verre avant de lever la main pour en commander un autre.
“ Sinon, pour répondre à ta question. Oui. Mais en quoi ma vie amoureuse peut t'intéresser ? Et toi tu as quelqu’un ?”
Bruce n’était pas spécialement intéressé, il ne s’en fichait pas non plus, disons qu’il tentait de faire la conversation. Au pire elle aura sans doute plein de questions à lui poser, ça alimente la discussion, il n’était pas très bavards.
Mer 2 Aoû - 23:30
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Rebecca Catalina
Curieuse d’en apprendre sur notre Major, je ne le quittais pas des yeux. Bien qu’il semblait d’être d’humeur maussade, il restait poli et courtois. Je dois dire que son petit côté mystérieux me donnait encore plus envie de le titiller.
« Inutile de me vouvoyer ici. Nous ne sommes pas à la caserne, appelle-moi simplement Bruce, d’accord ? »
Alors là, il n’avait pas besoin de me le répéter deux fois ! J’hocha la tête avec un grand sourire.
« Tu l’as sur toi ? Montre moi, je vais le prendre toute suite. Je m’y colle demain sans faute. En attendant, que dirais-tu de te joindre à moi, tant qu’à faire ? »
Il ne semblait visiblement pas emballer de travailler toute suite, ce qui m’arrangeais car moi non plus. J’avais passé la journée des plus éreintante et j’avais juste besoin d’une pause. De plus, lui transmettre le message demain m’assurais le plaisir de le revoir, bien que notre prochaine rencontre serait plus formelle.
« A vrais dire Bruce je n’avais pas prévus de te voir ce soir… donc le message est resté dans mes appartement. Je pourrais passer au bureau demain te le transmettre si cela te convient…» Dis-je avec un peu de gêne
A le regarder de plus près, il semblait très songeur avec un soupçon de mélancolie dans sa voix. Il venait à peine de finir son verre que le voilà avec un autre. Que pouvait-il bien le tracasser au point de se noyer dans l’alcool ? Je décidais de garder cette question enfouie au moi. Bien que j’étais de nature curieuse, il me semblait déplacer de poser des questions indiscrètes à un inconnu, malgré que mes intentions étaient louables. Je le regardais à nouveau avec un grand sourire avant de reprendre.
«Je serais ravie de me joindre à toi si cela ne te dérange pas » Dis-je
Bien qu’il avait l’air de me proposer de me joindre à lui par politesse, je n’allais pas me faire prier.
« Sinon, pour répondre à ta question. Oui. Mais en quoi ma vie amoureuse peut t’intéresser ? et toi tu as quelqu’un ? »
Un sourire se dessinais sur mon visage en même temps que mes joues rougissaient. Il était célibataire et cette réponse me réjouissait.
« Mais en quoi ma vie amoureuse peut t’intéresser ? ». Je ne savais pas quoi répondre à cette question. Je ne savais pas lui répondre. C’est vrai que mon approche était un peu beaucoup directe, mais ma spontanéité avait encore une fois pris le dessus. Maintenant, comment allais-je répondre de manière subtil ? Telle était le problème. Rebecca Catalina et la subtilité ça faisait deux. Aucune bonne réponse me venait à l’esprit.
« Ah je vois… Sans rentrer dans les clichés, je me disais qu’un homme avec un certain charisme ne devais pas être seul. Enfin… (Je toussais pour noyer ma gêne, sentant que j’étais rouge comme une tomate) Euh moi… Non… Disons qu’en ce moment le travail ne me laisse pas le temps pour des rencontres. » Répondais-je
Je me sentis idiote de bégayer de la sorte. Il est vrai que le Major Bruce m’intimidait un peu, et qu’à chacune de ses réponses je me sentais désarçonné. C’était bien l’une des rares fois où je perdais toute mon assurance.
« Tu viens régulièrement dans ce bar ? » Dis-je avec un grand sourire
Bien qu’il ne semblait pas très bavard, je ne me démontais pas. Ce soir je décidais que je voulais en apprendre plus sur ce Major.
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