Voila bien quelques semaines que le Lieutenant-Colonel Griffin était à l'hôpital. Il pouvait quitter son lit pour marcher et renforcer ses muscle de sa cuisse encore convalescente. La première fois qu'il avait reprit pied sur le plancher des vaches, le jeune homme avait éprouvé comme un étourdissement... Comme si son esprit, tout comme son corps reprenait conscience de sa hauteur dans l'espace. Un sentiment de soulagement l'avait gagné, comme un semblant de victoire de pouvoir enfin avancer. Il ne manquait plus qu'un café et se serait parfait. Corwin avait refuser de mettre des chaussures dans un premier temps, appréciant la froideur du carrelage sous ses pas, alors qu'on l'obligea à prendre une canne pour ses déplacement. Une chose qu'il avait réfuté sèchement, mais qui fut balayé par les propos du médecin qui se montra intransigeant. Ce ne serait aucunement permanent et quand il quittera l'hôpital, il pourra laisser cette canne derrière lui et reprendre son service. Mais avant ça, le Frozen allait devoir exercer sa jambe, afin de renforcer les tissus encore endommagés. C'est pourquoi, il s'efforçait tout les matins de faire des exercices dans sa chambre, avant de rompre la monotonie de ses journées par des dossiers que le Colonel Mustang lui avait apporté. Parfois, on lui permettait de jouer de son violon tout en laissant la porte ouverte. Comme pour partager un moment agréable et pas seulement pour lui-même. La nuit, alors que le sommeil tardait, ou que ce dernier se faisait bien trop court... Corwin jouait seul aux échecs tout en repensant à ce qu'on avait pu lui dire ces derniers temps. Que ce soit cette future mission auprès de son ami et supérieur, les propos de Bruce et du Général Grumman ou bien ses souvenirs auprès de sa famille.

Ce jour là, il pleuvait fortement à l'extérieur, et notre Lieutenant-Colonel venait d'achever la lecture d'un document qu'il n'avait pas encore touché jusque là. Assit sur le lit, il délaissa ce dossier sur la table basse, pour rejoindre la pile qui l'attendait de pied ferme. Son regard anthracite s'attarda quelques secondes sur la fenêtre..Les lumières de la ville donnaient une atmosphère vraiment particulière et Corwin réprima l'envie forte de monter sur les toits, rien que pour profiter de cet instant.. Il avait promis d'être un patient tranquille et sur sa montre, il était dix neuf heure, les visites venaient donc de prendre fin. D'un soupire, le Frozen quitta son lit pour recouvrer son équilibre sur le sol. Sa blessure était de bonne humeur car il ne ressentit aucune gène sur le moment. Il quitta la pièce en boitillant pour se rendre dans la toute petite salle de bain qui collait à sa chambre, et ce en boudant sa canne. Quittant ses effets il prit donc une courte douche, parfois, il venait reconnaître la cicatrice encore fraîche de sa plaie, comme pour que son esprit l'accepte pour de bon, alors que ses pensées de la journée s'évaporaient peu à peu. Quand il quitta la salle de bain, le linge encore sur la tête pour sécher ses cheveux, Corwin portait son pantalon de nuit et un t-shirt blanc en coton. La chambre baignait dans la pénombre la plus totale.

Faisant un pas en avant un peu boiteux pour se rapprocher de son lit, un déclic se fit entendre juste derrière lui, comme une arme que l'on armait avec soin à l'aide du pouce...Puis la froideur d'un canon vint à se coller contre sa nuque. Les mains toujours lever sur sa tête, retenant le linge sur ses cheveux humides, le regard d'acier de Corwin brilla d'une intensité peu commune, comme si la terreur venait tout bonnement de grimper le long de son dos.. Des pupilles qui se perdaient sur le lit vide en face de lui. Une voix s'éleva à côté de son oreille, laissant le venin se répandre progressivement à travers elle :

➽ Joue sans t'arrêter ou ta vie cessera sur le champ...

Une voix qui venait tout droit de son passé le plus sombre, provenant d'un homme qu'il fuyait comme la peste. Une parole qui le renvoya indubitablement dans un monde ou cette chambre n'existait pas. Un univers fait de poussière, de sable, d'une tente, de sang et de plaintes......et cet homme. Un long frisson se profila le long de son dos, alors qu'une goutte de sueur froide quittait sa tempe, à moins que ce soit l'humidité de la douche. Son cœur battait à tout rompre, alors que ses mâchoires se serraient. Son corps refusait d'obéir à quoi que ce soit...la peur le tenant. Une expression fermée mais qui témoignait de cette lutte intérieur. Non, il ne succomberait pas... Il affronterait sa peur...Elle ne tuera pas son esprit. Le Frozen finit par proférer d'une voix maîtrisée :

➽ Vous n'avez rien à faire ici, Général Hawat.

