Central. Rien que l’arrivée à la gare me donnait une impression d’étouffer. L’endroit était gigantesque. Très étendue, beaucoup de monde et surtout un grand nombre de rues étroites. L’odeur était nauséabonde. En marchant dans les rues, je me rendis compte que l’Ouest, ses grandes plaines, même si la poussière dominait, allait me manquer. Je tirai un dernière fois sur mon cigare avant de prendre la direction du QG. Heureusement, sa domination le rendait visible à des lieues. Je rallumai un cigare, sans doute le dernier avant d’être dans le QG. Quelques civils me regardèrent avec un air hautain. Mais mon regard mauvais leur fit tourner la tête presque aussitôt. Je soupirai, relâchant par la même une longue volute de fumée.
L’arrivée au QG avait été simple. Sauf qu’on m’avait contrôlé pas moins de trois fois depuis le bas des escaliers. En bas des escaliers, en haut de ces mêmes escaliers et avant de rentrer dans l’endroit. Heureusement, l’hôtesse d’accueil ne m’avait pas contrôlé sinon j’aurais été assez vulgaire. J’avais éteint mon cigare avant de monter la volée de marche menant au QG proprement dit et à présent, je cherchai le bureau de la Section 9.
Au bout d’une dizaine de minutes, je finis par trouver la porte. Je soupirai, j’espérai que ce chef d’unité n’allait pas être un enfoiré de première. Je l’avais croisé rapidement, je n’avais donc pu me faire une véritable idée. Cependant, il m’avait écouté jusqu’au bout et c’était déjà un bon point. Maintenant, était-ce un carriériste ? En plus, je m’étais renseigné, un Alchimiste d’État, pas mal. Ça expliquait qu’il était plus haut gradé que moi avec plus de dix ans de moins. Mais l’âge ne voulait rien dire, la preuve avec ce vieux coulant de Carver. Je finis par frapper à la porte. Après qu’on m’a dit d’entrer, je le fis calmement. Refermant la porte, je me mis au garde-à-vous. "Lieutenant Hawker, au rapport." J’attendais son ordre avant de me détendre.
Depuis quelques jours, Corwin ne paraissait pas des plus bavards, encore moins que d'ordinaire dirons nous. Cependant il s'impliquait dans son travail, sans doute même trop, d'après son Lieutenant le plus proche.. Le Lieutenant Leving. Les rumeurs allaient toujours bon train dans le QG de Central et si on ne venait pas lui en parler verbalement, le Frozen n'ignorait pas les mots qui circulaient à propos de sa sœur qui avait disparue à Briggs. Pourtant il paraissait hermétique à cela, surtout depuis sa confrontation avec le Général Mustang. Notre alchimiste d'Etat se contentait de travailler comme il le devait tout en planifiant les prochaines missions que devra remplir son unité. Conscient que la situation au niveau des frontière était des plus malmenée. Assit derrière son bureau, Corwin avait la fâcheuse tendance à dépasser les doses conseillé en matière de caféine, retenant sa tasse par le dessus, le visage concentrer sur le rapport qui concernait l'attaque survenue dans le nord du pays. Ses pupilles anthracite parcouraient chaque ligne du document, alors que son manteau reposait comme toujours sur le dossier de son fauteuil. Le coude de son bras gauche reposait sur l'accoudoir, alors que le café pendait dans le vide, entre ses doigts.
Visiblement sa légère blessure, dû à sa dernière mission ne paraissait plus trop l'incommodé. Il ne portait plus de pansement d'ailleurs, sous son uniforme toujours impeccable. La lumière du jour était tamisé par un petit rideau qui avait été installé à son intérêt. Une idée qui avait germé dans l'esprit de Gladia, afin de soulager son œil droit, qui était toujours aussi sensible à la luminosité trop vive. Alors que le Frozen achevait la dernière ligne de son paragraphe, on frappa à la porte de la pièce principale, juste en face de son bureau. Reposant son document, Corwin porta ses pupilles sur l'horloge... Pile à l'heure. C'était sûrement l'officier qu'on lui avait assigné. Il le connaissait pour ainsi dire que de visu et après ce court échange dans le désert de l'ouest. Ses informations avaient été très précieuses contrairement à ce que pourrait penser le Général Carver. Buvant une gorgée de sa tasse, le Frozen referma le dossier et parla d'une voix atone :
➽Entrez
A son intonation, l'homme de grande taille et d'une carrure à faire pâlir un ours brun, entra dans la pièce... Il sentait le cigare où bien ses sens le trompaient ? Pour sûr Bruce aurait aimé ce gars là.Corwin laissa le Lieutenant Hawker pénétrer sur les lieux avant de le saluer. Quittant son allure un peu trop désinvolte, notre jeune Griffin déposa sa tasse sur la table et le salua brièvement en retour en lui indiquant de se détendre. Ils étaient seuls et Corwin valorisait le respect et l'efficacité plus que les ronds de jambes.. Un truc qu'il avait appris dans l'Est..
