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Guérir le corps et l'esprit. - Pv Adair
Bruce Grayson
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Bruce Grayson
Des tirs le frôlait, Bruce avait trouvé refuge dans une vieille maison abandonnée, du moins c’est ce qu’il pensait. Il était alors loin de s’imaginer tomber dans une embuscade comme celle-ci, son visage était maintenant connu de l’ennemi. Ses cheveux coupés ou non, ils n’étaient pas idiots non plus. Accroupis dans l’obscurité, il comptait les balles qu’il lui restait, il n’avait plus de couteaux, Bruce semblait complètement démuni. La tension était palpable, c'était donc ici qu’il allait mourir ? Dans cette maison ? Comme ça ? Une chose est sûre, il n’avait pas l’intention de se faire capturer.

Puis une détonation résonnait, d’un coup le major se relevait dans son lit, il respirait fort. Bruce avait beaucoup de mal à reprendre son souffle, il posait une main sur sa poitrine, regardant rapidement autour de lui. Sans le vouloir, il avait son arme de service, dans la main. Lâchant son arme il tâtait le meuble prêt de son lit, il attrapait une bouteille d’eau avant de boire une grosse gorgée.

“Encore un putain de cauchemar.”

Une fois sa respiration retrouvée, il vérifiait que son arme soit bien désarmée, pour ensuite venir la remettre à sa place d’origine. D’un rapide coup d’oeil il regardait l’heure, ce n’était pas encore l’heure, mais impossible de retrouver le sommeil. De plus une violente douleur le lançait, sa jambe avait décidée, encore une fois, de se raidir complètement. Par moment il avait l’impression qu’elle parvenait à bouger, mais rapidement il comprenait que ce n’était que dans sa tête.

Lentement, après quelques grimaces de douleurs, il parvenait à quitter son lit, aidé d’une canne il se redressait avant d’aller se prendre un café et se faire un petit-déjeuner de compet. Ce matin il avait sa visite médicale, il devait être en forme, Jacob lui avait spécifiquement demandé de ne plus sauter de repas, lui rappelant un nombre incalculable de fois qu’il était important pour lui de bien nourrir son corps.

Bruce prenait alors les anti-douleur qui se trouvaient sur sa table, un verre d’eau, mangeant rapidement un repas salé. Puis venait le moment de la douche, quelle plaie cette jambe, beaucoup lui avaient dit qu’il devait se sentir chanceux de l’avoir encore. Mais pour lui ce n’était qu’un boulet qu’il se trimballe en permanence. Alors certes il faisait de son mieux pour ne pas montrer qu’il en avait juste marre, mais par moment il n’y arrivait pas.

Les heures passent, Bruce enfilait une tenue plus décontractée, il n’allait pas porter son uniforme pour ses séances avec le doc.

Arrivant tant bien que mal à l’extérieur, il s’allumait une cigarette, profitant qu’il n’y avait pas de personnel soignant dans les parages. Les Docs faisaient un travail remarquable, il n’avait rien à redire de ce côté là. Sans eux il ne serait probablement plus capable de se tenir debout, même avec une canne. Il leur devait beaucoup, mais quelques instants de répit ne lui faisaient pas de mal. De plus cette après-midi il devait rejoindre sa nouvelle unité, il devait gérer le bureau des enquêtes.

Une fois sa cigarette terminée, il l’écrasait contre le mur, mettant le mégot dans la poubelle la plus proche, puis il prenait la route du cabinet du Dr.Fletcher. Bruce l’appréciait, il ne la connaissait pas plus que ça, mais ils avaient été en mission une fois et il en gardait un bon souvenir.

D’un pas saccadé il arrivait devant la porte, il prenait deux minutes de répit, avant de frapper. Avant même d’entendre un “entrer” il poussait alors la porte. Bruce était sans doute le premier patient d’Adair, vu l’heure. En poussant la porte, il saluait celle qui l’aidait depuis sa blessure.

“Salut Doc’, comment ça va ce matin ?”

Dit-il en s’approchant machinalement de cette chaise où il avait l’habitude de s’asseoir pour leur rendez-vous.

“ Pour ma part j’ai passé une nuit de, pardonnez mon langage, de merde. Les douleurs sont encore importantes, comme des coups d’électricités. Comme si j'avais encore des muscles qui réagissent."


