C'est docilement que Corwin se prêtait au jeu du médecin qui l’auscultait. Enfin, si l'on peut dire. Il restait immobile, en position assise,  tandis qu'il se cachait l’œil gauche pendant qu'il suivait de l'autre, le mouvement de ce doigt plutôt autoritaire. Depuis ce coup de pouce, les médecins suivaient avec grand intérêt l'évolution de ses blessures. Sa cicatrice le long de son visage avait opté pour une pâleur de plus en plus affichée. D'ici peu, elle serait assez discrète, bien que présente à vie. Elle ne le gênait plus pour parler correctement. Un peu en retrait, au côté du docteur, se tenaient deux jeunes internes. Elles devaient être dans le même âge que notre Lieutenant-Colonel. Toutes deux semblaient faire quelques messes basses tout en fixant tantôt Mustang, tantôt Griffin.  « Il est mignon le brun là, avec ses yeux noirs... » Fit la première avec un sourire. «Oh, moi je préfère le petit taciturne...tu as vu ses tatouages...» Fit la seconde qui fit un petit clin d'œil à ce dernier.

De là, où il se trouvait Corwin les entendait parfaitement et il ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel, rien que par gêne avant que le docteur ne le rappelle verbalement à l'ordre. « Ne Bougez pas votre œil et fixez moi cette lampe, voulez vous. ». Bien que le Frozen restait placide, sa posture assise démontrait une certaine tension tandis qu'il se reprenait à suivre les directives. L'une des jeunes femmes finit par rejoindre le Colonel afin de voir sa blessure à l'épaule, tout en lui tendant ses médicaments. L’observation dura encore bien trois bonnes minutes avant que le docteur ne se recule. A en juger par son expression, il semblerait qu'il soit satisfait. En effet c'était le cas. Ce dernier l'informait que sa vision était encore trouble mais en bonne voie de guérison. Notre alchimiste devra évité de trop s'exposer à la lumière forte directement pendant quelques temps après sa sortie, et devra conserver ce bandeau, histoire de reposer sa vue durant son hospitalisation. Il lui conseilla de prendre encore ses cachets, afin de renforcer sa vision...Et... Il posa sur la table, devant lui, une sorte de tasse contenant une tisane. Cette dernière paraissait obligatoire, histoire de remédier à ses insomnies habituelles. Corwin glissa un regard vers Roy, comme pour lui dire de ne pas se moquer de lui. Il savait bien lui, que tout ce dont rêvait notre alchimiste c'était un café.. Pas cette chose. Le Lieutenant-Colonel croisa les bras.

➽ Encore...Je vous ai dit que je n'aimais pas ça...

Chose à quoi le médecin lui rappela qu'il n'était pas ici pour lui faire plaisir mais pour le soigner. C'était non négociable. Il y eut comme une lutte silencieuse entre les deux hommes avant que Corwin ne décide enfin a tout boire, sans même faire une pause. Si bien qu'un petit filet de tisane glissa un peu le long de son menton, qu'il vint essuyer après coup. Le visage du Frozen n'affichait qu'un air impassible, voir taciturne et il proféra de sa voix atone :

➽ Satisfait ?

Cette boisson n'en était pas moins décevante. Le docteur eut un sourire de contentement avant de demander à ses deux internes de se secouer un peu et de  le suivre, laissant les deux hommes pour de bon seuls. Corwin fit un soupir discret dès que la porte se referma derrière le trio et remit ce fichu bandeau. Il pourrait presque prétendre être de la famille du généralissime à ce niveau là...  Bon, la bonne nouvelle c'est qu'ils pourront bientôt sortir d'ici.  

