Cela ne faisait que quelques heures que Ling avait laisser le jeune homme en lui indiquant comment prendre le train sans billet. Riffel avait pris bonne note du procédé. Mais avant cela, il voulait essayer de nettoyer ses vêtements. C’est dans cette optique que le jeune homme s’éloigna un peu de la gare, à la recherche d’un coin d’eau à l’écart de la population. N’ayant pas passé beaucoup de temps au contact de ses semblables ces dernières années, Riffel était assez mal à l’aise lorsqu’il y avait trop de monde autour de lui. Pourtant, c’était bien noyé dans la masse que l’on passait le plus inaperçu. Personne ne fait attention à un gamin de petite taille au milieu de la foule.
C’est donc dans l’optique de trouver un point d’eau à l’écart que Riff s’éloigna du centre-ville. Il lui fut assez facile d’atteindre un quartier à l’écart. Ce que Riff ignorait, c’était qu’une attaque au gaz venait d’avoir lieu quelques heures auparavant. Le quartier grouillait de militaires. C’était la raison pour laquelle le quartier avait été évacué. Lorsque le jeune homme s’en rendit compte, il avait déjà bien avancé au cœur du quartier. Chaque rue qu’il prenait le faisait aboutir sur une patrouille de militaires. Afin d’éviter de les croiser, Riffel se retrouva rapidement contraint de changer systématiquement de direction. Il finit par se retrouver dans une impasse.
A chaque fois qu’il apercevait une patrouille, l’angoisse d’être aperçut et appréhender grandissait. Lorsque qu’il se retrouva bloqué dans l’impasse, l’angoisse de Riffel fut à son comble. Il entendait les pas des militaires se rapprocher. Dans l’espoir de ne pas être vu, il chercha du regard un endroit pour se cacher ou une issue pour s’échapper. Rien. Il ne trouva rien. Pas même un conteneur type poubelle, ou une échelle pour grimper sur un immeuble. Pas même une plante qu’il puisse faire grandir avec son alchimie pour s’en servir d’échappatoire. Riffel se trouvait pris au piège. Sa seule solution pour ne pas paraitre trop suspect est d’enlever son manteau afin que les taches de sang ne soient pas visibles. Cela n’enlevait en rien les taches qu’il avait encore sur le visage et qu’il avait oubliée. La poussière sur son pantalon et ses chaussures limées par la marche, démontraient le garçon avait parcouru une longue distance.
Se sentant de plus en plus acculé, adossé au mur au fond de l’impasse, son manteau dans les bras, Riff observait l’entrée de la ruelle. Son cœur battait la chamade et ses jambes tremblaient. Tendis qu’il entendait les pas s’approcher, ses jambes cédèrent. Il se retrouva à genoux sur les pavés, le visage blême contrastant avec les taches de sang séché qu’il avait encore sur le visage. Ses yeux étaient rivés sur la haute silhouette qui se dégageait au bout de l’impasse.
Ceci faisait plus d'un mois déjà que le sud avait subit cette étrange attaque dans un petit village. Le Général hawat avait dû lancer une enquête des plus solide concernant ce drame, alors que l'ouest venait tout juste d'essuyer la même chose, mais dans une ville bien plus conséquentes. Cependant, si Carver semblait se noyer dans ses recherches, tout en appelant à l'aide envers le QG de Central, ce n'était pas le cas pour le gouverneur du Sud. Daneel était du genre à réellement s'investir quand la sécurité était en jeu sur le territoire. Bien que rien n'indiquait que les attaques se profileraient dans une grande cité, le Général Hawat n'était pas du genre à tenter de le diable non plus. C'est pourquoi il avait augmenté les patrouilles, que ce soit de jour comme de nuit, et en prenant garde à ne pas mélanger les nouvelles recrues avec ce genre de manœuvre. Ces dernières pourraient être infiltrés ou bien manipulé. Parfois, il lui arrivait de prendre part à certaines patrouilles, étudiant les divers quartiers qu'il connaissait pourtant par cœur étant un natif du coin, mais on était jamais suffisamment prudent. L'enquête qu'il menait piétinait quelque peu cependant, car les indices semblaient bien mince et portait à croire que c'était plus l'Ouest qui était visé.. C'est pourquoi Daneel avait fait remettre divers rapports auprès du Général Carver, concernant les points commun des offensives, et les résultats des autopsies.. Dans son esprit se dessinait des détails plus inquiétant, en se demandant si le Généralissime n'était pas derrière tout cela.. Mais ça, il ne pouvait le garder que pour lui.
Ce jour là donc, notre homme d'un mètre quatre vingt dix, la cigarette à la bouche. Du mouvement plutôt suspect avait été repérer dans les quartiers les moins fréquenter de la ville. Le temps était chaud et pourtant, Daneel portait son uniforme au complet sous son manteau qui reposait simplement sur ses épaules. La chaleur ne le dérangeait plus depuis longtemps, mais le sable... Ce dernier avait trop tendance à l'ennuyer depuis qu'il portait des auto-mails. Ses éclaireurs, lui indiquèrent que le suspect avait prit refuge dans une impasse, preuve que ce dernier n'était sûrement pas du coin pour se faire prendre ainsi. Face à l'attroupement, le Général se fraya un chemin entre ses hommes qui s'écartèrent à son approche, jusqu'à faire face à la personne qui se tenait à genoux, l'air démunie... Son visage portait des traces de sang, mais son regard n'était pas plus différents que celui d'un agneau. Un regard qu'il avait déjà vu sur bien des visages à Ishbal, durant la guerre. Tirant sur sa clope, une mince fumée s'extirpa bientôt de ses narines et de ses lèvres.
➽Un gosse.... C'est tout ce que vous me dégotez..
Il n'avait pas l'air armé, mais mieux valait être prudent, c'est pourquoi Hawat se tenait à une distance raisonnable, avant de jeter la cigarette au sol pour l'écraser sous sa botte..ses hommes s'excusèrent mais restèrent vigilant. Leur supérieur ne leur avait demandé de se relâché pour autant. Ce dernier avisait le gamin de ses yeux sombre. Si ce dernier avait affaire avec ces criminels, il n'en avait pas vraiment l'étoffe. Où alors il jouait parfaitement bien son jeu, mais ça, Daneel le verra sûrement très rapidement.
➽ Qui es tu et que fais tu ici, gamin ?
Questions simples qui réclamaient des réponses toutes aussi simples. A voir si ce gosse jouait le jeu ou pas. Mais dans tout les cas, il ne perdra pas son temps si cela ne lui convenait pas.. Une cellule sera probablement adéquat en définitive...
«Ne te trouve jamais en compagnie de quelqu'un aux côtés de qui tu ne voudrais pas mourir.»