Abaissant ses mains vers le bas, il pouvait distingué dans le noir ses propres tatouages, conscient qu'il pourrait en avoir l'utilité, car ses anneaux reposaient dans le tiroir de la petite table.  

Le nord n'avait pas particulièrement réussit à notre Général de Brigade, Hawat. Cependant, il avait obtenu quelques pistes vis à vis de Kimblee et en avait informé dans son rapport pour le QG de Central.  Ses côtes lui faisaient encore un peu mal depuis sa confrontation avec ce mercenaire type poids ultra lourd, mais pas de quoi s'en formaliser, car Daneel avait bien mieux à faire. En effet, depuis ce matin, il se trouvait sur Central pour une réunion des plus ennuyeuses. Mais le devoir était le Devoir et notre homme ne s'y dérobait jamais, encore moins depuis une certaine visite dans son propre QG. La matinée passa assez rapidement en vérité, surtout quand une douce pensée venait à se joindre à la partie. Alors qu'il écoutait à peine un homologue un peu trop bavard à son goût, il avait apprit qu' un certain oiseau rare, un petit Lieutenant-Colonel qui était encore à l'hôpital. Cette blessure ne devait pas être aussi anodine pour qu'il y soit encore. En fait, Daneel aurait bien cru le rater et ne pas avoir sa chance. Fort bien, il n'avait qu'à faire prendre d'un peu de patience pour aller droit sur sa proie. Tout le monde n'avait que ce nom là  à la bouche, lui et un certain Capitaine Grayson. Un nom peu familier pour lui, mais le Général le garda quand même en son esprit. Cela pourrait être utile un jour.

Rompant la conversation d'un simple mot, le Général s'excusa pour quitter la pièce. La réunion étant levé, il ne voyait aucun intérêt de rester à faire jouer les relations. Du moins pas en ce jour si particulier. De toute façon, il savait ce qu'il avait à savoir et sa mission n'était pas terminé. Vacant à ses occupations diverses, il finit par se rendre  à l'extérieur pour s'allumer une clope, tandis que son subordonné vint à l'informer que son train partirait demain sans faute. Parfait, ça lui donnait tout une soirée pour une visite sans aucune pression. Relâchant la fumée dans les airs, il observa le ciel...La nuit n'allait pas tarder. S'éloignant tranquillement du QGt,  et laissant son manteau noir reposer sur ses épaules, Daneel réfutait le froid ambiant. C'était plus supportable que dans le North, mais pour un natif du Sud ce la restait assez désagréable en soi. Il était rare qu'il se permette de se mêler à la foule de cette ville, mais il n'avait aucunement l'envie de prendre une voiture. Ce serait bien trop visible et sa visite n'avait rien de bien protocolaire. Seul, deux de ses hommes de mains le suivaient à distance. Deux de ses meilleurs éléments qui surveillaient ses arrières, comme des fantômes.

Hawat ne semblait pas pressé, répétant sagement les lieux tout en reconnaissant que Central paraissait bien plus bruyante que South City. Les bâtiments bien plus hauts en prime... Il n'aimait pas tellement l'endroit en fait, alors qu'il arrivait peu à peu vers l'hôpital. Dire que c'est ici qu'il avait lui même reçu ses auto-mails...Un souvenir douloureux mais qu'il ne reniait aucunement.  Ce qui ne vous tue pas, vous rend plus fort après tout. La nuit était parfaitement installée à présent et à l'évidence, les visites n'étaient plus de mise... Au loin, il entendit l'horloge annoncer les dix neuf heures. Qu'importe. Le Général entra dans le bâtiment, suivit de ses hommes. Il ne fallut pas grand chose pour qu'on daigne le laisser passé tout en l'informant de la chambre qui méritait tout son intérêt. Dans un milieu pareil, la corruption avait toujours sa place...Mais Hawat avait conscience que  l e prix de la corruption avait un danger. Il tendait à augmenter, de plus en plus... Parvenant devant la porte qui menait au Lieutenant-Colonel Griffin, son regard sombre se fit plus appuyé. Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas eut cette approche. D'un langage des signes, il fit comprendre à ses hommes de garder l'entrée. Daneel pénétra dans la pièce plongée dans le noir. Corwin s'attendait il à sa venue ? Non, aucune chance. Par prudence il referma rapidement la porte derrière lui sans le moindre bruit, avant de longer le mur. Son regard s'attarda sur une porte d’où la lumière semblait filtrer. Le bougre était simplement en train de prendre une douche. Avec une tranquillité déconcertante, notre homme se posa dos contre le mur, laissant sa main de métal rejoindre son arme qui résidait contre sa poitrine. Le bruit de la douche rythmait se moment, tandis que le Général notait un peu la pièce.. Un  jeu d'échec...un uniforme à de mi plié... Tient tient....un violon. Voila qui lui rappelait un souvenir plutôt satisfaisant. Sa pensée s'interrompit quand le bruit de la douche se tut. Au bout de quelques minutes, la porte s'ouvrit pour laissé passer un homme plus petit. Quand la porte se referma dans le noir, Hawat en profita pour lui glisser le canon de son arme sur la nuque tout en l'armant sagement.

