Le retour à Central se fit sans encombre pour l'équipe qui revenait de l'ouest. Le temps était bien plus frais et humide dans la capitale, tandis que Corwin quittait définitivement le train en compagnie de Riza. Le jeune homme semblait marcher un peu moins à son aise que d'ordinaire à cause d'une blessure relativement légère au niveau de son flanc droit. Une chance que ce soit sa montre n'ai jamais quitter sa poche à ce moment là.. Cela aurait pu être bien pis. D'ailleurs, le Frozen se doutait bien qu'il allait avoir des remarques concernant l'état de sa montre...où plutôt de sa perte. Une voiture les attendait tout deux devant la gare pour les amener directement au QG de Central. Le temps n'allait pas en s'arrangeant, plus ils se rapprochaient de leur but, plus les nuages assombrissaient les cieux. Puis les premières gouttes s’invitèrent progressivement, jusqu'à devenir une pluie plus affirmée, lorsqu'ils parvinrent aux portes principales du Quartier Général. Corwin portait encore son manteau noir quand il salua pour la dernière fois le Lieutenant Hawkeye. Elle allait devoir faire son rapport auprès de Mustang et s'il aurait bien voulu l'accompagner, il savait que Klemin l'attendait de pieds fermes de son côté. Ce sera pour une autre fois. La saluant donc rapidement, le Lieutenant-Colonel monta les escaliers pour se rendre vers les locaux de la Section 9, ignorant encore qu'un drame venait de se jouer au sein même de sa famille, avec qui il se ressoudait peu à peu. Poussant la porte de la pièce principale, il fut salué par le reste de l'équipe et il les invita rapidement à se mettre au repos, avant de leur demander brièvement des nouvelles.
Il jeta son képi sur son bureau et reposa son manteau sur le dossier de sa chaise, avant d'aller directement vers la cafetière pour se prendre un café. Le troisième de la journée. Une petite réflexion qui l'invitait à se rappeler qu'il devrait reprendre ses visites auprès du docteur Fletcher.. Un fait qu'il n'avait jamais parler à quiconque pas même à Roy. Attrapant sa tasse par le dessus, il posa son derrière dans son fauteuil et déclara à tout le monde qu'ils pouvaient prendre leur journée. Il se débrouillerait avec son rapport et l'équipe méritait une pause. Vu la situation actuelle, le Frozen ne savait pas quand ils auraient d'autre occasion de ce type. Une fois seul, il se contenta de prendre une gorgée de son café, avant d'attraper divers dossiers qui traînaient sur sa table, tandis qu'au dehors la pluie redoublait, tapant sur les vitres qui se trouvaient dans son dos. Son regard anthracite parcourait soigneusement les divers documents, prenant connaissance des rapports laissé par ses hommes et notamment Gladia.. Apparemment, il allait avoir à sa charge un nouveau Lieutenant...intéressant. Il est vrai que l'absence de Bruce avait laisser un certain vide ici, mais Corwin ne s'était pas laissé aller, en se focalisant sur le but à atteindre. Il verrait si ce type méritait ou pas sa confiance et avait sa place parmi les caméléons.
Reposant les dossiers qu'il agença en une pile impeccable, on pouvait constater que le Frozen était du genre organisé quand cela concernait l'administratif, n'en déplaise au Général qui cherchait toujours une faille pour le lui reprocher, mais il n'en trouvait guère. D'ailleurs, autant prendre un peu ce dernier de court, et se mettre au travail. Attrapant sa machine à écrire particulière, il s'assura qu'il y avait bien de l'encre, et plaça une feuille pour se mettre à taper les mots d'usages, avant de se lancer dans le résumé de sa mission , n'omettant aucunement la présence de Riza qui avait joué parfaitement son rôle. Bien qu'il n'en avait rien dit, Corwin avait ressenti un semblant de jalousie de la part de sa propre Lieutenante quand elle avait pris connaissance qu'elle ne ferait pas partie de la mission. Mais elle semblait plus tranquille depuis qu'il était revenu. C'est du moins l'impression qu'il avait eu. Reprenant son rapport, Corwin ne s'attendait pas encore à être interrompu, alors qu'il relisait ses premières lignes, portant de sa main gauche la tasse de café à ses lèvres. Ses jambes se croisant sous le bureau, lui conférant une posture plutôt désinvolte pour un futur Colonel.
Roy lisait le rapport une nouvelle fois. Il était en rogne. Il avait une violente envie de filer à Briggs s’expliquer avec la Générale, mais ça n’aiderait pas. La perte d’une civile était problématique. Mais une civile de cette famille en particulier était encore pire. Ceux qui avaient fait ça avait un moyen de pression énorme sur cette famille. J’avais dit au Général Klemin que je m’occuperais de prévenir le principal intéressé à son retour de mission et il était revenu.
J’avais vu rapidement Riza avant de l’informer qu’elle pouvait prendre quelques jours de repos. Mais que j’attendais le rapport sur mon bureau le vendredi matin… Nous étions un lundi, cela laissait pas mal de temps à ma seconde pour se reposer. Une fois qu’elle fut sortie du bureau, je soupirai. Autant réglé cela au plus vite. Je me levai, enfilai ma veste et sortis pour rejoindre les bureaux de la Section 9.