A peine avait-il remis son bandeau qu'il suspendit son mouvement, gardant une main au niveau de son visage quand il entendit Roy s'adresser à lui sur le ton de l'humour. Une tentative directe afin d'attirer son attention.  Puis l'intonation changea pour prendre un aspect bien plus sérieux à son égard. Corwin se demandait s'il n'y avait pas un brin d’inquiétude la dedans, alors qu'il voulait bien reconnaître qu'il n'avait pas été des plus causants depuis la visite de son bienfaiteur. Il s'était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'y avait pas pris garde. Un petit sourire en coin vint à marquer ses lèvres, accentuant un peu sa cicatrice, alors qu'aucun son ne quitta sa gorge. Une petite boutade de quelques secondes, juste pour taquiner amicalement le Colonel. Le Frozen finit par abaisser sa main et tourna son visage en sa direction tout en offrant une expression grave, voir un peu songeuse.

➽Non, elles sont... trop embêtantes.

Reconnu Corwin d'une voix monocorde. En fait, c'est surtout qu'il n'avait jamais été à l'aise en ce qui concernait les relations de ce genre et puis il avait mieux à faire non ? Un petit froncement de sourcil s'invita malgré lui sur ses traits juvéniles, alors qu'il venait d'avoir vingt quatre ans, se rappelant combien Bruce l'avait mis dans l'embarras avec la serveuse, il y a quelques mois déjà. Le Frozen mentirait s'il disait que ça n'avait pas été agréable, mais... Il préféra oublier ça et finit par reprendre, tout en fixant à nouveau son ami, tout en se remettant un peu mieux en position assise.

➽ Arrête de t’inquiéter, je ne t'en veux pas. Je devrais plutôt te remercier et je t'en dois encore une. En ce qui le concerne, on a décidé de partir sur de nouvelles bases, tout va bien...

Il s'interrompit de lui-même quand il entendit que l'on frappait à la porte de leur chambre. Détournant son attention vers l'accès, il put voir une apparence très familière pénétrer sur les lieux, avec pas mal de choses sous le bras. Ce n'était rien de moins qu'Alistair, un des officiers qu'il avait côtoyé par le passé en tant que soldat , sans jamais connaître son véritable nom, jusqu'à ce qu'ils se croisent pendant l'enterrement du Général de Brigade Hughes. C'était aussi un compagnon silencieux, avec qui il avait partager un peu de musique. Ça remontait en effet... Si Alucard offrit une salutation plutôt protocolaire à Roy, ce ne fut pas le cas pour lui et il en haussa un sourcil. Ça ne l'offensait pas spécialement, mais Corwin ne pouvait pas s'empêcher d'être un peu pointilleux. Si cela avait été en présence d'un autre gradé que son ami, il en aurait fait une remarque. Il le salua doucement du chef  et  l'étudia de son œil valide :

➽ Un jour, il faudra changer cette donne Alucard. Tu sembles t'en être bien remis de ton combat au côté de notre ancien supérieur.

Le jeune Lieutenant-Colonel n'avait même pas proféré son nom et se contenta de fixer le Capitaine qui venait de déposer une corbeille de fruit sur la commode tout en gardant en main une sorte de thermos. Une seconde, c'est bien ce à quoi il pensait ? Corwin n'eut pas même besoin de demander, qu'Alistair vint à confirmer sa pensée, non sans afficher un air plus grave quand il releva leurs blessures. C'est vrai que ce combat n'avait pas été sans  encombre, mais cela aurait été stupide de croire que ça aurait été aussi simple. Notre Griffin était satisfait d'une chose, c'est d'avoir mit de côté ses rancœurs pour servir de rempart à Roy et lui permettre de faire un beau final. Lentement, le Frozen releva son bras pour y voir le symbole de son alchimie, il n'aurait jamais pensé que combiner sa maîtrise avec celle de Mustang, donnerait une telle déflagration. C'est en entendant le liquide couler dans les tasses, qu'il releva ses traits. Dans sa pupille, une lueur s'éveillait, celle d'un plaisir coupable pour  ce qu'il voyait. Un café, un véritable café et non cette chose, cette tisane infecte. Son arôme ne trompait pas sur sa qualité. Corwin voulu tendre la main pour accepter l'offre, mais son mouvement fut très hésitant, comme s'il luttait intérieurement. La voix du médecin qu'il avait rencontré à Central l'avait averti à ce propos, sans parler de ce fichu docteur, il n'y avait pas vingt minutes. Se pinçant les lèvres inconsciemment, il finit par secouer de la tête par la négative.  