Lun 29 Aoû - 12:01
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Riffel Hotchkiss
Riffel regardait cet homme de grande taille. Le fait qu’il se trouvait à genoux augmentait cette impression d’être écraser par cet homme à l’allure sévère. De toute évidence, cet homme était celui qui commandait les troupes présentes. Le jeune homme entendit bien distinctement les propos du général. Il aurait voulu lui rétorqué qu’il n’était pas un gosse. Mais il avait une telle prestance que Riffel n’osa pas parler avant qu’on ne lui adresse la parole. Le jeune homme tremblait de tous ses membres mais il ne pouvait pas décrocher ses yeux de l’homme. Il le regardait comme hypnotisé. La peur se lisait aisément dans les yeux gris du garçon. Car bien qu’il soit ignorant à bien des égards, on ne pouvait pas lui enlever une certaines capacité d’analyse. Et il avait aisément compris que ses manœuvres pour éviter les militaires avaient été percées à jour et qu’il avait été conduit dans cette impasse.
- Je… Je me suis perdu…
Bredouilla-t-il faiblement. Il avait volontairement esquivé la question sur son identité. Si celle-ci venait à être découverte, il risquerait d’être arrêté. D’autant plus qu’il ne disposait d’aucun papier d’identité. Même s’il se trouvait actuellement dans le Sud, il n’en était pas moins recherché dans une partie de l’Ouest. Si les militaires discutaient un tant soit peu ensemble, l’information serait passée. Il devait à tout prix éviter cela. Au pire, s’il insistait, il ne donnera qu’une partie, un diminutif : Riff.
Le garçon hésita un moment. Devait-il contredire l’homme ? Lui dire qu’il n’était pas un enfant ? S’il ne le faisait pas, il serait certainement remis à un orphelinat ou une autre structure. Il ne pouvait pas se permettre d’attendre dans un tel lieu. Riffel se savait poursuivit. Quelqu’un e voulait à sa vie. Rester sans bouger était devenir une proie facile. Il l’avait bien vu après avoir passé un an au même endroit. De plus, son maître, qu’il devait attendre à l’Ouest, ne le retrouvera jamais dans le Sud. N’y ailleurs. Cela serait peut-être une opportunité de s’affranchir… Riffel le voulait-il / pouvait-il vraiment ? Sur ce point, comme sur d’autre, le garçon n’avait pas encore fait de choix. S’il contredisait l’homme, disant qu’il n’était plus un enfant, il serait alors traité comme n’importe quel autre adulte. Probablement suspecté de divers choses. Mais s’il est blanchi, il pourra repartir seul. C’était donc cette option qu’il devait prendre.
Riffel soutenait le regard de ce géant, car s’en était un pour lui, malgré la peur qu’il lui inspirait. Son regard avait quelque peu changé, il semblait être un peu plus déterminé.
- Je ne suis pas un gosse !!!
Dit-il d’une voix claire et sans hésitation, plus fort qu’il ne l’aurait cru. Il y avait dans cette voix comme un cri désespéré. Il savait qu’il avait une chance sur deux d’être cru. Même si son apparence juvénile était en sa défaveur. Mais il ne voulait pas se retrouver plus de quelques jours au même endroit. Il ne le pouvait pas. Mais sans papier d’identité, cet homme allait-il vraiment crois que Riff était majeur ? N’allait-il pas le prendre pour un clandestin ? Si c’était le cas, il serait alors reconduit à la frontière. Ce n’était pas une option déplaisante.
Bien que Riff soit à terre et sans défense, le général semblait sur ses gardes en se tenant à bonne distance. Tout dans sa façon de se tenir laissait à croire qu’il n’hésiterait pas à faire usage de la force. Riffel l’avait bien perçu. C’est pourquoi il ne fit aucun mouvement, il resta au sol, sans chercher à se lever. Ses bras restèrent le long de son corps. Et même s’il devait subir une fouille, il ne broncherait pas. De toute façon, son seul bien se résumait à une craie dans la poche avant droite de son pantalon. Il n’avait rien d’autre. Qui pourrait croire que cette craie lui servait pour l’alchimie ?
l'homme n'avait pourtant posé que deux questions, simples et évidente. Ce gamin n'avait rien trouvé de mieux que de s'offusquer sur le fait qu'il n'était pas un gosse. Soupirant dans sa barbiche, le Général Hawat le jaugea un petit moment... Bon au moins il semblait pas s'être fait dessus, il avait un peu de cran.. ce môme. Parce que quoi qu'il avance, ce garçon non identifié avait parfaitement l'âge d'être son propre enfant. Bon, il avait déjà une fille et cela lui suffisait amplement. Aucune parole ne vint de sa part suite à cette réponse qui n'en était pas une, et Daneel vint tout bonnement s'accroupir face à cette bouille juvénile qui n'en menait pas large. En agissant de la sorte, l'homme aux bras d'acier sentit la tension qui habitait chacun de ses soldats. Ils semblaient prêt à réagir si jamais le gamin faisait le moindre geste de travers. Ses bras comme ses mains paraissaient des plus visibles et immobile. Une bonne chose. Se tenant donc à moins d'un mètre du garçon, accroupit, le Général paraissait sans doute moins grand, mais pas moins redoutable si jamais, il avait l'idée de le surprendre... Un fin sourire naquit à ses lèvres fines, avant de disparaître comme c'était venu.
➽Si tu n'es pas un gosse, alors tu seras traité comme un adulte dans une cellule pour un interrogatoire.. C'est ce que tu désires ?
Son regard sombre le fixait avec attention, tandis que le ton employé n'avait rien d'une ironie. Daneel était des plus sérieux quand à la façon de le traité, s'il continuait à se borner. Il ferait beau voir qu'il le materne en prime. Le Général Hawat avait pour réputation d'être plutôt expéditif et efficace, pas un professionnelle de l'écoute ou de la compréhension. Actuellement, il recherchait la moindre anomalie qui pourrait l'amener aux diverses attaques que le pays subissait.
➽ Tu t'es perdu..soit, mais que fuyais tu, mise à part moi et mes hommes?