Durant le chemin, je gardai la tête basse réfléchissant. Un officier sembla se moquer de moi. Mais je le fusillai du regard et quand il vit ma main gantée, il s’inclina en s’excusant et partit en courant. L’imbécile. Je n’avais pas le temps de m’occuper d’un tel imbécile. Je devais trouver les moyens de parler à Corwin. Mais j’avais beau retourner le problème, je connaissais sa réaction à chaque façon de le présenter et sa réaction serait la même dans chaque cas. Je pestai avec mon habituel onomatopée désapprobatrice. Devant le bureau, je frappai avant d’entrer. Je n’attendais pas réellement de réponse, mon grade me le permettait. Dans le bureau mon ancien second était seul. Ces autres hommes étant partis. Je pris une profonde inspiration avant d’entamer la conversation. "Salut Corwin. Ta mission s’est bien passée visiblement." J’avais eu le sourire tout en parlant. Ce qui montra que la suite était vraiment grave. Surtout que je perdis mon sourire et je pris un visage froid et dur. "Je dois t’annoncer quelque chose. Ta sœur est portée disparue." Direct dans le vif du sujet.
Concentré sur le rapport qu'il mettait en place, Corwin buvait distraitement son café de temps à autre pour se donner un peu de courage et un peu plus de concentration, malgré la fatigue du retour. Parfois, sa blessure se rappelait à lui quand il faisait certain mouvement, mais rien de trop handicapant. Alors qu'il portait à sa bouche le contenant en le retenant par le haut, on vint à l'interrompre dans son geste en frappant à la porte. Fronçant des Sourcils, gardant la tasse à proximité de ses lèvres, le Frozen vit alors rentrer Roy qui n'avait pas spécialement attendu à ce qu'il se manifeste. Reposant la tasse, il le salua à son tour verbalement et se releva, histoire d'être polie, n'ignorant pas que son ami n'aimait pas spécialement les rond de jambes. Se tenant sur ses jambes, le Lieutenant- Colonel abandonna toute idée de poursuivre ce rapport. Du moins pour le moment, attisé par la curiosité de comprendre le pourquoi de cette visite. Vu la façon de faire du Général Mustang, cela n'avait rien d'une visite de détente et notre taciturne ambulant avait vu juste, alors que le visage grave de son ami prenait un aspect encore plus glacial. Les mots qui suivirent en revanche, lui parurent fortement irréel. C'est pourquoi dans un premier temps le faciès de Corwin ne démontra au début qu'un léger froncement de sourcils, avant qu'ils ne reprennent leur place habituel, tandis que son regard se faisait progressivement plus dur. Son ami ne perdrait pas son temps à faire des blagues de mauvais goûts, surtout pas avec lui.
La véracité de cette affirmation le glaçait intérieurement, alors que d'extérieur, il semblait de marbre. S'en suivit d'une colère sourde et grondante qui se mit à circuler dans tout son être. Charlie était la petite dernière, celle qu'il voulait pas dessus tout protéger de ce monde qui caractérisait de merdique. Elle était tout ce qui lui restait depuis la mort de Brook, en ce qui concernait la fratrie. Entendre cette petite voix au fond de son esprit qui lui disait qu'il n'était pas fichu de protéger ses sœurs... Inconsciemment il serra le poing, laissant son anneau en acier lui mordre la chair. Corwin en avait rien à faire. Déjà qu'il n'avait même pas pu lui dire au revoir lors de son départ dans le nord et maintenant, on le privait de sa benjamine. Qu'est ce que cela sous entendait ? Un chantage ? C'est vrai que sa famille n'était pas une des plus pauvre, loin de là. A moins que ce soit quelque chose de bien plus sombre...
➽ Quand est-ce arrivé ? Comment a-t-on pu pénétrer une telle forteresse pour la soustraire à la vigilance du Général Armstrong ?
Le ton était horriblement atone et froid. Il était évident qu'il en voulait au Général et que si elle s'était tenu devant lui au lieu de Mustang, le Frozen l'aurait saisi par le col pour lui dire tout ce qu'il pensait. Mais en fin de compte, cela ne ferait pas avancer les choses. Les faits seront toujours là. Charlie avait disparue... En son esprit les mots de son ami raisonnaient, comme pour le convaincre que tout cela n'était pas un de ses énièmes cauchemars habituels. Quoi qu'il en soit, il ne fallait pas se fié à son allure calme et froide, pour ceux qui le connaissait, il était évident que Corwin allait partir en guerre et il sera bien difficile de le retenir. Cette fois ci, il ramènera sa sœur à la maison et celui ou celle qui avait commis cet acte allait payer le prix fort. L'action s'était déroulée à Briggs, alors il se mit en tête qu'il allait devoir commencer son enquête là bas. Se détournant de son fauteuil pour attraper son manteau, le Frozen se contenta de rajouter :
➽ Je vais de ce pas prévenir mes parents et je pars pour Briggs en suivant.
Parce qu'il n'était pas question qu'il laisse quiconque informer ses parents, si ce n'était lui..Qu'il ne soit pas encore tout à fait en bon terme avec son père ou pas. Ça resterait en famille.
J’étais préoccupé et bien que la Générale n’apprécierait certainement pas ça, j’avais envoyé deux hommes en qui j’avais totalement confiance pour la retrouver. Les Elric eux-mêmes. Je leur avais demandé ce petit service. Mais pour Corwin, j’étais prêt à faire quelques sacrifices. Bon, le sacrifice était un accès aux archives spéciales du QG, chose que j’avais refusé de leur fournir. Mais là, je pouvais en profiter.