Généralement le doc était de bon conseil, puis elle savait écouter. Bruce ne l'avouait pas, mais ça lui faisait beaucoup de bien de la voir aussi souvent. Même si Corwin, ainsi que tous les autres le soutenaient, personne ne le voyait aussi faible qu'elle. Sans doute son égo qui lui joue des tours, mais Adair était bien la seule à qui il disait les choses.
Jeu 13 Oct - 0:19
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

GUÉRIR LE CORPS ET L'ESPRIT



Le bureau d’Adair, se trouvant au bout d’un couloir, était légèrement en retrait de l’agitation du service dont elle avait la charge. La pièce semblait d’une dimension modeste, ses murs étant tous étouffés de meubles dont les vitrines laissaient entrevoir livres, dossiers et contenants divers. Même si elle ne l’occupait que depuis un peu plus d’un an, le poids des années à servir dans l’armée semblaient s’y reflétait comme une évidence.

La jeune femme qui était arrivée un peu plus tôt avait refermé la fenêtre restée ouverte toute la nuit. Une certaine fraîcheur matinale régnait dans la pièce qui n’était pas déplaisante. Au contraire, cela avait quelque chose de vivifiant. Puis son regard se releva un moment sur un vase contenant un bouquet de Reine-marguerites à la fraîcheur dépassée. Ce dernier reposait sur une commode entouré de quelques fleurs fanées, dont certaines jonchaient sur le sol. Un présent discret d’une mère qui attendait avec patience sa prochaine visite, mais ça peu en connaissaient le réel sens de geste, ni même l’expéditeur...

Soupirant en pensant au temps qui passait, elle se servit machinalement un café pour commencer le travail et n'entendit pas arriver son premier patient. Ce dernier s’annonça pour aussitôt entrer et la saluer.

- Bonjour Major, je vais bien, répondit-elle alors que son regard miroir le détailla un bref instant. Une habitude, ou plutôt un examen inavouable, qu’elle avait avec tous les patients qu’elle rencontrait la première fois dans la journée.

Question de convenance, réponse de convenance, même si dans les faits, ses mots reflétaient assez bien autant sa santé que son humeur sur le moment sans entrer dans les détails. Son visage même semblait plutôt reposé, bien que quelque peu détendu par l'odeur de son breuvage qui l'appelait. La journée démarrait avec un certain calme et une fine odeur de café, de papier, ainsi que de tabac froid imprégnaient la pièce comme un mirage.

Le médecin leva légèrement un sourcil lorsqu’il s’excusa pour son langage, mais ne semblait pas s’offusquer, plus concernée par son état que ses manières. Ce n’était pas leur première rencontre, ni même échange et peu à peu elle commençait à cerner la personne.

- Rude nuit alors ?  D’autres douleurs ou autres à rapporter ? Demanda-t-elle songeuse, en prenant enfin place de l’autre côté du bureau. Elle posa la tasse fumante à ses côtés. Si oui soyez le plus précis, j’aimerai savoir si vous supporter bien les anti-douleurs avant d’envisager un changement, précisa-t-elle dans un soucis de transparence à ce dernier.

Depuis le début de sa prise en charge, Adair avait été restée fidèle à sa réputation. Attentive et consciencieuse, elle avait fait de son mieux pour accompagner ce dernier dans sa convalescence avec l’aide du reste de son équipe médicale. Même si elle se montrait bienveillante, le médecin qu’elle était restait honnête et prévenante pour ne pas donner trop d’espoir. Espoir qui pourrait s’envoler trop vite...
KoalaVolant
Sam 15 Oct - 19:04
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Bruce Grayson
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Bruce Grayson
Assis sur son fauteuil, le major observait le doc, jusqu’ici il se contentait simplement de regarder autour de lui. Adair était comme à son habitude silencieuse et calme, puis de bon matin il n’était pas rare de trouver des gens encore pas totalement réveillés. Doucement Bruce se redressait, dernièrement il évitait tous les mouvements un peu trop rapide sa jambe le lançait pas mal. Une belle galère cette histoire encore, déjà qu’il ne pouvait plus faire son travail correctement, voilà qu’en plus il devait subir la blessure. Par moment il se disait qu’un auto-mail n’aurait pas été de refus, garder ce poids mort n’avait aucun intérêt.