Et comment une personne aussi jeune n'avait pas le moindre adulte à sa porté.. Ce sang à qui appartenait il?le gamin n'avait pourtant pas l'air blessé. C'est du moins ce qu'il pouvait observer rapidement de ses yeux experts et attentifs.. La première hypothèse qui lui venait en tête, c'est que ce gosse avait vu quelque chose qu'il n'était pas censé voir. La seconde qu'il avait commis l'irréparable et la présence des militaires l'avait rendu si nerveux qu'il se retrouvait pile dans un cul de sac. Mais peut être qu'il se trompait.. Le sang n'avait pas l'air si frai que ça sur ses fringues. Dans tout les cas, Daneel donnait la chance à ce gosse de s'expliquer. Après quoi, s'il n'en profitait pas, il ne perdra pas plus son temps et le fera amené dans une cellule pour un interrogatoire qui ne sera pas forcement du goût du gamin. Laissant les autorité prendre le relais quand à l'enquête, le Général ayant une priorité plus importante sur le feu actuellement. L'air autour d'eux semblait chaud et un peu assommant, mais pas pour notre natif de cette ville. Le sable se souleva un peu sous la pousser d'un vent un peu trop joueur, qui se perdit dans la chevelure courte de Daneel. Ce dernier restait accroupi, parfaitement attentif à la moindre réaction du gamin qui tâchait de jouer au grand. D'ailleurs même assit, il paraissait petit. Ça lui rappelait curieusement quelqu'un, mais il garda ça bien profondément dans un coin de son esprit, éprouvant un semblant d’ironie.
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Mar 30 Aoû - 14:33
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Riffel Hotchkiss
Lorsque le général fit quelque pas pour s’approcher davantage de Riff, ce dernier eu un mouvement de recul. Mais étant déjà très proche du mur, il ne put que coller son dos à l’obstacle de pierres. Riff ne put que regarder l’homme s’approcher et s’accroupir. Malgré le fait qu’il ait réduit sa taille, il restait impressionnant. Et même s’il s’était donné la peine de s’approcher plus, le garçon aurait été bien incapable de tenter quoi que ce soit. Sauf si sa vie était menacée, bien sûr. En sentant la tentions des soldats derrière l’homme, et en entendant les bruits des armes, Riff eut un sursaut de frayeur. Ses yeux fixaient les militaires amassés à l’entrée de l’impasse. Sa respiration devint saccadée. Il sentait son cœur battre ses tempes. Sans détourner le regard de cette masse d’individus postée derrière son interlocuteur, le garçon remua lentement la tête de droite à gauche. Il ne voulait pas être interroger dans une cellule. Devait-il vraiment le laisser croire qu’il était encore un enfant ?
- N… Non… Je ne veux pas… M… Mais… M… Mais… Je… Je viens… d’avoir… 18 ans… Je… Je ne suis plus… un… un enfant…
Bégaya Riff qui n’avait pas baissé les yeux malgré les larmes qui en coulaient. Il avait choisi de ne pas laisser un mensonge s’installer. Sinon, l’homme lui en aurait très certainement fait le reproche à un moment donné. Et puis à défaut, une cellule était plus sécurisé qu’un centre d’accueil. Il ne risquait pas de s’y faire assassiner. En toute logique. Mais cet homme et son armée semblait tout aussi menaçante.
Certes, la chaleur de la ville était écrasante, mains bien moins que celle du désert que le garçon venait de traverser. En comparaison, il faisait presque frais. Mais c’était bien la peur qui était à l’origine de ses tremblements.
Riff dégluti à la nouvelle question du général. Il était difficile de dire qu’il fuyait tout le monde, et l’armée en particulier. Comment justifier quelque chose qu’il ne comprenait pas vraiment. Depuis dix ans, depuis qu’il parcourait le pays avec son maître, il avait appris à éviter les militaires. Pour quelle raison, il l’ignorait. C’était une règle que lui avait imposé l’homme qui lui avait enseigné l’alchimie. Un homme qui n’avait jamais dévoilé son identité à son disciple.
Le garçon tenta de reprendre une respiration à peu près normale pour tâcher de répondre à la question. Même si la question semblait simple au premier abord, Riff se doutait que l’homme aux qui le fixait d’un regard aussi sombre ne se contenterait pas d’une réponse basique.
- Je… Je me suis perdu…
D’accord, ça, il l’avait déjà dit.
- C’est… C’est la première fois que…
Le garçon reporta son regard sur l’homme. Il semblait chercher ses mots. Il serra ses poings pour contrôler les tremblements de ses bras et eut un nouveau sursaut de frayeur en entendant les soldats réagir à ce mouvement, si infime soit-il. Pris de panique, il se mis à parler à toute vitesse et d’une voix claire et intelligible.
En disant cela il avait redressé un peu plus la tête, se cognant contre le mur. La douleur le fit se pencher en avant et mettre ses mains sur la tête pour se masser l’endroit endoloris par réflexe. Même s’il n’avait pas tout dit, Riffel n’avait pas mentit.
- Je vous en supplie, ne me remettez pas dans un orphelinat…
Reprit-il plus faiblement, le visage tourné vers le sol, des sanglots dans la voix.
Restant immobile, Daneel ne perdait pas de vu ce gamin qui tremblait littéralement comme une feuille. Cette fois ci cependant, ce dernier parvint à se faire un peu plus entendre, révélant qu'il avait déjà dix huit ans. Il ne les faisait guère, mais qui était il pour juger de ce point là au juste. Le général en avait que faire. Bien s'il était majeur, alors il lui parlera en tant que tel. Attrapant son paquet de clope dans sa main droite,Le Général Hawat prit une cigarette pour la mettre entre ses lèvres, avant de l'allumer à l'aide de son briquet qu'il replongea en suivant dans son manteau qui reposait toujours sur ses épaules. Pendant ce temps, l'inconnu continuait de parler non sans se cogner la tête contre le mur qui se trouvait derrière lui. Autant dire qu'il était fait comme un rat. Hors donc, il était perdu et il cherchait à boire. Un étranger couvert de sang...assoiffé. Peu ordinaire, même pour la région. Daneel restait des plus calmes, tirant sur sa cigarette, pour laisser filer de la fumée s'échapper de ses narines, mais pas directement sur ce visage un peu trop juvénile pour son âge. A moins que ce ne soit la taille qui joue un rôle la dedans.
➽ Hors donc tu n'es pas du coin. Remarque cela se voit parfaitement...
Le Général finit par lever une main vers l'un de ses hommes et lui réclama sa gourde. L'homme la lui lança sans la moindre hésitation et Daneel se contenta de l'attraper de sa main de métal avant de la tendre envers Riffel. Il n'y avait aucune malice la dedans. Mais un gamin assoiffé ne risquait pas de parler beaucoup en ayant la gorge en feu. De plus, ça pourrait l'aider à se stabiliser au lieu de trembler comme une feuille. Non pas que le Général n'aimait pas faire peur, mais il n'y avait aucune gloire à faire ressentir ça à ce genre de môme.. surtout un civil. Histoire de le convaincre de boire, le mot d'ordre tomba envers Riffel :
➽ Bois et répond à ma question qui va suivre.
