C'était intéressant de voir ce gamin tenter de garder ses pensées pour lui, alors que son visage était un véritable livre ouvert pour notre Général Hawat. Ce dernier tenait toujours le dossier en main. Le gamin paraissait s'interroger quand à ce qu'il venait de dire en ce qui concernait les espoirs, preuve qu'il ne savait absolument rien de ce que pouvait contenir ces documents. Daneel finit par s'allumer une cigarette et tira la fumée vers le haut... tout en réfléchissant ce qu'il pourrait bien répondre à Riffel, alors que ce dernier semblait septique en ce qui concernait son avis sur les herboristes.. Oh, il n'avait rien contre, c'était un métier très utile, cependant si les papiers disaient vrai, ce môme pourrait être bien plus utile à la population, non mieux à l'armée. Mais ce choix ne lui appartenait pas du tout, mais bien à ce gamin ici présent. Dans un sens, le Général pourrait aussi bien le contraindre, mais il n'en avait pas l'humeur. Aussi il se contenta de parler d'une voix tout aussi tranquille que son comportement.
➽ Que penses tu de l'alchimie exactement ?
il disait cela sur un ton des plus désintéressés, alors qu'il gardait sur lui les papiers. Il n'avait pas l'intention de les lui donné de suite..
➽ Tu pourrais en effet prendre le train, mais il va te falloir des papiers d'identités comme tout le monde. Afin d'être en règle. Je pourrais faire cela rapidement. Mais j'aimerais avoir des réponses de ta part avant tout ceci, et je te confierais peu-être ce dossier.
Cependant, il ne le laissera pas partir avec. Il pourra le lire et le relire autant de fois qu'il lui plaira dans cette pièce mais pas ailleurs. Venant secouer sa cigarette dans le cendrier, Daneel se débarrassa un peu des cendres avant de la replacer entre ses lèvres, dans un mouvement aussi désinvolte que subtile. Notre homme ne faisait jamais le moindre geste pour rien, tout comme ses actes. Étirant un peu les pieds sous le bureau, le Général se reposait plus ou moins. C'était rafraîchissant un entretient de ce type. Cela le changeait plus ou moins de cette enquête.. Et ce Carver.. Toujours à réclamer, mais il ne donnait pas beaucoup de matière quand à cette affaire. D'après ces sources, une équipe allait lui porté secoure quant à cela.. C'est à ce moment que l'on frappa à nouveau à la porte et qu'on apporta un pichet d'eau avec un grand verre. De quoi permettre Riffel de se rafraîchir le gosier en attendant. On en peut pas dire que Daneel ne mettait pas les petits plats dans les grands, histoire de décontracté le gamin. Il leva une main pour congédier le soldat en faction et glissa un bref regard par la fenêtre... Les recrues s’entraînaient encore , alors que le soleil tapait relativement fort en cette journée.
«Ne te trouve jamais en compagnie de quelqu'un aux côtés de qui tu ne voudrais pas mourir.»
Mar 13 Sep - 15:17
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Riffel Hotchkiss
Riffel finissait de tracer son cercle de transmutation sur le bureau lorsque le général lui posa la question sur l'alchimie. D’un mouvement vif, mais pas brusque, il posa l’assiette dessus afin de le cacher. Le jeune homme réfléchis un long moment à la manière dont il pourrait répondre. La question était simple, mais complexe à la fois. Il se doutait que le général ne se contenterait pas d’une réponse banale. Mais il ne pouvait pas non plus tout lui dire.
Pendant qu’il réfléchissait, son regard se porta sur la fenêtre. On pouvait voir les jeunes recrues s’entrainer. Riffel se rendait compte qu’il était un privilégier par rapport à eux. Ils étaient sous le soleil à faire des exercices physiques, alors que lui, discutait avec l’homme le plus important du site. On lui avait même fait apporter de quoi manger et boire.
L’homme repris la parole. Insistant sur le fait qu’il ne l’aidera que lorsqu’il aura obtenu des réponses à ses questions.
- Je ne vois pas ce que je peux vous apprendre.
Là-dessus, il n’avait pas entièrement tort. Le général détenait le dossier, il en savait donc plus que l’intéressé. Du moins sur une partie de sa vie. Il restait à élucider ce qu’il s’était passer durant ces dix dernières années. Une durée plutôt longue. S’il l’attaquait sur cette partie, l’entretien risquerait de tourner au désastre. Il se promis toutefois de faire preuve de bonne volonté. Mais il ne dévoilera pas tout. A cette pensé, Riffel commençait à transpirer. On pouvait voir la sueur couler de son front.