Mais bon les médecins avaient pris leur décision, il n’était pas doc, Bruce ne savait pas dans quel contexte la solution fut trouvée. Une fois sa jambe mise de façon à ne pas lui faire trop mal, il posait enfin son regard sur le Doc. Doucement il venait masser sa jambe de sa main libre, faisant bien attention de ne pas toucher cette foutue cicatrice avant de répondre.

“Comme je l’ai dit en arrivant, j’ai eu des douleurs musculaires. Elle me fait mal lorsque je m’appuie dessus ou quand je ne dors pas dans la position habituelle. Là par exemple elle me lance.”

Dit-il faisant mine de ne rien sentir de particulier. Puis il reprenait son explication.

“En ce qui concerne les médicaments, la douleur passe temporairement. Mais le plus compliqué ce n’est pas physique, ce sont les nuits et les cauchemars qui suivent. Pour être franc, je ne dors pas plus de deux-trois heures par nuit. Parfois il m’arrive d’être complètement épuisé pendant mes journées de travail.”

Un changement de médicament ? Il ne savait pas vraiment si ses nuits étaient de possibles effets secondaires, ou simplement un traumatisme. Il n’y connaissait pas grand-chose, c’était bien la première fois. Mais une chose est sûre, c’est qu’il a besoin d’aide, il ne sait pas vraiment quoi demander. De plus, il ne parlait pas de son mal être depuis qu’il était planqué derrière un bureau toute la journée. Certes, il gère des enquêtes pour l’armée, mais c’est bien loin de son travail habituel.

Bruce avait encore beaucoup de mal à faire son deuil, maintenant tout devenait compliqué, rien que pour prendre une douche il devait faire attention sous peine de rapidement rencontrer le sol. Puis cette canne, il ne saurait dire si c’était une question d’égo, mais se voir diminuer de la sorte ne lui plaisait pas, il lui arrivait de s'énerver tout seul. Simplement parce qu’il doit traîner cette jambe qui pour lui est clairement un boulet.

“Vous savez lorsque je me suis engagé on m’a envoyé au front, à Ishbal. J' ai vu des blessures de guerre, je savais très bien ce qui pouvait m’attendre en mission. Mais j’ignore si c’était mon arrogance, probablement, seulement je me disais que ça ne m'arriverait pas. Que moi je ferais attention, puis la réalité m’a frappé.

J’ai beaucoup de mal à accepter que cette partie de moi ne fonctionnera plus jamais. Puis bon il faut dire qu’on s’ennuie pas mal derrière un bureau, j’en peux plus.”


Un léger sourire sur le visage, il baissait les yeux, observant cette jambe quelques secondes. Lui qui habituellement était toujours de bonne humeur, se plongeait chaque soir dans une mélancolie profonde, remettant sa vie en question, ses choix de carrière. Alors oui il était décoré, gradé, mais c’était loin d’être son souci premier.

“Je ne voudrais pas vous embêter avec mes états d’âmes Doc, dites moi si jamais on s’éloigne trop de le consultation.”
Lun 17 Oct - 23:05
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Guérir le corps et l'esprit



Le médecin observait la moindre de ses faits et gestes, tandis qu'il lui lui répondait et qu'elle prenait silencieusement note. La gestuelle s'avérait précieuse comme indicateur supplémentaire pour étoffer ses analyses.

- Et vous sautez des repas, c’est ce que m’a rapporté l’infirmier Airedale, compléta Adair sans une once de reproche, tout en faisant référence à Jacob. A ce rythme, vous n’arriverez pas à vous relever et encore moins à avoir l’esprit clair.

A ses nuits trop courtes et gangrenées par un mal insidieux, elle plissa légèrement les yeux et laissa suspendre un temps la pointe de son stylo dans le vide. Ses cauchemars n’étaient pas sans équivoque d’un autre patient qu’ils connaissaient tous deux, mais elle n’avait pas l’intention d’en dire la moindre mot à ce sujet. Repensant brièvement à ce dernier, son regard s’attarda un instant sur son café qu’elle n’avait pas encore touché, avant de le laisser continuer sans l’interrompre une seconde fois.