La réaction de Corwin fut claire et je savais comment il allait réagir. J’avais fait le chemin chez Griffin père et Leto avait eut une réaction aussi compliquée que celle que j’attendais. J’avais donc promis de faire mon possible pour la trouver et donc envoyer Edward et Alphonse avait été ma réponse. Ces deux-là étaient imprévisibles mais diablement efficace, c’est ce qui en faisait les meilleurs dans leurs domaines et ça me faisait suer de reconnaître qu’à quinze ans l’ainé des Elric avait un tel potentiel. Mais là, je devais tenir Corwin en laisse et j’étais le meilleur moyen, Klemin le débile et Raven l’ambitieux n’arriveraient à rien. Ils ne connaissaient pas le Frozen comme moi.
Je le regardai chercher à garder son calme. Je soupirai en répondant calmement en envoyant un document sur le bureau de Corwin. "C’est dans le rapport que voici. Une attaque sur Briggs. Un individu s’est introduit dans la forteresse, sans savoir comment, il a détruit une porte blindée et à emmener Charlie. A mon avis, l’ennemi n’est clairement pas humain. Je pense à l’un de ces enfoirés qui nous ont attaqué lors des examens." C’était la seule conclusion logique.
En voyant la réaction de Corwin qui saisissait son manteau, la colère montait doucement en moi. Je répondis avec un soupçon de colère dans la voix. "Leto et Jessica ont été prévenu. Je l’ai fait en personne. Je leur aussi promis deux choses, la première c’est de faire mon possible pour retrouver leur fille. Ce que j’ai fait : j’ai envoyé Edward et Alphonse chercher du côté de Briggs. Olive va encore se foutre en rogne mais je m’en tape. La seconde c’est de te faire rester ici. J’aurais pu laisser nos supérieurs essayer de te tenir. Mais je sais comment tu réagis dans ces cas-là. Donc tu t’assoies et tu attends qu’on retrouve ta sœur." Pour le moment, j’essayais de rester calme et de faire appel à son sens des responsabilités et à sa maturité. Mais j’avais au moins deux autres cartes en main et la dernière ne lui plairait mais alors pas du tout et je ne voulais pas en arriver là. Cependant, s’il s’obstinait je n’aurais aucune retenue.
Quand Mustang laissa retomber le rapport sur la table, Corwin abaissa son regard sur ce dernier avant de s'en saisir d'une gestuelle précise pour ensuite l'ouvrir. Ses pupilles grise parcoururent un moment les propos maintenu, sans que son visage ne laisse passer la moindre émotion. Pourtant, plus le Frozen progressait dans sa lecture, plus la colère s'invitait en son cœur. Une émotion qu'il contenait en la présence de son ami, mais aussi parce qu'ils étaient dans le Quartier général. Il avait très bien écouté ce que lui disait Roy et un nom martela son esprit.. « Homoculus ». Lentement, Corwin referma le document et le repoussa vers le ami. La faute n'en revenait pas au Général Armstrong, bien que sa colère voulait s'attarder sur elle, la rationalité lui montrait un chemin bien plus complexe et obscure. Ses paupières s'abaissèrent, offrant un visage qui se voulait impassible, révélant sa longue cicatrice qu'il avait hérité de Kimblee. Mais intérieurement, c'était un conflit perpétuel, entre le passé et le présent. Une hantise devenue réalité... Une morsure des plus glacial à son encontre. Mais il ne se laissera pas mettre à terre pour autant. On n'attaquait pas la famille Griffin sans casse.
Tenant toujours son manteau à la main, prêt à partir, le nouvellement Colonel qui l'ignorait encore...releva son regard sur son ami, dont le ton avait changé. Il y avait quelque chose de plus ferme que Corwin reconnaissait comme de la colère. Il s'était permit de prévenir sa famille et de prendre les décisions le concernant. Leurs regards se croisèrent longuement, avant que le Frozen ne s'approcha d'un pas de Roy, relevant son visage étant plus petit que lui. Quand il ouvrit la bouche, c'est d'un ton monocorde, calme mais froid qu'il s'exprima. Jamais encore, le jeune Griffin n'avait parler de la sorte à son interlocuteur, ce qui témoignait de la tension qui le tenait.
➽ C'était mon devoir de leur dire et tu le sais.
Un reproche assez légitime dans les faits. Puis il reprit, toujours sur cette même tonalité :
➽ Tu veux que je reste gentiment assit ici, pendant que toi et ton équipe vous fassiez tout le travail, y compris les frères Elric. C'est ma famille, mon devoir.
et la dessus il se montrait implacable. C'est sûrement aussi ce qu'avait dû dire son propre père. Pourquoi ces Homoculus avaient agi de la sorte... Il n'en savait rien encore, mais c'était certainement pour l'atteindre..Où l'immobiliser ici et Mustang voulait qu'il joue à ce jeu là ? Il plissa un peu son regard.
➽ Je refuse de jouer à ce petit jeu, laisse moi passer, je te le demande.
Les deux hommes étaient proche, si bien que Corwin pourrait donner un coup d'épaule pour passer, mais il ne le fit pas. Parce que c'était Roy, parce que c'était son ami en qui il vouait un grand respect depuis qu'il l'avait vu durant la guerre. Gardant son manteau en main, le Frozen attendait une réaction, alors que sa détermination semblait sans faille. Un comportement qui ne devait pas surprendre Mustang.