➽ Ne t'offusques pas, mais je n'y ai pas droit en ce moment.

S'il y avait du regret, et il y en avait, ça ne se ressenti pas dans le ton de sa voix. Cependant, ne voulant pas être impoli face au geste de son ancien camarade. Il tendit une main vers le panier de fruit pour en prendre un. Un mouvement si simple et pourtant devenu complexe pour le Frozen qui manquait de perception, si bien que quand il parvint à attraper une pomme d'un geste un peu maladroit, elle s'échappa de son emprise. Par réflexe, Corwin voulu la reprendre, mais il ne toucha que de l'air, conscient que sa vue le dupait. Un sentiment de frustration s'empara de lui, tandis qu'il se maudissait intérieurement.  

➽ Bordel..

Pour une fois qu'il se montrait grossier dans un murmure d'agacement.

Heureusement qu' Alistair avait de bons réflexes pour contrecarrer la maladresse de sa gestuelle. Mais cela n'empêcha pas Corwin  de se faire un peu plus taciturne qu'il ne l'était déjà au naturel. Il n'avait pas relever l'explication de Roy un peu plus avant, lui concédant le point sur le sujet. Cependant quand le Frozen l'entendit parler de sa promotion au titre de Général, c'est un sourcil qui s'éleva sur son front encore gracile, puis un second, avant de prendre un air qui pourrait clairement se faire reconnaître comme de la fierté. Pis qu'un paon qui faisait la roue, sans dire le moindre mot cependant. Puis son œil s'arrêta une nouvelle fois sur son ancien camarade de reconnaissance qui lui présentait la tasse de café. Cette fois ci, l'hésitation se fit bien moindre, et c'est de manière concentré que le jeune Lieutenant-Colonel tandis sa main pour soigneusement reconnaître de ses doigts agiles, la surface chaude de la tasse, l'agrippant comme toujours par le haut. Approchant le contenant vers son torse, Corwin pouvait humer à loisir son arôme, et s'il avait été un félin, les deux autres protagonistes auraient pu l'entendre ronronner.

Pourtant ce sont des traits emplis de gravité qui se miraient sur ce visage convalescent. La cicatrise s'était un peu plus affiné encore, depuis l'intervention de Brewster, et son œil était sur la bonne voie de recouvrer toute ses capacités. Dans un parfait silence Corwin glissa un regard entendu envers Alistair, comme quoi il le remerciait pour le café, avant de lever sa tasse dans la direction de son ami et nouvellement Général.

➽ Je pensais justifier ça en guise de cadeau d'anniversaire, mais cette promotion est encore un meilleur prétexte. Félicitation mon Général.

Si le ton monocorde laissait entendre une certaine ironie envers sa propre personne, elle devint bien plus sérieuse sur la fin. Le Lieutenant-Colonel fixait un temps son ami avant de boire une gorgée devant lui, avant de retomber dans le silence complet, laissant Mustang résumer plus ou moins se qu'il s'était passé durant leur affrontement contre Kimblee. Tenant toujours le contenant entre ses phalanges, le Frozen se rappelait de la chaleur intense qui avait touché son visage, alors qu'il tâchait de se reprendre après la première offensive de l'ennemi. Puis cette explosion combinée à sa propre alchimie... Intense, c'était bien le mot. Prenant son temps, le jeune homme reprit encore une gorgée de ce café véritable. Au diable les médecins, ça valait tout l'or du monde ce truc là. Calé contre son oreiller, il se montra cependant un peu plus à l'écoute, car Roy venait d'être directe quant au sens véritable de la visite du Capitaine. Ce dernier ne sembla pas du tout déstabiliser et parla des deux mercenaires qui accompagnaient depuis quelques temps Kimblee. Le fameux bretteur et ce type aux mécagreffes. Corwin les visualisait très bien. C'est donc eux qu'Alistair et Hawat avaient affronté à la gare.  

➽ Ils étaient là en effet, mais nous les avons dégagé du train peu après avoir mis à l'abri les voyageurs des wagons inférieurs. Nous étions encore en pleine vitesse à ce moment là, mais la neige a sûrement amortie leur chute.

