Conseillé par le Lieutenant Halleck, le Colonel Hawat envoya le Buzzard en guise de soutient auprès du Général Brewster. Il n'y avait pas véritablement eut d'échange entre ce jeune cadet et cet officier dont la réputation n'était plus à faire. Nul ne voyait vraiment son visage, surtout quand il était en opération. Son uniforme était dépourvu de veste pour plus d'aisance dans ses mouvements, et surtout, il portait cette cape beige qui le calfeutrait dans le paysage, la capuche bien sur son visage, afin d'en couvrir les traits. Il ne portait aucune arme à feu sur lui, mais deux lames à ses flancs. L'une longue et l'autre courte, afin de parer à tout type de combat. Tandis que l'alchimiste dont il devait assurer la sécurité, s'avançait dans la rue principale, Corwin sautait de toit en toit le plus discrètement possible, comme cherchant des éléments suspect. Il finit par entrer par une fenêtre sans vitre pour se retrouver dans un endroit sombre et bien plus frais que l'extérieur.. L'odeur de la poussière venant percuter ses narines. Au dehors, il entendit la voix ferme de son supérieur qui clamait son ultimatum.

Inspirant lentement, l'adolescent tâchait de préserver son calme, alors que son regard devenu plus taciturne au file des mois balayait l'endroit.. Les toitures étaient une chose, mais l'ennemi pouvait aussi être dans les étages.. Et alors qu'un son qu'il avait apprit à reconnaître se manifesta dans les airs, il glissa un regard vers l'extérieur, grâce à un trou béant dans la structure.. Le Général  de brigade prenait les choses en main sans pour autant  être offensif. Curieusement, ça lui donnait l'impression que tout les supérieurs n'étaient peut être pas comme celui qu'il servait … Comme cet Alchimiste qu'il avait surprit en train de se prendre la tête avec un autre homologue... C'est alors qu'il eut l'impression de ne pas être le seul observateur. Le Buzzard se mit sur ses gardes en se reculant légèrement de l'ouverture, pour s'éloigner dans le bâtiment.. Cherchant quelqu'un ou quelque chose qui n'était pas censé être là, une main sur l'une de ses lames.

La main droite placée sur la garde de son long couteau, Corwin prenait garde à tout ce qui l'entourait, jusqu'à percevoir le son vif et  funeste d'une lame venir sur lui. Par réflexe il se cala sur le côté en brandissant son arme qui rencontra l'offensive dans un son  clair. Son regard anthracite se braqua sur cette ombre humaine qui se détachait de l'obscurité. Il ne saurait dire s'il avait affaire avec une femme ou un homme mais, la personne ne semblait pas plus grande que lui. Le gamin qu'il était ne prit guère le temps d'hésiter et Corwin fonça directement sur son adversaire qui venait de se dévoiler.

De sa lame longue, notre éclaireur tenta un large coup provenant du bas vers le haut, comme pour lui couper toute envie de se rapprocher, et de surtout se reculer pour parer. Il ne savait pas si cet essayant pouvait avoir d'autre arme de jet, où bien une arme a feu, surtout sous cet accoutrement. L'adversaire pourrait penser de même de sa personne, étant donné la cape qui recouvrait aussi bien son visage que ses gestes. C'est alors que deux coups de fusils et deux explosion successives se firent entendre dans les airs, invitant le Buzzard à glisser un regard à travers la fenêtre à moitié éventrée.. Il pu voir  les flammes se propager dans les airs. Eh merde ! Son adversaire ici présent avait dû donner un signal vis a vis des soldats qui se trouvaient en bas. Il fallait qu'il soit plus efficace. Il y avait forcement un tireur embusqué, mais pour le trouvé, Corwin devait rejoindre les toits et... de se débarrasser de son adversaire.

➽ Toi, Dégage ou je te tue

Sa voix était monocorde et directe. Il avait pour mission de protéger au mieux cette avancée et surtout, de veiller au derrière de cet Alchimiste d'Etat. Se tenant parfaitement sur ses appuies, il tenta une feinte sur la droite, la lame venant à se coller le long de son bras, pour présenter la garde en guise de massue, comme pour la bousculer avec force, dans l'idée de passer.

Leur lames se rencontrèrent et les regards se dévisagèrent longuement. Le Buzzard avait l'impression d'avoir affaire à une personne presque aussi jeune que lui... Un regard pourpre et inflexible.... Dans les secondes qui suivirent, alors qu'il voulait rompre la confrontation pour passer, elle sut le surprendre pour de bon. Perdant l'équilibre sous la manœuvre de son opposante, Corwin parvint néanmoins à se reprendre un peu plus loin, à l'aide du mur, avant  de la voir  s'échapper du côté de l'ouverture qui donnait sur l'extérieur.  Quelque chose lui disait qu'il ne devait surtout pas la laisser trop agir, surtout après avoir entendu les trois détonations à l'extérieure. Venant donc à poursuivre son adversaire qui était des plus agile, il démontra qu'il n'était pas en reste en agrippant les pierres avec précision, afin de rouler par la suite sur ce toit plat. Se relevant vivement, il put constater la jeune femme un peu plus loin, sur le rebord opposé et qui paraissait chercher quelque chose dans ses habits.