J’avais certes outrepassé une partie de mes prérogatives en parlant avec les Griffin sans l’accord de Corwin et surtout sans le laisser faire lui-même. Je soupirai à sa remarque. Je m’excuserai un autre jour, l’urgence immédiate était de l’empêcher de faire une énorme erreur. Je restai droit dans mes bottes aucune réaction lorsqu’il me tutoya. Il restait mon ami et je comprenais sa colère, sa frustration et surtout je ne pouvais le lui reprocher. Je sais que s’il arrivait quelque chose de similaire à Riza, je remuerai ciel et terre pour la retrouver. Mais je sais aussi que si cela m’arrivait, Corwin me retiendrait de faire cette erreur. J’appliquai donc ce précepte pour lui aujourd’hui. Cependant, je haussai le ton lorsqu’il parla de devoir. "Tu as un devoir envers ta famille certes, mais tu as surtout un devoir envers l’armée. N’oublie jamais ça. Tu as accepté de faire passer ce devoir là avant tout autre. Est-ce que c’est clair ?" S’il partait maintenant, Klemin qui cherchait à se débarrasser d’éléments perturbateurs n’hésiteraient aucunement à considérer Corwin comme déserteur et avec la peine Capitale. J’avais promis de protéger ce gamin à un vieux Général, je comptais m’y employer.
Corwin s’approcha et je continuai de le regarder. Mon regard n’était pas le gentil militaire bienveillant considéré par beaucoup comme un enfant. Là, je prenais mon rôle de chef militaire au sérieux. Pour la première fois depuis bien longtemps, surtout en ce qui concernait Corwin, j’avais le regard dur. Ma réponse fut simple. "Je refuse Lieutenant-Colonel Griffin. Vous avez ordre de rester au QG de Central jusqu’à Nouvel Ordre. Si vous désobéissez vous serez mis aux arrêts pour désertion. Est-ce clair ?" Je ne supportai de devoir faire ça. Mais je n’avais pas le choix. Si Corwin partait maintenant, on perdrait tout. Je me détendis avant de murmurer assez doucement pour que la sentinelle n’entende pas. "J’ai reçu un message de votre oncle. Il se met aussi à sa recherche." Il fallait qu’il se calme. C’était pour ça que j’étais là. Klemin et Raven aurait été obligé de le mettre aux arrêts. Le problème c’est que Corwin était bien plus utile libre qu’emprisonné.
Face à face, les deux hommes ne semblaient pas dévier de leur position mutuel. Pourtant, les pupilles anthracites de Corwin purent noté le changement corporelle de son ami. Ce dernier était plus raide mais surtout plus décider que jamais, le toisant d'un regard implacable. Une attitude qu'il ne lui avait encore jamais vu du moins, pas contre lui. Quand il parla, ce fut comme une décharge électrique au sein même de son intellect. Des mots qui le replongèrent dans le passé, lui rappelant de manière cuisante la décision qu'il avait prise, ignorant alors que toute sa vie serait régit par l'armée.. Une vie qu'il avait accepter, une vie qu'il tentait de rendre utile pour ceux qui n'étaient plus.. pour elle surtout.. Et un peu pour lui-même. Bien que le Frozen ne recula pas, les muscles de ses mâchoires se contractèrent face au constat que Roy avait raison. Son existence et son devoir premier, il le devait à son uniforme... S'il agissait contre les ordres il ne sera d'aucune utilité, que ce soir pour sa sœur, comme pour les autres.. Et alors il n'aura pas tenu promesse. Il aura dévié de ses convictions. La logique se heurtait néanmoins à ce besoin irrépréhensible d’accourir auprès de sa sœur, si bien qu'il en secouant lentement du chef, alors que Mustang ne le ménageait pas le moins du monde.
Ce dernier finit par user d'une carte qu'il ne lui connaissait pas. Celle d'asseoir sa position contre lui. Il le contraignait de rester au QG de Central sous peine d'être mis aux arrêts. Une seconde décharge se propagea dans toute sa colonne vertébrale, alors que sa colère se faisait comme soudainement atomisé par ces paroles. Bien que le visage de Corwin ne reflétait qu'un mur d'impassibilité, son regard, laissait cours à toutes les émotions qui le traversaient. De la colère, de la frustration, de la douleur, puis de l’étonnement. Avait il bien entendu le murmure de son ami..? Bien que cela soit codé, il lui était simple de comprendre qu'il s'agissait de Brewster. Ses paupières s'abaissèrent, alors que la compréhension faisait son chemin... Tous, ils étaient tous à sa recherche, des hommes de confiance, des hommes de valeurs, alors qu'il se retrouvait comme prisonnier ici.. Parce qu'il était très certainement la cible première derrière tout ça. Il ne devait pas commettre d'impair. Son regard si expressif reprit un aspect plus insondable, signe que le Lieutenant-Colonel reprenait la voie de la rationalité. Sa voix n'était plus aussi froide quand elle se fit entendre, mais atone et ferme, saluant solennellement, claquant des talons..
➽ A vos ordres mon Général.
Au moins de cette façon, Roy pouvait être certain que le jeune Griffin ne fera rien contre, même si son cœur saignait à ne pouvoir rien faire que de donner sa confiance. Rabaissant sa main, il tiqua un peu sous la douleur que cela engendra à son flanc blessé et il y porta une main, dans l'idée d'apaiser un peu la douleur. Les calmants avaient sans doute terminé leur effets.Sans lâcher Mustang un seul instant de ses yeux gris acier. Est ce qu'il avait un plan derrière le crâne ? Sûrement pas qu'un. Dans tout les cas, si cet ordre avait été donné par Klemin il le lui aurait fait bouffer avant de partir à la recherche de sa sœur...D'un geste précis il attrapa sa tasse à demi vide et la brisa contre le mur, rompant alors le contacte visuel qu'ils avaient jusque là...Se tenant de dos, Corwin proféra :
➽ Est ce qu'il y a un moindre début de piste au moins ?.. Une demande.. ?.est ce parce que je me suis rendu à la frontière de Creta ? ..