Sa voix paraissait toujours aussi atone, alors qu'il se rappelait très bien avoir propulser à l'aide de son alchimie, le plus imposant des deux, alors que le bretteur s'était fait mettre hors course par Mustang. De sa pupille grise, il ne lâchait pas le Capitaine, comme comprenant que ce dernier allait sûrement aller à leur chasse. Portant une nouvelle fois la tasse à ses lèvres, ne ressentant qu'a peine une gène au niveau de sa jeune cicatrice, Corwin savait qu' Alistair n'était pas du genre à se faire avoir si facilement. Il connaissait ses capacités depuis la guerre, même s'ils n'avaient jamais fait vraiment équipe.  

Portant par moment son regard sur les deux autres hommes qui occupaient la pièce, Corwin  faisait tourner un peu son café, en retenant la tasse par le dessus, comme à son habitude. En son esprit, il jouait ce combat encore bien frais, comme cherchant quelque chose à rajouter, afin d'aider le Capitaine dans sa tâche. Un léger froncement de sourcil s'invita sur ce visage impassible, bien que marqué par cette nouvelle cicatrice qui le tiraillait un peu, pendant que Roy expliquait quelques détails vis à vis du bretteur. Ce dernier avait vite dégagé, quand il était revenu  à l'intérieur du train. Le Frozen s'était juste permis de rajouter une couche de glace sur le plancher, afin de favoriser son manque d'équilibre, l'invitant à quitter les lieux. Après quoi, il avait fait directement face à ce colosse aux pieds d'acier. Enfin, à sa taille, tout le monde paraissait grand, mais qu'importe. Au moins ça sonnait durement quand il les mettait à terre. Prenant garde à ne pas interrompre son Général, Corwin finit par prendre à son tour la parole..

➽ Quand à ce colosse, il doit avoir encore quelques traces de glace sur ses auto-mails, de quoi gêner un peu ses mouvements. Le froid ambiant de cette région ne doit pas l'aidé à s'en débarrasser.

Il manqua de réaction quand la porte s'ouvrir pour laissé passer une infirmière. Étant dans son angle mort, le jeune homme n'y avait pas pris garde et c'est au son de sa voix qu'il vida d'une traite son contenant et cacha ce dernier contre son flanc, prenant un air aussi neutre que d'ordinaire avant de la saluer vaguement de la main, par politesse. Elle venait tout simplement signaler à Alistair qu'il allait être temps de les laisser en paix, car l'heure des visite prenait bientôt fin. Avalant discrètement la gorgée qui résidait encore dans sa bouche, Corwin regrettait déjà de ne pas avoir pu en profiter un peu plus. Mais visiblement, son ancien camarade de reconnaissance avait quelque peu lu dans ses pensées. Car, une fois l'infirmière reparti, il proposait de laisser le thermos. Brillante idée. Le Lieutenant-Colonel  reposa la tasse sur la table en se raclant la gorge, tandis qu'Alistair poursuivait en leur disant qu'il espérait les revoir en de meilleur condition. A qui le disait-il au juste ? Corwin en avait un peu marre de finir à l’hôpital ces derniers temps. Même s'il ne regrettait absolument pas ses actions. Glissant son œil  en direction de Mustang... Oui, ça en valait la peine, il était désormais Général. Puis revenant sur le Capitaine, il inclina un peu son menton, comme pour afficher un air des plus entendus.

➽ J'ai toujours ton contact. Prends garde à toi et à tes hommes.

En effet, il avait encore son numéro qu'il lui avait confié depuis l'enterrement. Quand au reste, il lui faisait confiance vis à vis de ces deux mercenaires. Ces dernier ne resteront pas en liberté bien longtemps. Ses pensées se tournèrent à nouveau vers Kimblee pendant quelques secondes et son esprit s'attarda sur un élément particulier. Il se redressa un peu sur son oreiller en contemplant sa propre table de chevet où résidait sa montre en argent. Le Frozen tendit la main pour ce saisir de cette dernière un peu en tâtonnant, avant de la laisser pendre au bout de sa chaîne en la fixant un petit moment. Elle lui semblait plus lourde et la raison en était évidente, mais seulement pour son possesseur.