De là où il se trouvait, Corwin ne pouvait déduire s'il s'agissait d'une arme ou de toute autre chose. Mais il ne pouvait pas prendre le risque qu'elle tente quoi que ce soit envers l'Alchimiste d’État qui se trouvait sûrement en bas. C'est pourquoi il se jeta avec agilité et semblable à un félin sur elle, afin de l'immobiliser au sol. Du moins c'est l'idée qu'il voulait accomplir, alors qu'il l'attrapait déjà par le bras qui devait tenir l'arme ou l'objet, tandis que d'un mouvement brusque de la jambe, il tentait de lui faucher les siennes. Dans la manœuvre sa capuche s'était partiellement retiré, dévoilant le haut de son visage, des yeux gris et quelques mèches sombres. Sa propre lame était à porter de main au cas où... Corwin était entraîné à tuer, mais uniquement lorsque ceci était inévitable ou nécessaire. La règle c'est qu'il n'hésitait jamais quand la décision était prise. Pendant cette action, il put entendre l'effondrement de mur.. Comme si une personne cherchait à déloger une cible.  

Cette femme avait du répondant il n'y avait pas à dire. Corwin dû prendre garde à ce coup venant directement trop proche de ses côtes pour le paré de son bras libre. Après quoi s'en suivit un combat aux couteaux sans que l'un ou l'autre ne faiblisse. Par moment, le jeune Buzzard pouvait voir ce qu'il se passait en contre bas. Visiblement, l'alchimiste dont il couvrait les arrières, avait parfaitement prit les choses en main en protégeant tout le monde avec cette sorte de bunker. Mais à peine avait il glisser un regard que son adversaire le rappelait à l'ordre, manquant de lui offrir une belle estafilade en dessous de l'oeil. Parant l'attaque une fois de plus, il reprit appuies sur ses pieds pour donner une plus grande résistance.

C'est là qu'une explosion se fit entendre, manquant de faire lever un sourcil à Corwin, qui pu entrevoir que le mur du bâtiment d'en face venait de s'effondrer. Il ne fut pas le seul à rester plus ou moins surprit sur l'instant, mais rapidement l'adversaire le rappela vivement à l'ordre, tentant une attaque fourbe. Une offensive qu'il para à nouveau avant de se retrouver acculé vers le rebord de l'immeuble. Un peu trop confiant concernant son équilibre, Corwin ne voyait pas là le moindre danger. Un coup de fusil retenti alors, venant à percuter ses oreilles avec force... Tandis que son regard suivait au ralenti une lame tranchante qui se dirigeait vers sa gorge. La détonation l'avait légèrement figé, comme si cela avait déclenché quelque chose de terrifiant au fond de l'esprit de notre garnement qui pourtant tentait de se raccrocher à la réalité. Il ne pouvait pas céder aux ombres maintenant. D'un mouvement brusque et vif du bras, il repoussa cette lame. Ce faisant, il perdit son équilibre sur la corniche et ses jambes le firent basculer en arrière. Alors qu'il chutait déjà vers le sol, son regard s'écarquilla en sentant quelque chose lui brûler le haut du trapèze, arrachant un peu le tissu de sa cape avant de continuer sa route...La balle l'avait manqué.

➽ Et ...merde....

01

Réalisant qu'il tombait pour de bon, alors que son instinct le poussait à trouver quelque chose pour se reprendre.

Alors que le sol se rapprochait inéluctablement, Corwin voyait encore ce visage étonné qui le fixait. Il n'avait pas senti sa lame sur lui, elle ne l'avait donc pas atteint, oui mais il allait mourir quand même. Tendant une main vainement il se maudissait pour ça. Il ne l'avait même pas ramener à la maison ! Soudain, quelque chose heurta son dos, l'invitant à glisser et non plus à chuter. Le choc fut un peu violent, mais rien de bien grave, alors que le Buzzard réalisait enfin ce qu'il se passait. C'était comme être sur un toboggan, l'invitant simplement à rejoindre le sol... Tournant un peu son visage dégager de toute capuche, il put voir l'ombre de l'alchimiste d'Etat. C'était forcement un tour de sa part.  Reprenant pied sur la terre ferme, l'éclaireur reprit un peu ses esprits en posant une main sur la paroi de l'immeuble. Les images morbides et diverses le quittaient progressivement, réalisant qu'il ne pouvait pas rester inactif. Se reprenant donc, le Buzzard remonta à l'intérieur du bâtiment. Si jamais cette fille était encore debout, elle pouvait porter atteinte à celui qu'il devait protéger.

Cela ne lui prit que quelques effort et peu de temps pour retrouver le dernier étage, avant de gravir les pierres qui donnaient sur le toit. C'est là qu'il la vit sur le flanc, inerte, lui tournant le dos. Il précipita vers elle pour s'accroupir, la touchant doucement à l'épaule... Elle ne réagissait pas. L'amenant doucement sur le dos, il nota qu'elle ne respirait plus, le regard paraissait déjà loin.  Rabattant sa propre capuche sur la tronche, Corwin vint doucement lui fermer les yeux, tandis qu'une certaine tristesse passa sur ses traits.. Il prit la cape de la jeune fille pour la placer sur son corps, par pudeur et respect. Ce n'est que là qu'il se redressa, fixant devant lui, pour voir l'Alchimiste au côté d'un corps dont il ne distinguait qu'une ombre..