Il lui laissa définitivement la gourde. Il pouvait même la garder de toute façon, cela lui était bien égale. Prenant le temps de fumer tranquillement sa cigarette, notre Général reprit donc d'une voix tranquille :
➽j'ai bien autre chose à faire que de traîné un jeune homme donc, dans un orphelinat. Tu es un adulte à présent et du es donc responsable de toi même. Quel est ton nom et d'où vient ce sang sur toi.
Son regard s'était posé littéralement sur Riffel, comme jugeant la moindre de ses réactions. Avait-il affaire à un meurtrier? ou bien à une victime.. les deux? Le sang ne pouvait pas être lié à quelque chose de bénin.. Pas ici dans le sud.
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Mer 31 Aoû - 14:48
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Riffel Hotchkiss
Riffel ne savait pas comment il devait prendre la remarque de l’homme. C’était un peux vexant de passer pour un touriste. Mais il devait bien lui céder qu’il ne faisait pas très… Couleur locale.
D’une main tremblante il se saisit de la gourde que lui tendait le général. Il l’ouvrit assez maladroitement et la porta à ses lèvres. Il but à petite gorgées. Boire d’un seul coup lorsque l’on est assoiffé c’est risquer de s’étouffer et de se noyer. Le garçon n’avait pas cherché à discuter l’ordre de cet homme, d’une part parce qu’il avait soif, et d’autre part parce que cet homme ne semblait pas enclin à répéter plusieurs fois ses propos. Il venait déjà de lui demander de décliner son identité pour la seconde fois.
- Riff. Je m’appelle Riff.
Le regard du jeune homme était légèrement fuyant. Il ne mentait pas vraiment, mais ne disait pas tout. Riff était son surnom, le diminutif de Riffel.
- Je viens de l’orphelinat de Batlort. C’est là que je me suis tâché.
Là encore, la vérité n’était que partiellement dévoilée. Riffel espérait s’en sortir en disant le minimum, mais c’était sans compter sur le soldat qui avait céder sa gourde.
- Mon général ! Ça fait dix ans qu’il n’y a plus d’orphelinat du côté de Batlort. Il y a dix ans les gamins qui y vivaient ont tous été assassinés. Nous avions dénombré dix-neuf corps qui correspondaient aux dix-neuf dossiers qui se trouvaient dans le bureau. Et je suis passer dans le coin le mois dernier, la bâtisse est encore à l’abandon. Les plantes se sont nourris des corps des gamins. Si ce gamin vient bien de là-bas, ça fait donc dix ans qu’il est livré à lui-même…
En entendant ces mots, Riff regarda le militaire. C’était donc pour cela qu’il n’avait rien trouvé. Le dossier le concernant avait déjà disparus quand les militaires avaient découvert le carnage. Mais pourquoi ont-ils laissez les corps à l’abandon ? Riffel n’en revenait pas. Il ouvrit grand ses yeux, ne comprenant pas que l’on puisse être aussi inhumain pour laisser pourrir les corps d’enfants.
Oubliant sa peur, c’est la rage qui s’empara du garçon. Il se releva sans s’en rendre compte. Ce qui ne grandit pas tellement la taille du garçon. Un mètre cinquante-huit, c’est plutôt petit.
- Vous… Vous les avez laissez pourrir comme ça ? Sans même leur offrir une sépulture ? Pourquoi ? Juste parce que nous sommes des orphelins ? On ne vaut pas mieux que ça pour vous ?
Cria-t-il sans pour autant bouger de sa place. Riffel en tremblait et en pleurait de rage. La réalité était bien cruelle quand on est dépourvu de famille.
- Je parie que vous n’avez même cherché le meurtrier !!
Mais le soldat ignora Riffel, il n’avait pas de compte à rendre à un gamin dont il n’était pas prouvé qu’il ait, un jour, appartenue à cet orphelinat.
La fumée quitta dans un souffle les narines de notre Général qui se tenait à présent debout, face à ce gamin qui venait de boire quelques gorgées d'eau. Bien, il n'avait même pas eu besoin de lui dire de ralentir sur la question. Attrapant la cigarette entre ses doigts, Daneel fit un petit geste pour faire retomber les cendre sur le sol, alors que le gamin se mettait plus ou moins enfin à table. Ce n'était pas trop tôt, parce que la patience de notre homme n'avait rien de trop légendaire parfois. Hors donc ils avaient affaire avec un orphelin de Batlort et le sang qu'il portait viendrait de là. Du sang peu récent.. C'est alors qu'un de ses hommes se permit de prendre la parole en lui rapportant que cet établissement n'était plus depuis bien une décennie.. Ce gamin de dix huit ans portait donc ces vêtements depuis dix ans ?.. et ne dépassait pas plus que ça du sol ?.. C'était difficile à croire. Son regard s'attardait sur « Riff » puis qu'il disait se nommer ainsi. C'était un rescapé ou bien un complice de ce drame. La guerre d'Ishbal lui avait appris que les enfants pouvaient être bien plus fourbe que les adultes, dans les pis moments. Le gamin n'apprécia pas tellement la réplique du soldat, car il vint automatiquement se rebiffer en pointant du doigt la légèreté avec laquelle cette affaire avait été prise. A l'époque c'était la guerre et Daneel n'était pas même là pour voir une telle chose. Cependant, il se contenta de terminé sa cigarette en rejetant la fumée dans le vide..
➽ Tu parles un peu trop sans savoir.. Je ne suis pas au courant de cette affaire et malheureusement, j'ai plus urgent sur le feu.
Une fois de plus il le contempla de ses yeux sombre. Il ne savait pas tellement ce qu'il allait faire de ce gosse, majeur ou pas, il n'avait pas l'air d'avoir de papier et sale comme il était, il pouvait aussi bien avoir commi un crime que d'avoir eut ces fringues pendant dix ans, même si peu probable.
➽ A ton age tu devrais trouver du travail, et non courir dans les rues chaudes de Dublith. Tu fuis quelque chose et je ne pense pas me trompé que c'est vis a vis de ce drame. Cependant, tu peux aussi bien être le complice du meurtrier, qu'un rescapé. Ce qui m'amène a devoir t'embarquer avec nous. Le temps d'avoir un quelconque moyen de t'identifier officiellement. A moins que tu ne possèdes des papiers.
Mais ça, il en doutait fortement. Cet épouvantail ambulant ne possédait pas grand chose... sauf peut être une arme. C'est pourquoi, Daneel gardait tout de même sa distance et qu'il n'avait pas demandé à ses hommes de baisser leur vigilances. Surtout depuis les attentas qui s'étaient déroulé au nivaux des frontières. D'un geste, il fit venir l'un de ses hommes pour venir fouiller le gamin, l'invitant à se laisser faire sans histoire. Une fouille simple, sans brusquerie, s'il possédait la moindre chose hostile, elle lui sera confisqué. Quand à devoir les suivre, Riff n'aura guère le choix.