Il profita de l’arrivé d’un soldat qui portait un pichet d’eau et un verre pour s’essuyer le front d’un revers de manche. Etalant au passage la poussière que son vêtement portait encore. La poussière et la sueur, ainsi mélangés, laissèrent une légère trace brune au-dessus de son œil.
- Mais je m’efforcerai de répondre à vos questions, si cela est en ma capacité…
Riffel marque un temps de pause, le temps de tousser un peu. La fumée de cigarette qui avait rempli la pièce commençait à lui piquer la gorge.
- Je n’ai rien contre l’alchimie.
Finit-il par articuler pour illustrer le fait qu’il se plierait de bonne grâce à cet interrogatoire. Il se remis à tousser, portant une main à sa gorge tandis que des larmes de douleurs perlèrent à ses yeux. Il ferma les yeux pour essayer de se ressaisir, mais la gêne était insupportable, sans parler de cette odeur immonde qui envahissait ces narines. Devait-il vraiment ce désagrément à cet objet que l’homme avait allumé et portait à ses lèvres ?
Il avait toujours vécu éloigné de toute source de pollution. Ses poumons étaient donc épargnés, mais bien plus sensibles. Le gamin s’était recroqueviller sur sa chaise, cherchant à se protéger de cette agression dont il ignorait véritablement l’origine et la finalité. Il ne comprenait pas non plus l’intérêt que le général avait de le torturer de la sorte alors que Riff n’avait jamais transgresser une consigne, si ce n’était de se changer, et qu’il répondait à toutes les questions, ou presque.
Daneel en fumant ne pensait cependant pas à mal sur ce coup là. C'est juste qu'il avait céder à sa faiblesse. Cette petite voix qui lui incombait de s'en griller une. Hors donc, le gamin n'avait rien contre l'alchimie mais encore.. Dans le fond, il était évident que le gamin ne savait pas réellement dans quel monde il évoluait. Mais ça ne voulait pas dire qu'il n'allait pas apprendre le plus efficacement possible. Ses sourcils se froncèrent quand Riffel se mit à tousser avec force... Décidément asthmatique le gosse en prime ?C'est en soupirant que notre Général se releva de son fauteuil pourtant confortable, pour se rendre à la fenêtre et l'ouvrir. La fumée partant dans la chaleur de cette fin de matinée. Encore une fois, son regard s'attarda sur ses hommes qui s'entraînaient durement, avant de se reculer d'un pas et se retourner face au gamin. Il s'appuya juste contre le mur.. continuant de fumer à son aise. Croisant les bras avec son mégot, Hawat jaugeait un peu le garnement avant de reprendre de sa voix la plus tranquille.
➽et, as tu déjà entendu parlé des Alchimistes d'Etat ? Est ce que tu serais du genre à tenter ce genre d'aventure ? Sachant que tu seras nourri, loger, et vêtu ?
Il n'y avait là aucune malice de sa part. Il tentait simplement sa chance pour que l'armée se renforce d'un élément possiblement prometteur. De plus, Riffel disait bien qu'il avait Dix huit ans et d'après les document c'était bien le cas donc.. Dans tout les cas, il avait besoin de voir ce que pensait ce gosse et surtout de voir sa façon de répondre et de s'adapter à cette situation qui n'avait rien de très habituel pour lui. Daneel n'avait pas dans l'idée de l'amener das une cellule le temps de vérifier auprès de la police afin de dresser des papiers. Riffel n'avait visiblement rien fait de mal.. Mais ce sang sur ses effets l'intriguait toujours autant. La chaleur entrait un peu dans les locaux, mais rien d'ingérable pour notre Général qui avait grandi ici. La fumée s'échappait progressivement par la fenêtre... et l'on pouvait entendre les ordres donnés en bas, l’entraînement prenait fin visiblement. Daneel allait devoir y prêter une certaine attention aussi. Mais pour le moment, il se contentait d'écouter la réponse de Riffel. Il revint vers le bureau pour écraser sa clope dans le cendrier et referma l'ouverture dans son dos, avant de reprendre place dans le fauteuil. On était jamais aussi bien qu'assit. Une pensée qu'évidemment le Général Hawat ne proféra sous aucun prétexte. Il n'était pas reconnu pour être un homme des plus flemmards, bien au contraire. Mais parfois, cela avait du bon de se poser un minimum. Le dossier était devant lui, posé à plat. Lentement et d'une gestuelle appliquée, Daneel déposa ses doigts métallique sur le papier et le poussa vers le gamin, sans le lâcher des yeux... Puis il retira sa main, observant simplement la réaction du plus jeune...