Il devait rester ici certes, mais personne ne pourrait l'empêcher de cogiter là dessus. Est ce que cela avait le moindre lien avec sa propre mission ? Cela c'était dérouler en même temps, d'après les dates.
J’avais dû faire valoir mon autorité et pour être franc cela ne me plaisait pas. Je n’avais eu d’autres choix. Connaissant Corwin, sans cela il aurait fini par prendre ses affaires et courir chercher sa sœur. Cela m’agaçait. J’aurais aimé laisser le jeune homme foncé chercher cette sœur adorable qui ne méritait pas d’être la cible d’un homme visant Corwin ou l’armée. Finalement, cela eu l’effet escompté. Mais sa colère se porta sur sa tasse et je laissai faire parce que je comprenais sa colère, sa frustration et son impuissance. Par contre, ces questions allaient le torturer sans cesse. Je devrais essayer de la rassurer, mais pouvait-on y arriver dans cette situation, surtout en sachant que sa grande sœur, Brooke, avait déjà connu un sort tragique en le protégeant. Je soupirai avant de répondre. "On n’en sait rien. La première des questions à te poser et la seule, c’est : Comment a-t-on pu pénétrer dans Briggs pour enlever Charlie ? Tout en sachant que chaque homme de la Forteresse préfèrerait mourir que de trahir Olivia." On pouvait reprocher plein de choses à la Reine de Glace, mais certainement pas le charisme de cette femme, ni même la loyauté sans faille de ses hommes.
Je finis par m’asseoir en observant Corwin se torturer l’esprit. Je ne comptais pas quitter pour aujourd’hui du moins son bureau. J’avais d’autres infos pour lui. "Un de tes vieux amis a décidé de trouver des infos sur ce qu’il s’est passé et qui te veut du mal à toi ou à ta famille. Il m’a dit de te dire qu’il s’appelait Viktorian. Il ferait un bon militaire si tu veux mon avis, mais il a trop de colère en lui pour cela." Je ne le connaissais pas, mais j’avais reconnu son ethnie. Je ne dirais rien, car cela ne m’appartenait pas de juger cet homme. J’avais bien d’autres choses à faire.
Dernière information, enfin deux dernières informations, les deux étaient plus ou moins liés. "L’armée a décidé de t’envoyer enfin un remplaçant à Bruce. Cet homme vient de l’Ouest. Apparemment, il t’aurait été utile. J’espère qu’il le sera pour toi. Et à propos de l’Ouest, ta mission a impressionné l’État-Major. Tu devrais recevoir une promotion pour cette mission, Riza aussi sera promue d’ailleurs." Maigre consolation que d’être nommé Colonel et d’être cloué au QG.
Restant de dos, Corwin canalisait ses émotions pour les enfouir au plus profond de son for intérieur, ses yeux gris acier fixant le café qui s'écoulait contre le mur blanc que la tasse venait de percuter. Seul trace de la colère sourde qui sommeillait dans son cœur. Qui que ce soit, il venait de lui porter un coup terriblement bas, mais ce n'est pas pour autant que le Frozen devait se montrer affecté. Certainement pas en publique. C'est pourquoi, tandis que Mustang répondait à ses multiples interrogations, il ne se retourna que pour démontrer une allure digne et insondable. Aucun trait de son visage ne démontrait le moindre ressenti, pas même ses pupilles, contrairement à précédemment, alors qu'ils s'affrontaient mutuellement. Qui pouvait entrer dans une telle forteresse et l'enlever avec autant d'aisance ? Pour avoir été là bas et pour avoir côtoyer certains de ces hommes y compris Alistair... Cela ne pouvait pas venir de l'intérieur. Encore une fois, un nom se matérialisa dans son esprit, un nom qu'il ne pouvait pas ouvertement proférer ici, même alors qu'ils n'étaient que tout les deux. Toujours silencieux, le Frozen observait Roy qui reprenait un ton certes sérieux mais moins ferme, tout en prenant place sur un siège... Alors comme ça, même Hunter était au courant. Notre Lieutenant-Colonel vint à s'asseoir en fin de compte et se fit encore plus grave sous ce masque impassible. C'est toujours le concerné qui se retrouve le dernier informé et il ne dérogeait pas à la règle. Comment cet homme avait pu le savoir aussi simplement que cela ? Quelque part, il eut la réponse rapidement sans rien souligner verbalement. Ce dernier lui avait soumis qu'il le faisait surveiller. Croisant un peu les bras et ignorant sa douleur au flanc, notre Alchimiste d’État finit par concéder.
➽ Il a finit par te rencontrer... Il ne manque pas de ressources, je te l'accorde.. Il savait lui aussi.
Tout en parole, il avait attraper un papier pour y retranscrire un mot qu'il ne prononcera pas... et le fit glisser jusqu'à son ami et Général. Ce dernier pourra y lire ceci « Homoculus changeur d'apparence » Confirmant par là les soupçons de Roy. Tout cela lui avait rappelé sa propre conversation avec Greed et puis les rapports concernant les affrontement du mois de Mars, pendant l'examen. Ce ne pouvait pas être ce dernier, cela n'aurait pas de sens, car il lui avait donné sa parole qu'il lui rendrait service une fois, quand il le demandera. Donc pas besoin d'enlever Charlie. La femme qui avait affronté Alistair ?.. plausible, ou bien encore celui ou celle qui avait osé prendre les traits de Brook. Sa force était colossal.. Son regard se plissa sous la réflexion et releva ses pupilles sur Roy qui lui parlait d'un nouveau second qui lui viendrait de l'Ouest..Oui, il voyait bien de qui il parlait.. Quand à la promotion de Riza , elle était justifié, mais la sienne.. Cela avait un goût bien amer, face au reste, mais ça, il le garda pour lui.