Il prit un malin plaisir à voir la réaction de cet oiseau qu'il voulait ravir au Colonel Mustang. Un rapace qui jadis avait fait parti de son commandement et qu'il regrettait pas mal. S'approchant de lui il lui murmura ses quelques mots. Une phrase qu'il lui avait soufflé lors de leur première rencontre. Mais à la différence c'est que Corwin paraissait plus fort dans ses convictions à présent et vint à lui répondre d'une voix neutre.  Lentement, Daneel  releva son arme.

➽ Au contraire, je trouve que ma visite est des plus appropriés. J'étais ton supérieur et il me semble normal que j'aille vérifier si l'arme que je convoite est toujours aussi... « utile »

Le Général tenait toujours son arme en main et armée, gardant une posture prudente. Le canon semblait viser plus ou moins le sol à présent. Le jeune homme ne lui faisait toujours pas face et Hawat attendait simplement sa réaction. Nul ne viendra dans cette pièce sans son ordre directe, et le calme ambiant dans le couloir témoignait de l'absence des soignants.

La sensation de froideur sur sa nuque ne se retirait pas, elle paraissait mordre sa chair en dessous de sa chevelure.  Le cœur battant fortement contre sa poitrine, Corwin  fixait devant lui. Dans son regard, on pouvait voir la lutte constante que ce livrait son esprit et ses démons. Des craintes qu'il avait enfuit sous bien des couches de maîtrise de soi. Il n'avait fallut que cette présence et ce déclic d'une arme contre sa nuque pour que tout ressurgissent. A rester ainsi debout commençait à lui tirailler la cuisse. La douleur endormie se faisant un peu plus grincheuse, tel une lente brûlure par le feu. C'est sans doute ce qui réveilla un peu notre Frozen Alchimist. Progressivement la litanie s'invita dans ses pensées, se faisant plus intense. *J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.* Peu à peu ses muscles se firent moins tendu et surtout son intellect se fit plus clair. Une fois de plus, Corwin devait admettre que  les enseignements de son père n'étaient pas à jeter à la poubelle. Quelque part ça le frustrait, mais l'heure n'était pas à ce constat. Ses mains restèrent ouvertes , mais sa posture donnait à penser qu'il pouvait réagir n'importe quand. C'est sûrement pour ça qu'il sentit l'arme se retirer de derrière lui. Le Général l'étudiait, tout en offrant une réponse qui lui fit  froncer des sourcils.

Ceci faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas parler de cette façon. Depuis son retour de la guerre en fait. Quelque chose qu'il avait désappris sous le commandement du Colonel Mustang. Inspirant lentement et refusant de laisser sa cuisse lui dicter sa condition, le Lieutenant-Colonel se retourna progressivement pour faire face à ce type bien trop grand pour lui. Il dû relever un peu son visage pour le contempler. Ils se tenaient à moins de deux mètres de l'autre à présent.  

➽ Je ne suis pas une arme, monsieur.

Une voix encore plus ferme que précédemment, signe que Corwin voulait démontrer qu'il n'était plus cet adolescent facilement impressionnable. Daneel n'avait plus affaire à un simple cadet doué à présent. Il allait devoir le comprendre, alors que le jeune Griffin se refusait de lui donner une fois de plus du « Général ». Une pique, tout en restant respectueux, parce que son devoir l'exigeait. D'un bref regard vers la porte, il comprenait qu'il ne pouvait pas espérer une arrivée salutaire. De plus penser comme ça allait ternir ses capacités d'analyse.. Hors en cet instant, il était une proie bien trop facile pour cet homme. Sa voix se fit monocorde et froide à la fois :

➽ Je n'ai plus rien à faire avec votre service ni de près ni de loin et je me porte parfaitement bien. Monsieur 

Même s'il devait reconnaître qu'il ne tiendra pas longtemps debout de cette façon. La canne était malheureusement bien trop loin de lui. Pour le coup il se maudissait pour avoir eu l'arrogance de la laisser là, juste pour une douche. Pourquoi Corwin ne pouvait pas toujours observer de la vigilance. Cet hôpital lui avait ramolli l'esprit. Il serait temps qu'il sorte de là au plus vite. Retirant le linge de sa tête, il le garda en main. Si jamais le Frozen devait se défendre, il aurait au moins ça pour se faire. Pendant tout ce temps, même s'il avait la tête relever dans la direction des traits de son ancien supérieur, il ne le contemplait pas du tout dans les yeux. Était ce à cause de la noirceur de l'endroit, à peine éclairé par les lumières extérieur ?.Pourtant leur yeux respectifs devaient s'être adapté. Un affrontement serait pourtant  inacceptable. Surtout s'il entamait lui-même le combat. Frapper un Général avait ses conséquences et il était hors de question qu'il franchisse la ligne. Que ce soit pour lui et surtout pour le Colonel... Pas alors qu'il devait devenir autre chose qu'une ombre. C'était pour lutter contre des gens comme lui qu'il devait avancer.  