➽ Si ce genre de chose ne t'intéresse pas. Il faudra attendre ici quelques jours, le temps que des papiers officiels te soient fourni. On ne circule pas sans papier dans ce pays.
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Mer 14 Sep - 14:12
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Riffel Hotchkiss
La fumée s’échappa par la fenêtre ouverte. L’air à l’intérieur du bureau devenait plus respirable. Mais la gêne que Riffel avait dans la gorge ne se dissipa qu’après avoir bu un bon trois quart de la carafe d’eau. Ce n’est qu’après avoir but, que le jeune homme essuya, d’un revers de manche, les larmes qui avaient fini par couler sur ses joues, étalant à nouveau de la poussière sur son visage.
A la première question, celle qui parlait des alchimiste d’Etat, Riffel secoua la tête de droite à gauche. Personne ne lui avait jamais parler de cela. A l’orphelinat, il ne faisait qu’étudier. Ce n’est qu’une fois sur les routes avec son maître qu’il avait découvert l’alchimie. Mais jamais cet homme n’avait parler d’alchimiste d’Etat. Et par ce terme, il ignorait même si on lui parlait d’individu, de travail, ou de tout autre chose.
- Qu’est-ce ?
Lorsque la proposition d’en devenir un tomba, il se pinça les lèvres. Il venait de démontrer une fois de plus son ignorance. Et puis, c’était la première fois qu’on lui demandait son avis. Jusqu’à présent on lui avait toujours indiquer quels choix faire. Non, jusqu’à présent on avait toujours choisit à sa place. Lorsqu’il s’était enfuit de l’orphelinat, la personne qui l’avait recueilli l’avait emmené avec lui sur les routes. Jamais on ne lui avait demandé s’il voulait le suivre ou aller dans un autre orphelinat.
Alors quand le général lui demandait s’il voulait essayer, il ne sut que répondre. Mais les arguments qui suivirent étaient de taille.
- Nourris ? Logé ? habillé ?
Il réfléchissait sérieusement. Soit il acceptait et ses problèmes du quotidien étaient résolus. Au moins pour un temps. Soit il refusait, mais se retrouvait sans logement, sans vêtements, et sans nourriture. Le choix semblait simple à faire sous ces conditions. Non… Ce n’était finalement pas un choix. En réfléchissant à la situation, Riffel compris qu’on voulait lui laissez croire qu’il choisissait. Mais un refus aurait pour conséquence de retourner à l’errance. A fuir, encore. Même avec des papiers… Alors que cet homme lui offrait la possibilité de s’arrêter. De se stabiliser. Ce n’était peut-être pas un choix, mais ça restait une chance à ne pas louper. Des larmes de joies coulèrent sur ses joues. Mais avant de répondre, il devait s’assurer de ce qui en découlerait.
- Qu’est-ce qu’il faut faire ? Je veux dire… Qu’est-ce qu’on va me demander de faire ? Personne ne donne tout ça sans contrepartie !
En disant cela, il regarda le général droit dans les yeux. Il avait beau être déconnecté du monde qui l’entourait, il n’était pas entièrement idiot non plus. Et les dix ans à parcourir le pays lui avait appris certaines choses sur les êtres humains. Certains se montraient généreux, mais sur du très court terme en général, d’autres demandaient des contreparties. Ces derniers étaient plus nombreux. Du moins, il avait plus souvent rencontrer ces derniers.
Le jeune homme vit que son interlocuteur poussait légèrement le dossier vers lui. Il hésita un long moment, tout en regardant le général, avant de poser une main dessus. Il ne quittait pas l’homme aux bras métallique des yeux alors qu’il soulevait le dossier pour s’en saisir. Mais il suspendit son geste lorsque l’homme repris la parole.
- Cela ne m’a jamais empêché de circuler.