A la mention d’Ishbal son visage se fit sans doute un peu plus grave. Ce nom qui restait dans les mémoires, non comme un fait, mais comme une faute, comme une honte, et plus encore comme un crime. Du moins était-ce ainsi qu’elle l’entendait. Lorsque Bruce eut fini de s'exprimer, le regard de la jeune femme s’égara sur son le dossier médical qui se trouvait sur le bureau, le temps qu'une réponse prenne forme dans son esprit.

- Je vois que tout cela vous pèse.  Au contraire, c’est… une bonne chose. Elle marqua une pause pour reprendre doucement sa respiration. Je suis là pour vous aider, rappela la jeune femme avec sincérité. Vous n’êtes ni le premier à subir les affres de la guerre, ni sera le dernier. Que ce soit une blessure irréversible, la perte d’un camarade cher, la vision d’une horreur ou autre nous avons tous quelque part au fond de nous quelque chose qui nous hante...

Déni, regret, colère, tristesse, désespoir… Des sentiments qui pouvaient être voraces. La soignante en avait pu voir certains se consumaient par ces derniers au point de perdre pied avec la réalité. Que les visages autrefois familiers qu’ils accueillaient à bras ouvert, leur deviennent monstrueux, déformés par la honte, par la paranoïa ou encore par l’oubli. Des âmes en peines qui finalement trouvaient repos après avoir péri de façon volontaire ou non.  

- De l’arrogance ? Peut-être bien, mais est-ce nécessaire un mal ? Ce qui est certain, c’est que nul n’est à l’abri. Que le malheur peut tous nous toucher. Un soir on embrasse un père, le lendemain on pleure sa mort… C'était le premier exemple qui lui était venu en tête et qui résonnait en elle comme une évidence, bien qu'il semblait sortir de nul part pour illustrer ses propos. Certains malheurs sont évitables, d’autres non. Pensez-vous que vous auriez pu l’éviter ? Pensez-vous que tout tient à un choix fait il y a une décennie ?

Malgré son calme apparent, le timbre de sa voix trahissait un sentiment plus obscur, plus vibrant, quelque chose qui n'avait jamais eu lieu d'être lors de leurs précédents échanges. Différence dont elle se rendit compte et qu'elle tut par un silence marqué avant de demander plus posément :

- Regrettez-vous vos choix ?
KoalaVolant
Mer 19 Oct - 23:01
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Bruce Grayson
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En voyant les réactions du Doc, il comprenait qu’elle savait de quoi il parlait. Après tout, même médecin elle est sans doute allée au front, elle a connu tout ça. Il se pourrait même qu’elle le vit actuellement, mais il n’allait pas poser la question. Bruce écoutait ce que lui disait Adair, pour elle ce n’était pas nécessairement mal d’être arrogant quant aux blessures en mission. Il comprenait où elle voulait en venir, de plus son expérience lui permettait de dire qu’un soldat qui doute en permanence est rapidement dépassé par les événements. Avec le temps tout soldat finit par prendre du recul, sous peine de se voir sombrer dans une profonde dépression, pouvant très mal finir dans certains cas.

Dans son langage non verbal le Doc montrait de la sincérité, l’exemple qu’elle cite avec le père mort semblait la touchée particulièrement. Rapidement Bruce fermait les yeux et se reprenait, déformation professionnelle, il ne devait pas analyser tout le monde à chaque fois. C’était une mauvaise habitude prise à force de missions, il devait toujours anticiper sur un adversaire, savoir ce qu’il pense, du moins avoir une vague idée.

“Bonne question. A vrai dire je ne pense pas que tout ce qu’il s’est passé dernièrement repose uniquement sur ma décision d’engagement, mais cette décision à fortement impacté ma vie. Encore aujourd’hui, sans l’armée je ne suis pas grand chose, j’ai voué ma vie à ce travail.”

Dit-il en massant doucement sa jambe, histoire de faire partir les fourmis qui venaient le démanger. Puis la question sur les regrets. Son regard changeait, il se voulait plus profond, il regardait le doc dans les yeux, non pas par intimidation, mais par respect et sincérité.

“Je ne regrette pas mon choix, je pense que l’armée m’a beaucoup apporté, que ce soit du bon comme du mauvais. Je me suis fait des amis ici, j’ai servi mon pays et surtout je me sens utile à tous. Ce que je regrette ce sont les décisions de nos dirigeants, massacrer des populations n’a jamais été mon objectif premier, comme bon nombre de soldats, voire la totalité.”