➽ Central doit vous paraître morose et humide comparé aux terres de l'ouest Vous verrez on s'y fait à la longue et notre unité n'est pas faite pour rester longtemps sur place.
Même dans sa tenue de militaire, hawker n'avait rien d'un type qui avait grandit dans la ville. Ce n'était pas un reproche de la part de Corwin, mais simplement sa manière d'engager la conversation.. Lui qui n'aimait pas particulièrement parler plus que ça. Cachant sa cicatrice au visage, en reprenant une gorgée de café.
La vue de cet homme me surprit. L’homme était clairement plus jeune que moi. Je l’avais vu, mais j’étais aussi soulagé. En effet, il m’avait écouté, lui comme le lieutenant et d’après ce qu’on m’avait dit, il avait suivi mes informations et avait ralenti un enfoiré du nom de Koryn. A présent j’allais bosser avec lui.
Il me salua et je me détendis. Ses mots me firent presque sourire. Il avait raison, l’endroit était très différent mais bon entre les patrouilles que je vivais comme une punition, alors que mes compétences étaient de loin supérieur à la moitié de l’armée de l’Ouest et mon bureau minuscule au QG, je pense que j’y gagnai au change qu’importe à quoi ressemblait la capitale de ce pays. Je haussai les épaules avant de répondre. "Pour parler franchement, le lieu m’importe peu, tant qu’on écoute ce que j’ai à dire et qu’on ne me met pas au placard parce que ça ne va pas dans le sens de mon supérieur. Central garde un charme… exotique pour moi." Je connaissais Milos dans ces moindres recoins et Centrla m’apparaissait plus comme une ville que je découvrais en touriste que la véritable capitale de mon pays. Oui c’était étrange mais c’était ainsi.
Je m’approchai caressant doucement mon menton avant de retirer l’arme que j’avais encore dans le dos pour m’asseoir dans un fauteuil proche du bureau de mon nouveau chef d’unité. Posant l’arme contre le siège, je poursuivis pour expliquer qui j’étais. "Vous l’avez sûrement lu dans mon dossier, je suis un spécialiste de Creta. Enfin de certains peuples de Creta. Je servais essentiellement de traducteur pour le Général Carver qui interceptait les communications provenant de le Fédération. Mais ce qu’il n’a jamais exploité de mes capacités sont mes compétences en traque, assassinat et combat au corps-à-corps. J’ai été formé pour capturer ou éliminer les plus grosses menaces et ainsi réduire les capacités ennemies. J’espère que cela vous sera utile ici… Enfin plus que la manière dont les utilisait le Gouverneur de l’Ouest." Oui, je critiquai ouvertement le Général Carver. Cela pourrait me rapporter des blâmes, mais je n’ne avait que faire. Carver était un imbécile doublé d’un idiot. Il avait dans ses rangs un homme qui pouvait deviner et comprendre les motivations de ses ennemis mais lui ne voyait que les Séparatistes qui n’avaient rien fait depuis des semaines.
Abaisant sa tasse de ses lèvres, Corwin se rendit compte qu'il n'y avait plus rien dans son contenant. Une chose qui ne lui plaisait pas. Depuis quelques jours, il était réglé comme du papier à musique, ne manquant aucune réunion, même les plus ennuyeuses. Son regard étudiait chaque personne qu'il croisait, que ce soit dans les couloirs ou bien dans les salles, comme cherchant un indice, quelque chose de suspect, sans que rien ne soit tangible. Reposant la tasse sur son bureau, le jeune homme écoutait les premières paroles de son nouveau Lieutenant. Pendant un instant ses pupilles se fixèrent sur cette arme des plus particulières, avant de remonter sur le visage marqué de son subalterne. Des traits qui en avaient vu d'autres et il y avait de l'assurance dans son maintient. En l'écoutant, Corwin lui accordait le point d'être franc. C'est quelque chose qu'il appréciait, plutôt que des ronds de jambes... Gardant le silence, e Frozen laissa James s'exprimer comme il le désirait, notant son comportement et sa façon de voir les choses. Apparemment, il n'avait pas un bon souvenir du Général Carver et ça, il ne pouvait pas lui en vouloir.. Cependant quelle serait sa réaction en découvrant les méthodes du Général Klemin ? Une pensée un peu moqueuse de la part de notre alchimiste qui se contenta de se lever en fin de compte, attrapant sa tasse par le haut. Sa voix monocorde rompit le mutisme qu'il observait depuis un petit moment déjà.