➽Tsk...
On lui donnait un grade pour mieux le figé au Quartier Général en retour. Comme un petit bonbon pour l'apaiser. Mais là encore, il joua alors le jeu et resta de marbre en retour. Plus il grimperait plus il aurait droit à ce genre de chose, Corwin s'en rendait réellement compte, bien que jusque là, il ne faisait que le soupçonner. Jusque là, il n'était pas spécialement atteignable, mais depuis qu'il se rapprochait de sa famille, il mettait cette dernière en danger, bien que son père lui dirait que la Maison Griffin sera toujours fidèle à son dicton.
➽ Le Lieutenant Hauwkeye mérite amplement cette promotion. Elle a agit avec une grande efficacité. Quand au Lieutenant Hawker, il avait des informations précieuses qui n'avaient pas pu se faire entendre auparavant. Il nous a permit de taper dans la fourmilière en évitant qu'il y ait d'autres victimes. Ces type sont des fanatique et en tant que tel ils n'auront aucune retenu contre la population. Ils ne font aucune distinction entre les militaires et les civils...
Corwin, à partir de là, se mit à lui faire une sorte de mini-rapport de la situation. Il parla de ce que lui avait appris James, concernant Creta et ses différents peuples et aussi le manque de discernement de Carver qui y avait joué un rôle malgré tout.. bien qu'il ne formula pas du tout ceci de manière ouverte, mais connaissant son ami, le Frozen savait qu'il lirait entre les lignes...
Corwin finit par reprendre cet air calme et déterminé que je lui connaissais tant. Les questions étaient nombreuses mais le Frozen avait tout le temps pour y réfléchir. Après tout, être assigné à résidence ne l’empêcherait pas de cogiter. Mais il semblait avoir une idée et il me l’écrivit. Toujours perspicace. Je hochai la tête d’assentiment. Il avait raison c’était l’une des possibilités. Je pris un stylo sur le bureau de mon ami pour écrire un petit mot. Homonculus sont plus que 5
Des cinq que je connaissais, on avait les 4 qui nous avaient attaqués lors de l’Examen, plus le Généralissime. Les choses commençaient à se préciser mais dans quel sens ?
Le fait qu’un ami de Corwin que je ne connaissais pas décide de l’aider, cela me semblait peu surprenant. Je regardai mon ami pour avoir une explication. "Comment as-tu connu cet homme ?" J’aimerais en savoir plus, et puis je n’avais rien d’autres à faire. Je pouvais tuer le temps en parlant avec mon ami, lui changer les idées, ou du moins tenter.
Le dernier sujet de discussion était évidemment les promotions ainsi que ce nouveau soldat pour l’unité de Corwin. Je me grattai doucement le menton. Il avait raison, des types comme ça étaient des menaces qu’on ne pouvait prendre à la légère et un homme qui en savait tellement long sur eux ne devait pas être négligé comme l’avait pu être ce lieutenant Hawker. Je pense qu’un rapport sur les agissements de Carver méritait d’être rédigé. Je regardai Corwin. "Toi qui a rencontré ce Lieutenant, penses-tu que Carver a négligé une piste crédible ?" Je pense que la carrière de Carver ne devrait pas tarder à se terminer.
Restant assit, Corwin avait transmit son message par écrit envers Roy qui semblait avoir compris en lui retournant la feuille quelques seconde plus tard...cela rejoignait ce qu'avait dit Greed et l'on pourrait les soupçonné au nombre de 7. Une situation qui mettait plus encore à rude épreuve sa patience. Rester ici dans ce QG, alors qu'un membre de sa famille avait été emporté par cette histoire nourrissait en lui une colère des plus dévorante. Une fois de plus, il voilà son regard pour reprendre le contrôle de lui-même face à cette événement, reportant alors son attention sur Mustang. Ce dernier lui avait ordonné de rester, alors il s'y pliera. Cependant, la question de son ami le tira de sa réflexion, l'obligeant à relever un peu la tête..Comment avait il connu Hunter ?.. il avait l'impression que cela faisait une éternité... alors que ce n'était pas si ancien que cela. Son visage se fit insondable, tandis qu'il prenait enfin la parole de sa voix monocorde :
➽ Je l'ai connu alors que nous étions encore dans l'Est. Il voulait s'en prendre à moi parce que j'étais un soldat qui avait combattu à Ishbal. Il me semble que je t'en avais fait même un rapport.. Mais le fait est, qu'il a prit du recule après cet affrontement et il a tenu à me revoir en territoire neutre. Depuis, il semblerait que j'ai gagné son estime..
C'était la fameuse fois, alors qu'il était encore à l’hôpital après son combat contre Brewster. Corwin avait demandé la permission d'aller à cette rencontre auprès de Mustang. Une fois encore, cela lui rappela sa sœur.. Elle qui l'avait surpris en lui sautant dans les bras telle une furie. Et maintenant comment était elle ?.. Furieuse.. apeurée... désorientée.. Sans doute tout cela à la fois et il en serra légèrement le poing, avant de reprendre à nouveau ce calme olympien... Le Frozen voyait bien que son ami tentait de le divertir quelque peu.. Mais il avait besoin de digérer et de prendre un peu de recule. Lentement, notre nouveau Colonel vint à se masser un peu les tempes, face à une question plus sérieuse.. parler d'un Général de la sorte n'était pas si simple, surtout ici. Mais Corwin était reconnu pour dire les choses comme elles étaient dans ce genre d'approche.