Rangeant tranquillement son arme dans son étui, Daneel ne lâchait pas du regard les réactions du petit Lieutenant-Colonel. Pour sûr, il semblait plus confiant que par le passé. Lentement, le Général attrapa son paquet de cigarette et l'alluma avec aisance à l'aide de son briquet. A la lueur de la flamme, il croisa le regard de cette arme qu'il convoitait depuis un petit moment à présent. Cet homme pouvait dire ce qu'il voulait, Hawat savait qu'il avait pleinement l'avantage dans cette situation. Tirant sur sa clope, un fin sourire en coin vint à orné sa bouche, quand il entendit la première réflexion du jeune Griffin. Son regard sombre se porta sur ce visage qu'il devinait parfaitement à présent, sa vue s'étant adaptée à cette ambiance nocturne.  Il y avait tant de détermination dans cette intonation, mais aussi un semblant de tension, comme s'il luttait contre quelque chose. Laissant la fumée se répandre dans les airs, le Général garda un parfait silence, comme pour offrir une atmosphère encore un peu plus trouble entre eux. Une manière simple de garder le contrôle. Si Corwin était tendu, Daneel semblait très à l'aise à côté, voir même, presque détendu.

➽ Bien entendu que tu en es une, et tu es devenu encore plus intéressant avec le temps. Moi qui pensais que tu ne passerais plus d'un mois vivant durant la guerre. Je suis content de voir que je me suis trompé.

Le ton semblait placide, alors qu'il tirait à nouveau sur sa cigarette, venant à faire un pas comme pour rompre un peu plus la distance. L'idée était d'imposer à Corwin de lever un peu plus la tête, alors qu'il le soupçonnait de faire de bons efforts pour se maintenir debout, face à lui. Abaissant sa tête, Daneel recracha la fumée sur ce subordonné devenu adulte. Il admirait sa force et sa détermination. Pas étonnant que le Colonel Mustang l'avait convoité lui aussi.

➽  C'est Général de Brigade Hawat, mon Lieutenant-Colonel Griffin. 

Le ton était froid et directe, sans pour autant afficher la moindre colère. C'était un rapport de force très clair, face à ce petit rebelle. Bien qu'il faisait preuve d'habileté à ne pas franchir la ligne de l'insubordination. Mais quelque chose lui disait en voyant le linge dans sa main, qu'il allait tenter de se battre.. A moins que ce ne soit pour se défendre. Le Général se contenta de remettre sa cigarette dans sa bouche et il se permit de bousculer un peu Corwin, comme pour voir si ses dires étaient exactes. Après tout, il paraît qu'il faut pousser les oisillons hors du nid pour les pousser à voler de leur propre ailes. Quoi qu'il en soit, Daneel n'était pas ici que pour ceci. Depuis son échange avec le Colonel Mustang, il désirait remettre un puzzle dans le bon ordre.

➽  Frappe moi si tu le désires, mais tu sais ce que cela te coûtera, n'est ce pas ? J'ai quelques questions pour toi et tu vas y répondre.

Il le bouscula une seconde fois,  de manière un peu plus forte cependant, sans pour autant user d'une arme. C'est comme si Hawat cherchait simplement à éprouver la résistance de cet homme. Jusqu'où irait cette droiture qu'il observait derrière ce visage fermé et taciturne. S'il venait à craquer, alors le Général aurait gagner et pourrait attenter quelque chose à son encontre. Ses pupilles notèrent les tatouages sur les avant bras. A ce qu'il paraît voir des ailes de glace sur les portes du QG avait été très spectaculaire... Dehors, on entendait rien, pas même un bruit de pas. Il semblerait que ses hommes faisaient parfaitement leur boulot.

La tension qui habitait chacun de ses muscles, invitait Corwin à rester des plus vigilants face à cette situation. Se tenant au niveau du pied de son lit, il avait en face de lui un homme qui connaissait sa propre force et dont le talent semblait jouer sur la peur et la puissance. Il pouvait sentir son regard l'envelopper comme le ferait une chape d'eau trop brûlante. Pourtant, notre alchimiste d’État refusait de reculer ou de céder, alors que cette peur trop instinctive, liée à des souvenirs qui menaçaient de noyer sa raison se confrontait sans cette à cette litanie apprise depuis son enfance. Son cœur battait fort contre sa poitrine, tandis que son souffle se faisait régulier et profond, pendant que le Général semblait se rapprocher un peu de lui tout en lui soumettant qu'il était heureux de voir qu'il s'était trompé à son sujet. Le Lieutenant-Colonel se borna à garder la tête droite et ne leva que ses yeux un peu plus pour contempler les traits de l'homme plus âgé. Ce dernier le défiait purement et simplement, et Corwin n'était pas enclin à lui donner satisfaction. Planté au sol, sa cuisse commençait à réellement brûlée mais qu'importe. Hawat avait beau lui dire qu'il se devait de lui donner son grade, il ne répondit que par un souffle de dénie, alors que la fumée de la cigarette venait à irriter ses narines. Retenant une petite toux à cause de ça, il n'abaissa pas son regard d'un gris acier, déterminé et inamovible. Il n'avait pas que ça à faire. « Monsieur » C'était bien suffisant. Le Frozen n'usera pas plus de sa salive pour ça non plus.