Il marque une courte pause, déranger par une douleur puis reprenait.

“ Je me dit que nous avons un rôle à jouer, nous qui avons vécu ces horreurs. Nous pouvons aider la jeune génération à s’y préparer. Même si j’ai bien conscience qu’on ne pourra jamais les préparer complètement à vivre ce genre d’horreur, nous pouvons les accompagner. C’est ce qui m’aide à tenir, c’est pour cette raison que j’ai accepté de former les prochains espions de notre armée.”


Bruce prenait très à cœur son engagement dans l’armée, même avec les derniers événements, les complots qui tombaient. Il fallait bien que quelqu’un tente de changer les choses.

“Et vous Doc ? Vous regrettez d’être parmi nous ? Je veux dire, même après vos années de service, vous vous plaisez toujours ici ? J'ai remarqué qu'au bout d'un certains temps, tous semble touché par une sorte de mélancolie. ”
Jeu 20 Oct - 11:03
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Adair Fletcher
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Guérir le corps et l'esprit



La soignante continua de l'écoutait. Instinctivement, elle avait relâché son stylo pour entourer de ses doigts sa tasse, dont la chaleur rayonnait au bout, presque douloureuse.  

Elle hocha légèrement la tête lorsqu’il fit par de sa déception au sujet du gouvernement. Elle devait reconnaître que sa façon de voir les choses ressemblaient à la sienne. Même si ce n'était pas le premier homme censé qu'elle rencontrait dans l'armée, chacune de ces rencontres renforçaient l'espoir qu'un jour le vent du changement se lèverait sur ce pays.

Quand ce dernier soutint son regard, Adair ne chercha pas à s’en dérober comprenant le sens et les mots qui s’y rattachaient comme un poids.

- Je vois que vous n’avez pas perdu toute votre combativité, déclara-t-elle songeuse tout en se redressant un peu pour changer de position. Ses paroles continuaient brièvement de se mouvoir dans son esprit, semblables à une onde, avant de s’estomper au fur et à mesure.

La jeune femme lissa son expression lorsqu’il lui retourna sa dernière question. En prenant un peu de recul la réponse était partagée. Au cours de sa carrière, elle avait eu des regrets. Ce sentiment d’impuissance et de culpabilité accablant de devoir mentir pour apaiser, de ne rien pouvoir promettre, de n’avoir pu arriver à temps… Une multitude de situations qui l’avaient longuement rendu amère et colère. Se gardant de se faire envahir par ses sentiments, elle prit un ton mesuré pour répondre, bien que la nature de ses mots reflétaient suffisamment sa pensée :

- Une sorte de mélancolie ? Tristesse, résignation, souffrance, dépression... Des mots qui pourraient se cacher derrière ce terme, si bien qu'il est difficile de savoir ce qu'il est réellement, car la plupart ne s'en rendent pas forcément compte. Cependant je dois reconnaitre que votre constat est sans appel.

Elle hocha la tête avant de continuer.

- Je pense que si aujourd’hui nous sommes encore là, c’est que nous croyons en nos convictions. Malgré la bêtise de certains, malgré le doute et le regret qui nous ont tourmenté, nous avons su aller de l’avant. Je ne vous mentirai pas en disant que ce fut facile, que je n’ai pas pesté ou était révoltée par la décision d’un supérieur, que je n’ai pas craint pour ma vie ou pour celle de quelqu’un qui m’est cher ou encore que je n’ai pas remis en cause mes choix ou mes compétences face à une mort prématurée… Toutefois, je suis convaincue que ma place est à ce bureau à ce jour. Elle marqua une pause pour reprendre sa respiration, détachant enfin ses doigts rougis par la chaleur de la tasse. Les conflits qui se bousculent aux frontières de notre pays me le rappellent suffisamment. Certes, je n'ai pas la prétention de pouvoir changer les choses de manière significative à l'échelle d'une nation, mais à plusieurs...