Gardant un profond silence pendant quelques instants, il ouvrit néanmoins la bouche comme pour dire quelque chose, mais en définitive il se ravisa et plongea la montre dans la poche de son habit de patient. Mieux valait qu'il garde ça pour sa propre personne, plutôt que de rajouter des soucis. Son ami allait avoir du pain sur la planche avec ce nouveau grade en poche. Corwin avait conscience qu'à présent, il allait devoir faire sa propre route de son côté et ce n'était pas le moment de faillir.

La conversation touchait à sa fin et Corwin toujours plus ou moins silencieux, salua son supérieur qui s'en retournait à sa chambre non sans leur dire bonne soirée. Le Frozen aurait fait un sourire si l'envie y était. Mais en vérité, il se sentait claqué et ce même après avoir but cette tasse si bienvenue de café.  Pour ça, il remerciait secrètement Alistair qui le saluait à son tour pour se retirer. Rester seul, le jeune homme  serra un peu sa montre dans sa poche, avant de finalement soupirer une nouvelle fois en se focalisant sur le plafond. Mine de rien, il se sentait mentalement épuisé et il n'avait aucune envie de réfléchir à son problème. Tournant à demi son visage sur le côté, le jeune Griffin repéra le fameux thermo. S'il le laissait en vu, c'était évident qu'on allait le lui confisquer et cela il en était hors de question. Mais, comme notre alchimiste n'avait pas du tout le désire de se battre avec le personnel de l'hôpital au risque que cela remonte jusqu'aux oreilles du Général Armstrong, Corwin se redressa pour aller le récupérer à côté du panier et le planqua derrière l'oreiller, calé entre le matelas et le sommier. Avec un peu de chance, cela ne se voyait guère et il lui serait aisé de se servir.

Après quoi, il se contenta de prendre une chaise pour la tirer vers la fenêtre où il s'installa pour regarder l'extérieur. Au dehors, il avait encore neigé et il crut apercevoir une tête blonde s'en aller.. Certainement Alistair d'ailleurs. Se calant sur sa chaise, Corwin resta ainsi jusqu'à ce que la nuit ne tombe définitivement sur les lieux. Un moment de silence et de tranquillité comme il les aimait et le seul regret qui l'habitait présentement, c'est de ne pouvoir rejoindre le toit pour admirer un peu plus ce paysage enneigé. Se perdant dans ses pensée, il ne prit nullement garde au médecin qui se tenait derrière lui les bras croisés. Ce qui suivit fut assez simple en soi, Corwin dû rejoindre son lit avant de ne devoir boire une seconde tisane. La bonne blague. Une fois de plus le jeune homme protesta vertement, mais il se montra coopérant en reprenant place dans son lit, venant à son tour à se montrer ferme en croisant les bras. Il pouvait bien profité un peu de cette nuit, alors qu'il n'avait pas sommeil.

Le médecin n'en démordit pas pour autant et lui présenta ses médicaments, ainsi qu'un dernier qu'il ne connaissait pas.. L'homme ajouta que c'était pour dormir. Le Frozen ne dit mot, mais son regard se  fit plein  de défit avant de finalement prendre cette pilule et l'avala avec l'aide d'un verre d'eau qu'on lui tendait. C'est seulement après cela que le silence revint en maître dans la pièce, laissant notre patient dans une solitude réparatrice. Son œil le piquait un peu, à moins que ce ne soit la fatigue qu'il refoulait par mauvais caractère. Cependant, au fil des minutes son esprit se faisait de plus en plus brumeux et l'envie de se mettre sur le côté en tirant les couvertures à soit se fit plus alléchant. Sa main se glissa sous son habit pour tenir son médaillon, comme une ancre afin de chasser les mauvais rêves, alors que son souffle se faisait de plus en plus régulier et profond, jusqu'à ce que tout ses muscles ne se détendent pour de bon, trahissant un état de sommeil mérité.