➽ Ici, vous pouvez parler librement, mais sachez que les murs ont des oreilles. Bien plus encore qu'en province... Café ?
Fit-il alors qu'il lui tournait le dos, démontrant sa tasse en la faisant tourner un peu du poignet. Une proposition simple, tandis que Corwin préparait déjà la cafetière. Ces derniers temps, bien que son travail ne souffrait aucun impair et que la mission avait permit de freiné l'ennemi, il avait tendance à en boire un peu trop pour son bien, travaillant bien plus qu'il ne le devrait. Le Frozen se bornait à être impeccable en tout point. Bien que d'ordinaire notre jeune Griffin était plutôt consciencieux, on frisait la perfection pour que ce soit vrai. Une façon d'agir qu'il observait depuis la visite du Général Mustang dans ses quartiers. Affairé au café, Corwin percevait les gestes de son subordonné, assit sur sa chaise. Toujours aussi soupçonneux, mais aussi sur le qui vive, quelque soit la situation. De sa voix monocorde et calme, l'Alchimiste d’État reprit :
➽ J'ai lu votre dossier, mais j'ai aussi le souvenir de ce que l'on m'a dit de vous quand nous étions en mission. Vos informations étaient correctes et utiles. Vos talents et votre savoir pourront sûrement éviter bien des ennuies lorsque nous seront amené à faire des missions plus... intrusives en ce qui concerne Creta. Mais entendons nous bien...
Alors que le café se faisait dans son coin, Corwin se rapprocha à nouveau de son bureau, le visage des plus sérieux, un peu trop pour son age :
➽ Mon but n'est pas d'enclencher des guerres mais bien au contraire de les prévenir.
Sous entendant qu'il ne voulait pas de tête brûlée dans son équipe. A première vu ce n'était pas le genre de James, mais Corwin voulait clarifier les choses. Depuis l'enlèvement de sa sœur, la Section 9 était comme enchaîné au QG, c'est du moins ce qu'il se disait dans les couloirs, Mais l'ordre ne concernait que le Lieutenant-Colonel, pas ses effectifs, et c'est pourquoi il tentait néanmoins de faire en sorte que son unité ne prenne pas racine, gardant le contacte avec eux, quand ils étaient sur le terrain. Alors un homme de plus ne pouvait leur faire que du bien. Retournant près de la cafetière, il enchaîna de ce ton un peu plus désinvolte :
La discussion que j’avais avec mon nouveau supérieur était agréable. Il acceptait mes remarques sans me rappeler ma place. C’était particulièrement appréciable. Je hochai la tête. Je le regardai se servir du café et m’en proposa un. Je souris avant de répondre calmement. "Avec plaisir, mon Colonel. Je note votre remarque sur les oreilles qui trainent." Je savais que souvent les gens aimaient propager des idées reçues, des rumeurs et des choses négatives sur les gens. J’en avais entendu de belles sur un certain Général Mustang. J’avais aussi appris qu’il était l’ancien supérieur du Colonel Griffin. Si un arriviste et un carriériste comme Mustang était la cible de moqueries, imaginer un ancien soldat de l’armée de Creta. Les rumeurs allaient déjà bon train, mais je ne comptais pas les écouter, je connaissais ma valeur et je ne travaillais pas pour devoir la prouver à chaque mission.
La discussion était agréable, malgré le ton monocorde de Griffin. Ses explications étaient claires. Je souris en faisant doucement tourner un cigare dans ma main. Je n’avais aucune intention de l’allumer, mais cela me permettait de ne pas avoir les mains vides. Je répondis en plongeant mon regard brun droit dans les yeux anthracites de mon interlocuteur. "La guerre, quel que soit son but est une abomination et une horreur. Vous voulez les empêcher. Je suis votre homme. Malgré la haine des Liroïtes envers ce pays ou envers les miens, je préférerais qu’on soit tous en paix. Mais parfois pour avoir la paix, certains, comme nous, doivent sacrifier leur paix intérieure pour y parvenir et je ferais tout mon possible pour prévenir les guerres. Les innocents ne devraient jamais connaître la mort et la violence." Voilà ma position sur la guerre. Froide et implacable.