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Ven 2 Sep - 10:26
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Riffel Hotchkiss
Riff s’avait très bien que le meurtrier des orphelins n’avait pas été appréhendé. Puisqu’il venait de le tuer, quelques jours auparavant. Mais était-il vraiment sur ? Il y a dix ans aussi il avait cru l’avoir tué. Et pourtant…
A la mention de trouver un travail, Riff baissa la tête. Il y avait encore un an il en avait un. Ou du moins, il travaillait dans une boutique de pompes funèbre dans l’Ouest, attendant le retour de son maitre. Il lui avait dit revenir pour son dix-huitième anniversaire. En échange de ce travail, Riffel avait bénéficier d’une chambre, d’un peu de nourriture et de quelques vêtements. Bien évidemment, aucuns papiers n’avaient été fait à son nom. Le garçon ignorait que cela était du travail dissimulé, une sorte d’esclavage. Seuls certains habitant de ce petit village connaissaient l’existence du garçon et avaient pu donner son signalement lors de la découverte du corps du croque-mort dans sa boutique et d’un cercle d’alchimie tracé à la craie dans l’arrière botique. Comme le garçon n’était pas déclaré et que seul son prénom était connu, soit Riffel, il avait une chance pour que cela ne se soit pas ébruité jusqu’à Dublith. Mais rien n’était certain. Et une personne un peu trop perspicace pourrait faire le rapprochement. Et cet homme ne semblait pas en manquer, de perspicacité. Il venait déjà de conclure que la fuite de Riffel était liée, en son sens, à cette tragédie.
Riffel déglutit lorsque l’homme à la cigarette parla de l’identifier. Effectivement il n’avait pas de papier sur lui. Et si on en croyait le soldat, il n’y avait pas non plus trace de son passage à l’orphelinat. Alors comment comptait faire cet homme ? Ce que Riff ignorait, c’était qu’une archive sur cet orphelinat, de sa création à sa destruction, avait été constituée à la bibliothèque de central et qu’une copie se trouvait peut-être au QG sud. Et dans cette archive, son dossier était bien présent, mais sous le nom de Riffel Hotchkiss.
En entendant le terme de papier, Riff ne compris pas où voulait en venir le général. Quel était l’intérêt d’avoir des feuilles de papier sur soi ? En quoi cela aidait-il à l’indentification ? Du bout des lèvres, il osa tout de même la question.
- Des papiers ? Pourquoi faire ?
Et l’ordre fut donner de le fouiller. Riffel n’avait rien à cacher. Il se demandait pourquoi il ne lui avait tout simplement pas demander de vider ses poches plutôt que de le faire fouiller. Il l’aurait fait sans discuter. Le garçon n’était pas à l’aise. Il se raidit en fermant les yeux, retenant sa respiration. Sentant des mains aller un peu de partout. Il ne rouvrit les yeux que lorsqu’il ne sentit plus une seule main sur son corps.
- Il n’avait que ça.
Dit un soldat en tendant le bout de craie blanche au général. Riff ne chercha pas à la récupérer tout de suite. S’il le faisait, le général trouverait cela suspect et s’empresserait de la lui confisquer définitivement.
Restant debout, Daneel se contentait de tirer sur sa cigarette sans lâcher le gamin des yeux. Au moins cela avait le mérite de casser l'ambiance trop monotone de cette journée. Notre général appréciait ces petits imprévus qui n'entravaient pas spécialement le bon fonctionnement de son commandement. Une chance. Retenant la cigarette entre ses doigts métallique, il nota que le garçon n'était pas à l'aise. Seul un idiot ne le serait pas face à l'armée. Surtout en étant ainsi mit en joug par prudence. Au moins, Hawat pouvait lui reconnaître un certain sang froid quand l'un de ses soldats vint à le fouiller, afin de s'assurer qu'il ne portait rien d'illégal et surtout de dangereux. En vérité... le Général pensait s'attendre à un couteau en bois, vu la jeunesse sur ce visage poussiéreux. Mais il n'en fut rien de tel, alors que Riffel demandait ouvertement ce que des papiers signifiaient. Vraiment ? Ce gosse se fichait de lui ? Pourtant c'était un véritable livre ouvert, il était évident que non.
➽ Tu portes du sang sur toi, des vêtements qui pourraient tomber en lambeau... et tu n'as aucun papier en plus d'être orphelin. Ce qui fait que personne ne pourrait t'identifier, ni confirmer l'âge que tu avances. Ce n'est pas très bon pour toi, pour que je puisse pleinement te croire.
De plus il n'avait pas spécialement de temps à perdre avec lui, si on observait les derniers événements. Il avait toute une ville à protéger et une enquête à mener à bien. Jetant le mégot au sol.. il l'écrasa sous son pied, pensif..Une craie.. tu parles d'une dangerosité..A quoi cela pouvait il bien lui servir.Il fit un geste pour que le soldat rende la craie au gamin..
➽ Tu vas nous suivre jusqu'au poste principal. Nous tâcherons de voir pour que tu es des papiers. Sans papiers tu ne pourras rien faire ou que tu ailles.
Ce n'est pas qu'il l'aidait, mais Daneel était un homme qui appréciait l'ordre et un gamin digne d'un épouvantail, qui se baladait ici sans le moindre papier, ce n'était pas bon signe. De plus, il voulait en savoir plus sur ce sang sur ses vêtements. Riff, avait sûrement vu quelque chose qu'il n'était pas censé voir, mais qui pourrait être intéressant pour son enquête, qui sait. Si ce n'était pas le cas, au moins cela aura briser un peu la roue de la routine. Donc, dans tout les cas, c'était bénéfique. Les hommes abaissèrent leur armes, poussant le gamin à aller de l'avant, suivant le Général Hawat qui regagnait l'allée principale. On fit rapidement comprendre au gamin que s'il tentait de se barré, ils n'hésiteraient pas à lui tirer dessus comme un lapin. On ne faisait pas un délie de fuite en toute impunité ici. Ils marchèrent pendant bien une quinzaine de minutes avant de rejoindre le grand bâtiment central, qui regroupaient le plus gros des troupes, basé sur Dublith.. On invita Riffel à se débarbouiller dans la salle de douche commune... toujours suivit par deux gardes, alors qu'un t shirt propre lui fut fournit ainsi que du rechanges.. On lui demanda de se presser, car le Général ne l'attendra pas éternellement..