Ses doigts se resserrèrent fortement dans le creux de sa paume pour chasser la désagréable brûlure qui lui restait dans la main, coupant consciemment ou non le reste de sa phrase. Sans doute avait-elle perçu de loin surgir le mot "séparatiste" ou "rebelle" dans son esprit. S'en suivit une brève interlude silencieuse, qui lui permit de se recentrer sur Bruce et de reprendre la consultation en main :

- Même si la douleur se fait oublier et que vous regagnez en mobilité, accepter le fait que les choses ne seront plus jamais pareilles est déjà une étape importante pour se reconstruire. Pour la suite, il existe des solutions… La première étant la rééducation. Son regard se fit interrogateur, tandis qu'elle avait repris en main son stylo. Depuis votre dernière séance, avez-vous l’impression d’avoir progressé sur ce point ?

Une partie des soins dont Adair n'avait pas la charge. Toutefois, elle avait pu assister à plusieurs séances de façon éparse.
KoalaVolant
Mar 25 Oct - 0:28
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Bruce Grayson
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Bruce Grayson
Le major appréciait cette séance, il avait enfin quelqu’un avec qui en discuter, mine de rien. Le doc avait très bien compris l'état d’esprit de Bruce à ce moment précis, puis elle lui confiait qu’elle aussi pensait toujours avoir son rôle à jouer. Qu’elle croyait encore en ses convictions et qu’elles étaient la raison de sa présence dans cette armée. Pourtant il en fallait des convictions, tous ses camarades ayant participé à Ishbal, mais aussi aux missions d'infiltration. Il connaissait beaucoup d’espion qui n’avait pas réussi à abandonner leur vie fictive, qui n’avaient pas réussi à appuyer sur la détente le moment venu.

Un léger sourire lui échappait lorsqu’elle lui indiquait qu’elle était convaincue que sa place était derrière ce bureau aujourd’hui. C’est sans doute comme ça qu’il devait se comporter, essayer de se rassurer quant au bien fait de sa présence dans cette armée. Ce n’était pas toujours évident, il avait beaucoup de sang sur les mains, la majorité appartient à des gens dont les morts auraient pu être évités. Mais Bruce était un soldat avant tout, c’était son travail, remplir des missions, neutraliser des menaces.

“C’est l’argument que je me donne tous les matins pour me motiver à me lever. Essayer de changer les choses, même si notre hiérarchie n’est pas la meilleure. Je pense que nous avons besoin de femmes et d’hommes compétents, mais surtout qui ont foi en ce pays.

Je me considère comme un ancien, j’ai accepté mon nouveau poste parce que je me dit qu’on a la jeune génération à former. Et qu’il n’y a que de cette manière que les choses changeront.”


Puis la discussion revenait sur ses douleurs, un enfer, rien que d’y penser il avait déjà mal.

“Vous avez raison, tant que je ne l’accepte pas je n’y arriverai pas, c’est le plus compliqué je pense. La rééducation me fait du bien, elle soulage mes douleurs, le fait de faire travailler ma jambe m’aide.”

Il hochait doucement la tête pour répondre.

“Oui j’arrive à la maintenir prêt de la canne maintenant, je ne peux toujours pas m’appuyer dessus, sous peine de faire une rencontre avec le sol. Mais c’est stable on va dire. Là on essaye de la plier, mais ce n’est pas gagné. Dites j’aurais une question, fin je ne sais pas comment dire ça.”

Il posait son regard sur le doc avant de reprendre.

“ Que pensez-vous de la solution de l’auto-mail ? De ce que j’ai entendu c’est relativement douloureux les premiers temps, mais est-ce que ça aurait un effet négatif sur mon corps à long terme ? Ou au contraire est-ce que ça me faciliterait la vie ? Je voulais votre avis, j’y pense, rien de concret pour l’instant.”
Jeu 3 Nov - 10:42
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Adair Fletcher
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Guérir le corps et l'esprit



Former la nouvelle génération. Le stylo du médecin bascula entre ses doigts, tel le mouvement d’une pendule. Une solution tout à fait louable, mais bien trop lente et dont l’influence peut s’avérer temporaire comme incertaine. Elle-même avait pris sous son aile une jeune femme pour la former, mais n’avez pas cherché à lui partager sa vision politique. Sans doute voulait-elle lui épargner le poids du secret, du mensonge et de la méfiance que pouvait porter ses ainés dans l’ombre. Après tout la trahison est un fardeau qui peut être bien difficile de porter, surtout pour une personne honnête et bienveillante comme pouvait l’être son élève...  