Le café terminait de se faire et Corwin revint auprès de la cafetière afin d'aménager tranquillement deux tasses donc. D'un mouvement aussi appliqué qu'habituel, il vint remplir les deux contenants de manière égale, avant de reposer avec soin ce qu'il tenait en main. Rien dans sa gestuelle ne trahissait la moindre tension qui l'habitait, si ce n'était ce maintient tranquille, presque désinvolte parfois, ce qui cassait un peu cet aspect trop placide de sa part. Puis il revint à sa place non sans déposer l'une des tasses devant son nouveau Second qui semblait jouer avec l'un de ses cigares. Que ce soit par politesse ou pas, notre jeune Colonel appréciait qu'il ne l'allume pas sans le lui demander. De plus il préférait qu'il ne le fasse pas. En vérité, ce n'est pas qu'il était contre, alors qu'ils n'étaient que tout deux, mais le Général Klemin avait la fâcheuse tendance à s'amuser à lui rappeler certains codes dans ce QG, plus encore depuis que Corwin semblait cloué dans cet endroit. Prenant place dans son fauteuil son regard croisa celui de cet homme bien plus grand que lui, notant tout le sérieux qu'il pouvait exprimer à ce moment précis, tandis qu'il lui répondait avec franchise, en ce qui concernait son point de vu sur la guerre. Là dessus, nos deux protagonistes se comprenaient et une fois de plus, le Frozen appréciait cette manière de parler.
Il aurait refuser d'avoir une personne incapable de dire ce qu'elle pense. Il ne voulait pas d'un Second qui ne sache pas lui faire front, sans pour autant être dans l’insubordination.. Mais avoir un officier qui pense comme lui ne l'amènera pas à se remettre en question, où voir un problème sous un autre angle. Tenant sa tasse par le haut, Corwin humait sagement son arôme avant de la porter à ses lèvres, offrant alors un léger silence qui n'avait rien de gênant. Hochant simplement de la tête, il finit par faire entendre sa voix monocorde :
➽ Bien alors nous ferons certainement du bon travail ensemble.
Soupirant intérieurement il reprit une autre gorgée, autant qu'il le mette directement au parfum concernant sa propre situation. Un fait qui.. freinait un peu les fonctions de la Section 9, mais notre Griffin prenait à cœur la gestion, afin qu'elle n'en souffre pas trop et qu'on les pointes du doigts en retour. Sa position n'était pas apprécier de tous depuis qu'il était devenu Colonel. Un grade donné bien tôt pour un garnement de vingt cinq ans. C'est ce qui se murmurait dans les couloirs en tout cas. Sans parler des messes basses concernant la disparition de sa sœur, remettant en lumière d'une bien étrange façon, cette grande famille de Central qu'était les Griffin.
➽ En ce moment je suis tenu de rester ici, à Central. Alors votre venue dans l'équipe sera des plus salutaires pour le reste de la section.
Le ton ne trahissait rien de particulier, mais si l'on observait son regard, on pouvait y lire un certain mécontentement concernant le faire de rester le cul collée à cette fichue chaise. Bien entendu il savait pourquoi il devait se montrer si obéissant ces derniers temps et il n'ignorait pas les enjeux, mais il avait à cœur de soutenir son équipe sur le terrain aussi.. Assurer leur vie, autant qu'ils le feraient pour lui.
Je humai l’arôme amer du café lorsque mon nouveau supérieur me tendit la tasse. Je l’observai calmement tout en buvant une gorgée. Ma spécialité ça, l’observation. Cependant, je n’arrivai pas à le déchiffrer. Cela me fit presque sourire. Comment pouvait-il exister un tel personnage dans l’armée sans qu’il ne soit bien plus haut dans la hiérarchie ? Son âge sans doute. Mais je reconnaissais qu’il pourrait largement prétendre à mieux à l’avenir et je serais ravi de l’aider à s’élever.
J’étais aussi là pour apprendre de mon supérieur et je pense que j’avancerais plus facilement avec Corwin qu’avec Carver. Puis il dit une chose qui frappa mon oreille. J’étais surpris d’apprendre ça. Je le regardai directement avant de demander calmement. "Que voulez-vous dire par là ? Normalement les Alchimistes d’État sont libres d’aller où ils veulent dans le pays non ?" Tout du moins, c’est ce que j’avais cru comprendre.