Cette dernière phrase était emplie de défiance. Comme s’il mettait le général au défi de l’y contraindre s’il refusait. Mais il comprenait un peu mieux pourquoi son maître lui avait appris à éviter les militaires. C’était pour ne pas se retrouver dans un bureau comme celui-ci. Pourtant, rien ne semblait si terrible que ça. Il restait encore beaucoup de zones d’ombres à découvrir. Allait-il avoir des éléments de réponse dans le dossier qu’il ramenait près de lui ? Les mains tremblantes, il hésitait à l’ouvrir.
Ecrasant sa cigarette dans le cendrier, Daneel resta dans son fauteuil cette fois ci, regardant simplement Riffel qui semblait ne pas savoir de quoi il parlait exactement. Visiblement ce gamin n'était pas très bien informé. Son air se fit assez grave sous cette barbiche bien soignée. Lui expliquer tout cela allait prendre un temps fou et ce genre de chose un Général n'en avait pas tellement. C'est pourquoi , il se fit assez clair et succinct quand à expliquer ce que pouvait être un Alchimiste D’État, non sans rappeler que l'armée était pour ainsi dire omniprésente dans tout le pays. Ce qui l'amenait à cette histoire d'être loger et nourrit. Reprenant d'une voix tranquille et autoritaire, Daneel ajouta.
➽ Il est normal de prendre soin de ses hommes pour qu'ils donnent le meilleur d'eux même. Servir son pays n'est pas de tout repos. Mais rien ne t'y oblige si tu n'as pas cette fibre patriotique.
Tout le monde n'était pas fait pour entrer dans l'armée et encore moins y résider. Daneel avait déjà vu nombre de soldats devenir fou après la guerre, ou bien se perdre pendant une mission, et se faire descendre, parce qu'ils n'avaient pas été assez concentré. Riffel ne donnait pas l'impression d'une personne qui saurait survivre sous le feu.. Mais c'était une sottise. Sinon comment ce gosse aurait survécu à une histoire aussi obscure que ce qui c'était déroulé au sein même de cet orphelinat. Son regard s'attardait sur ce visage juvénile qui semblait réfléchir à tout ça. C'est là que Riffel posa une question des plus pertinente, ce qui n'était pas pour déplaire au général qui esquissa un faible sourire en coin.
➽ Un Alchimiste d'Etat à beaucoup de liberté contrairement à d'autres gradés du même niveau. Mais il doit rendre des comptes tout les ans, afin de prouver qu'il est digne de ce statue. Il doit, le cas échéant obéir si l'armée lui donne un ordre.
Daneel voyait bien l'hésitation du gosse concernant le dossier, pourtant il ne fit aucun mouvement pour le reprendre. Il n'en avait que faire et si cela pouvait permettre de remettre des idées clairs dans cette tête, alors pourquoi pas. Quand à cette petite remarque pleine d'impertinence le laissa plutôt de marbre. Lui, n'avait aucun problème et sa vie était autant derrière lui que devant lui, contrairement à Riffel.
➽ sauf que je t'ai attrapé et en tant que majeur tu devrais croupir en cellule pour être sans papier de la sorte. Alors je trouve que c'est judicieux de t'en faire faire. Tu les auras que tu choisisses ou non de rejoindre l'armée. C'est à toi de voir gamin.
Il avait le choix de prendre la voie qu'il désirait, mais qu'elle se fasse au moins proprement, comme un nouveau départ. C'est tout ce que pouvait faire le général Hawat qui voyait l'heure tourner. D'ici quelques temps, il allait devoir s'occuper de ses hommes et ce gamin aura fait son choix.
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Jeu 15 Sep - 17:06
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Riffel Hotchkiss
Riffel butta un long moment sur les termes « fibre patriotique ». La fibre était un élément textile. D’accord, l’uniforme est important, mais cela n’avait aucun sens dans la phrase du général. Quant au mot « patriotique », le jeune homme le mis dans un coin de sa tête pour en chercher la signification plus tard. Il voyait très clairement qu’il avait déjà pas mal abusé de la patience de cet homme qui en avait si peu. Il n’allait dont pas en abuser davantage. D’autant plus qu’il devait faire un choix. Cela, il l’avait bien compris. Et son temps de réflexion était limité. Ça aussi il en avait conscience. Mais comment prendre une décision quand certains mots vous sont totalement étrangers ?