➽ Si on avait écouté plus tôt ce qu'il avait à dire, alors l'intervention aurait été encore plus efficace et on aurait pas perdu autant de temps. Des vies auraient pu être sauvées, car on aurait mit sous contrôle tout ces tunnels.
Sa voix était des plus monocorde, mais le regard du jeune Griffin laissait entrevoir cette colère froide envers ce Général.. Un homme comme lui ne méritait pas ce poste.. Il représentait tout ce qu'il détestait.. tout ce qu'il voulait voir en dehors de cette armée. Son regard anthracite se posa alors sur le visage du Général Mustang et il laissa sa curiosité se répandre :
Je connaissais le sentiment de Corwin, car pendant longtemps, je les avais ressenti. A quoi sert d’être une arme humaine si c’est pour rester à la niche lorsqu’on pourrait faire tellement de choses. Parfois, je ne comprenais pas ce qu’il se passait dans la tête des pontes. On avait l’impression que le Généralissime voulait ses conflits, mais pour quelle raison ? L’attaque des Homonculus durant le Grand Examen, les attentats actuels des Cretans, tout ça, King Bradley aurait pu y mettre un terme depuis si longtemps. Mais lui semblait avoir une autre idée en tête, une histoire qui me dépassait mais dont je comptais bien mettre au jour.
J’avais ordonné à mon ancien bras gauche de rester au QG, car c’était les ordres et malgré ce que j’en pensais, on était toujours au service de l’armée. Si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurais lâché Corwin sur le salopard qui osait faire souffrir sa famille et le général rebelle aussi serait prêt à mettre le pays à feu et à sang pour retrouver la jeune Charlie. Mais tous les deux devaient faire profil bas. Alors valait-il mieux laisser Edward faire… son Edward. Je savais que l’oncle en question savait faire preuve de plus de retenue que Corwin. Et je n’avais pas mon mot à dire, je n’étais pas officiellement en contact avec lui.
La conversation parla d’une autre connaissance de Corwin, un ancien adversaire qui avait changé. Je reconnaissais bien les compétences de parlementaire du Frozen. Il avait réussi à calmer cet énergumène, alors que moi, ou le Fullmetal Nabot, l’aurions encore plus foutu en rogne. Je me massai le menton en écoutant la réflexion de Corwin, j’eus un visage complètement blasé. Ce mec-là était devenu un allié de Corwin ? Sérieusement ? "Attends tu te fous de moi ? Celui qu’on nomme Hunter est ce vieil ami-là ? C’est une foutue blague ?" Un ennemi d’état qui valait au registre des primes 3 millions de Cenz. Un délire. Corwin jouait un jeu dangereux. Mais, je me devais de lui faire confiance. C’est ce que je lui avais dit et il ne m’avait pas déçu jusque-là.
Je poursuivis avec le nouveau lieutenant qu’on envoyait à Corwin. Cet homme me semblait utile de le connaître un minimum pour savoir à quel point on pourrait s’en servir pour faire tomber Carver. Depuis trop longtemps, le Général Gouverneur était obsédé par son prédécesseur et cela se ressentait sur son travail, au point qu’un ennemi avait pu infiltrer son territoire sans qu’il ne fasse rien de concret.
J’écoutai donc ce que me disait le Chef de la Section 9. L’absence de considération pour ce qu’il avait voulu dire avait condamné des vies. Voilà qui n’allait pas jouer en faveur de Carver… sauf si Bradley s’en foutait. Mais trois villes avaient été rayés de la carte à cause de l’attentisme du Général. Je voulais bien que ce Lieutenant Hawker soit un homme originaire de Creta et que par conséquent il existait un risque de trahison. Mais ses origines auraient dû être une raison de plus pour l’écouter. Je réfléchissais, la bouche cachée par mes mains jointes comme souvent. C’est la question de Corwin qui me sortit de ma réflexion. Je me redressai vivement souriant. "Je pense que le fin de carrière de Carver approche et ce que tu me dis au sujet de Hawker me donne du grain à moudre pour son éviction de poste de gouverneur, voire sa mise aux arrêts." Oui, je comptais virer Carver de son poste, pas pour moi, mais pour y mettre un potentiel allié. Je repris calmement. "T’inquiète pas, je me lance pas en politique, enfin pas tout de suite. Je pense qu’il faut qu’on est des gouverneurs plus… concernés par leur secteur que Carver, bien trop obsédés par les Rebelles qui n’ont pas bougé depuis des mois." Ma réflexion continuait, tandis que la discussion et la raison de ma présence dans les bureaux de la Section 9 diminuaient.