Comme pour répondre à son acte de rébellion, le plus gradé vint alors à le bousculer, venant à lui arracher un souffle un peu plus accru sur le moment, car la douleur se fit plus vive sur sa jambe instable. Cette fois ci , ce fut plus compliqué de cacher les tremblements de ses appuis. Tôt ou tard, il allait devoir s'asseoir, s'allonger ou quelque chose dans ce genre.  Mais une fois de plus, le dicton de sa famille lui revint, l'obligeant à faire face une fois de plus...*J'y suis, j'y reste.*. Usant de toute sa volonté, Corwin serra les poings pour rester sur ses appuies, alors que la colère commençait à remplacer cette terreur sourde qu'il contenait. L'envie de faire payer à cet homme pour ces nuits de cauchemars qui le hantaient depuis plus de six années à présent. Bien qu'il n'était pas le seul coupable, lui.... C'est des êtres tels que lui que la buse était en chasse dans les rangs des officiers. C'est pourquoi, il ne reculera pas. Son regard se fit encore plus intense à cet instant, alors que le Général en rajouta une couche, l'invitant à céder à ce désir profond. Cette impulsion qui lui criait de s'élancer pour frapper, pour tuer, faisant fie de son état convalescent. Mais une fois de plus, la raison prit le dessus pour ne pas franchir cette ligne. Car parmi toutes ces images, celle du Colonel Mustang et celle de Bruce se reflétèrent avec insistance, eux et leurs paroles...Eux et leur confiance... Eux et leurs amitiés.. Il n'avait pas le droit de céder.

Une fois de plus, il sentit un bousculade mettre durement à l'épreuve son corps qui fatiguait à vu d’œil. Un son de souffrance quitta malgré lui ses lèvres, alors que par réflexe, il se rattrapa de sa main droite à l'un des barreaux du lit, sentant son corps chavirer et abandonnant du même coup le linge sur le sol. La sueur perlait un peu plus sur son front.  

➽ J'ai aucune.. réponse à vous fournir...

Qu'importe ce qu'il voulait de lui, rien ne viendra de sa part. Son esprit était plus ou moins clair, alors qu'il se faisait violence pour reprendre appuis, mais sur sa jambe valide, histoire de réellement soulager sa cuisse qui hurlait son mécontentement. Ses mots bien qu'un peu haché reflétaient tout le mépris qu'il éprouvait pour lui mais aussi cette détermination qui l'habitait. Combien de temps, Daneel allait rester ici ? Toute la nuit ? Ça c'était fortement possible, ce mec avait tendance à être très patient dans ces cas là. Il l'avait déjà vu faire, même si Halleck se bornait à l'éloigner de tout ceci la plus part du temps. Pendant quelques secondes, il fixa la canne un peu plus loin, qui reposait contre la table de chevet..Si seulement il pouvait l'avoir...

Le Général Hawat n'en attendait pas moins de ce jeune homme qui lui faisait face. Il y avait dans ce regard tant de détermination que ça en frisait l'admiration. Ça lui donnait plus ou moins l'idée de ce qu'avait pu ressentir le Général Brewster. C'était indéniable, Corwin avait gagner en maturité et c'est la guerre qui l'avait forgé de la sorte. Tirant sur sa cigarette, il évita de lui soufflé dessus cette fois-ci et retint un rire presque cynique. Évidemment que si, il lui fournira des réponses, et elles n'avaient pas forcement besoin d'être verbale. Un regard, un frisson, un comportement...Tout pouvait être un message pour Daneel. Mais il ne riait pas nécessairement pour que cela. Non, il y avait aussi le fait que l'Histoire aimait un peu trop  s'amuser avec ses pantins que pouvaient être les humains. En effet, ce genre d'opposition avait déjà eut lieu par le passé...Un temps ou Corwin n'était pas né et lui....sans doute un gosse. Mais il se rappelait que son propre paternel avait dû faire face à un certain Leto Griffin, un Capitaine plutôt droit dans ses bottes et qui lui faisait bien trop souvent opposition. Si bien que s'en était venu aux mains, puis vers une mutation sans plus attendre.