Je sentais que l’entrevue allait se terminer. La conversation prendrait sans doute fin avec la réponse à mes questions. Je comptais aussi ranger mes affaires. Pour le moment, j’avais une chambre dans les dortoirs du QG. Heureusement, comme j’étais officier, j’avais le droit à une chambre individuelle et cela me suffirait dans un premier temps. La vue des terrains désertiques de l’ouest allait me manquer, mais je ferais avec. J’attendais donc de pouvoir aménager ma chambre, même si ce serait sommaire.
Apportant la tasse à ses lèvres, Corwin observait le comportement de son nouveau Second. Ce dernier semblait tout autant l'analyser et il n'en attendait pas moins d'un membre de la Section 9. Son regard se braqua directement dans le sien quand il lui indiquait qu'il ne pouvait pas quitter le Quartier Général pour un temps indéterminé. Cependant, devait il réellement être franc à ce sujet ? Ce n'était pas si certain. Abaissant le contenant qu'il détenait toujours par le haut, le Frozen mesurait déjà ses paroles dans son esprit. Avec un geste appliqué, il reposa la tasse à demi vide devant son subalterne qui restait surpris qu'un Alchimiste d’État ne puisse pas agir comme il l'entendrait en temps normal.
➽ Vous oubliez une chose. On nous surnomme les chiens de l'armée. Ce qui veut dire que lorsqu'on nous siffle ou que l'on nous tient en laisse, on se doit d'obéir.
Cela pourrait être une ironie des plus évidentes dans la bouche d'une toute autre personne que Corwin. Car ce dernier disait cela sur un ton si atone, qu'on pouvait à peine la décelé. C'était le but évidemment, bien que le jeune homme n'était pas reconnu pour son humour, mais plutôt pour son sérieux à toute épreuve. Le Frozen se remit un peu mieux sur son fauteuil, observant quand même un aspect un peu désinvolte, alors qu'il reprenait tout en décident de jouer un jeu plus franc :
➽ Ce n'est pas un secret d'Etat et je préférais vous l'apprendre directement, plutôt que dans les couloirs du QG ou encore par les journaux. Je suis issu d'une grande famille de Central et ma sœur, Charlie Griffin a été enlevée lors d'une attaque sur la Forteresse de Briggs. Aussi, on estime que je suis certainement une cible et qu'il est plus sage que je reste ici, le temps de l'enquête.
Il était évident qu'il lui demandait de garder cela pour lui. Son regard gris acier ne trompait pas à ce sujet, alors qu'il était planté dans le sien, sans même sourciller. D'un mouvement appliqué, il vida sa tasse et en savoura un instant le goût qui se répandait dans sa bouche, avant de l'avaler. Puis, le jeune Colonel se releva de son fauteuil, comme un signe que la conversation pourrait bien se terminer là. Mais au lieu de se détourner de cet homme qui était bien plus grand que lui et bien plus massif, il finit par lui tendre la main. Une poigne ferme, bien que plus petite.
➽ Alors si vous êtes toujours d'attaque pour me rejoindre, alors bienvenue, Lieutenant Hawker.
La mine toujours aussi sérieuse sous cette cicatrice qui barrait le côté droit, un miracle que l'oeil soit toujours fonctionnel. Le bureau de James était simplement à quelque pas, avec les autres..Tout était dans la même pièce pour plus de facilité dans la communication. Quelques dossiers recouvrait déjà la table d'ailleurs. Ils avaient des retours de la région de l'Ouest, où le Général Carver semblait perdre pied. Intérieurement Corwin avait hâte de voir ce dont le Lieutenant était capable. Jusque là, depuis le départ de Bruce, il n'avait pu réellement se reposer que sur Gladia. Une femme très efficace, parfois un peu trop d'ailleurs. Mais il appréciait ça chez elle..
Le colonel Griffin me reprit en m’expliquant que malgré leur liberté, les Alchimistes d’État restaient des soldats. J’eus un sourire en coin. J’avais presque oublié cet aspect… L’armée. J’avais toujours été un soldat et répondre aux ordres avait toujours été ma mission, c’est d’ailleurs pour ça que je me retrouvais dans ce Quartier Général sous les ordres de l’un de ces chiens de l’armée, comme on les appelait. Personnellement, je pense que les Alchimistes étaient à la fois notre meilleure arme et notre plus grand atout, car ils pouvaient faire basculer l’équilibre du monde. De plus, ce n’est pas pour rien que Creta, et pas seulement eux, que tous les voisins d’Amestris craignaient cette force de frappe.