Riffel écouta attentivement la réponse sur ce qu’on demandait à un alchimiste d’Etat. C’était à la fois précis et vaste. Quand bien même. Cela laissait la possibilité d’effectuer des recherches. Et d’après ce qu’il avait compris d’avoir accès à des documents que d’autres n’avaient pas. Les avantages étaient plus qu’alléchants. Alors qu’il affichait un visage résolu à accepter la proposition, le jeune homme ouvrit le dossier et commença à le lire. Au fur et à mesure de sa lecture, son visage changea de couleur. Riffel était livide. Surtout après avoir lu la partie qui faisait mention de ses capacités physiques. Le terme « soldat » y était clairement mentionné. Les mains tremblantes, il referma le dossier.
- On… J’ai été élevé pour … l’armée…
Riffel se leva de sa chaise, tremblant et hésitant. Il était totalement déboussolé.
- Alors pourquoi l’armée ne m’a pas recherché si j’étais si prometteur ?! Disparu ne veut pas dire mort !!
Le jeune homme s’était mis à crier sans s’en rendre compte. Il était à moitié en colère et blessé. Des larmes de rage coulaient sur ses joues. Il aurait pu vivre les dix dernières années différemment si l’armée ne l’avait pas abandonné. Cette découverte semblait remettre en question la décision qu’il avait pris plus tôt. Il ne savait plus du tout ce qu’il devait faire, ce qu’on attendait de lui. Mais une chose était sure, il ne pouvait et ne voulait plus vivre à l’écart de ses semblables. Ni même comme une proie.
Reprenant son calme, il essuya les larmes de ses joues avec les manches poussiéreuses de son vêtement, étalant toujours plus de poussière sur son visage. Il reprenait un peu de contenance, et de détermination.
- Si j’accepte… J’apprendrai à me défendre ?
Il n’osa pas demander s’il sera obligé de tué. Il préférerait soigner ses camarades que tuer un ennemi. Toujours debout, il faisait face au général aux bras métalliques avec force et conviction.
- Mais je vous préviens, mon alchimie n’est pas faite pour le combat. Juste pour la recherche médicale.
Riffel regardait son interlocuteur droit dans les yeux sans se démonter. On pouvait prendre son attitude pour du courage ou de la défiance, il s’en fichait. S’il apprenait à se défendre, à ne plus être une simple proie appelée à fuir au moindre danger, alors il accepterait la proposition de devenir alchimiste d’Etat.
C'est silencieusement que Daneel observait les hésitations du gamin. Cependant, il espérait que la réponse allait poindre le bout de son nez assez rapidement et qu'il allait ouvrir pour de bon ce document. C'est au bout de quelques longues secondes, que Riffel accéda au moins à la seconde partie de sa pensée. En effet, il venait d'ouvrir le dossier afin de le parcourir avec soin. Son visage une fois de plus était comme un livre ouvert pour le Général qui croisait lentement les bras, l'air attentif et un poil sévère. Mais quand le gosse posa sa première question avec une telle passion, voir colère sans doute, Il ne put réprimer un sourire en coin.
➽Voila une réflexion bien arrogante. Avoir du potentiel est une chose, mais encore faut il vouloir le faire et le travailler. Beaucoup de gens ont du potentiel, peu le travail réellement. Le travail.. c'est tout ce que je demande.. Le potentiel, je demande toujours le voir en action. L'armée avait bien plus grave à relever que de courir après un orphelin disparut. La vie n'a rien de juste mais elle est ainsi.
Et Daneel n'était pas là pour lui raconter une belle histoire, simplement des faits réels. S'il avait été l'enfant du Généralissime il en aurait été tout autre. Mais il n'était qu'un orphelin... Évidemment le Général ne le jugeait pas à ce propos, mais c'était un fait. Il se balançait un peu sur sa chaise et écouta son autre question. Un peu plus pertinente celle ci., a laquelle notre homme se contenta d'approuver du chef...
➽ Tout soldat doit apprendre à se défendre mais aussi à attaquer. Parfois prendre l'offensive permet d'endiguer une situation difficile et éviter plus de morts que de se contenter de défendre et de faire durer les choses.
Sans se lever il avait bien cerné le gamin. Ce dernier n'était pas fait pour le combat, il fallait être idiot pour ne pas le constater. Cependant, il se demandait bien comment il ferait pour soigner.. Mais pourquoi pas ? Un bon élément en tant que médecin pourrait apporter beaucoup dans leur rangs et pas forcement dans les siens. Les derniers événements avaient pousser le Général Hawat à voir un peu plus loin que ses propres hommes. Ça ne voulait pas dire qu'il se relâchait pour autant.