Fixant encore un instant ce regard, puis ce corps qui n'en menait plus très large, Daneel se demandait bien s'il allait devoir le secouer un peu plus encore. Puis il repéra la canne et devina l'intention du Frozen Alchimist. En fait, il y avait deux option. Soit c'était pour plus de stabilité, soit pour frapper. L'un ou l'autre, le Général ici présent n'avait aucunement l'idée de lui offrir ceci sur un plateau. De plus, il n'avait aucun intérêt à le faire tomber pour de bon. Casser son arme de prédilection serait des plus stupides. Mais l'amener à lui, ça semblait plus approprié.

➽ Je reconnais bien là les Griffin. Toujours à tenir leur position au lieu de se replier quand ils le devraient.

Évidemment il n'en ajouta pas plus,juste pour voir si le Lieutenant-Colonel saurait de quoi il parle ou non. Il ne savait rien de la rupture entre le père et le fils, ni même de ce que cette famille pouvait être réellement. Le général n'en avait cure. Après quoi, il choppa Corwin par le cou de sa main  gauche de métal et vint à le porter contre le mur, jusque à côté du lit, évitant de peu l'étui à violon posé sur la chaise. L'impacte du corps du patient contre le mur se fit de manière très contrôlé cependant. Les phalanges froides venant à serrer légèrement cette gorge comme pour faire bien comprendre qu'il ne relâchera pas aussi facilement. Son but n'était pas de l'achever, alors que les pieds de Corwin ne touchaient plus terre. Au moins de cette manière, il ne pourra pas dire que ses jambes ne peuvent plus le porter, cela n'avait plus aucune importance et il serait donc.. face à face tout les deux... Au même niveau. En effet, le visage de Corwin semblait aligné vers le sien, yeux dans les yeux.  

➽ Je sais que je n'ai pas pu réclamer ta présence à nouveau dans mes rangs, car quelqu'un s'y est opposé. Le petit Colonel, bien que très habile je le reconnaîs, n'aurait jamais pu t'avoir de la sorte et me faire barrage.  Je veux connaître l'identité de cette personne. Je remonterai tout le réseau pour ce faire. 

S'il le fallait, Daneel usera de son propre réseau, quitte à s'en prendre au Colonel Mustang s'il le fallait. On ne se mettait pas entre un Hawat et sa proie.  Comme pour bien se faire comprendre, il fit entendre un son métallique provenant de son bras droit. Lentement, une lame vint à poindre face à la vue de Corwin. Une lame rétractable directement travaillée sur l'auto mail. Un petit ajout depuis son combat  dans le nord du pays. De ses pupilles sombres il saura si ce petit oiseau lui ment ou non. Il connaissait si bien son visage et ses expressions depuis la guerre, même s'ils s'étaient perdu de vu. Il y avait des choses qui ne s'oubliaient pas.  N'est ce pas ? Bien évidemment, Daneel n'avait pas l'idée de le tuer ni de le blesser, mais de simplement user de sa puissance et de la peur qu'il pouvait distiller.

Se retenant d'une poigne de fer contre le barreau de son lit de soin, le Frozen tâchait de rester ferme en sa posture. Cependant, il manqua d'écarquiller un peu son regard quand son ancien supérieur vint à lui dire une phrase concernant le comportement de sa famille. Qu'est ce qu'il sous-entendait par là exactement ? Est-ce que ça avait un rapport avec le passé de son père ? Ce dernier s'était engagé assez jeune dans l'armée et avait faire une carrière plutôt honorable en devenant Capitaine. Après quoi, il avait quitter les armes pour reprendre l'horlogerie de son grand père pour une vie plus stable, notamment pour ses enfants et sa femme. Mais le fait est, que Corwin savait peu de chose de ce passé, car son paternel n'en parlait qu'à de rare occasion en prétextant qu'il préférait se concentrer sur le présent et les choses à venir. Le Lieutenant-Colonel ne pouvait pas lui donné tort sur la question, mais le passé avait toujours tendance à ressurgir, que ce soit pour lui ou pour un autre soldat. Surtout après la guerre.  Dans tout les cas, c'est avec perplexité que Corwin accueillit cela en laissant une simple expression quitter ses lèvres :

➽ De quoi.. ?

Un ton monocorde mais aussi empreinte de prudence, parce que cela pourrait être aussi une simple boutade pour lui faire perdre contenance. Cependant la curiosité avait prit le pas sur le reste, alors que son regard se posait sur cet homme qui sentait la cigarette à plein nez.  Pour sûr l'odeur de la fumée restera un moment dans la pièce, après son départ. La réponse ne vint pas, du moins pas tout de suite, car sans perdre une seconde de plus, le Frozen se sentit soulever comme un pantin, avant d'être fermement maintenu contre le mur. L'étreinte sur son cou était glaciale, tout autant que ne pouvait l'être sa propre glace, alors que l’étau se faisait plus serrer...instinctivement, ses mains se plaquèrent de chaque côté de ce bras pour tenter de le retirer, alors que de sa bouche ouverte, il recherchait de l'air, les yeux fixant un visage qu'il devinait à peine. Des mots vinrent à marteler son esprit qui luttait une fois de plus pour ne pas paniquer et analyser cette situation de plus en plus obscure et où il sentait bien qu'il ne pouvait pas gagner. Corwin avait la sensation de n'avoir aucune issue ni aucune solution. Mais ça ne voulait pas dire que notre alchimiste offrirait la moindre satisfaction à son interlocuteur. Ce dernier venait de lui parler de la véritable raison de sa visite. Il voulait en apprendre plus sur sa mutation d'il y a trois ans, presque quatre en vérité.