Alors que je pensais que Corwin en resterait là, il rajouta les raisons de son assignation à résidence. Je soupirai. Encore un enfoiré qui, pour atteindre un soldat, s’en prenait à sa famille. Je sentis la colère monter en moi et je posai la tasse avant de la briser quand je me rendis compte que je la serrai avec force. Je soupirai une seconde fois avant de répondre. "Je suppose que le QG met tout en œuvre pour retrouver votre sœur. Mais si vous voulez, je peux essayer aussi de m’y mettre." Une proposition comme un autre. Aider mon chef était aussi l’une de mes missions.
Devant la main tendue du Colonel, je me redressai et la serra sans hésiter. Mon salut fut aussi ferme que la sienne. Je répondis sans hésitation. "Je serais ravi de travailler avec vous. Je vais même m’y mettre de suite. J’irais d’ailleurs rencontrer votre ancien second avec votre permission." Faire une passation de pouvoir en quelque sorte. Je relâchai la main du colonel avant de rejoindre ce qui serait dorénavant mon bureau. Le boulot ne manquait pas. Tout ce qui concernait Creta et qui atterrirait à la Section 9 sera pour moi, enfin je l’espérais.
Son nouveu second lui serra alors la man avec fermeté. Corwin hocha un peu son menton devant cette entente... Ils allaient devoir apprendre à travailler ensemble et la suite leur dira si leur alliance sera efficace à cette équipe ou non. Mais néanmoins, ils paraissaient être sur la même longueur d'onde. Le frozen reprit sa place dans son fauteuil un peu grand pour lui, et laissa James s'exprimer.. sa grimace ne lui avait pas échappé quand il lui soumit franchement le pourquoi de son immobilisation sur Central actuellement, sauf contre ordre de la part du Général Klemin. Notre Colonel garda le silence quand à la supposition de son Lieutenant.. Le QG.. façon de parler... Mais il préférait garder ça pour lui, espérant que Mustang aura rapidement des informations à ce sujet, ou bien Edward.. qui était aller dans le nord pour tenter de relever une piste. En y repensant, le Frozen avait une certaine colère pour le Général Armstrong, mais il savait que ce n'était pas vraiment contre elle qu'il l'éprouvait.. Il ressentait quand même l'envie de lui dire ce qu'il pensait.. Mais ce ne serait qu'exprimer sa peur de perdre à nouveau une sœur. Son regard anthracite s'abaissa sur sa tasse désormais vide, et son second s'exprima à nouveau, rompant sa petite rêverie un peu trop sombre. Il voulait parler à Bruce ?.. Pourquoi pas, après tout. Ce dernier avait rebondit en se mettant aux services de l'espionnage, formant les futurs espions de Central. Relevant ses pupilles sur le colosse, Corwin se frotta un peu le menton, l'air placide.
➽ Vous pouvez, il travail dans le secteur des renseignement, comme formateur principal.
Des bureaux situés dans les sous sols de cet immense bâtiment. Cela lui rappelait quand il était aller lui rendre visite il y a quelques jours, juste après avoir reçu sa promotion. Un moment qui lui avait permit de se reprendre un peu. Corwin devait admettre que même s'il avait une bonne descente, boire ne sera pas une bonne solution pour la suite.. Si jamais il devait agir pour récupérer sa sœur. Mais au moins, il s'était laisser aller et avait plus ou moins vidé son sac. Quelque chose de salvateur pour une personne qui passait son temps à ne rien démontrer physiquement. Gardant ses problème pour paraître intouchable.
➽ Pour ce qui concerne ma sœur, je préférais que la Section 9 reste en dehors de tout cela par prudence. Mais je sais que des hommes de confiance sont sur le coup.
Néanmoins il appréciait le geste de cet homme à ce sujet. Cependant, il allait devoir apprendre à voir que dans ce QG, tout le monde n'est pas du même bord.. Chose qui pourra sûrement le surprendre. Le ton de Corwin était toujours aussi monocorde et tranquille, tandis qu'il s'exprimait.
➽ Je vais vous laisser prendre vos aises et vous laisser travailler. Quelques dossiers sont déjà sur votre table, concernant Creta et ces tunnels relevés...
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