➽ Ce ne sera pas moi qu'il faudra convaincre le môme, mais le Généralissime qui nous dirige tous. Tout comme ton nom de code te sera conférer. Mais avait tout cela, il te faudra passer l'examen des Alchimistes d' Etat qui se déroule chaque année.
Farfouillant dans ses documents.. il trouva un formulaire à ce sujet avec des explications assez pointu de ce que l'on attendait d'une personne à ce poste. Mais pas seulement. Daneel lui confia aussi un mot qu'il se mit à rédiger avec soin...Il s'agissait d'une demande de papier, ainsi que d'un papier de reconnaissance d'identité, afin de lui permettre de prendre le train en direction de Central.
➽ Voici tout ce qui te permettra de rejoindre Central dans deux jours. Si tu veux rejoindre les Alchimistes d'Etat, ou que tu veuilles devenir Herboriste, cela te regarde. Quoi qu'il en soit, tu auras tes papiers demain. Et ceux là, ne les perd pas.
Le Général lui tendait le tout avec un sérieux des plus sévères. C'était bien le signe que la fin de l'entrevue était proche. Il n'allait pas non plus tout lui mâcher en terme de travail. Il allait avoir un endroit ou dormir et manger tranquillement pendant ces deux jours, dans les parties réservé aux civils en visitent. S'il n'avait plus rien à ajouter.
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Dim 18 Sep - 16:59
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Riffel Hotchkiss
Riff écouta les explications du général. Il le remettait gentiment à sa place. Celle d’un orphelin, d’un élément interchangeable. On l’avait élevé pour devenir soldat, lui et ses camarades, rien ne garantissait que cet orphelinat était unique. Il pouvait très bien en exister d’autres. Il n’était donc qu’un nom parmi tant d’autres.
Il prit également l’information comme quoi il apprendrait à se défendre, mais aussi à attaquer. Il se doutait bien de la seconde partie, même si celle-ci ne l’enchantait pas.
- Tuer ou être tué…
Souffla-t-il, tremblant légèrement. C’est ce qu’il avait vécu dernièrement. Il avait tué pour rester en vie. Mais comment le dire à un général. S’il l’apprenait il le mettrait en prison sans chercher plus loin. Après tout, un orphelin reste un orphelin. Et s’il avait tué, il devenait un criminel comme un autre.
Riffel s’apprêtait à répondre qu’il était prêt à commencer quand il voulait mais le général pris les devants en mentionnant qu’il n’était pas l’homme à convaincre. Le jeune homme en était très embêté, il pensait avoir fait le plus difficile. Il faut bien avouer que le général aux bras de métal était déjà bien assez impressionnant. Alors s’il devait faire ses preuves devant une autre personne. Riffel se rassis le temps d’accuser la nouvelle. Il ne se découragea pas pour autant. Il prit les documents que lui tendis le général et en pris rapidement connaissance. Tout était claire et précis. Il n’y avait rien à ajouter de plus.
Riff fut conduit dans les quartiers réservés aux civils en visite. On lui rappela de ne pas oublier ses vêtements propres. Lorsque l’assiette sera relevée, le général découvrira un cercle de transmutation dessiné à la craie sur son bureau.
Le jeune homme passa le reste de la journée dans l’espace qu’on lui attribua. Il put, paisiblement faire une toilette complète. Et laver ses vêtements, à l’exception de sa chemise. Ayant toujours porté que des chemises, ou chemisiers, sous une veste ou un manteau, il ignorait comment enfiler un tee-shirt ou un pull. Il laissa donc le tee-shirt de côté.
Coté douche, cette technologie était également nouvelle pour lui. A l’orphelinat il n’avait toujours connu que la baignoire qui se remplissait à l’aide d’un petit robinet. A défaut d’un tel objet en ces lieux, il se contenta de faire sa toilette au lavabo.
Certes, sa vie en ces murs n’était pas le grand luxe. Pour deux jour c’était supportable. Mais surtout, c’était mieux que ce qu’il avait connu ces derniers temps. Il avait un espace pour se laver, des repas chauds, et un espace pour dormir. Même si cela faisait dix ans qu’il n’avait pas vu un lit digne de ce nom. Au point qu’il ne savait plus comment se positionner dessus. Riffel avait pris l’habitude de dormir assis sur le sol, les genoux sous le menton, les bras serrant ses jambes. Un long apprentissage de la vie en société l’attendait.
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