Ce dernier se tenait dans une pièce qui n'avait rien a voir avec son bureau, mais plus une pièce annexe.. il y avait de quoi manger dans une assiette et de l'eau. S'étant débarrassé de son manteau, Daneel croisait les bras, dos à la porte..fixant sagement l'extérieur de la fenêtre..
«Ne te trouve jamais en compagnie de quelqu'un aux côtés de qui tu ne voudrais pas mourir.»
Lun 5 Sep - 16:34
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Riffel Hotchkiss
Riff avait l’habitude de ne pas être pris au sérieux par ses interlocuteurs. Son visage juvénile et sa petite taille lui donnait facilement deux ans de moins que ce qu’il avait. Il y avait bien une personne qui pouvait confirmer ce que Riffel avançait. Toutefois, il fallait encore trouver cet homme. Cela faisait un peu plus de deux ans que le garçon ne l’avait vu. Et s’il continuait de vivre comme ils avaient vécu pendant huit ans, ils ne le retrouveraient pas de si tôt. Riff n’ajouta rien. Il était inutile d’ajouter quoi que ce soit pour le moment. L’homme aux mains métalliques n’était pas le genre d’homme à croire sur paroles un gamin sortit de nulle part. Cela pouvait facilement se comprendre dans un pays où la guerre se trouvait à chaque frontière.
L’homme ordonna qu’on rende la craie au gamin. Riff tendis ses mains qu’il avait positionné en petite coupe pour recueillir son unique bien en évitant au maximum le contact avec le soldat. Il referma ses mains dessus qu’il portât à sa poitrine comme s’il s’agissait d’un trésor inestimable. Se rendant compte qu’il était encore observé, il remit le bout de craie dans sa poche avant de remettre son manteau.
- Je peux marcher seul !
Rouspéta Riffel au soldat qui l’avait poussé pour le faire avancer. Les soldats n’eurent pas beaucoup d’efforts à fournir pour faire comprendre au gamin qu’il ne devait pas leur fausser compagnie. Même si cela aurait été dans le projets de Riffel, après avoir croiser l’homme aux mains métalliques, cette envie s’était évanouie. Cet homme avait une tel prestance que malgré une silhouette fine, sa simple présence rendait l’atmosphère écrasante, tout du moins pour un jeune homme fortement impressionnable tel que Riffel.
Encadré par les soldats, il marchait derrière le général Hawat, à la vitesse qu’on lui imposait en essayant de trébucher le moins possible. Il prenait garde d’être à une distance raisonnable des soldats. Ni trop près pour ne pas être alpagué par surprise, ni trop loin pour ne pas paraitre suspect. Il essayait d’être à égale distance de chacun de ceux qui l’encadrait. Les quinze minutes de marche furent fatigantes pour le gamin. Non pas que marcher ne le dérangeait, oui qu’il était fatigué d’avoir tant marcher, non. Ce qui l’avait épuisé était de tenir la distance idéale entre lui et les soldats.
En arrivant devant le grand bâtiment central de la garnison, Riffel se figea un instant. Il n’avait jamais vu de bâtiment aussi grand. Impressionné, et quelque peu effrayé, il se remis en marche après s’être fait poussé de nouveau par un soldat.
- C’est bon… J’avance…
Râla-t-il une fois encore en se dégageant. Tout en observant la façade du bâtiment, le jeune homme continuait d’avancer. Bientôt il se trouva la tête levée au ciel pour regarder le haut de la grande porte qu’il franchissait. De ce fait, il loupa le seuil de la porte et manqua de tomber en avant. Il fut retenu par un soldat qui avait anticiper. Visiblement habituer par les visiteurs impressionnés par un tel bâtiment. Le soldat adressa un sourire rassurant à Riff qui le remercia d’un petit signe de tête avant d’écarter vivement les mains du soldat.
- Ça… ça va…
Dit Riff d’une voix tremblante, à la limite de la panique. On le guida rapidement vers les douches lui mettant du change dans les bras. La pièce d’eau était immense. Impressionné par de tels volumes, il prit le temps d’observer quand on lui dit sèchement de ne pas trainer. Deux soldats restèrent avec lui. Riffel posa les vêtements propres sur un banc et se débarbouilla à un lavabo. Il passa également de l’eau sur ses cheveux pour faire tomber la poussière. Après avoir enlevé le gros de poussière de ses vêtements il annonça qu’il était prêt. Un des soldats lui lança les vêtements propres en lui ordonnant de se changer.
- Là ? Maintenant ? De… Devant vous ?
Devant l’approbation des soldats Riffel secoua la tête négativement. Et tandis qu’un des soldats s’avançait vers lui dans l’optique de l’y contraindre, Riff, effrayé, recula jusqu’à rencontrer un mur.
- C’est bon, on va l’emmener comme ça. Il faut qu’il parle au général. Si tu le traumatise il ne parlera plus…
Le second soldat venait d’intervenir, invitant un Riffel tremblant, portant les vêtements propres dans ses bras, à le suivre jusqu’à la pièce où l’attendait le général. On le fit entrer et on ferma la pièce derrière lui. L’homme aux mains métalliques lui faisait dos. Entre le deux se trouvait un petit bureau avec une assiette pleine et un verre d’eau. Riff se trouvait partager entre courir jusqu’à l’assiette pour caler sa faim, et la peur que lui inspirait l’homme. Il finit par ne pas bouger de là où il était. C’est-à-dire debout entre le bureau et la porte, le linge propre dans les bras.
Le Général Hawat avait donc regagné ses quartiers non sans avoir prit des précautions vis a vis de ce gamin qui ressemblait à tout sauf à un être humain sous cette couche de poussière. D'où l'idée de cette bonne douche et du change afin d'être un peu plus présentable. Pendant ce temps, il avait soumit à ses archive de chercher le nom de « Riff » provenant de Batlort. Au moins pour avoir la certitude d'un début d'identification. Ce môme sans papier pourrait mal finir... Se frottant un peu la barbe d'un air pensif, il fit venir aussi un repas et se contenta de mordre dans une pomme. Ici ce n'était pas le fruit le plus courant vu le climat, mais c'était toujours agréable de pouvoir mordre dedans. Mangeant tranquillement, notre Général feuillerait quelques documents parlant un peu de cet orphelinat...Alors qu'il y avait aussi les dossiers concernant les vols d'armements qui se sont calmé depuis la main mise sur un certain Vadim. Sans parler de l'intervention du Frozen.. Ce dernier avait osé venir ici... C'était culotté. Résistant à l'envie de s'offrir une clope, Daneel referma d'un geste tranquille les documents pour se redresser de son fauteuil, et se cala vers la fenêtre, contemplant ses hommes qui s'entraînaient encore. Les minutes s'écoulèrent et bientôt des soldats frappèrent à sa porte. Il s'agissait des deux hommes envers qui il avait placer sous leur garde, Riffel.