Dans son esprit embrumé, Corwin revoyait sa conversation avec le Lieutenant-Général Grumman. Il n'était pas question qu'il cède et qu'il desserve cet homme. Griffin lui avait promis de prendre en compte son enseignement et c'est ce qu'il fera. Son regard gris acier finit par reprendre contenance, venant à se braquer dans ceux de Daneel. De sa bouche il cherchait activement de l'air, alors que l'étreinte se faisait bien trop ferme.  

➽ J'en ai... pas... la moindre....idée....J'ai choisi le QG de l'....Est de mon ...propre ...chef. 

Ce qui était parfaitement vrai. Jusqu'à sa conversation avec Mustang puis avec Grumman, le jeune homme avait toujours pensée que ça avait été le fruit de son libre arbitre que d'aller dans le QG de East City et rien d'autre. Ses mains serraient avec force le bras de Daneel, conscience que ce dernier n'en sentirait rien. Mais c'est tout ce qu'il pouvait faire pour faire comprendre qu'il paraissait sincère sous ce visage intransigeant. User de son alchimie l'aiderait à se défaire de ce genre d'agression, mais s'il le faisait, Corwin irait au devant de grands ennuis et surtout, il ne pourrait plus porter la moindre aide à Mustang. Se retrouver en prison pour une action aussi stupide que celle là, serait indigne. C'est pourquoi, au final, il laissa ses bras pendre le long de son corps, comme pour faire comprendre qu'il se résignait, comme un roseau qui pliait sous un vent trop fort pour ne pas rompre, pour se redresser et agir plus tard, quand la tempête se sera alors trop épuisée pour être une menace constante. *Toujours surprendre*  

Fixant ce visage aussi décidé qui peinait à respirer sous l'emprise de sa poigne, Daneel laissait sa cigarette s'éteindre au coin de ses lèvres. Secrètement il admirait cette ténacité... Pas étonnant que le petit Colonel l'avait garder si bien au chaud. Mais bientôt, ce pion sera sien, il n'en démordrait pas. Calme et attentif, le Général de Brigade ne disait pas la moindre parole, laissant simplement le petit oiseau choisir ses mots. Il ne fera rien, absolument rien pour le soulager de sa position. Tel était Hawat envers quiconque, même envers sa propre personne. On ne devait jamais se ménager et apprendre à subir comme à se relever de n'importe quelle situation. Jusque là, il y était toujours parvenue, alors que son épouse qui partageait ses pensées, n'avait pas su le faire...Le laissant seul avec leur fille unique. La noirceur de la pièce ajoutait cette intimité malsaine qui se jouait ici, tandis que le temps paraissait un peu trop suspendu.. C'est alors que Corwin finit par articuler distinctement et difficilement ces quelques mots. Son regard à demi voilé par ses mèches de cheveux n'avait pas l'air de mentir.  Il ne savait pas plus que ça...Un simple choix, un libre arbitrage bien illusoire. Une pensée qui fit sourire en coin le Général qui nota alors le manque de tension de la part du Frozen Alchimist.

En effet, ce dernier venait de laisser ses mains retomber le long de son corps, comme pour lui faire comprendre qu'il baisait les armes. Bien, cela faisait plaisir de voir un Griffin accepter sa défaite face à a un Hawat. Une preuve d'intelligence s'il en était aussi. Car le gamin n'aurait aucune chance dans une telle position. Il faudrait qu'il soit son supérieur pour agir, ce qui n'était pas le cas. Éloignant lentement sa lame de ce visage encore juvénile mais dépourvu de peur contrairement à un passé pas si lointain, Daneel se contenta d'approcher ses traits des siens.

➽ Alors j'irais secouer ce petit Colonel quand j'en aurai l'occasion... Mais sache que celui qui est maître d'une chose, peut la détruire à tout moment.

Et l'objet en question n'était autre que Griffin lui-même. Devait il une fois de plus jouer de son arme à feu...Un si petit déclic qui décrassait les oreilles,  pour lui distiller cette peur en ses veines? Ses pupilles sombres recherchaient la moindre expression sur Corwin avant d'ajouter une fois de plus dans un murmure calculé, tel une confidence :

➽ A ce qu'il paraît tu sortiras la semaine prochaine et je surveillerai chacun de tes pas avec un grand intérêt.