- Vos intentions sont remarquables. J’espère qu’elles porteront leurs fruits.  

Derrière son expression placide, Adair le pensait sincèrement, bien qu'elle était sans doute plus impatiente que ce dernier pour le vouloir. Cependant, elle reconnaissait sa démarche. Puis scrupuleusement, elle nota les détails qu’apportaient le major au sujet de la rééducation de sa jambe. Intérieurement, elle était satisfaite de savoir qu’il y avait une certaine progression. Néanmoins…

- Depuis le début de la séance je peux voir combien la douleur vous gêne, partagea la soignante qui malgré quelques brefs égarements sous la réflexion avait pu saisir la plupart des troubles. J'ai conscience à quel point elle peut être aliénante et épuisante à long terme... Vous vous demandez sans doute si un jour cette dernière passera ? Avec la rééducation, elle devrait s'atténuer au fur et à mesure, bien que je ne peux vous certifier qu'elle disparaîtra complétement. Tout comme le fait que je ne peux vous assurer que vous retrouverez toute la mobilité de votre jambe... Mais en attendant une amélioration, je peux vous prescrire de quoi vous aider à la supporter un peu plus.

Certes sa proposition avait des allures de rustine, mais c'était le dernier recours qu'elle pouvait se permettre, consciente qu'en le bourrant d'analgésiques elle augmentait ses chances de le rendre dépendant de ces derniers. Chose qu'elle ne souhaitait nullement.

Par la suite le regard d’Adair se fit plissa légèrement à la mention de l’auto-mail. Bien que cela n’était pas à tout à fait de son ressort, elle avait déjà pu travailler de paire avec un spécialiste de la bio-ingénierie mécanique et connaissait les avantages comme les inconvénients.

- Vous souhaitez mon avis à ce sujet ? Demanda-t-elle tout en appuyant son dos contre le dossier de sa chaise. Son visage n’indiquait aucune surprise au sujet abordé. Ce n’est en rien une solution de facilité, mais ça reste un choix. Un choix certes différent, mais qui est envisageable. Posant à son tour son regard sur le major, elle reprit toujours d’un ton mesuré. Je ne vous cache pas que la mise ne place d’un automail est particulièrement douloureuse et que le temps de rééducation est assez long. En moyenne, comptez trois ans pour le maîtriser pleinement. Même si c’est une période qui peut être diminuée en fonction des individus, gardez à l’esprit qu’il vous faudra un certain temps pour que ça reste réalisable. Et ce n’est pas tout… Au-delà de l’aspect physique l’opération, la réalisation et les entretiens de l’automail sont d’autres frais à prendre en compte. Elle marqua une pause. C’est pourquoi, étant encore en possession de votre jambe, il a paru tout naturel pour nous de la sauver plutôt que de vouloir l’amputer… Un choix pragmatique en somme.

Sur ces derniers mots, le médecin prit sa tasse qui avait cessé de fumer pour boire quelques gorgées de café. Une courte pause qu'elle s'octroyait pour qu'il puisse enregistrer les informations dans sa mémoire et se faire un premier avis.
KoalaVolant
Ven 11 Nov - 22:50
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Bruce Grayson
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Bruce Grayson
L’espion écoutait l’avis du doc sur l’automail, elle n’avait pas tort, il s’était un peu renseigné sur le sujet. Lorsqu’elle évoquait la rééducation nécessaire, il avait légèrement le poing. Encore trois ans dans cet état ? C’était difficile à encaisser, mais il n’avait pas le choix, trois ans de contraintes pour potentiellement retrouver le terrain un jour. Car il en rêvait la nuit, bordel qu’il avait hâte de pouvoir ne serait-ce que marcher normalement. Cette canne ne lui plaisait pas, alors oui il n’avait pas le choix et devait s’en servir.

“ Je comprends..j’ai encore quelques années à tirer avec ces saloperies. Quoi que je fasse. Est-ce que vous m'aideriez si je venais à choisir l’auto-mail ?”

Il n’avait pas relevé la première fois la demande du médecin, qui voulait savoir s’il avait besoin de nouveaux anti-douleurs. A la base il ne voulait pas trop en demander, pour ne pas être dépendant de ces conneries, mais il n’allait pas refuser. Surtout que même en entretiens assis, comme celui-ci la douleur le lançait assez régulièrement.