Ce dernier paraissait plus propre, mais tout aussi pâle et perdu. Il avait les vêtements dans ses mains et portait toujours ces guenilles. D'un air sévère, Daneel jugeait cela en silence pendant quelques secondes, avant de finalement reporter son attention sur les deux soldats . Comprenant la question silencieuse, le plus dégourdi s'exprima en expliquant que le gamin n'avait pas l'air à l'aise de ce changer devant eux. Tient donc un petit pudique.. Remarque en étant dans un endroit inconnu, cela pouvait fortement jouer sur ce point. Voilant son regard, le Général Hawat les congédia, sans plus attendre ni en les réprimandant. Ils avaient fait leur travail comme ils le pouvaient. En revanche, le regard brillant du gamin ne lui échappait guère. Il était évidemment qu'il était affamé. C'est pourquoi, sans bouger de derrière son bureau il formula d'une voix simple, mais habituée à commander :
➽ Approche et mange, tu te changeras plus tard.
Ils avaient assez perdu de temps et honnêtement, même s'il était curieux d'en apprendre un peu plus, Daneel n'était pas ici pour faire du sociale. Dans tout les cas, il ne laissera pas le choix a Riffel en ce qui concerne de se changer. Il n'était pas ici dans une porcherie ici, mais dans son bureau.
➽ Que cherche un jeune homme perdu tel que toi ici avec une craie ? Si tu veux pouvoir circuler librement, il va te falloir des papiers et cela, ce n'est pas possible tant que je n'ai aucune explication.
l'administratif n'était pas son fort, mais il pouvait faire cela pour un gosse. Du moins un gamin qui n'avait rien à se reprocher et des gueules d'anges, Daneel en avait déjà croisé une flopée du haut de ses quarante trois ans. Laissant Riffel manger à sa guise, il se montrait plutôt patient envers ses réponses. Tant qu'il apportait plus de contenant que de question.
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Mer 7 Sep - 18:19
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Riffel Hotchkiss
Riffel s’approcha timidement du bureau où se trouvait l’assiette. Il posa la pile de linge sur un coin avant de s’asseoir sur la chaise et commencer à dévorer le contenu de l’assiette avant qu’il ne lui soit retiré. Il engloutit les aliments en prenant à peine le temps de mâcher chaque bouchée. S’il connaissait les règles de base lorsque la soif le prenait, la possibilité de mangé s’était faite si rare ces derniers temps qu’il n’était plus capable de se maitriser.
Une fois qu’il eut terminé ce qu’il avait dans l’assiette, mangeant même les trognons de pommes, ne laissant aucune miettes, Riff écouta alors la question du général tout en regrettant qu’il n’y avait pas plus à manger.
- Je cherche à rejoindre Central pour trouver du travail… Comme herboriste…
Certes, il y avait plus court comme trajet pour rejoindre Central en partant de Batlort. Mais c’était sans compter sur le sens d’orientation plutôt médiocre du jeune homme. Et il ne répondait pas à la question concernant la craie. Pourtant, cela n’avait sans doute pas échappé au général. Un objet aussi banal qui semblait pourtant important pour cet enfant.
C’est alors qu’un soldat entra dans le bureau, un dossier à la main. Il expliqua au général qu’à l’époque, la guerre n’avait pas permis de se pencher sérieusement sur l’affaire de l’orphelinat. C’était une délégation de central qui avait pris cette affaire en main. Mais avant de partir, une copie de leurs dossiers avaient été réalisée et stockée aux archives. Il mentionna que l’orphelinat abritait non pas dix-neuf enfants, mais vingt. Le corps du dernier n’avait jamais été retrouvé et son dossier était le seul à avoir disparu de l’orphelinat. Le soldat donna le dossier qui portait le nom de « Riffel Hotchkiss » au général en précisant que le contenue était assez édifiant. Un résumé ne serait pas assez complet pour comprendre qui était ce gamin. A ces mots, l’attention de Riffel se porta sur le dossier. L’information qu’il était venu cherché à l’orphelinat se trouvait ici. Entre les mains du général.
A l’intérieur du dossier, se trouvait des photos de Riff à différents âges. L’année de prise de la photo était inscrite au dos de chacune d’entre elles. Même s’il y avait dix ans d’écart entre la dernière photo et le jeune homme présent dans le bureau, il ne faisait aucun doute qu’il s’agissait de la même personne.
Outre les photos, le dossier comportait différente fiches d’analyses. Il y avait trois mois d’écart entre chaque. On pouvait y lire quelques informations sur l’enfant. Entre autres informations, on trouvait les éléments suivants dispersés dans les différentes fiches :
« Riffel est probablement l’enfant le plus doué parmi ceux présent à l’institut actuellement » « Fait preuve d’une bonne capacité d’analyse de la situation. » « Montre des prédispositions pour les plantes médicinales et l’élaboration de remèdes à application externe » « Sens de l’orientation médiocre » « Sa gourmandise le rend indiscipliné. Je vais devoir sévir plus durement. » « Grande capacité de mémorisation. Il a retenu toutes les notes que nous avions prises » « Capacités physiques banales. Voir plutôt faibles. Ne fera jamais un bon soldat de terrain. » « Sa compassion et sa bonté d’âme le rend plutôt maniable, mais vulnérable. Point à travailler » « Il est envisagé de vérifier si Riff possède quelques prédispositions à l’alchimie. C’est le seul de l’institut qui pourrait répondre à ces exigences. »
Toutes ces fiches d’analyse étaient signées de la main d’un commandant de l’armée d’Amestris. Ce commandant avait été déclaré mort en mission.
Les derniers documents joints au dossier parlaient de la scène de crime. Il était fait mention que le corps du gamin était introuvable et que son dossier avait disparu de l’orphelinat. Le pistolet du commandant avait été trouvée au sol, derrière le bureau, à côté d’une pile de livre. Il était évident qu’un enfant y étudiait. L’arme avait servi, mais pas pour tuer son propriétaire qui avait été abattu par une autre arme. Toutefois, la balle était introuvable. Une supposition sur le fait que Riffel est pu se servir de l’arme pour se défendre avant de s’enfuir fut mentionnée, suivit de celle évoquant sa mort ou son enlèvement. Il était toutefois indiqué que l’hypothèse qu’il soit le meurtrier ou un complice du meurtrier n’était pas envisageable au vu du présent dossier.