Après quoi, la pression sur ce cou se relâcha progressivement, comme pour permettre à Corwin de se reprendre et ne pas tomber comme un sac à patate sur le sol. Puis, Hawat se recula pour de bon en se détournant sans le moindre regard. Il écrasa la clope contre son bras de métal et  garda le mégot dans le creux de sa main. Inutile de laisser une preuve aussi évident de son passage. Le Général quitta la pièce en laissant la porte se refermer sur son passage. L'homme resta un instant  immobile avant de partir pour de bon , toujours accompagner de ses subordonnés. Ce qu'il avait vu ce soir lui plaisait beaucoup. Ce garçon n'était plus un adolescent mais un homme. Une arme qui n'attendait qu'à être utiliser pour dominer et faire taire ceux qui s'opposaient au plus fort d'entre eux. Une telle puissance serait appréciable dans ses rangs et il pourrait œuvrer plus facilement, notamment pour coincer ce fameux Kimblee par exemple. Tellement de possibilité, alors que le temps paraissait un peu plus austère dans ce pays. Abandonnant l'hôpital, le Général de Brigade Hawat disparut dans les grandes allées éclairées de la ville...

Respirer devenait complexe à ce rythme, alors que Corwin luttait pour conserver son calme. Le Général ne pouvait pas le tuer, pas alors qu'il était l'un des « Héros » du moment, ce serait stupide et mal calculé.  C'est du moins ce qu'il pouvait en déduire... Sans parler qu'il comprenait parfaitement sa convoitise envers lui. Quel intérêt de le tuer ? Observant ses yeux braqués sur les siens, il pouvait sentir toute l’obsession qui habitait cet homme. Tout son être ne désirait que deux  choses... Se défendre et respirer, et pourtant le Frozen s'imposait de rester immobile, alors que Daneel rapprochait son visage du sien, sans doute pour mieux se faire comprendre. Ses mots en revanches, mirent un peu de temps pour lui parvenir. Des paroles qui firent naître ne lui une certain colère. Ohh non il ne touchera pas un seul cheveux du Colonel. Ce dernier savait très bien se défendre et Corwin fera ce qu'il faut pour qu'au pis cela n'arrive jamais. Mais ce qui attisa encore plus sa rage, c'est bien d'être comparer une fois de plus à un objet. Il était un Griffin ! Il était un être humain ! Ses lèvres s'animèrent, mais dans le vide, car déjà le jeune Lieutenant-Colonel se corrigea mentalement pour ne pas succomber à la facilité. Alors il se contenta de défier des yeux. Des pupilles couleur acier et polaire.

Chose qui ne semblait pas déplaire à son supérieur qui continua sur sa lancer en lui rappelant que sa sortie était pour bientôt. Mais qu'il veillerait sur lui. Corwin n'en doutait absolument pas. Après quoi, la pression sur sa gorge se fit moindre, jusqu'à totalement disparaître. Dans un premier temps étourdit, le convalescent se reprit difficilement à la chaise sur sa droite, comme pour recouvrer un semblant d'équilibre. Sa bouche s'ouvrait avidement pour respirer tout en toussant par réflexe. Daneel quittait la pièce  sans le moindre regard envers sa personne et ce n'est que lorsque la porte se referma que le Frozen se laissa aller contre le mur, relevant sa jambe la plus vaillante vers son torse, alors qu'il voilait son regard tout en respirant fortement. Son esprit épuisé s'embrouillait petit à petit de souvenirs trop intenses. Des réminiscences qu'il avait tenter de garder au fond de son esprit en espérant ne jamais les revoir. Mais ils étaient bien là, tournoyant dans son esprit et il serra les mâchoires un moment avant de porter une main sur son front... Cognant doucement sa tête contre le mur, par moment.

Une bonne demi heure passa de cette façon, dans cette noirceur et sur ce sol glaciale. Le cœur de Corwin battait calmement en sa poitrine et son souffle régulier témoignait de l'évacuation totale de la tension qui l'avait hanté jusqu'ici. Le Frozen avait finit par se redresser avec prudence. Sa cuisse ne semblait pas se manifester à son grand soulagement, tandis qu'il regagnait sa chaise. Ce soir, il ne dormira pas. Une fois installer il déballa simplement son jeu d'échec et se mit à jouer de manière machinal, comme pour tenter de se recentrer sur quelque chose qu'il pouvait maîtrisé, laissant son esprit s'apaiser. Mais cette conversation avait ramener beaucoup de chose à la surface, alors que des marques bleus apparurent par endroit sur son cou.  

➽ Regarde tes terreurs en face ou elles grimperont dans ton dos.  

C'est exactement ce qu'il venait de faire en cette soirée. Contrairement au passé, il avait apprit à y faire face. Dès qu'il en aura l'occasion, il lui faudra agir et surtout prévenir Mustang. Mais là encore ça l'agaçait. Il lui rajoutait encore un problème.. Non, faux, le réel problème c'était ce Général et rien d'autre...Et il n'était pas le seul, Grumman avait raison. Il était temps qu'il grandisse.