Restant assit dans son fauteuil, Corwin avait renoncer à tenir tête et fixait par moment son rapport qui était resté inachevé sur sa machine à écrire. Il n'avait même plus l'envie de le terminer et pourtant il le faudra bien. Quelques secondes plus tôt , notre nouveau Colonel venait de parler de Hunter, ce qui avait laisser un moment de flottement entre nos deux protagonistes. Mustang semblait particulièrement étonné d'apprendre une telle chose. Mais c'était pourtant vrai, Cet Ishbal avait su prendre du recule sur sa propre ambition pour agir de manière un peu plus juste et Corwin ne se sentait pas spécialement responsable de ça.. Cet homme avait fait cet effort de lui-même. Cependant, le Frozen savait aussi qu'il jouait a un jeu dangereux, si on le savait lié de prêt ou de loin avec Hunter. Mais on n'avait rien sans prendre de risque non plus. Sans parler qu'il ne regrettait pas du tout sa confrontation avec et ce qui avait permit d'en découler. Corwin avait la preuve qu'en avançant ainsi, il était possible d'être pardonner et de ne pas être un monstre en fin de compte. Son regard anthracite s'attarda sur la mine de son ami et hocha lentement du menton, avant de parler de sa voix des plus monocordes :
➽ Tu sais très bien que je ne suis pas très bon blagueur...
il est vrai que notre jeune Griffin n'avait pas un humour très appuyé, ou alors un peu cynique parfois ? Dans tout les cas, ce n'est pas envers Roy qu'il s'amuserait à cela, sans parler du coup de massue qu'il venait de recevoir en pleine tête. Sa plus jeune sœur venait de disparaître et nul n'avait la moindre piste pour le moment.. Sans parler que tout semblait s'accélérer aux frontière nord et sud ouest du pays. Pas de quoi se permettre de faire le moindre faux pas. Inspirant profondément, Corwin tâchait de garder son contrôle et surtout de voir les choses avec un peu plus de recule. Après quoi, ils enchaînèrent sur son nouveau second. Il n'avait pas encore pu le cerné complètement, mais il lui donnait quand même une bonne impression. Surtout avec son comportement lors de la mission. Quant à Carver, le Colonel ne l'appréciait pas du tout. Ce type avait tendance à manqué d'épaule pour l'uniforme qu'il portait.. Si bien que cela avait coûté des vies. Sans quitter son ami des yeux, ce dernier paraissait du même avis et se disait que sa carrière allait bientôt prendre fin avec tout cela. Mais qui prendrait sa place ?... Visiblement Roy avait son idée.. Fronçant des sourcils, Corwin allait ouvrir la bouche pour lui demandé à qui il pensait pour le coup, mais il se ravisa et reporta son attention sur sa feuille à demi vide, toujours exposé sur la machine à écrire.
➽ J'ai bien l'impression que nous aussi on ne voit que l'arbre et pas la forêt en ce moment..
Fit il tout bas, car cela s'adressait plus à sa propre personne qu'autre chose.. Pour sa part, le voilà Colonel et celaz n'avait pas le goût escompté dans sa bouche. Bien au contraire, il se sentait amer, car il ne pouvait pas fêter ça dignement alors que Charlie était retenu contre son gré, quelque part..Une fois de plus il se corrigea mentalement.. Sachant très bien que Roy ne pouvait pas rester ici indéfiniment. Ça attirerait bien trop de soupçon.
➽ Dans tout les cas je resterais à ma place mon général.
Ainsi, il lui faisait comprendre qu'il se montrera irréprochable, et que s'il y avait le moindre ordres de sa part, alors il aviserait.. Même si .. cette situation le rongeait. Son visage était fermé, bien plus que d'ordinaire. Ce n'était pas contre Mustang évidemment, et il savait que ce dernier comprendrait.
Je savais très bien que l’humour de Corwin n’était pas des plus élevés et c’est ce dont j’avais besoin parfois. Dans mon équipe, j’avais assez de subordonnées qui me suivaient dans mes délires, en plus d’autres compétences évidemment. J’avais donc besoin de personnes de confiance pouvant parfaitement m’épauler. Riza était la première. La Seconde étant évidemment Corwin. Si aujourd’hui, le Frozen traçait sa route seul, il n’en restait pas moins l’un de mes alliés de confiance. Il m’avait surpris. Je ne pensais pas qu’un tel allié pourrait sortir d’un affrontement, conséquences tragiques d’une guerre tout aussi tragique. Mais j’avais eu confiance en mon ancien bras gauche pour calmer les ardeurs de ce jeune homme. Il avait bien fait visiblement, puisqu’il était devenu un allié de poids visiblement, prêt à aider mon ami quand le besoin se faisait sentir.
J’étais plongé dans mes pensées au sujet de l’avenir de Carver et ce qu’il fallait faire pour le mettre à l’écart lorsqu’il fit une remarque surprenante. L’arbre qui cache la forêt. Je compris assez facilement de quoi parlait Corwin. Oui, je pense qu’avec les Homonculus, nous n’avions pas toutes les informations. Nous n’avions surtout quelques pièces du puzzle en moins. Eux, cependant, semblaient avoir la totalité du plan en main, ce qui n’était pas notre cas et c’était assez frustrant. Je soupirai. "En effet, c’est fort probable. Je te laisse gérer ça." Même si Corwin devait gérer la questions des Homonculus, il suivrait les ordres et le ferait de son bureau. Je le savais, mais comme si j’avais besoin de l’entendre, le jeune homme confirma ma pensée. Je souris en coin, comme souvent à une époque. Je me levai et me dirigeai vers la sortie des bureaux de la Section 9. Avant de partir, je le saluai comme un ami, comme je l’aurais fait à une époque avec un autre de mes grands amis. "J’ai confiance en toi, mon ami. A bientôt." J’ouvris la porte et je quittai les locaux pour retourner dans mon bureau, un étage au-dessus. J’avais les mains dans les poches et j’étais concentré, à tel point que je ne remarquai même pas certaines moqueries, ni les regards inquisiteurs à mon encontre.
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