Riff regardait toujours le dossier avait convoitise. Il voulait en connaitre le contenu. C’était la raison de son retour à Batlort. Même si ce retour avait été un piège duquel il s’était extirpé en tuant un homme. Après la lecture du dossier, certaines questions pouvaient alors trouver des réponses là où d’autres pouvaient apparaitre. On pouvait facilement déduire que le garçon avait fini par apprendre l’alchimie. Ce qui pouvait expliquer la présence de la craie dans sa poche. Son mauvais sens de l’orientation expliquait le détour effectué. Quant à son coté docile, sans doute le fruit de certaines corrections ou de sa capacité d’analyse, ou les deux. Sa peur des armes pouvait aussi se comprendre s’il avait été le témoin de ce carnage. En revanche, sa pudeur, sa peur de l’uniforme et ce qu’il avait fait durant les dix ans où il avait disparu de la circulation restaient un mystère.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le gosse avait bien de l’appétit. Cependant, cela n'était pas non plus très surprenant en voyant son état. Daneel était revenu vers son bureau et avait pris place dans son fauteuil, dans lequel qu'il s'enfonça un peu. Il n'avait rien ajouté, le temps que Riffel ne termine son plat en entier. Prenant son mal en patience Daneel jouait avec son briquet dans sa main droite.. attendant alors que la voix du gamin ne se manifeste dans les airs. Ce qui ne tarda pas à venir. En effet, le petit oisillon vint à lui répondre en parlant de rejoindre Central pour devenir herboriste. Voila une idée rarement entendu, mais surtout, ce môme ne prenait pas du tout la bonne direction.. Eh dire que l'expression disait que tout les chemins mènent à Central.Visiblement le Général Hawat se tenait devant l’exception même à la règle. Un petit son moqueur quitta ses lèvres qui avaient prit un rictus discret, avant de disparaître. D'une main distraite , l'homme se caressa la barbiche et finit par parler à son tour.
➽Tu es bien loin de Central par ici... Tu ne vas pas du tout dans la bonne direction.
Son regard se portait sur Riffel, mais il ne se moquait pas méchamment de lui. Simplement ce n'était pas courant de voir un tel personnage dans le coin. De plus, il était plus habituel de voir des gens ne pas oser bouger une oreille en sa présence. Mais ça, c'était peut-être une très bonne chose de le faire. L'un de ses soldats se manifesta à sa porte avec un dossier sous le bras. Daneel l'invita à venir directement à son bureau et attrapa le document tout en écoutant le bref rapport de cet homme. Apparemment cette affaire d'orphelinat n'avait pas été si bien traité que cela à cause de la guerre. Ce n'était pas si étonnant...Une affaire sombre qui sera dur à éclaircir... Mais Daneel garda ça en tête malgré tout, et congédia son subordonné pour prendre en compte de lui-même du dit document. Il le feuilleta longuement, son regard sombre retenant les divers photos et les avis. Étrangement, cela ressemblait à sa façon de juger certain de ses hommes pour améliorer leur lacunes.. Sans parler de ce qu'il avait voulu faire avec un certain Alchimiste d’État. Referment d'un geste le document, il le garda ainsi dans sa main et reporta ses pupilles sur le gamin.
➽ je vois que l'on portait beaucoup d'espoir sur tes épaules, pour un petit orphelin de ta trempe.
Devrait-il l'aider à rejoindre Central ? Ou bien l’enrôler..Ce qui l'arrêtait c'était ses piètres compétences physique. Le Général Hawat se fit grave, observant la convoitise dans les yeux de Riffel, vis à vis du dossier...
➽ Tu es donc Riffel Hotchkiss et tu serais préposé à l'alchimie... Si tu veux te rendre à Central, il vaudrait mieux que tu es des papiers. Maintenant que tu es officialisé par ce dossier, cela est possible. Mais, je pense que tu pourrais faire bien mieux qu'un simple herboriste.
Fit il en gardant toujours le dossier dans la main. Il n'avait pas l'intention de le lui donner ainsi.. Avoir des informations qu'il n'avait pas, avait son avantage dans un tel moment.. Du moins pour possiblement établir un semblant de marché.
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Dim 11 Sep - 13:22
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Riffel Hotchkiss
Riff fit une moue boudeuse sous la remarqua moqueuse du général. Il s’avait très bien qu’il s’était trompé de direction. Ling le lui avait dit. Mais il lui avait aussi indiqué qu’il pourrait regagner central en prenant le train.
- Je prendrai le train…
Souffla-t-il. Riff avait une philosophie simple. Il n’y a pas de problèmes, juste des solutions. Et le manque de papier ou d’argent n’allait pas arrêter un vagabond comme lui. Il fallait reconnaitre que le jeune homme savait faire preuve d’audace face à l’homme aux bras métalliques. Certes, il était impressionnant. Mais s’il se laissait écraser par cette homme, Riffel ne pourrait jamais obtenir sa « libération ».
Riff n’avait pas perdu une miette de ce qu’avait dit le soldat concernant la disparition de son dossier au sein même de l’orphelinat. Il se demandait qui avait eu intérêt à effacer son existence, et dans quel but. Bien évidemment, cet homme qui étudiait le dossier ne répondrait pas à ses questions. Si l’affaire avait été aussi mal traité à l’époque, il n’y aurait pas de réponse. Alors qu’il ouvrait la bouche, s’apprêtant à poser une question, le général le devança. Riffel ne comprenait pas où voulait en venir cet homme.
- Quels espoirs ?
Demanda finalement Riff en tendant une main vers le dossier espérant qu’on le lui tendrait. Mais le général enchaîna. Lorsqu’il se mis à parler d’alchimie Riff retira sa main pour la glisser dans sa poche et récupérer le bout de craie avant de commencer à dessiner un cercle de transmutation sur le bureau, le plus discrètement possible. Comme pouvait-il savoir cela ? Il avait appris l’alchimie après avoir quitté l’orphelinat. Comme une telle information pouvait se trouver dans des documents antérieurs à cet apprentissage ? Riffel était de plus en plus sur ses gardes. Prêt à user de son alchimie pour s’enfuir. Par chance, le bureau était en bois.
Mais loin de chercher à activer son cercle tout de suite, le jeune homme accepta volontiers la discussion, bien que restant sur ses gardes.
- Que… Que reprochez-vous à un herboriste ? Que me préconiseriez-vous ?
Au comportement du général, Riffel soupçonnait que le dossier comportait encore bien d’autres informations. Il cherchait mentalement un moyen d’obtenir ces informations. Mais la partie semblait délicate. Il partait avec un très gros handicap face à cet homme. Cela faisait un bout de temps que Riffel n’avait pas fréquenter les autres humains. De plus, il ne connaissait pas tous les codes de la société. Il était ignorant sur bien des points. Il était sur d’une chose. Il devait rester le plus calme et maitre de ses émotions le plus possible face à cet homme. Sinon, tout serait perdu.
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