“Ouais je voudrais bien quelques anti-douleurs en plus s’il vous plaît ?”

Le doc lui expliquait alors pourquoi ils avaient pris la décision de lui laisser sa jambe, chose qu’il avait eu beaucoup de mal à comprendre les premières semaines. Pour lui ce n’était pas logique, même s’il se doutait bien que le choix n’avait pas été pris à la légère. Il hocha doucement la tête pour confirmer qu’il était d’accord avec ce que disait le Doc, de toute façon il ne lui en voulait pas du tout. Durant toute sa carrière il n’aimait pas qu’on lui dise comment faire son travail, il n’allait pas commencer aujourd’hui, surtout pas avec elle.

Bruce regarda rapidement sa montre, l’heure tournait sérieusement. Il allait devoir y aller, il avait encore un entretien à faire. Mais Bruce n’avait pas vraiment envie de planter le doc comme ça, l’air de rien. Doucement il venait ranger sa montre avant de se redresser.

“Je suis vraiment désolé, je vais devoir vous laisser Doc”

Dit-il en se levant, il tendait de nouveau sa main vers Adair pour la remercier de ce suivis incroyable qu’elle exerçait avec lui.

“Je voulais vous dire que, de temps en temps avec le Lieutenant-Colonel Griffin, nous allons boire une bière au bar à la sortie de la caserne. A l’occasion si vous voulez venir avec nous un de ces soirs ? Ce serait une occasion pour moi de vous remercier correctement ?”

Il prenait sa canne avant de se lever pour de bon et se diriger vers la porte, sans attendre vraiment la réponse il se tournait une dernière fois en direction du Doc.

“ Dans tous les cas je sais où vous trouverez. Si jamais vous vous ennuyez, mon bureau vous est ouvert. Prenez soin de vous Doc.”
Dim 4 Déc - 18:04
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Adair Fletcher
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Adair Fletcher

Guérir le corps et l'esprit



Profitant de cette parenthèse, le médecin buvait son café sans toutefois quitter des yeux l’espion. Les quelques années évoquées pour maîtriser un automail avait remonté une certaine forme de frustration qui n’était pas passée inaperçue.

- Quelque soit votre choix, la route sera longue. Toutefois sachez que vous avez toute mon aide que ce soit avec votre jambe ou avec votre nouvel automail. Fit-elle savoir sérieusement à ce dernier.

A la réponse concernant les antidouleurs, la jeune femme eut un moment de réflexion avant de se saisir de son stylo pour lui prescrire un nouveau dosage. Sur le papier, elle avait laissé une note pour rappeler qu’il ne devait pas dépasser le dosage afin d’éviter d’augmenter le risque d’addiction. Une fois terminée, la soignante lui remit le papier avant qu’il fasse savoir qu’il avait encore à faire.  

- Je ne vous retiens pas, nous nous reverrons bien assez tôt pour la suite du suivi, lâcha-t-elle d’une voix assurée en serrant sa main tendue.

Toutefois la suite de ses paroles était inattendue. A la mention du Lieutenant-Colonel Griffin, le médecin eut un bref moment de stupeur avant de se reprendre. Puis se râclant légèrement la gorge, sans doute dans l'espoir inespéré d'étouffer ce moment d'égarement, elle finit se prononcer bien qu’un peu incertaine de sa réponse :

- Pourquoi pas Major Grayson, même si vous savez que vous n’avez pas à me remercier pour ça.

Adair fréquentait assez peu les bars, mais n’était pas reluctante à l’idée, pour une occasion. Elle laissa donc la proposition dans un coin de esprit et le regarda quitter son bureau avant de se reposer contre sa chaise. En y repensant, cet homme était doué pour analyser les personnes et elle avait senti qu'il en avait fait un peu de même envers elle durant l'entretien. Agacée par ce constat, elle espérait que sa réaction à la mention de l'alchimiste d'Etat passe inaperçue ou se fasse oubliée. D'autant plus qu'il semblait proche de ce dernier en dehors du travail...

Soupirant, le médecin ferma le dossier médical de Bruce et termina son café avant de voir son patient suivant débarquer.
KoalaVolant
Dim 11 Déc - 21:31
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